Son regard se posa vers moi, essayant surement de voir transparaitre une quelconque émotion. J'avais passé un certain temps dans cet enfer après tout. Un lieu qui m'avait fait prendre conscience d'une dure réalité : le mal résidait en ce monde.

— Layla, m'appela mon supérieur en sortant de la pièce.

Je le suivais, quittant à mon tour la salle de repos pour marcher dans les couloirs. Nous croisions quelques employés qui ne manquèrent pas de nous saluer, et en particulier Monsieur Z.

A son arrivée ici, j'avais entendu dire que l'intégration n'avait pas été évidente. Nombreux étaient les agents en accord avec les pensées extrémistes de Madame Z. Le changement n'avait pas fait l'unanimité. Jusqu'à ce que l'on condamne les criminels de l'USRP et que l'on refasse régner la justice en maîtresse. Le traitement entre un Psychique et un Non-Psychique ne faisait aucune différence. Bien sûr, les Psychiques ne passaient pas devant un tribunal normal. L'humanité n'avait pas encore conscience de l'existence de ces personnes hors-normes. Mais avec l'évasion des Psychiques de Colombe, ce silence ne tenait qu'à un fil.

Monsieur Z ouvrit une porte, celle de son bureau. Il s'installa à son fauteuil, me laissant debout alors que je refusais de m'asseoir.

— Depuis que tu travailles pour nous, tu as fait un excellent travail, Layla. Mais certains de tes comportements seraient à revoir.

— Yanick ? devinais-je en supposant que ce pervers avait cafté ce que j'avais fait.

Utiliser ses dons dans les locaux de l'USRP était interdit après tout. Mais de voir cet homme abuser de son autorité pour intimider Pauline, un agent intègre et compétent m'avait rendu hors de moi.

— Yanick ? Tu parles de l'incident des vestiaires ? Non, il a reçu une mise à pied et il a été décidé que tu n'avais rien fait de mal. Je te parle de tes missions.

Il sortit de son tiroir un dossier rempli de photos. Les cadavres de criminels que j'avais « malencontreusement » tué lors de mes missions.

— Lorsque je dis que je veux un criminel vivant, cela signifie que son cœur bat, que son cerveau est intact et qu'il est encore capable de s'exprimer.

— Légitime défense à chaque fois.

— Non, Layla. Pas à chaque fois. Et à chacune de tes missions tu nous mets des cadavres sur les bras.

— Cela empêche les prisons d'être débordées de prisonniers.

— Layla ! s'emporta alors Monsieur Z.

Je sursautais face à ce haussement de ton. Monsieur Z secoua de la tête.

— Tu ne me laisses pas le choix. Je veux que tu prennes tes vacances. Depuis que l'on t'a employé tu ne fais que travailler. Va passer du temps avec ton père, fait de tricot ou tout ce que tu veux mais éloignes-toi du travail. Redécouvre la vie en dehors du crime.

Je m'apprêtais à contester. Il n'était pas question pour moi d'arrêter ! Tant que des criminels seraient dans la nature, aucun repos ne me serait permit.

— Et c'est un ordre, acheva Monsieur Z.

— Vous ne pouvez pas ! Et Sandhere ? C'est pour ce groupe criminel que vous m'avait entrainé mais pourtant je n'ai jamais été confrontée à l'un d'entre eux !

— Sandhere ? Tu te ferais massacrer si tu étais confrontée à l'un de ses membres.

— Vous vous fichez de moi !? Je suis l'un de vos meilleurs agents !

Les Psychiques - Laisse-moi partirWhere stories live. Discover now