18 juin 2017

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Bonne lecture !

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Mika ouvrit la porte de la chambre de Killian sans frapper, et la laissa rencontrer le mur sans même essayer de la retenir. Le bruit, brusque et fort, le réveilla en sursaut.

Quand il aperçut le visage irrité de la jeune femme, Killian ne put retenir un soupir irrité : il se recoucha.

— C'est qui cette fois ? demanda-t-elle.

Ses talons claquèrent sur le parquet, et il l'ignora du mieux qu'il put. Elle s'approcha à grands pas, en claquant la langue, puis attrapa la couverture et la balança sur le sol.

— Je t'ai demandé quelque chose, insista-t-elle. Killian, c'est qui cette fois ?

— De qui tu parles ?

— De la femme qui est en train d'utiliser ta cuisine.

Il se redressa, content de porter au moins un sous-vêtement : Mika n'en aurait très certainement pas eu grand chose à faire, mais lui avait sa fierté. Mika était un peu comme sa sœur, à présent. Ou comme sa mère, quand elle le regardait avec son air irrité.

Comme maintenant.

— Au cas où t'aurais pas remarqué, siffla-t-elle en lui balançant son jogging, on n'est plus à la fac. On n'est plus des gamins : c'est quoi le nom de cette fille ?

— Mika, tu vas pas taper une crise maintenant...

— Le nom, Killian.

Elle croisa les bras sur sa poitrine. Il soupira.

— J'en sais rien, répondit-il honnêtement.

— Bien. J'ai pas de regret à l'avoir dégagé de chez toi, alors.

— Mika...

Elle leva son index devant le visage de Killian, et le fusilla du regard. Il se tut immédiatement.

— Octavius m'avait prévenu. Que t'étais devenu le dernier des déchets. Mais franchement, je pensais pas que c'était à ce point.

Déjà fatigué par la conversation, Killian leva les yeux au ciel. Il se leva de lui-même, et marcha jusqu'à atteindre son t-shirt de la veille.

— J'espère que ça valait la peine, dit-elle.

— De quoi ?

— Ta partie de jambe en l'air.

— Mika, écoute... c'est vraiment pas tes oignons.

Il commença à avancer vers la porte, presque pressé d'aller boire son café du matin.

— Peut-être qu'habituellement, ça me regarde pas, ouais. Et je te cache pas que ça m'intéresse pas plus que ça. Sauf quand tu me fous un plan le jour de mon anniversaire.

Ce ton-là, il fut suffisant pour l'arrêter. Le corps à moitié dans l'embrasure de la porte, la bouche entre-ouverte, Killian se retourna lentement. L'air de Mika suffit à lui remettre les idées en place, et à lui ramener sa mémoire.

Il devint pâle.

— Mika...

— Je veux pas de tes excuses. Mais si tu tiens tant à me rappeler que tes affaires, c'est pas nos oignons, alors laisse nous en dehors de tes histoires avec Blaize. Vous êtes des déchets, et on a jamais su pourquoi vous vous parlez plus. Ça va faire deux ans, non ? T'imagine que je peux pas inviter mes deux meilleurs amis à mon anniversaire en même temps, le jour où je décide de présenter ma copine officiellement. Et qu'en plus celui qui avait accepté l'invitation ne vient pas, sans même me prévenir ? Est-ce que t'imagines un peu ce que j'ai pensé ? Accident de la route, et tout le reste, mais t'es trop égoïste pour y penser.

Elle secoua la tête en se mordant la lèvre.

— Tu veux boire comme un trou comme si t'avais vingt ans ? Coucher avec n'importe qui et louper le boulot ? D'accord, très bien. À partir de maintenant, c'est plus mon problème, Killian. Je vais m'occuper de Blaize, et si Octavius a la force il s'occupera de toi. Mais bon, c'est pas comme si vous deux, vous avez été là pour nous.

Mika essuya rapidement une larme au coin de son œil, puis récupéra le sac à main qu'elle avait lâché au pied du lit. Ses talons claquèrent à nouveau sur le parquet, et elle le dépassa sans même écouter son murmure désolé.

Elle sortit de l'appartement, et Killian fut seul.

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