10. Joyeux Noël

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~ Quelques heures plus tard ~

On a finalement décoré avec nos parents, ce qui était en fait mieux, puis on a aidé ma mère à faire le repas. Iwa-chan cuisine toujours aussi mal, donc on l'a plutôt envoyé mettre la table avec mon père, tandis que ses parents préparaient l'apéro.
Une fous tout finit, on a enfin pu nous poser dans les canapé pour manger, boire et discuter.
Ce Noël, bien que je le craignais un peu depuis que j'ai vu Iwa-chan débarquer, s'est très bien passé. Nos parents étaient contents que l'on se parle à nouveau, et tout le monde était satisfait de ses cadeaux.
Vers 2 heures du matin, on finit par tous aller se coucher, et Iwa-chan rentra donc chez lui.

Mais malgré la fatigue, je n'arrive pas à dormir.
Ça fait une heure que je suis dans mon lit, et je n'arrête pas de penser à ce jour au tribunal. À ce qu'il m'a dit. Et au fait que, vu qu'il m'a dit quand on faisait les courses, il m'aime encore.
Et ça me perturbe.
Du coup, comme de toute façon je sais que je ne dormirais pas, et que je me doute que lui non plus, je me lève, enfile mes chaussures, et sors de ma chambre par la fenêtre.
Je traverse la rue, ramasse des cailloux de la route, et les balance un par un sur la fenêtre d'Iwa-chan.
Il finit par ouvrir sa fenêtre, assez rapidement en fait, comme s'il savait que je viendrais.
Je monte donc dans l'arbre qui touche sa fenêtre, et saute ensuite vers la fenêtre, atterrissant sur le rebord, les bras d'Iwa-chan autour de moi.

Il m'aide à entrer dans sa chambre, puis je retire mes chaussures le regarde un instant.

Moi : tu dormais pas j'espère...
Iwaizumi : non, t'inquiète. Tu voulais parler de quoi ?
Moi : bah...on a pas reparlé vraiment de ce qu'il s'est passé. Je voulais en parler. Et pas changer de sujet cette fois
Iwaizumi : ok. On s'assoit ?

J'acquiesce, alors on s'assoit sur son lit, l'un en face de l'autre, et il attend visiblement que je commence à parler.

Moi : comment c'était en prison ?
Iwaizumi : c'était...bizarre. Autant ça me déprimais d'y être, même si c'était mérité, mais en même temps, je tenais le coup. Je pensais à toi, tout les jours. Quand des connards me frappaient, ou venaient juste m'insulter, je pensais à toi. Quand les gardiens m'emmenaient au parloir et que je te voyais partir en courant, j'étais à la fois heureux de t'avoir vu et triste que tu te sentes coupable.
Moi : y a de quoi en même temps...
Iwaizumi : Oikawa...

Il soupire en prononçant mon nom, et attrape mon visage entre ses mains tout en se penchant vers moi.

Iwaizumi : j'ai décidé moi-même d'aller frapper ces mecs. Tu ne me l'as jamais demandé. Au contraire, tu voulais que je reste avec toi.
Moi : je sais, mais...si je ne m'étais pas fais harcelé...tu n'aurais pas eu à le faire...
Iwaizumi : mais t'es idiot ou quoi ? Tu n'as pas décidé un beau matin de te faire harceler ! Et si j'ai choisi de te défendre, c'était parce que je ne peux pas supporter de te voir souffrir. Je préfèrerais passer ma vie en prison que de te voir malheureux plus longtemps.
Moi : Iwa-chan...c'est si tu passes ta vie en prison que je serais malheureux...

Il me sourit, puis m'attire à lui, passant ses bras autour de mes épaules. Je me colle à lui, ne voulant plus jamais le voir disparaitre comme ce jour au tribunal.
On reste un long moment ainsi, à juste écouter la respiration de l'autre, sans se soucier de l'heure ou ce qui pourrait arriver plus tard.
Après de longues minutes, je m'éloigne de lui, et le regarde dans les yeux, voulant lui parler de ce qui m'empêche de dormir.

Moi : Iwa-chan...est-ce que...est-ce que tu m'aimes encore ?
Iwaizumi : oui...je te l'ai dit, je t'aimerais toujours. Et tu sais, ça a rendu mon retour au lycée encore plus dur. Je devais refaire une année sans toi, alors que tout le monde parlait encore de toi et de ce qu'il s'était passé. Seul Kyotani arrivait à me faire penser à autre chose. Mais je pensais toujours à toi. J'espérais tellement qu'un jour en rentrant chez moi, tu sois là, et que tu viennes me parler.
Moi : désolé...
Iwaizumi : c'est rien. Je savais bien comment tu te sentais, même si on s'était pas parlé. J'ai vu à ta tête lors du procès que tu te sentais coupable. Et ça s'est confirmé quand tu tentais de venir me voir en prison.
Moi : je n'arrivais tout simplement pas à te regarder en face. Comment j'aurais pu venir et te demander comment ça allait, alors que tu étais là abs par ma faute ?!
Iwaizumi : je te le répète, ce n'était pas de ta faute. C'était de la mienne. Je n'aurais pas du frapper ce type, surtout pas aussi fort, et surtout pas dans la tête. Mais j'étais trop en colère.
Moi : je vois...
Iwaizumi : ça va mieux ?
Moi : bah, je pense oui. Mais je dois encore te dire une chose que je garde pour moi depuis très  longtemps...avant même le lycée...

Il lève un sourcil, surpris que je lui ai caché quelque chose depuis si longtemps. Il se montre donc très attentif, ses yeux scrutant les miens intensément.
Je déglutis bruyamment, et ferme les yeux, ne voulant pas le regarder quand je diras ça.

Moi : je te rassure, tu vas être content...
Iwaizumi : ah, bah dis le vite alors.
Moi : c'est pas simple...
Iwaizumi : Oikawa, regarde moi. S'il te plait.

Je sens ses mains se poser sur mes joue, et ses pouces caresser mes tempes doucement. J'ouvre donc les yeux, croisant son regard étrangement doux.
Je prends donc une grande inspiration, et me lance.

Moi : en fait...au collège, je crois que j'étais amoureux de toi...enfin non, j'étais carrément amoureux de toi. Mais ça m'a fait peur. Je savais ce que la plupart des gens pensaient ces homosexuels, et avec toi, j'en avais jamais parlé, alors j'avais peur que tu penses comme tout le monde. Et...j'avais peur que ça détruise notre amitié, qui était trop précieuse pour moi. Alors, j'ai fait en sorte, au lycée, de sortir avec des filles, pour oublier mon amour pour toi. Mais...ça n'a pas marché. J'ai beau l'avoir enterré au plus profond de moi, aujourd'hui, ça m'est revenu en pleine figure quand je t'ai vu.
Iwaizumi : donc...
Moi : bah...je t'aime Iwa-chan. Quand tu m'as dis que tu m'aimais, le jour où tu t'es fait arrêté, j'en ai pleuré. J'étais à la fois triste de te voir dans la situation dans laquelle tu étais, mais aussi tellement heureux. Tu m'aimais aussi, c'était génial ! Et mon dieu ta déclaration au tribunal...ça m'a fait me sentir encore plus coupable, parce qu'on était séparés...
Iwaizumi : donc tu m'aimes toujours ? Et tu as toujours peur du regard des autres ?
Moi : évidemment ! Depuis mon harcèlement, j'avais qu'une seule peur c'est qu'ils découvrent en plus que j'étais bi. Et ouais, je suis pas gay hein, vu que je suis quand même sortit avec des filles pas mal de temps.
Iwaizumi : mais je m'en fous de ce que t'es, tant que tu m'aimes.
Moi : ah t'es vraiment...
Iwaizumi : vraiment quoi ?
Moi : parfait

En entendant cela, il m'embrasse brusquement, et cette fois bien plus longtemps que la première fois.
On se déplace pendant le baiser, et je finis assis sur ses jambes, ses mains sur mes hanches et les miennes sur sa nuque.
Ses mains froides se faufilent sous mon haut, me faisant frissonner, mais ses gestes me réchauffent petit à petit.
Quand on se sépare finalement pour reprendre notre souffle, on se fixe un instant, avant de coller nos fronts en souriant.

Iwaizumi : joyeux Noël

J'éclate de rire à cette phrase, et on recommence à s'embrasser passionnément, jusqu'à succomber à nos désirs toute la nuit.
En me réveillant le lendemain matin, j'étais heureux, et je ne me sentais plus coupable.

~~

Voilà, j'espère que cette fanfic assez courte vous aura plu. Je voulais la sortir non seulement pour Noël, mais aussi pour faire passer un message : 

La violence ça peut détruire des vies, au sens propre ou figuré. Avec un seul coup au visage on peut tuer quelqu'un. Il suffit que cette personne ait déjà prit des coups, ou que ça soit particulièrement violent, et en une nuit la personne meurt.
Donc même si dans les films on voit des mecs se prendre 15 coups de poings et faire comme si de rien était, c'est pas la réalité. Un seul coup peut faire très mal, autant à la personne qui le reçoit qu'aux proches.

Donc si vous voyez un jour une dispute qui commence à dégénérer, tentez quelque chose pour l'arrêter avant que ça en vienne aux coups, ou si c'est vous même qui vous dites que frapper quelqu'un au visage c'st pas grand chose, s'il vous plait, réfléchissez à ce que je viens d'écrire.

Merci d'avoir lu, autant la fic que mon petit message contre la violence.
J'espère que vous avez passez de bonnes fêtes de Noël, en famille ou avec des amis, et sur ce, je vous laisse.

P.S : pour ceux et celles qui attendent mon OS Spécial Noël Kirua x Gon, il va sortir dans une heure max, je l'ai presque fini (je dis une heure au cas où j'ai un imprévu entre temps xD)

"Joyeux Noël" - Iwaoi - [TERMINE]Where stories live. Discover now