- Vous ne nous quittez pas, j'espère ?

Belinda s'approche des filles et leur demande de venir avec elle, car elle aurait une chose importante à leur montrer. Je m'apprête à suivre le groupe, quand elle se tourne d'un coup pour me dire :

- Non, Déb, c'est bon, je n'ai pas besoin de toi. Reste ici.

Je serre ma mâchoire et mes poings, elle cherche évidemment à me laisser seule avec cette meute de chiens. Quand Alex me regarde une dernière fois, les yeux brillants d'inquiétude, avant que quitter définitivement la salle, je finis par stresser de plus en plus. Alors je me sers un autre café en tentant d'être la plus naturelle possible. Le silence qui règne me parait bien plus assourdissant que les hurlements des crieurs tout à coup.

Une silhouette se positionne en fasse de moi, c'est Le Mamba.

- Bon Déborah. Il ne reste plus que toi ici...

Je ne dois pas me démonter ni montrer une quelconque faiblesse.

- Oui et donc ?

Il éclate de rire et donne le ton aux autres qui rejoignent son hilarité.

- Il fait beau, n'est-ce pas ?

Je le fixe ne comprenant pas bien où il veut en venir.

- Heu, oui.

- Tu ne souhaiterais pas faire un tour dehors, dans notre cours ? Elle est bien plus grande que la vôtre.

- Non, merci.

Une autre personne s'approche alors lentement de nous deux, je reconnaitrais son odeur fétide dans le noir : l'écarteleur.

- Si, je vois bien que la fumée te dérange.

- Absolument pas...

- Déb, la fumée te dérange ! Donc tu sors !

Il me force à me lever en me soulevant par le bras.

- Mais il te faut un chaperon, mon second sera parfait. Tu verras, il est très dévoué...

Je regarde autour de moi, ils sont nombreux et je n'ai aucune chance de m'en dépêtre si je fais usage de mon cran d'arrêt maintenant. En revanche, si je sors avec ce pourri, je risque fort de pouvoir me défendre en tête à tête. Alors je mets ma doudoune, et considère avec morgue l'écarteleur.

- OK.

- Après vous, madame...

Nous quittons la pièce, je sens son souffle dans mon dos et je m'avance vers la cour. Une fois seuls, et juste avant de pousser la porte, il m'agrippe le bras et m'oblige à le suivre dans une salle adjacente qu'il referme à clé. Il garde ses distances même si je perçois nettement son excitation soudaine. Quelle sous merde !

- Alors, petite chienne. Tu vas te laisser faire sinon tes copines serviront de desserts à tous les mecs de la prison.

- Ne t'approche pas ! Connard !

- Tu n'es pas en mesure de négocier ou de te la ramener.

- Naël va te tuer !

Il éclate d'un rire sournois.

- Qui te dit qu'on leur ouvrira les portes quand ils reviendront ?

- Ce n'est pas ce qui est prévu... et...

- De toute manière, tu vas être bien gentille et te laisser faire. J'ai un compte à te rendre et je suis un homme de parole. Tu vois, je suis bien content que les choses aient changé, Belinda a eu un effet positif sur toutes ces conneries avec ton mec et les autres. Et cerise sur le gâteau, le flic est infecté... Vous avez eu trop de privilèges, mais heureusement, tout ça, c'est fini !

Il me pousse contre une table et je résiste comme je peux. Puis je me soustrais à lui rapidement tout en lui donnant un coup de pied dans le ventre. Il recule, mais ne semble pas faiblir, au contraire, on dirait même qu'il aime ça.

- Pétasse, tu vas me faire ce que tu fais à ton mec... Tu vas sucer ma queue !

Je saisis une chaise pour lui balancer dessus, mais il l'évite d'un geste de son avant-bras. La distance se réduit entre nous dangereusement, il arrive à me prendre par les cheveux, mais trois coups bien placés le font lâcher. Il commence à trouver tout ça moins drôle finalement. Alors il se projette sur moi de tout son poids. Je tombe avec lui au sol et une nouvelle fois parviens à me relever, mais je fatigue. La panique me fait oublier tous mes exercices de respirations.

Je le vois revenir plus décidé que jamais, aussi je tente le tout pour le tout. Je sors le cran d'arrêt et le tiens fermement devant moi. Il est un temps surpris, mais visiblement ne me prend pas au sérieux quand il se plante encore une fois, près de moi. Mais je le lance et atteins son thorax qui se met à saigner.

- Petite pute ! Tu vas le regretter.

Son cri de rage vient d'alerter toute la prison. Il se jette sur moi et attrape le manche de l'arme au moment même où il me donne un violent coup dans la poitrine. La douleur est si intense que je me plie en deux en lâchant le tout avant de recevoir une claque d'une telle puissance que je tombe au sol, sonnée.

MB MORGANE - Pari(s) Z [Terminé]Onde histórias criam vida. Descubra agora