Chapitre 73

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         Sébastien dort profondément, seul dans son lit, quand une sonnerie retentit. Il ouvre doucement les yeux. Son réveil ne sonne pas comme ça. Alors d’où ce bruit peut-il bien venir ? Il met quelques secondes à émerger et à comprendre que c’est son téléphone portable qui sonne. Est-ce qu’il aurait oublié de se lever et que c’est sa secrétaire qui lui téléphone pour lui demander des comptes ? Il regarde l’heure. 3h16. Qui peut bien l’appeler à une heure pareille ?! Il tente de se rassurer, mais en vain. Personne n’appelle à 3 heures du matin pour annoncer une bonne nouvelle. Il attrape rapidement son téléphone. Son cœur loupe un battement et sa gorge se serre quand il voit le nom du contact s’afficher. « Jen ». Elle a un problème, c’est sûr. Il décroche en panique.

-        Jen, ça va ? Il se passe quoi ?

Il manque de faire un malaise quand il entend une voix d’homme lui répondre. Si ça se trouve elle s’est fait prendre en otage. Ou alors, elle est dans le coma, et elle ne peut pas parler. Beaucoup de scénarios arrivent dans son cerveau, sans qu’il ne puisse rien contrôler.

-        Bonjour monsieur, je me présente, je suis monsieur Leval, pompier de Paris…
-        Oh putain, le coupe Seb. Il lui est arrivé quoi ? Elle va bien ? Je peux la voir ?

Ça y est. Il ne se sent vraiment pas bien. Jenifer lui apporte tant de bonheur au quotidien. Il ne veut pas la perdre. Il ne s’en remettrait pas. La seule idée qu’il lui soit arrivé quelque chose lui donne envie de pleurer.

-        Calmez-vous monsieur, elle va bien, ne vous inquiétez pas. Il y a eu un incendie dans son immeuble. Je suis actuellement avec elle à l’hôpital. Elle passe quelques examens de contrôle, mais il ne devrait y avoir aucun problème. Je vous contacte pour savoir si vous pouvez venir la chercher à l’hôpital s’il vous plait et l’accueillir chez vous ?

Sébastien est tellement paniqué, qu’il n’entend pas tout ce que le pompier lui dit. Tout ce que son cerveau a retenu c’est que Jenifer est à l’hôpital à cause d’un incendie et qu’il faut aller la chercher.

-        J’arrive, dit-il en raccrochant.

Il se change à une vitesse folle et prend des habits dans son armoire pour couvrir Jenifer. Il dévale ensuite les escaliers et monte dans sa voiture. Il roule aussi vite qu’il le peut. Le pompier a essayé de le rassurer. Mais il est médecin. Il sait très bien que parfois, on rassure et on minimise les problèmes, surtout quand la personne doit prendre le volant. Il ne sera rassuré qu’en voyant sa belle en bonne santé, devant lui. Cette dernière, de son côté, vient tout juste de terminer ses examens.

-        Il arrive, lui dit le pompier en tendant son téléphone à la belle brune.
-        Hein ? Euh … quoi ? demande Jenifer.
-        Votre conjoint, il arrive.
-        Mais vous l’avez appelé ?! Oh non, il ne fallait pas, dit-elle.
-        D’ailleurs, il m’a paru assez stressé au téléphone.

Évidemment qu’il devait être stressé. Un pompier qui l’appelle à 3 heures du matin pour lui dire de venir chercher sa conjointe à l’hôpital, il y a plus agréable comme réveil. Il n’aurait pas dû l’appeler. Il va paniquer pour rien. Jenifer n’a rien, elle peut partir. D’ailleurs, tout le monde part. Certains avec des membres de leur famille venus les chercher, d’autres avec les pompiers, sûrement pour aller dans le fameux logement de secours. Jenifer, se sentant mal à l’aise seule à l’intérieur de l’hôpital, les suit à l’extérieur.

-        Je viens d’avoir mes collègues. Le feu a été éteint mais vous ne pourrez pas retourner chez vous avant au moins trois jours. Un mur porteur a été touché et il faut faire venir des experts pour voir si c’est habitable ou si l’immeuble risque de s’effondrer. Ils vous contacteront directement, dit un pompier avant de partir.

Super. Jenifer n’a même plus d’appartement. Dans ce genre de moment, elle a vraiment besoin d’une cigarette. Mais elle n’a même pas de chaussures, alors évidement, elle n’a pas de quoi fumer non plus. Il semble qu’elle avait oublié à quel point il fait froid la nuit en hiver au moment où elle a décidé de sortir de l’hôpital en nuisette. Elle n’a même plus la couverture de survie. Elle a dû la laisser quelque part sans trop savoir où. Elle est un peu ailleurs ce soir. Non pas qu’elle soit choquée par les évènements, mais plutôt qu’il lui faut du temps pour les assimiler. Puis le stress commence peu à peu à redescendre. Tout est arrivé tellement vite. Un homme qui court vers elle la sort de ses pensées.

-        Jen ! Ça va ?! Tu vas bien ?! Tu n’as rien ?! demande Seb en regardant sa brune de bas en haut avant de la prendre dans ses bras.
-        Eh, ne t’inquiète pas tout va bien, dit-elle en tremblant de froid.

Il lui met une veste sur les épaules et la soulève comme une princesse pour la porter jusqu’à sa voiture. Il se dépêche, parce qu’elle a déjà les membres bleus.

-        Je peux encore marcher, dit-elle.
-        Oui, mais il y a des morceaux de verres partout sur le parking. Tu vas te faire mal.

Il la dépose délicatement dans la voiture et lui met une couverture sur les jambes. Il referme la portière et va s’installer côté conducteur. Le chauffage est en marche mais la belle tremble encore quelques minutes avant que son corps atteigne une température correcte.

-        Il s’est passé quoi ? Il y a eu un incendie ? demande Seb.
-        Oui, dans l’appartement sous le mien. Je ne peux pas y retourner pendant plusieurs jours, dit-elle.
-        Ne t’en fais pas pour ça. Tu peux rester chez nous autant que tu le veux.
-        Merci, sourit-elle.
-        Demain j’irai t’acheter des affaires, ajoute-t-il.
-        C’est gentil, merci. Mais je peux y aller sinon.
-        Mais mon chat, tu n’as pas tes clés de voiture, tu n’as pas tes papiers, tu n’as plus rien.
-        Oh purée, c’est vrai, souffle-t-elle. Au fait, merci d’être venu me chercher, mais il ne fallait pas te lever au beau milieu de la nuit pour moi, tu sais.
-        Tu rigoles là ?! Bien sûr que si, il fallait. Je n’allais pas te laisser dehors Jen. Puis, si tu as un problème, le jour comme la nuit, tu peux m’appeler, tu le sais ? Alice et toi, vous êtes les deux personnes les plus importantes de ma vie. Donc même à 3 heures du matin je viendrais te chercher n’importe où si tu as un problème.
-        Merci.
-        J’ai eu tellement peur Jen, souffle Seb en posant sa main sur la cuisse de sa belle.
-        Eh, ne t’inquiète pas, tout va bien, ok ? dit-elle en posant sa main par dessus la sienne.

Le reste du trajet se déroule dans le calme. La jolie brune s’appuie contre la portière pour se reposer. Sébastien la regarde de temps en temps. Comme pour vérifier qu’elle va toujours bien, qu’elle n’a rien. Quand ils arrivent chez lui, il la porte jusqu’à l’intérieur. Il la dépose seulement une fois arrivé dans la chambre.

-        Tu devrais aller prendre une douche, ça va te réchauffer mon chat, dit Seb.
-        Je veux bien merci. Parce que j’ai l’impression de sentir le plastique brûlé, rit-elle.
-        Tiens, je te passe un vieux tee-shirt, tu n’auras qu’à le mettre comme pyjama, on lavera ta nuisette demain.
-        Merci, dit-elle en se dirigeant vers la salle de bain.

Elle se douche rapidement. Effectivement, l’eau chaude fait du bien. Comme si son sang pouvait à nouveau circuler. Elle ne s’éternise pas, il est tard et elle ne veut pas réveiller Alice. Sébastien, lui, ne dort pas. Il ne peut pas dormir sans Jenifer. Il veut la sentir près de lui, en sécurité. Allongé sous les couvertures, il attend sa belle. Elle revient quelques minutes plus tard, vêtue du tee-shirt de son homme, bien trop grand pour elle. Le beau brun tire la couverture pour qu’elle se glisse en-dessous. Ce qu’elle fait immédiatement. Il la prend dans ses bras et la serre aussi fort qu’il le peut. Elle est là. Elle va bien. Il va enfin pouvoir dormir sereinement.

Y'a comme un hic [Terminée]Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora