Tout le sang du coeur | ItaFushi

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Bonne lecture !

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Quand Megumi raccompagne Yuji chez lui comme un gentleman (conseil numéro quatre : agissez comme un homme bien!) il fait déjà nuit.

Il ne sait franchement pas comment c'est arrivé, car il est arrivé tôt le matin pour squatter le petit déjeuner (ça, par contre, ça ne fait pas très gentleman et apparemment Sukuna est encore dans sa période indécise à propos de son sentiment vis-à-vis de la personne qui drague son frère lourdement : lui). Il a mangé avec Yuji, ils sont partis faire des trucs cool, marcher dans la ville, traîner dans les magasins, regarder un film, se poser dans un parc, aller au skate-park (et oui, Megumi a vu Yuji faire du skate, ce qui veut dire qu'il est tombé amoureux encore un peu) (et juste après Yuji s'est battu pour des bêtises, tout en hurlant à l'autre qui l'insultait sauvagement que les gros-mots c'était pas bien, ce qui veut dire qu'il est tombé amoureux encore plus). Ils ont fait des choses sans trop y penser, et à présent le soleil à disparu et Yuji sourit distraitement devant sa porte.

— Merci pour aujourd'hui. C'était cool. Super cool, même.

Megumi a naturellement envie de sourire aussi. La lèvre de Yuji est encore un peu gonflée et coupé sur le côté. Il veut se pencher doucement, et poser sa bouche sur la sienne.

— C'est clair, dit-il.

À présent, il ne sait pas trop quoi faire. Est-il censé partir, juste comme ça ? Yuji est doux et gentil, et il a frappé un skateur arrogant qui a poussé un pauvre gamin par terre.

— Tu es... plutôt génial.

— Ah oui ?

Yuji semble sincèrement étonné. Megumi a envie de le dire à nouveau, mais deux fois c'est sûrement beaucoup.

— Oui. Complètement.

Il déglutit.

— Tu sais que c'était un rendez-vous, hein ?

Les rues sont vides, la nuit est silencieuse. Ça lui paraît étrange, parfois, de faire autre chose que simplement traîner dans les couloirs de l'hôpital. Mais avec Yuji, il garde tout de même un pied là-bas : c'est curieux, agréable, et familier.

Il croise son regard, et Yuji acquiesce.

— Bien. Je peux t'embrasser ?

Une question simple, mais sur les six sites internet qu'il a consultés pour se préparer à son rendez-vous, ils insistaient tous sur ce point. Nobara lui a également dit d'être certain avant de faire le moindre mouvement : si Yuji se plaint à son frère, Megumi est bon pour changer de pays. Le regard sérieux, elle lui avait dit « l'autre tête de bite, c'est Yuji mais sans le côté gentil et adorable. Juste celui un peu fou ». Il la croie, même si franchement Sukuna n'est pas très impressionnant quand il se plaint des poivrons avec elle, en regardant des comédies romantiques.

Il attend, et Yuji sourit discrètement en se mordant la lèvre.

— Oui.

Un souffle, pas très fort : Megumi n'attend pas une seconde de plus. Il inspire, ses mains se lèvent, sa respiration se coupe. Ses doigts passent autour de la nuque de Yuji, il l'attire à lui, et le bout de ses lèvres gouttent distraitement le sang sur le coin de sa bouche. La coupure a un goût de fer, et à présent il sait qu'Itadori Yuji embrasse comme un impatient heureux. Il sent sa respiration, son odeur, la joie dans sa poitrine qui explose et qui lui donne envie de le serrer encore plus fort dans ses bras.

Il sent plein de choses, sait plus de choses. C'est fascinant.

Il ne sait en revanche pas trop combien de temps ça dure. Quand il repart, il trottine presque sur le trottoir.

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