Chapitre 11

Depuis le début
                                    

- Génial...

- Faut voir le bon côté des choses, tu seras dans une cellule de luxe et l'on pourra t'observer de l'extérieur. Mais on devra t'enfermer à l'intérieur.

- Ha c'est super drôle...

Alex trépigne comme un rongeur.

- Viens, je vais te conduire au quartier VIP.

Elle l'aide à se lever et ils nous quittent tous les deux. Naël s'approche de l'homme qui manifestement souffre de plus en plus.

- Je vais m'en occuper. Sortez, s'il vous plait.

Mais le médecin le rejoint.

- Je peux le faire...

- Non, c'est ma faute, j'aurais dû être plus prudent.

Il saisit une lame puis nous fait signe de partir. Un temps, je ne rejoins pas les autres, peut-être ai-je envie de le soutenir maintenant dans toutes les situations, même les plus extrêmes.

- Deb, monte. J'arrive dans quelques minutes. Je dois aussi m'occuper d'Hector.

J'obtempère, tout en ayant une boule dans le ventre, et lorsque je referme les portes de l'infirmerie, je marche au ralenti.

Une fois dans la cellule, je me rends compte que je n'ai aucun souvenir de tout le chemin que je viens de parcourir. Je m'aventure devant la glace et soulève mes cheveux pour tâter ma bosse. Elle est bien douloureuse, je ne me suis pas loupée... Je place une compresse d'eau froide dessus, et entends des pas dans le couloir. Je reconnais les voix de Marianne, Sara et Belinda. J'en profite pour sortir, elles s'appètent à descendre quelque part.

- Salut.

- Ha Déb, quel enfer... heureusement qu'ils y avaient les mecs, sinon on serait toutes mortes.

- Vous allez où ?

- On va chercher de la nourriture.

- Je viens avec vous.

Nous pénétrons dans les cuisines de la prison, mais nous ne sommes pas seules. Il y a pas mal de détenus qui se font des plateaux en vidant les frigos. Mais notre arrivée fait sensation.

- Salut les filles...

On lance un faible salut en faisant abstraction du reste. Les regards sont lourds et certains n'hésitent pas à se lécher ostensiblement les lèvres. Nous avançons dans un silence pesant vers l'un des frigos. Puis lorsque nous saisissons des plateaux pour chacune d'entre nous, nous entendons un gémissement lubrique derrière notre dos. Un des tôlards s'amuse à imiter un orgasme féminin sous les petits quolibets des autres qui murmurent des choses dégueulasses... Les filles se pressent maintenant... Pourtant, et je ne me l'explique pas, je me retourne avec la nette intension de leur boucler leurs sales bouches de porcs !

- Toi ! Tu ne peux pas te la fermer !

Il s'avance un rictus aux lèvres.

- Je peux te faire monter aux septièmes ciels ma belle...

- Encore faudrait-il que t'arrives à bander avec une balle entre les deux yeux...

- Ce n'est pas parce que tu te fais sauter par l'égorgeur que tu ne peux pas aller voir ailleurs... Allez, ma poulette, viens sentir ma queue, elle est dure comme une barre en fer...

Je me tourne vers les filles, qui crispent leurs doigts sur leurs plateaux remplis...

- Remontez...

Elles hésitent, mais finalement, quand deux ou trois autres détenus commencent à s'approcher d'elles, elles détalent, me laissant seule. Je n'ai pas peur et je me plante devant le plus hardi de tous.

- Alors comme ça tu as la queue dure comme une barre en fer ?

- Mouais, viens voir...

Je m'avance et d'un coup, lance mon genou droit dans ses parties de toutes mes forces. Il se plie en deux en criant :

- Putain...

- Maintenant, tu vas arrêter toi et tes copains de nous faire chier ! Vous n'avez qu'à baiser ensemble !

Il se redresse quand les autres reculent, pour me dire doucement :

- Tu le regretteras un jour... je te le jure. On m'appelle l'écarteleur, et tu comprendras que je porte bien mon nom...

Soudain, une voix bien plus forte nous surprend, c'est le Mamba.

- C'est quoi ce merdier ?

Les prisonniers baissent la tête, je sais qu'un seul mot de ma part pourrait changer les donnes, mais voilà, je ne suis pas une balance et je ne l'ai jamais été, alors je lance.

- Rien, je suis venue prendre à manger, et j'ai fait remarquer à vos hommes qu'il fallait éviter d'être trop gourmand. N'est-ce pas ?

L'écarteleur me regarde avec morgue et finit par dire :

- Oui, il faut en laisser pour les autres... c'est une question de vie ou de mort...

Sur ce, je choisis des victuailles à la hâte, dépose le tout sur un plateau et remonte plus énervée que jamais.

Une fois dans ma cellule, on frappe instantanément à la porte. J'ouvre, il s'agit des filles... Belinda parait complètement paniquée.

- Déb ? Ça va ? On a vu Le Mamba dans les escaliers et on lui a dit de descendre tout de suite. Il s'est lâché sur le type ou pas ?

- Non, je n'ai rien dit. J'en ai ma claque de tous ces morts.

- Bon, le principal c'est que rien ne te soit arrivé.

- Franchement, ce n'était que du cirque pour nous faire peur et se faire passer pour des caïds. Ils ne pouvaient rien faire avec Naël dans les parages.

- Ha... Naël...

Elles viennent toutes les trois de se mettre une main sur le cœur...

- Quoi Naël ?

- Ce mec est sublime. Hein ?

- Heu, oui sans doute...

- Qu'est-ce que je donnerais pour être sa meuf ?

Belinda est coupée dans son élan par Marianne et Sara qui la poussent en gloussant. On comprend bien que chacune aimerait bien être « sa meuf » comme elle dit. C'est étrange, mais je n'apprécie absolument pas d'entendre ça, et mon visage doit le montrer puisque :

- Vous n'êtes pas ensemble ?

- Non !

Net et précis...

- Ok, bon, c'est top alors, venez les filles, on va manger.

Je reste sur le pas de la cellule, j'avoue être légèrement perturbée, mais heureusement Alex s'approche de moi à grands pas. Elle est visiblement très énervée.

- Putain de caractère de merde !

- Quoi ?

- C'est Marc ! Il est chiant quand il s'y met...

- De quoi tu parles ?

Elle me tend un sachet plein d'herbes...

- Regarde ! Je voulais lui faire un petit remontant pour qu'il se détende un peu, et cet emmerdeur ne veut pas !

J'éclate de rire.

- Heu Alex... c'est un flic quand même !

- Et alors, j'ai déjà fourni des flics...

Elle se retourne et fonce en direction de la cellule de Marc avec la ferme intention de le faire changer d'avis.


MB MORGANE - Pari(s) Z [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant