La bousculade

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L'horloge indiquait midi-moins-un, soit 11h59. Tous les autres commençaient à s'agiter. Moi j'étais là, adossée au mur et attendant que la meute affamée soit sortie. Les professeurs n'avaient toujours pas ouvert les portes et une impatience générale commençait à s'échapper du Hall du gymnase. Enfin, un prof ouvrit et les personnes qui étaient derrière moi se sont précipitées vers la porte. Je la vois à peine s'ouvrir qu'on me pousse fortement vers le côté. Mon pied heurte une jambe, mon autre pied percute un tibia et mon élan m'emporte : je tombe.

Je ferme les yeux et songe à l'horrible honte qui m'attend de pied ferme quand je les ré-ouvrirais.

Je sens le sol arrêter ma chute. J'ouvre les yeux tout doucement car j'espère me réveiller de ce mauvais cauchemar. Quand soudain jeremarque, avant même d'avoir ouvert totalement les yeux, que le soit disant sol sur lequel j'étais tombée respirait. Et paf, encore plus de honte. Comme pour confirmer cette mauvaise nouvelle, mon équilibre m'indique un peu tard que je suis encore un peu à la verticale (un peu en diagonale par rapport au sol aussi). Mes yeux finissent de s'ouvrir et... AHHH ! QUOI ?! NON NON NON ! En une fraction de seconde, je meurs cent fois, me ressuscite cent fois, et me liquéfie pour de bon. Pourquoi luiiiiiiiiiii ! Je suis énervé et contre moi, et contre l'humanité entière ! Contre ce putain de monde et ce putain de destin qui n'est pas foutu de bien faire son job ! Je n'avais pas encore rencontré ses yeux mais je savais que c'était Lui, grace sa veste. Mes jambes commencent à trembler, je lève les yeux pour finalement rencontrer les siens.

Le vide complet.

Comme un flottement dans l'espace temps.

Le monde s'arrête de tourner.

Je ne sais pas combien de temps je suis restée ainsi, je ne sais pas si cela me plaisait, si cela me détruisait, si cela m'éffrayait.

Une poignée de secondes, mes yeux perdus dans les siens.

Pour le coup, on peut dire que j'étais ailleurs, je le regardais sans le regarder, car j'étais perdue dans tous les souvenirs qui se refoulaient, mais j'essayais quand même de décrypter ce que ses yeux disaient... Des fois que j'y trouve quelque chose d'interressant... Enfin bref, trop de choses me venait à l'esprit et quand je "percute" que je ne pourrais rester comme ça indéfiniment, je le repousse, sûrement un peu trop violemment pour que se soit naturel. Sans m'excuser, sans même dire un seul mot, je sors de cette endroit d'enfer.

"C'est bon, je peux pleurer tranquille... "

SimpleRecueilD'uneAdoQuiEnAMarreDeNePasPouvoirPartagerSonImaginaireAElle Where stories live. Discover now