Dans le camp de l'ennemi

1 1 0
                                    

Après la guerre, un homme vient prendre l'épée de Joshua et la regarda attentivement. Lorsqu'il vit les inscriptions, il passa les doigts de sa main libre sur celles-ci et prononça les mots. Juliet apparu devant lui.
- Bonjour.
- Bonjour.
- Vous savez lire cette langue.
- En effet. On l'étudie de génération en génération, dans ma famille.
- Je vois.
Juliet attendit que l'homme se présente ou lance un sujet de discussion mais rien ne vint. C'est donc elle qui brisa le silence.
- Vous m'avez appelé ?
- En effet.
- Puis-je en connaître la raison ?
- Je sais à quoi serve ces épées et je voulais savoir à quoi tu ressemblais.
- Vous ai-je déçu ?
- Légèrement. Mais pourquoi une aussi jeune fille se trouve dans cette épée ?
- Je suis morte et mon père refusait cela.
- Mais il n'a jamais pu vous parler.
- En effet.
- Combien de temps cela fait-il ?
- Deux ans.
- Pensez-vous qu'il est encore vivant ?
- Très certainement. Pourquoi donc ?
- Comment t'appelles-tu ?
- Juliet Kaiser. Et vous ?
- Kai Olier.
- Ceci est un nom qui sort de l'ordinaire.
- On me le dit souvent.
Kai souria à Juliet avant de lui faire signe de le suivre, ce qu'elle fit.
- Veux-tu revoir tes parents ?
- J'avoue n'en avoir aucune idée. Je les aime énormément mais cela fait douze ans que je suis prisonnière de cette épée.
- Où habite tes parents ?
- De l'autre côté de la frontière. Il faut suivre la rivière jusqu'à la forêt et avancé au grand chêne. Ils se trouvent là-bas.
- Tu es donc dans le camp ennemis.
- Je ne suis dans aucun camp. Je me contente d'aider sans tuer.
- Je vois. Dans ce cas, tu vas pouvoir m'être utile.
Juliet le regarda sans comprendre mais ne demanda aucune explication. Lorsqu'ils arrivèrent au camp de Kai, la jeune fille retourna dans l'épée.
- Tu en as mit du temps.
- Je sais. Je récupérais ça.
Il montra l'épée de Joshua et les soldats s'extasièrent.
- Aucune égratignure ni rayures malgré tout le combat !
- Elle est magique ?
Kai ne répondit pas.
- Pourquoi ne répondez-vous pas à leur question ?
L'homme fronça les sourcils avant de penser.
- Tu peux me parler par télépathie ?
- En effet. Votre autre épée ne fait-elle pas cela ?
- Comment sais-tu que j'en ai une autre ?
- On se ressent les unes aux autres.
- Je vois... Et je ne réponds pas car tu leur serais inutile. Ils veulent une épée qui tue et non qui protège.
- Mais vous, vous voulez les deux, n'est-ce pas ?
- En effet. Tuer ne fait pas tout et je ne suis pas assez fort pour me défendre seul.
- Puis-je vous poser une question ?
- Bien sûr.
- Aimez-vous tuer ?
- Non. J'ai horreur de ça.
- Alors pourquoi le faites-vous ?
- Car je suis le prochain roi et qu'il est de mon devoir de savoir me battre et tuer pour protéger mon royaume.
- Dans ce cas, c'est avec plaisir que j'accepte de vous aider.
- Car tu peux refuser ?
- En effet. Comment pensez-vous que mon ancien propriétaire est mort ?
- Tu l'as laissé se faire tuer.
- C'est exact. Aimer tuer et faire souffrir est une chose horrible. Et, bien que je ne sois pas très utile pour protéger, je préfère utiliser toutes mes forces pour cela plutôt que tuer une personne, quel qu'elle soit.
Kai ne répondit rien mais il comprenait ce que ressentait la jeune fille. Lui aussi, était ainsi, à son âge. Mais le temps change les gens. Autant en bien qu'en mal.

Plusieurs jours passèrent dans le calme le plus complet. Parfois, les soldats buvaient jusqu'à plus soif et se roulaient au sol mais aucun ennemis à l'horizon.
- Juliet ?
La fillette apparu devant l'homme, un sourire enfantin sur le visage.
- Vous m'avez appelé ?
- J'aimerais te présenter l'âme qui réside dans mon autre épée. Tu acceptes ?
- Bien sûr. Je vous en prie.
Kai souria et appela un certain Mattin. Une âme apparu. Environ 1m75, cheveux noir et yeux ambrés, vêtue d'une tunique noir, un ruban rouge retenant sa longue chevelure. Un air menaçant trônant sur son visage. Lorsqu'elle le vit, Juliet retint un cri.
- Il ne te fera aucun mal. C'est son air de tous les jours.
- Je n'ose imaginer son visage lorsqu'il est en colère, dans ce cas.
Kai éclata de rire et Mattin escisa un sourire, amusé.
- Bon... Je vous laisse faire connaissance. Prévenez-moi si quelque chose se passe.
- Bonne nuit.
- Bonne nuit, Juliet.
La fillette le regarda s'éloigne avant de reporter son attention sur Mattin.
- Pourquoi voulait-il nous présenter ?
- Je combat et tu protèges. Question de tactique.
- Je vois.
- Depuis quand es-tu dans une épée ?
- Douze ans. Et vous ?
- Cinquante huit ans.
- Cela fait un moment. Vous ne vous ennuyez pas ?
- Ça m'arrive, si. Mais j'aime combattre et les combats, ce n'est pas ce qui manque, dans ce royaume.
- Comment pouvez-vous aimer cela ?
- Comment ça ?
- J'ai horreur de cela. Voir une personne mourir ou ressentir du plaisir à tuer... C'est affreux.
- Je ne trouve pas. Mais Kai était comme toi, plus jeune.
- Pourquoi a-t-il changer ainsi ?
- Tu le découvriras lorsque la guerre sera finie.
- Car elle ne l'est pas ?
- Il faut attendre un mois pour en être sûr. Nous avons donc une semaine de plus à tenir ici et, si rien ne se produit, on pourra retourner au palais. Un endroit ennuyeux à souhait.
- Vous dites cela mais cet endroit à tout de même l'air de vous manquer.
- La guerre c'est bien mais on finit par s'en lasser. Surtout qu'une guerre à beau durer longtemps, le schéma reste le même.
- J'admets ne rien comprendre.
- Tu es trop jeune.
Juliet ne répondit rien et attendit. Soudain, son regard fut attirer par une ombre non loin d'eux. Mattin la regarde, curieux.
- Qu'y a-t-il ?
- Il y a quelqu'un. Ou quelque chose.
- Où ça ?
- L'ombre à treize heure.
L'âme se retourna et regarda dans la direction indiquée. Il eut beau plisser les yeux pour voir plus loin, il ne vit aucune ombre.
- Je ne vois rien.
- Elle bouge, pourtant.
Juliet s'approcha de l'ombre sans crainte et, lorsqu'elle fut à environ cinq mètre de celle-ci, elle cria :
- Allez le prévenir ! Un ennemi est apparu !
Mattin se précipita dans la tente de l'homme et le réveilla à la hâte. Celui-ci prit ses deux épées et alla rejoindre Juliet en réveillant tous les soldats sur son passage. Lorsqu'il vit l'ennemi en question, Kai fit un bon en arrière.
- Une bombe... Merde ! Dégagez !
Kai et se soldats se mirent à courir aussi vite qu'ils purent dans la direction opposée mais Juliet devina que la bombe n'était pas uniquement sur l'homme que l'ennemi avait envoyé. Mais également tout autour du campement. Il suffisait d'un déclenchement pour tout faire exploser. Lorsqu'elle prit conscience de cela, la jeune fille alla rejoindre Kai d'un pas et lui expliqua la situation. Celui-ci s'arrêta, les soldats fessant la même chose.
- Ça veut dire qu'on va tous mourir ?
- Non. J'ai une idée. Mais je n'y arriverais pas toute seule.
- De quoi as-tu besoin ?
- Mattin à plus de force que moi et vous aussi. Avec votre force à tous les deux, je devrais réussir à tous vous protéger pendant un laps de temps suffisant à ce que toutes les bombes explosent.
- Fais-le.
- Mais vous risquez de vous évanouir et Mattin de ne plus pouvoir combattre à vos côtés pendant les prochaine vingt-quatre heure.
- Fais-le, Juliet. Je ne veux pas que mes hommes meurent à cause d'un acte aussi lâche qu'une bombe.
- Bien.
La fillette prit la main gauche de Kai et la main droite de Mattin avant de fermer les yeux. Lorsqu'elle entendit la bombe se déclencher, elle fit apparaître un dôme de protection allant jusqu'à quinze mètres, protégeant ainsi tous les hommes de Kai.
Une fois toutes les bombes explosées, Juliet ouvrit les yeux et le dôme disparu. Kai s'écroula et l'âme la regarda, livide.
- Tu as utiliser autant d'énergie pour tous les sauver. Pourquoi ?
- Je n'aime pas voir des gens mourir. Et encore moins avec des méthodes aussi lâchent.
- Tu ne sers pas à grand chose sans aide mais tu n'es pas complètement inutile. Sans toi, ils seraient tous morts.
La jeune fille resta muette et regarda autour d'elle. Aucun signe d'ennemi à l'horizon.
- C'était le seul. Pour le moment, ils n'ont plus rien à craindre.
- Vas-tu continuer de nous aider ?
- Cela dépendra uniquement de lui.
- Lui ? Tu parles de Kai ?
- Oui.
- Pourquoi ne l'appelles tu pas par son prénom ?
- Je n'appelle jamais personne par son prénom.
- Pourtant, tu le fais bien, avec moi.
- Vous êtes mort. Cela ne compte pas.
- Tu vois les choses d'une manière vraiment étrange.
- Cela est probable, je vous l'accorde.
L'âme retourna dans son épée et Juliet vérifia l'état de Kai avant de retourner dans la sienne à son tour.
Après ça, la guerre reprit pendant vingt-huit jours. Jours durant lesquelles Kai préféra laisser Juliet au campement. À la fin de ceux-ci, ils purent enfin retourner au palais, pour le plus grand plaisir des soldats.

L'âme disparueWhere stories live. Discover now