Chapitre 51: Lutter contre nos démons

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PDV Abby :

Je pris les assiettes, les mis dans le petit évier de la cuisine. Il y avait une petite éponge et une bouteille de liquide vaisselle orange, je nettoyai immédiatement la vaisselle que j'avais utilisée pour préparer le petit-déjeuner et celle que nous avions salie en mangeant.

Je ne savais pas exactement où Maître Zayn était parti. Il était parti précipitamment de la salle de séjour, mais j'avais entendu une porte s'ouvrir et se fermer et j'avais le sentiment qu'il était sorti pour se rafraîchir.

Et c'était très bien, je suppose. Je voulais lui donner un peu d'espace, car il était en colère et je ne voulais pas le pousser à bout. Donc sortir était une bonne chose à faire pendant que j'attendais.

Il n'a pas fallu beaucoup de temps tout nettoyer, donc quand j'eus fini, je pris une petite serviette et les essuyai, avant de les remettre à leur place dans l'armoire. Je m'assurai que la table était essuyée et les chaises rentrées avant d'aller à la recherche de Monsieur.

Je fis rapidement le tour de la maison et mes soupçons se confirmèrent. Maître n'était pas à l'intérieur, il avait dû sortir pour contrôler sa colère ou autre.

Je jetai un coup d'œil par la fenêtre de la cuisine et aperçus qu'il était sur la terrasse, regardant au loin où la terre avait été boisée par des milliers d'arbres, la plupart sans leurs feuilles.

Prudemment, je m'approchai de la porte arrière et pris une profonde inspiration alors que ma main se serrait autour de la poignée.

Quand je sortis, l'air d'hiver s'enflamma contre ma peau et je frissonnai.

- Monsieur ?

Il soupira, mais ne regarda pas en arrière et ne répondit pas.

- Monsieur... Commençai-je, mais il m'interrompit.
- Va à l'intérieur, Abigail. Il fait froid.

Au lieu de lui obéir, je fis un pas plus près de lui, de sorte à ce qu'il n'y ait que quelques pieds de distance entre nous, son dos toujours en face de moi. Je fermai la porte de la maison, en faisant en sorte de le faire assez fort pour qu'il sache que j'étais encore à l'extérieur avec lui.

Je veux juste m'excuser. Commençai-je, ne sachant pas quoi dire ou faire. Tout cela était très confus. Pendant un moment, il s'est tellement ouvert avec moi, je me suis sentie comme si je pouvais tout lui demander et puis j'ai dit ou fait une petite chose accidentellement et il s'est fermé à nouveau. Colère, penser, sang froid et silence. Fermé. Maître Zayn, au lieu du vrai Zayn.

Il ne répondit toujours pas, donc je soupirai et parlai à nouveau.

Je suis désolée, je ne le demanderai pas à nouveau. Je ne voulais pas-

En une fraction de seconde, il se tourna, son regard braqué sur moi avec une telle dureté que cela me prit au dépourvu que je pris un peu de recul.

Je t'ai dit de retourner à l'intérieur. Tu vas tomber malade.

Je pris un autre pas en arrière et mis mes mains en signe de reddition.

Bon, je voulais seulement vous demander une chose. S'il vous plaît pardonnez-moi ? Vraiment, je suis désolée, je ne veux vraiment pas gâcher ce weekend... S'il vous plaît ?

Même s'il continuait de me fixer, ses yeux s'adoucirent, mais seulement un petit peu. C'était un petit changement, mais assez pour que je puisse le voir. Il soupira, son souffle sortant sous forme de vapeur à cause de l'air froid qui nous entourait. Sa voix était faible quand il me répondit.

Retourne à l'intérieur.

Je lui donnai un regard de défaite, évitant ses yeux, je lui tournai le dos et fis trois pas vers la porte en bois dont la peinture blanche s'effritait. J'étais trop naïve pour m'attendre à ce qu'il m'arrête, qu'il me dise que tout va bien ou quoi que ce soit d'autre, donc je fus déçue quand ce ne fit pas le cas. Je retournai dans la maison, fermant soigneusement la porte derrière-moi et soupirai.

Je me retrouvai à marcher dans l'ancienne chambre de Maître Zayn et y entrai tranquillement. Mes yeux tombèrent sur les valises qui se trouvaient au sol et je fouillai rapidement dans celle de Monsieur, faisant attention à ne pas tout déranger. Je sortis un manteau qu'il avait emmené et vérifiai d'avoir tout remis en place et que tout soit en ordre.

Je fis rapidement le chemin du retour à la porte arrière de la cuisine et l'ouvris.

Abigail- Il commença avec colère en se retournant. Quand il me vit, il s'arrêta de parler, ses sourcils froncés dans la confusion.
Il fait froid. Je répétai ses mots et lui tendis la veste. Je vous ai apporté votre veste.

Son expression s'adoucit et il fit rapidement son chemin vers moi. Il attrapa sa veste, la jetant sur son bras, puis sa main s'enroula autour de mon poignet, me tirant un peu plus loin à l'extérieur.

Avant que je fus capable de deviner ce qu'il allait faire, il se pencha en avant et picora ma joue, puis glissa son bras dans le manteau.

Merci. Dit-il et puis ajouta un peu plus doucement, retourne à l'intérieur.

Je hochai la tête, heureuse qu'il soit de moins en moins en colère. En entrant à l'intérieur, j'attrapai une couverture pliée de l'une des armoires à linge et la posa sur le canapé.

Le téléviseur à écran plat semblait ne pas avoir été touché depuis des années, la quantité de poussière au sommet le prouvait, mais je m'avançai et appuyai sur le bouton d'alimentation ; peut-être qu'elle fonctionnait encore.

C'était le cas.

Saisissant la télécommande, je soufflai sur la poussière, puis retournai vers le canapé et enveloppai la couverture autour de moi, m'allongeant sur toute la longueur du canapé.

Je changeai sans relâche de chaîne, désespérément à la recherche de quelque chose de décent à regarder. Finalement, j'abandonnai et laissai un type de feuilleton, puis baissai le volume.

Je soupirai et espérai en silence que l'humeur de Monsieur change pour que nous puissions profiter du reste du weekend. Fermant les yeux, j'écoutai le doux bourdonnement de la télévision jusqu'à ce que je ne puisse plus l'entendre.

-

Avant d'ouvrir les yeux, je pouvais sentir quelque chose dans l'air - quelque chose de différent.

À manger ?

Je m'assis, réalisant que j'étais encore en boule sous la lourde couverture et que la sueur froide couvrait mon corps. Je gémis quand je sentis mon sang monter à la tête.

Des cliquetis et des sons de grésillement venaient de la cuisine et je me levai lentement, me demandant ce que Maître Zayn faisait.

Son dos était face à moi quand j'entrai dans la cuisine et je regardai par-dessus le comptoir de vinyle pour voir ce qu'il faisait. Je devinai qu'il n'avait pas remarqué que j'étais là, donc je m'éclaircis la gorge.

Hey.

Il se retourna et me fit un sourire hésitant.

Hey.
Que faites-vous ? Lui demandai-je, m'approchant de lui avec prudence. J'étais la souris et il était le chat qui était sympathique à la fois, mais d'autres fois attaquant, mais je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il était de nouveau amical.
Le déjeuner. Ou dîner. Ce que tu veux.
Dîner ? Je plissai mon nez dans la confusion, levant les yeux vers lui.
Ouais. Il est presque cinq heures.

Woah. Je n'avais pas réalisé que toute la journée était passée, mais encore une fois, nous avions vraiment perdu notre temps aujourd'hui. Alors que Zayn était à l'extérieur en train de réfléchir, je m'étais posée sur le canapé, enveloppée dans la couverture chaude, à penser.

Je fronçai les sourcils.

Je déteste le fait qu'on ait perdu tout ce temps aujourd'hui. Dis-je calmement et il ne répondit pas et se tourna vers sur ce qu'il préparait.

Et puis je me rendis compte qu'il grillait les steaks dans la petite sauteuse et je ne pus m'empêcher de sourire.

Nous n'avons pas à en perdre plus. Répondit-il tout à coup et je hochai la tête en accord, et marchai de son côté.
Avez-vous besoin d'aide ?

Il secoua la tête au début, mais s'arrêta.

Je n'ai rien commencé avec la courge et les pommes de terre.

Je lui donnai un sourire et me détournai de lui pour aller à l'endroit où j'avais stocké les pommes de terre.

Je m'occupe de ça.

---

Une fois que Monsieur termina la cuisson des steaks à la perfection et que j'avais cuit les légumes, nous avions pris notre repas pour aller sur le canapé. Il écarta ses jambes sur le canapé et je m'assis entre elles, mon dos contre sa poitrine, avec la télévision, le volume étant faible, faisant un bruit de fond.

Je détestais absolument et totalement ce silence entre nous. Ce n'était cependant pas bizarre. Seulement calme. Il était dans un autre endroit, ses pensées ailleurs tandis que nous mangions notre dîner alors que le monde autour devenait de plus en plus sombre pendant que le coucher du soleil approchait.

Hésitante, je mis mon assiette sur la table basse et soupirai alors que je me penchai en arrière sur la poitrine de Zayn. Quand je fermai les yeux, je trouvai le courage de parler.

J'ai aussi perdu mes parents à l'esclavage. Comme vous.

Parce qu'il m'a parlé de son passé, je sentais que je devrais partager le mien avec lui.

Il ne dit rien, mais je pouvais dire qu'il m'écoutait. Donc je continuai.

Je sais que je vous ai probablement dit quelques trucs quand j'étais ivre, mais je crois que je préfère vous parler de ça quand je suis sobre.

Et alors je racontai l'histoire de comment un jour, je me suis réveillée et que mes parents avaient disparus. Tout comme Caleb, le frère de Zayn, je suppose. Sebastian avait l'air en détresse et en colère, mais il avait réussi à contacter en quelque sorte notre oncle qui vivait de l'autre côté du pays et à contrecœur, il a accepté de nous prendre. Nous avons pris tout ce que nous pouvions mettre dans nos sacs à dos et vendu le reste. Avec la petite quantité de l'argent que nous avions gagné, Sebastian avait acheté des billets de bus et nous sommes partis vers cette ville inconnue, à un oncle inconnu qui devait nous prendre sous son aile.

Et il l'a fait. Pour un oncle qui nous connaissait à peine, il a fait tout ce qui était en son pouvoir pour nous garder en vie. Il n'avait pas d'argent et il était dans la clandestinité des grands propriétaires d'esclaves dans la région. La nourriture était rare et la vie était difficile. Mais la chose qui diffère de la situation de Zayn et Caleb est que Sebastian effectivement m'a informée de ce qui est arrivé à nos parents, donc je n'ai jamais eu l'espoir de leur retour.

Je suppose que nous vivions dans la peur, tout le temps. Chaque nouvelle journée pouvait être le jour que quelqu'un nous découvre, que certains Propriétaires découvrent nos allées et viennent envoyer un de leur gars pour nous kidnapper et nous faire rentrer dans l'esclavage.

Je m'arrêtai une seconde, laissant échapper un souffle que je n'avais pas réalisé que je retenais. Je sentis la main de Zayn descendre le long de mon bras et puis prendre ma main dans la sienne, la serrant de façon rassurante et le fait qu'il semble s'en soucier me réconforta.

C'était comme si tout cela pesait sur moi et maintenant que j'en parlais, le laissais aller à la personne pour laquelle j'essayais de tout cacher, c'était comme si je pouvais respirer à nouveau, comme si le poids s'enlevait lentement, à chaque mot qui se déversait de mes lèvres.

Il en a eu assez, Seb. Il n'en pouvait plus de se cacher, de la faim, de tout. Je laissai échapper un soupir, mes paroles devinrent plus lentes tandis que je fouillai plus profondément dans mes secrets.
Le jour de ses dix-huit ans, murmurai-je d'une voix rauque, il est parti.

La voix de Zayn était douce quand il parla pour la première fois, et ses bras s'enroulèrent autour de moi, me rapprochant contre lui.

Je suis désolé.

Je clignai des yeux, retenant mes larmes. Je ne veux pas pleurer.

Mais il a dit qu'il serait de retour pour moi quand j'aurai dix-huit ans. Il me l'a promis, alors j'ai attendu et attendu et attendu. Un an est devenu deux, et deux sont devenus cinq. Je venais d'avoir dix-sept ans lorsque les mêmes pensées qui traversaient l'esprit de Sebastian commençaient à traverser les miennes et fin septembre de l'année dernière, j'ai décidé de partir. J'étais tellement malade de cette cachette, tellement malade d'avoir peur. Je me souciai même plus d'être kidnappée, au moins je n'aurais plus à craindre que ce soit le cas. Je pense que redouter ce moment était le pire.

Il continua à écouter et pour cela, je lui en étais reconnaissante.

J'ai lu quelque part que la peur de la douleur est souvent plus grande que la douleur elle-même - et donc j'ai pris cela en considération, j'ai fait mes valises et j'ai décidé que je ne pouvais pas passer toute ma vie dans la peur. Je suis partie...
C'était une idée stupide. Je ris et Zayn se déplaça derrière moi. Je n'avais même pas encore dix-huit ans. Mais je suppose que j'en avais assez.

Je me tournai vers Zayn, et ses yeux étaient fixés dans les miens, se concentrant sur chaque mot que je prononçais.

J'ai tenu que deux semaines, puis Paul- C'est Paul son nom ? Demandai-je distraite.

Maître Zayn hocha la tête :

Oui. Paul.
Ouais, Paul m'a trouvée, je suppose. Il m'a fait croire qu'il avait de la nourriture, à l'arrière d'un restaurant délabré et il m'a droguée. Et puis j'ai été amenée ici.

Je sentis l'atmosphère autour de nous changer et je pouvais dire qu'il était mal à l'aise maintenant.

Mais ce n'est pas une si mauvaise chose. Je lui souris, dans l'espoir de le rassurer. C'est beaucoup mieux que l'endroit où je vivais avant. Et maintenant, je ne vis plus dans la peur. Je suppose que c'est pourquoi je me suis rapidement habituée à tout dans le manoir. Je n'avais pas peur que vous, ou quelqu'un d'autre me fasse du mal. Eh bien, physiquement, du moins.
Que veux-tu dire ? Demanda-t-il, curieux.

Je lui sourire timidement.

- Je suis dans la crainte constante que quelque chose que je fais ou dis vous énerve.

Il rigola et je ris.

Je ne suis pas si mauvais que ça. Il se défendit.
- Vous être tout à fait effrayant quand vous êtes en colère.
- Je ne le suis pas.

Je levai un sourcil.

Vraiment ? Je dis d'un ton sarcastique.

Il se redressa, et mon dos perdit le contact avec sa poitrine, où j'étais au chaud. L'air frais me fit frissonner et il me répondit enfin.

Donc, tu me dis que je te fais peur quand je suis en colère ? Je ne me fâche pas.
Vous plaisantez, non ? Il devait plaisanter. L'expression de son visage me dit qu'il était sérieux et je croisai les bras et tournai mon corps tout entier de sorte que je sois face à lui.
Monsieur, vous avez êtes terrifiant lorsque vous êtes en colère.
Terrifiant, tu dis ? Ses yeux brillèrent de malice et je reculai, méfiante de ce que ses prochaines actions seraient. Je surveillai de près ses mains, il avait la terrible habitude de me chatouiller quand il était amusé.
Complètement intimidant. Ajoutai-je, et reculai en arrière quand il se rapprocha de moi. Que faites-vous ?

Ses mains vinrent à ma taille et il me repoussa de sorte que je sois couchée sur le canapé. Il resta un peu silencieux, me regardant, ses mains sur mes côtés, soutenant son poids de sorte à ce qu'il plane quelques centimètres au-dessus de moi.

Je suis terrifiant ? Respira-t-il, sa bouche près de mon oreille.

La proximité de ses lèvres me firent frissonner et ma respiration se bloqua immédiatement. Il abaissa lentement son corps contre le mien et mon cœur fus quelque part dans ma gorge et je pus à peine parler.

O-ou, oui. Un autre souffle s'échappa de mes lèvres et mon dos s'arqua involontairement afin d'avoir plus de contacts avec son corps. Ses lèvres s'accrochèrent à mon lobe de l'oreille et son souffle souleva plus de chair de poule sur ma peau.
Mais je suis gentil avec toi.
Toujours. Dis-je et sa main monta de ma taille, sous mon t-shirt, à l'armature de mon soutien-gorge. Vous pouvez essayer d'être un peu moins intimidant.

Ses lèvres bougèrent de mon lobe et elles traversèrent ma mâchoire. J'étais de plus en plus impatiente avec ses taquineries. Je veux l'embrasser.

Je ne sais pas comment. Dit-il honnêtement, et deux de ses doigts glissèrent sous le matériau de mon soutien-gorge, son toucher laissant une brûlure d'électricité derrière lui.

Mon cœur battait trop vite - c'est tellement bizarre d'avoir une conversation presque normale tandis que ses doigts et ses lèvres font cela.

Vous pouvez éviter de vous mettre en colère aussi rapidement contre moi. Suggérai-je et je laissai mes mains courir jusqu'à son dos, puis venir à son visage.

Lentement, je ramenai ses lèvres sur les miennes, en appuyant mes mains sur le dos de sa tête, mais il s'éloigna après un court baiser.

Je ne veux pas que tu aies peur de moi.

Je gémis, agacé qu'il se soit éloigné et essayai de recommencer, mais il ne voulait pas ça.

Sérieusement, Abby. Je n'aime pas le fait que tu aies peur de moi.

 Je roulai mes yeux, il sur-analyse tout cela.

Je n'ai pas peur de vous, j'ai peur de vos réactions.
C'est la même chose. Je n'aime pas cela. Il commença à se lever de sur moi, mais j'enveloppai rapidement mon bras autour de son dos, l'empêchant de se lever.
Non, ce n'est pas la même chose. Ce n'est pas vraiment un gros problème.
Si ça l'est. Il fronça les sourcils et je n'aime pas ça.
Je ne peux m'en empêcher - vous avez de très fortes réactions, je ne sais jamais comment vous allez réagir. Par exemple, ce matin.

Il hésita, ne sachant pas comment répondre. Il sait que j'ai raison pour ce matin, quand Zayn s'était mis en colère lorsque j'avais posé ma question, mais connaissant Maître Zayn et son ego, il n'allait jamais l'admettre.

C'est un sujet délicat. Dit-il enfin.
Et comment suis-je censée le savoir ?

Quand il se rendit compte que j'avais de nouveau raison, je levai mon sourcil.

Exactement. La prochaine fois, vous pourriez me dire que c'est un sujet délicat pour vous et je ne demanderais pas plus d'informations. Il suffit de me prévenir. Je ne peux pas savoir si vous ne me le dites pas. Raisonnai-je avec lui, et même s'il ne dit rien, je savais qu'il était d'accord avec moi. Du moins, j'espérais qu'il l'était.
Alors parlons d'autre chose. Suggéra-t-il, je sus immédiatement que le sujet l'énervait et fis donc cela.
Nous pourrions utiliser nos lèvres pour autre chose que parler. Suggérai-je. C'est toujours une option.

Je lui souris et il secoua la tête, essayant de forcer un sourire.

Comme quoi ? Il me donna un autre de ses sourires attachants.
Ça. Dis-je et saisis le col de sa chemise, tirant ses lèvres sur les miennes à nouveau.
 
---
 
PDV Perrie :

La plupart du temps, les gens se réjouissent seulement pour de grandes choses - par exemple, le dernier gadget technologique eut pendant les vacances, ou une nouvelle voiture pour leur anniversaire. Mais avec de grandes attentes, vient souvent de grandes déceptions. Toutefois, pour les goûts des esclaves, moi y compris, nous n'avons pas accordé ce genre de luxe.

Nos luxes étaient devenus plus petits, plus modeste. Ils étaient devenus de simples actes de bonté, de libertés accordées dans les limites de l'esclavage, de pardon pour nos erreurs et lacunes.

Donc, l'espace et la quantité de temps que m'avait donnés Harry, étaient un petit luxe qu'il pouvait se permettre de donner et j'avais apprécié.

Je savais que je voulais lui parler, mon Dieu, j'en avais vraiment besoin, mais j'avais besoin de lui donner à la fois, ainsi qu'à moi, le temps de réfléchir aux événements de jeudi soir et de décider où nous en étions l'un par rapport à l'autre, parce que tout était très confus maintenant.

Avant, ça semblait assez clair. Ce qui était arrivé entre Harry et moi il y a des années était derrière nous et il ne se passerait plus jamais. C'était comme si nous étions devenus amis une fois de plus, cette nuit où Harry m'avait trouvée dans la salle de gym à frapper toute ma colère sur le sac de boxe, puis m'avoir laissée dormir dans sa chambre après avoir préparé notre plan.

Notre plan. Mes pensées dérivèrent sur ce qui était censé se passer maintenant. Harry devait récupérer Abby, derrière le dos de Zayn et j'étais censée récupérer Zayn.

C'est vraiment drôle combien de temps nous dépensons à tout tracer, planifier notre avenir, réfléchir à chaque décision, mais au final, nous n'avions aucun contrôle.

Sur aucune putain de chose. Tout est déjà prédestiné et rien de ce que nous faisons ne changera cela. Il n'y a vraiment aucun bon côté dans le fait de tous planifier, nous pourrions tout aussi bien vivre au jour le jour et juste se laisser vivre avec tout ce qu'il se passe.

Ce qui était censé se produire, c'était qu'Harry était censé être avec Abby en ce moment, probablement dans sa chambre, ou elle dans la sienne. Harry était censé la conquérir en utilisant son charme pour la faire rire et la faire tomber amoureuse de lui.

Moi, d'autre part, j'étais supposée plaire à Zayn, lui faire plaisir, faire tout ce qu'il veut.
 
C'est exactement ce que je ne comprends pas avec Abby. Je suis terriblement confuse quant au pourquoi il est tellement captivé par elle ; elle fait tout ce qui l'énerve.

Elle est simple, vraiment. Des vagues brunes qui lui tombent au milieu du dos, des yeux bleus et un visage moyen. Elle n'est pas vraiment mince et ses yeux bleus égalent les miens, sauf des tâches bleues foncées saupoudrent ses iris. Elle est calme, peu sûre d'elle et juste... normale.

Elle n'est pas sans attrait, c'est sûr. Mais elle n'est pas à en tomber par terre. Juste... Médiocre. Tout comme le reste d'entre nous. Tout comme moi.

Alors, pourquoi elle ?

Mais alors, quelques heures avant la fête, quand Harry est monté jusqu'à ma chambre, il m'a conseillé de passer à autre chose. D'oublier cela... Mon obsession pour Maître Zayn.

Obsession. Je grimaçai au mot. C'est un mot tellement fort, mais plus j'y pense, plus je réalise qu'il décrivait vraiment ma situation avec Zayn.

J'avais besoin de parler à Harry, énormément. Je suis tellement confuse et il est ma confusion. Mais il est le seul qui sera en mesure de tout rendre clair pour moi, ça le sera, si je lui parle.

Je ne savais vraiment pas quoi faire. Cependant, j'avais déjà perdu toute ma journée d'hier et aujourd'hui, je voulais faire quelque chose. Je ne pouvais pas supporter me morfondre toute la journée. Et parce que Caleb nous laissait faire tout ce que nous voulions, je décidai que je prendrais le temps d'aller à la gym pour laisser sortir certaines de mes frustrations qui se trouvaient à l'intérieur de moi.

Lorsque je me changeai dans mes vêtements d'entraînement, je pensai à la façon dont je me suis réveillée et ait trouvé Harry assis sur le sol, le dos au mur, la tête baissée : endormi. Je me suis immédiatement sentie mal lorsque je m'étais rendis compte qu'il ne m'avait pas quittée après qu'il m'ait dit qu'il le ferait quand je dormirais. Je m'étais approchée de lui, secouant doucement son épaule et le renvoyais dans sa chambre après l'avoir remercié. Je n'étais pas sûre de ce qu'il a fait par la suite.

-

J'ouvris la porte de la salle de gym, clignant des yeux quand je réalisai que les lumières étaient allumées ; elle était occupée. Mes oreilles entendirent un son et mes yeux le suivirent et je vis Louis en train de frapper de toutes ses forces dans le sac de boxe.

Hey. Dis-je lentement et ses yeux tournèrent immédiatement pour répondre aux miens.
Perrie ?

Je lui donnai un petit sourire et traversai le grand gymnase jusqu'à l'endroit où il se trouvait.

Que fais-tu ici, Perrie ? Demanda-t-il en me regardant vraiment confus.
La même chose que toi.

Il leva un sourcil, ses yeux bleus sceptiques.

Vraiment ?

Je me dirigeai vers où je gardais mes gants de boxe, les sortis et retournai près de lui.

Oui.

Il fit un pas en arrière, les mains tendues en l'air.

Très bien. C'est tout à toi.

Je glissai mes mains dans les gants, puis me tins devant le sac de boxe. Louis me regardait toujours, me faisant sentir embarrassée et ainsi au lieu de frapper le sac, je décidai de m'échauffer, faisant un jogging sur place. Ses yeux me fixaient et je souris, croisant les bras.

Quand j'eus terminé mon jogging sur place pendant une bonne minute ou deux et étiré mes bras, mes épaules et mon cou, je me tenais devant le sac de boxe à nouveau, voulant frapper - mais Louis était encore là, à me regarder.

Peux-tu arrêter. Je le grondai, puis adoucis ma demande avec un : s'il te plaît.
Arrêter quoi ? Il rit.
Tu sais, me fixer.
Tu ne peux pas frapper dans le sac, c'est ça ?
Si, je peux. Répondis-je, offensée. Je l'ai fait des centaines de fois.
Oh vraiment ? Dit-il de façon sarcastique, avec un petit rire. Prouve-le.
Vas te faire foutre. Le maudis-je, puis frappai avec colère le sac. Voilà. Je l'ai frappé.
Faux, ce n'est pas comme ça qu'il faut faire. Il me donna un autre sourire stupide

Je frappai le sac, cette fois-ci plus fort et avec plus de puissance.

Toujours pas ça. Il continue à me sourire et je roulai mes yeux d'agacement. Ça n'a pas avoir avec le fait de frapper fort.

Je lançai mon bras pour frapper le sac une fois de plus, mais avant que je ne puisse le frapper, la main de Louis se ferma autour de mon poignet, m'arrêtant.

Tout d'abord, tu n'es pas dans la bonne position. M'informa-t-il et en utilisant son pied droit, il poussa et dirigea mes pieds là où ils étaient censés être. Deuxièmement, tu tends ton bras trop loin. Tu dépasses l'angle de quatre-vingt-dix degrés, tu vas te retrouver avec une blessure au bras.

Ses mains saisirent mes bras et le positionnèrent de sorte à ce qu'il soit bien positionné.

Tu ne peux pas l'étendre plus que cela. Utilise ton corps pour te rapprocher du sac, pas tes bras.

Je tirai mon bras de sa portée, mais hochai la tête vers lui.

Il secoua la tête, un sourire niait sur son visage.

Mais au moins, ton poing est correct. C'est bien.

Je n'allais jamais l'admettre, mais j'étais, un tout petit peu, ravie que quelque chose soit correct.

Que dois-je savoir sur comment frapper le sac ?

Il haussa les sourcils, comme s'il disait "vraiment ?" et je ris.

Oui, oui, ris-je, lui donnant un coup de pied pour l'ennuyer, tout comme il l'était plus tôt. Tu es un prétendu connaisseur de gym.

Il se moqua et je ris.

Excuse-moi, femme inculte. Je suis un entraîneur personnel.

Je me moquai de sa remarque et le frappai dans l'estomac, amusée.

Ouais, un soit disant entraîneur.
Ha-ha, très drôle. Il roula des yeux. Au moins, je ne lèche pas le cul de Zayn. Louis plaisanta.

Je me figeai, ses mots me prenant par surprise. Je ne savais même pas quoi répondre.

Un silence gênant se mit entre nous et je fus la première à le briser.

C'était tout à fait injustifié. Ma voix sortit petite, presque en un murmure.
Je suis déso- Louis était sur le point de présenter des excuses, mais je le coupai.
Étais-je vraiment comme ça ?

Louis regarda au loin, passant une main dans ses cheveux châtains. Il ne voulait clairement pas répondre, et tout à coup, je fus épuisée par cette information.

J'étais vraiment comme ça, pas vrai ? Lui demandai-je, même si je connaissais déjà la réponse.

Il mordit l'intérieur de la joue, toujours en évitant mon regard.

Désolé. Je ne voulais pas réellement le dire.
Mais c'est vrai. Je poussai un soupir épuisé, et baissai mes épaules. Je n'ai plus envie de frapper ce sac - ou rien d'autre, d'ailleurs. Je veux juste revenir à ma chambre et me recroqueviller dans mon lit, mais ça n'allait pas m'aider dans quoi que ce soit.
Je suis vraiment désolé honnêtement, Perrie-

Je me sentis nauséeuse, mais je forçai un sourire sur mon visage.

Ne t'en fais pas. Retirant les gants de boxe, je les jetai de côté, puis enlevai mes chaussures de tennis. Louis resta silencieux quand je commençai à marcher vers la sortie.

Juste avant que je parte, il parla enfin.

Attends.
Ouais ? Je me retournai vers lui, me préparant pour tout ce qu'il avait à dire. Je ne veux pas être prise au dépourvu à nouveau comme je l'avais été avec son commentaire précédent.
Ça n'a pas à être de cette façon, tu sais. Tu trouveras quelqu'un qui se soucie aussi de toi et c'est la personne que tu devrais chercher et ne pas lâcher. Zayn... n'est pas cette personne. Garde cela à l'esprit, d'accord ?

Je lui donnai un simple hochement de tête, puis quittai le gymnase.

---
 
PDV Harry :

Je suis en train de tourner dans le couloir qui menait à la salle de gym, lorsque un mouvement dans ma vision périphérique attira mon attention. Je regardai devant et Perrie était là, sortant de la salle de gym.

Je me figeai sur place, ne sachant pas comment je devais agir ou ce que je devrais dire.

Quand elle me vit enfin, ses yeux s'écarquillèrent, mais elle me donne un sourire douloureux.

Hey.

Donc, au moins qu'elle ne m'ignore pas, comme je pensais qu'elle le ferait en quelque sorte.

Hey, Perrie.

Perrie se tenait toujours en face de moi et elle faisait en sorte à ne pas rencontrer mes yeux. Ma main frotta ma nuque et je trouvai finalement le courage de parler.

Comment vas-tu ?
Je vais bien. Répondit-elle rapidement, puis saisit sa main, la serrant nerveusement. Et toi ?

Je hochai la tête.

Je vais bien, aussi. Que fais-tu ici ?

Elle déplaça son poids sur son autre pied.

Eh bien, j'allais faire un peu de sport pour penser à autre chose, mais je ne suis plus d'humeur. Et toi ?

Il y avait quelque chose qu'elle ne me disait pas, quelque chose qui la dérangeait et je ne pouvais pas m'empêcher de me demander ce que c'était.

- J'allais faire la même chose.

Un silence tomba entre nous et je tenais à lui demander quelque chose, mais je ne savais pas comment elle allait le prendre, ou même comment j'allais prendre sa réponse.

Je-je vais y aller. Dit-elle enfin s'éloigna de moi. Au revoir, Harry.

Avant qu'elle prenne un autre pas dans la direction opposée, je me tournai vers elle, l'appelant.

Attends !

Perrie me regarda avec des yeux surpris, des yeux pas aussi animés que je me souviens qu'ils soient.

Veux-tu, peut-être, aller à l'extérieur avec moi ? Dans la cour arrière, dans le jardin ? Bien sûr, tu n'es pas obligé, mais je me posai la ques- Commençai-je à divaguer.

Sa main se ferma doucement autour de mon avant-bras, pour me rassurer.

Bien sûr.

Je souris et elle me le renvoya.

- Bien.
- Bien.

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Nous ne parlons de rien. Nous laissons ce qui devait être discuté, indiscuté. Nous gardons cela pour plus tard, aucun de nous voulant plonger dans le désordre que nous avions nous-mêmes créer.

Au lieu de parler de façon responsable de ce qu'il s'était passé il y a quelques nuits et à essayer de comprendre où nous nous trouvions, nous nous assîmes dans un silence confortable sur les bancs en bois qui entouraient le feu de camp dans les bois derrière la maison.

Il faisait assez froid, comme on était début janvier. Il y avait un peu de vent, mais c'était assez pour avoir l'impression qu'il faisait dix degrés en dessous de la réalité. Je me levai, faisant un trou sans but dans la neige, mes mains enfouies dans les poches de ma veste.

Je trouvai une brindille par hasard et une idée s'illumina dans mon esprit. Avant que je ne m'en rende compte, je poussai du pied plusieurs morceaux de bois qui se trouvaient dans la neige, les dirigeants vers le milieu du feu de camp vide.

Perrie se leva, se rapprochant de moi.

Que fais-tu ? Demanda-t-elle, confuse. Son souffle sortit en une petite bouffée blanche, puis elle frissonna.

Je poussai plus de branches dans la zone du feu de camp puis ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'elle réalisa ce que je faisais. Avant que je ne le sache, elle recueillit une poignée de branches d'arbres cassées et s'approcha de moi avec. Je lui montrai la zone où j'avais placé mon tas et elle hocha la tête, et les déposa par-dessus du mien.

Je mis ma main dans la poche arrière de mon jean et sortis un petit briquet.

Où as-tu eu ça ? Perrie se rapprocha, me fixant.
Je le garde toujours sur moi, au cas où. Mentis-je et elle me donna un regard sceptique, mais ne remit pas en question mon mensonge, ce qui était un soulagement pour moi.

Je m'accroupis vers le bas et me penchai vers le petit tas de bois que nous avions recueilli. Je tentai d'allumer le briquet à quelques reprises, essayant d'allumer une étincelle. Lorsque je réussis, je pris une petite brindille mince, et la laissais prendre feu. Avec précaution, je pris la brindille et tentai d'allumer le reste du bois, mais il prit un peu de temps avant que les plus grands morceaux ne commencent à brûler pour entamer le feu.

C'était un très petit feu, mais c'était agréable. Les craquements de glace s'entendaient sous les bottes de Perrie quand elle se rapprocha du feu, s'accroupissant et mettant ses mains près de lui pour les réchauffer.

Attention. L'avertis-je doucement et elle me donna un petit sourire, mais prit du recul.
Faisons le plus grand.

Je levai un sourcil.

Plus grand ?

Elle me répondit en saisissant un petit morceau de bois à côté d'elle, puis le jeta dans le tas de feu.

Très bien, alors.

Et c'était tout. Perrie et moi avions continué à chercher des morceaux de bois, des feuilles et des herbes mortes sur sol, les ajoutant au feu, ce qui l'alimentait et le rendait plus grand. Nous n'avons pas parlé beaucoup ; seulement quelques mots ont été prononcés. Mais c'était un silence confortable, qui n'était pas maladroit. Tous les deux étions ravis, ajoutant de l'intensité au feu, qui consommait tout ce que nous lui donnions.

Lorsque Perrie décida qu'il était assez grand, elle poussa ses mains dans ses poches et frissonna.

Mes mains sont gelées.

Les miennes l'étaient aussi, à cause d'avoir ramassé toutes ses conneries sur le sol. Une idée surgit dans ma tête.

Viens ici.

Elle se dirigea vers moi, laissant quelques pieds au milieu de nous, mais je fermai cette distance en tirant ses mains de ses poches.

Donne-moi tes mains.

Elle fit ce que je dis et j'enfermai mes mains autour des siennes, puis les amenais près du feu.

Lorsque je regardai vers elle, elle regarda vers moi, un regard d'adoration... sur son visage ?

Je clignai des yeux, mais il était toujours là, son énorme sourire, ses yeux brillants, tout d'elle.

Je me forçai à regarder de nouveau le feu, puis mis nos mains plus près de lui.

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