Tout le sang du coeur | ItaFushi

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Bonne lecture !

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Quand Fushiguro Megumi sort de l'hôpital, il fait nuit. Ça n'a rien d'étonnant, mais parfois à l'intérieur il en oublie le temps : parfois il pleut, et parfois il y a même du soleil. Au bloc, il oublie tout le reste et ce retour à la réalité lui fait toujours un peu bizarre.

Il redevient humain, en quelque sorte, et c'est déconcertant.

Il fait frais à l'extérieur, et Megumi fourre ses mains dans les poches de son manteau fin en réfléchissant brièvement à ce qui lui reste dans son frigo. Il ne prend jamais de produit frais car tout se périme avant d'être cuisiné, et il n'a de toute façon jamais le courage de se faire un vrai repas. Son poids est hasardeux, en ce moment : il perd trois kilos en une semaine et demie et en regagne deux la semaine d'après, pour peu qu'ils aient remis des chips dans le distributeur automatique. Il aime le sucre et le sel, c'est comme ça.

Dans un soupir, Megumi se demande s'il y a un magasin encore ouvert à cette heure, histoire d'acheter un truc rapide, à réchauffer au micro-onde. Une brise souffle.

— Fushiguro ?

Il fait trois pas de plus avant de comprendre que cette voix vient de prononcer son nom. Quand il se retourne, il pense voir flou en posant ses yeux sur Yuji, qui se lève du banc sur lequel il était assis. Sa bouche s'entre-ouvre un peu.

— Je...

— Tu termines tard.

Il marche pour arriver à sa hauteur, et l'entraîne presque dans sa marche : ses pieds se remettent en route, naturellement. Ils ne vont pas vite, et Yuji a l'air soulagé de le voir.

— Qu'est-ce que tu fais là ?

Yuji détourne le regard. Il vérifie où il met les pieds.

— Oh, et bien j'ai un peu parlé avec Nobara aujourd'hui et elle m'a dit que tu rentrais chez toi ce soir.

Megumi pense presque avoir mal entendu.

— Tu... es venu m'attendre ?

— Ouais. En fait, on devait regarder des films chez moi ce soir et j'ai demandé à Nobara de t'inviter. Sauf qu'elle a arrêté de me répondre, donc je savais pas si elle t'avait transmis le message. Et comme j'ai pas ton numéro de téléphone...

Il se racle la gorge.

— Enfin, depuis Sukuna m'a abandonné pour aller chez un de ses amis sauf que je sais qu'il va juste chez Nobara puisqu'il a pas d'autres amis. Du coup il y a plus que moi. Et la pâte à crêpes est déjà faite, ce qui est dommage... sauf si tu acceptes de venir, étant donné que ton invitation tient toujours.

Ses joues sont un peu rouges mais Fushiguro ne sait pas si c'est à cause du froid ou de l'explication un peu bancale que Yuji est en train de lui sortir : dans les deux cas ça lui va bien, et lui donne envie de mordre une de ses pommettes. Ses mains sont toujours dans ses poches, et le bras gauche de Yuji vient juste de passer dans l'espace pour le serrer contre lui.

Il déglutit.

— Est-ce qu'on sort ensemble ?

Ils font trois pas, puis Yuji ralentit un peu et tourne la tête vers lui. Leurs regards se croisent : le sien à l'air un peu triste.

— Je pensais que c'était le cas, souffle-t-il. Pas toi ?

Le ventre Megumi se serre tellement que ses intestins viennent certainement de se retourner de joie à l'intérieur. Il essaye de retenir son sourire un peu gêné, mais ne réussit qu'à se mordre la lèvre. Il rentre son visage dans le col large de son manteau.

— Je savais pas trop. J'étais pas certain.

Il sent le bras de Yuji qui commence à lâcher le sien, et fait un pas sur le côté pour empêcher ça. Il le bloque contre ses côtes avec son coude.

— Mais c'est très bien. Si tu avais dit non, je t'aurais demandé de sortir avec moi.

Il ne sait pas trop d'où il sort tout ça : d'habitude Megumi ne sait jamais quoi dire, et encore moins quoi faire. Mais là, ça sort presque naturellement et il a envie de mourir de gêne tant ses propres paroles le prennent lui même par surprise.

— Et... j'adorerais venir regarder un film avec toi. Je tiendrais sûrement pas longtemps étant donné que je suis super fatigué, mais si ton invitation tient alors...

Il lance un coup d'œil à Yuji, et ce dernier est en train de sourire. C'est tellement agréable qu'il a envie de lui demander de refaire la même chose que dans le couloir, quand il l'a serré fort contre lui. À la place, il se racle la gorge.

— Génial, répond Yuji.

Il bouge un peu son bras, et Megumi sent quelque chose qui se glisse dans sa poche. C'est chaud, et il se mord à nouveau la lèvre quand Yuji réussit à entrelacer leurs doigts.

— Alors, demande-t-il avec enthousiasme. Qu'est-ce que t'as fait aujourd'hui ?

Et Megumi met seulement quelques secondes avant de commencer à raconter la manière dont cet homme est arrivé aux urgences en crachant du sang, et la réaction exagérément heureuse qu'a eue Gojo en piquant sans honte le dossier du patient à Nanami.

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