Chapitre 60: Mêmes erreurs

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PDV Zayn

C'est déjà mardi, le jour de mon anniversaire. C'est mon vingt troisième anniversaire et je ne pouvais pas sentir plus mal qu'aujourd'hui.

Je n'ai pas parlé à Abigail depuis le lendemain du jour où elle s'était renversée de l'eau de Javel sur elle, et ça me rendait putain de fou. Je voulais la tenir à nouveau, la toucher, la sentir. Je voulais revenir à la maison de mes parents, où il n'y avait seulement que elle et moi, et personne d'autre. Juste nous deux. Sans interruptions externes. Sans Caleb et sans ce putain de Sebastian.

J'avais réussi à l'éviter toute la semaine, même si ça m'avait rendu fou. J'avais l'impression qu'elle avait besoin d'espace, donc je lui en donnais.

Ou alors, j'étais seulement une mauviette qui n'osait pas aller lui parler.

Je ne me présentais même pas pendant l'heure des repas. Je demandais à ce que tout me soit apporté à l'étage et je mangeais seul. Tout seul.

Je détestais ça. Je détestais extrêmement ça.

Et je brûlais d'envie de lui parler.

C'est ça, Zayn. Tu lui as donné assez d'espace. Vas lui parler, me dis-je.

La chose était que j'avais besoin de lui parler. Et peut-être même... Autant que ça me faisait grincer des dents de l'avouer, j'avais besoin de m'excuser. Peut-être. Je ne sais pas.

Je savais que si je le faisais, je me sentirais mieux... Plus détendu.

Nous arriverons à passer au-dessus de ça, me convainquis-je, je sais que nous y arriverons.

Je fermai les yeux et expirai profondément. OK, j'y vais. Je vais aller lui parler.

Quel est le pire qui puisse arriver, hein ? Tout ira bien.

Je n'en sais rien, rien ne se révèle de la façon dont j'espérais que ce soit.

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PDV Amber

Quand mes yeux l'aperçurent, mon estomac se retourna. C'était mal, si mal de me sentir comme cela pour Niall. La seule chose que j'étais censée ressentir pour lui, était de l'amour - pur, inconditionnel, un amour irrévocable - mais je ne pouvais m'empêcher de redouter ce moment, alors que je faisais mon chemin vers lui.

Son dos était face à moi, il ne pouvait pas me voir.

Il m'avait évitée pendant trop longtemps et je ne pouvais plus le supporter.

La salle de sécurité était déserte, il y avait seulement Niall qui était assis sur une chaise, penché en avant devant les grands écrans.

Quand je fis quelques pas vers lui, je remarquai que sa tête était reposée sur ses bras, et qu'il était endormi.

Pauvre bébé, pensai-je. Il doit être si fatigué.

Niall ? Parlai-je doucement, secouant son épaule. Niall ? Réveille-toi, chéri.

Il laissa échapper un grognement et ses yeux papillonnèrent vers moi.


Mmm ?

Niall, retournons à ta chambre. Tu as besoin de repos.

Il secoua la tête en fermant les yeux.


Non... je ne peux pas. Je dois... surveiller. Sa voix était lente et épaisse avec le sommeil.

Je soupirai, puis poussai tendrement une mèche de cheveux de ses yeux. Entendant un bruit, je me retournai et vis un garde de sécurité marché vers nous.

Que fais-tu ici ? Me demanda-t-il, suspicieux.

Au lieu de lui répondre, je lui posai une question :

Est-ce bon si je ramène Niall dans sa chambre et que vous surveillez ? Il a besoin de repos.

L'homme hocha la tête.

Bien sûr. Je vais faire la garde.

Je le remerciai et tirai Niall hors de sa chaise.

Aller, bébé. Allons-y.

Niall se leva dans le coaltar, se tournant vers l'homme.

Carl, ça va aller ? Je te promets, j'ai seulement besoin d'une heure-

Ne t'inquiète pas pour ça. Je m'en occupe. Va te reposer un peu. Assura Carl à Niall.

Je pris la main de Niall, mais il la retira de suite. J'essayai de masquer la douleur, mais c'était difficile, donc je regardai ailleurs.

Retournons à ta chambre.

Quand nous revînmes à la chambre de Niall, il s'effondra immédiatement sur le lit, ne prenant même pas la peine de changer.

Niall, au moins enlève ton jean. Tu ne vas pas être à l'aise. Dis-je, en m'avançant pas à pas à son chevet.

Unnghh. Gémit-il et donna un coup de pied sur le bord du lit. Il retira son jean, en somnolant et le jeta sur le sol. Il tira la couette sur lui et ferma les yeux.

Quelque chose s'enfonça à l'intérieur de moi et je fermai les yeux, retenant mes larmes. Je n'avais aucune idée de ce qui n'allait pas avec Niall, ce que j'avais fait, ce que j'avais dit. Je me sentais horrible et je voulais seulement pleurer.

Je mis mes mains sur mon visage et couvris ma bouche avant de laisser échapper un cri. Un sanglot s'échappa et je me détournais.

S'il vous plaît, s'il vous plaît, faites que ça aille mieux.

Amber ? Sa voix sortit épaisse avec le sommeil.

Je regardai vers lui avec précaution et il ouvrit les yeux légèrement rouges dus à son manque de sommeil.

Oui ?

Ses bras vinrent autour de moi, me tirant vers le bas dans ses bras. Son corps se déplaça vers l'arrière afin qu'il y ait de la place pour moi sur son matelas et il blottit paresseusement son visage dans mes cheveux alors qu'il jeta une jambe autour de mon corps.

Dors avec moi.

Envahie d'émotion, j'étais soulagée, mais je savais que cela ne durerait que pendant qu'une courte période. Mais tant que ses bras étaient autour de moi, je ne pouvais pas être inquiète. Je ne pouvais que me réjouir de ce confort, baignant dans la chaleur de son corps contre le mien.

-


 
PDV Zayn

Je frappai à sa porte, timidement.

Abby ?

En appuyant mon oreille sur la porte, j'entendis du mouvement de l'autre côté, mais elle ne répondit pas.

Abby ? Aller, ouvre la porte.

J'entendis un 'hmph' de l'autre côté de la porte et puis des pas s'éloigner.

Abby. Déverrouille la porte, je suis sérieux.

Toujours pas de réponse.

Abby, je jure sur Dieu- je m'arrêtai, avant que mes mots ne sortent. Crier sur elle ne résoudrait rien. Ça ne ferait probablement qu'accentuer sa colère envers moi.

Abby, s'il te plaît, parle-moi. Je me sentais mal à l'aise, alors qu'elle continuait de m'ignorer. Abby.

Lorsqu'elle ne me répondit pas nouveau, je soupirai et reposai mon front contre la porte.

Très bien, Abigail. Mais nous allons devoir en parler par la suite. Tu le sais.

Je marchai loin de la porte, avec la ferme intention de lui parler. Nous devons parler de cela maintenant.

Je fis mon chemin dans le couloir, puis m'appuyai contre le mur où Abby ne serait pas en mesure de me voir si elle ouvrait la porte.

J'attendis cinq minutes, peut-être dix, restant silencieux. Lorsque je décidai que j'avais attendu assez longtemps pour m'assurer qu'elle ne pensera pas que c'est moi à la porte, je fis tranquillement mon chemin de nouveau vers sa porte.

Lorsque je frappai à nouveau, j'entendis des pas et la porte s'ouvrit.

Le regard surpris sur son visage précisait qu'elle s'attendait à voir quelqu'un d'autre.

Elle tenta immédiatement de claquer la porte, mais je l'empêchai de se fermer avec le coin de ma chaussure.

Abby, arrête de m'éviter ! Nous avons besoin de parler ! Dis-je et j'utilisai mes doigts pour ouvrir la porte.

Elle lutta pour la refermer, mais n'y arriva pas.

Avant un bon moment, ses bras lachèrent et j'ouvris sa porte en grand. Elle était haletante et frustrée.

Abby.

Qu'est-ce que vous voulez ? Grogna-t-elle, reculant dans sa chambre.

Je fis un pas vers elle, alors qu'elle marchait en arrière dans sa chambre. Avec la paume de ma main, je fermai la porte derrière nous.

Abby...
 
 Elle ne prenait même pas la peine de me regarder dans les yeux.

Abby, je sais que je n'aurais pas dû te menacer avec le pistolet.

Ouais, vous n'auriez pas dû. Cracha-t-elle enfin avec véhémence.

Je ne m'en inquiétais pas, même si elle était folle de rage, au moins elle me parlait enfin. Je répondis à son retour, ma voix prudente.

Bien, je sais, mais j'essayai seulement de te protéger-

Elle me coupa à nouveau, hurlant.

Me protéger ? Me protéger ! Me protéger de quoi, mon frère ? En pointant un pistolet sur lui ? Et puis partir et le pointer la même arme sur ma tête ?

Je-

Vos arguments sont des totales conneries. Vous n'étiez pas en train de me protéger ! Pourquoi voudriez-vous même faire cela ?

Parce que ! Criai-je sur elle, exaspéré, mes mains se posant sur ses hanches, la pressant contre le mur de sa chambre. Sebastian t'a laissée quand tu étais une enfant ! Il t'a abandonnée ! Il ne se soucie évidemment pas assez de toi pour rester. N'as-tu jamais pensé que je... Je me souciais de toi ?

Ses lèvres bougèrent comme si elle était sur le point de me dire quelque chose, mais elle s'arrêta et regarda au loin.

Ne me mentez pas. Vous vous fichez de moi.

J'apportai une main sous son menton, le remontant de sorte qu'elle puisse à me faire face. Elle refusait toujours de répondre à mes yeux.

Je ne te mens pas, Abby. Dis-je, ma voix un million de fois inférieure à ce qu'elle était il y a quelques instants lors de ma confession.

Écoutez, monsieur, je ne veux pas me battre avec vous en ce moment. Je suis épuisée, et je-

Nous n'avons pas à se battre. Tu peux seulement me pardonner.

Elle grogna, son attitude satirique de retour.

- Ouais, c'est vrai. Bien sûr, je le peux. C'est simple, non ? Sa voix était épaisse de sarcasme.

Comme je ne répondis pas, elle posa une main sur ma poitrine et me repoussa.

Vous pensez vraiment que je peux vous pardonner après que vous ayez pointé cette arme sur ma tête ? Pointé mon frère, peut-être. Mais moi ? Vous êtes putain d'hilarant, si vous pensez que c'est aussi simple que ça.

Je serrai les poings, essayant de contrôler l'afflux de colère qui coulait dans mes veines.

Tu n'es pas non plus innocente, Abby. Si tu te souviens bien, tu as aussi pointé l'arme sur moi, mais tu as aussi appuyé sur la détente.

C'était un accident. Dit-elle défensivement.

Rien n'arrive par accident. Tout arrive pour une raison.

Lorsque Abby se rendit compte qu'elle était aussi en faute, elle tenta de diriger le blâme loin d'elle.

Vous avez mis le pistolet sur ma tête.

Il était vide. Me défendis-je.

Quoi ? Ses yeux s'écarquillèrent.
 
Je hochai la tête.

Il n'y avait plus de balle, putain. Il y en avait qu'une seule. Et tu l'avais utilisée.

Quand elle se rendit compte qu'elle était à nouveau à court de choses à me rapprocher, elle bafouilla.

C'est pareil.

Pareil de quoi ?! Je rugis. Tu as aussi tort, tout autant que moi ! Mes mains saisirent ses bras, la poussant contre le mur et la clouant une fois de plus.

Vous pointiez toujours l'arme sur Sebastian. Il n'avait rien à voir avec ça-

Je lui coupai la parole, en jetant mes lèvres contre les siennes, l'embrassant avec colère. Putain, comme ça m'avait manqué.

Ça faisait presque deux semaines que je n'avais goûté à ses lèvres, j'avais donc été tellement pris dans la pensée de l'embrasser, que je n'avais pas remarqué qu'elle ne m'embrassait pas en retour.

Embrasse-moi. Grognai-je contre ses lèvres, collant mon corps contre le sien.

Elle ne bougea pas ; ne dit rien.

Abigail, embrasse-moi. J'embrassai ses lèvres une fois de plus, mes mains remontant à ses hanches, puis passèrent dans son dos.

Pas de réponse.

Je me retirai, frustré.

Pourquoi ne m'embrasses-tu pas ? Que dois-je faire pour que tu sois de nouveau normale ? Mes paroles étaient fortes, mais pas aussi fortes que je voulais qu'elles soient.

Elle ne répondit pas à nouveau, ses yeux évitant toujours les miens. Elle ne m'avait pas regardé dans les yeux depuis que j'étais dans sa chambre.

Quoi ? Qu'est-ce que tu veux, Abby ? Sebastian ? Dois-je faire venir Sebastian ici pour que tu sois de nouveau normale ?

Ses yeux s'écarquillèrent dans l'incrédulité pour la première fois, ce soir, mais seulement pour une brève seconde, elle me regarda.

Vous ne feriez pas cela.

Comment sais-tu que je ne le ferais pas ? Tu ne sais rien.

Parce que s'il y a bien une chose que je sais sur vous, c'est que vous êtes égoïste. Vous ne partagez pas. Même si c'est seulement mon frère.

Elle me prit au dépourvu par ses paroles, parce qu'elles ne pouvaient pas être plus précises.

Tu ne sais rien. Je la foudroyai du regard. Peut-être que je vais l'amener ici.

Je le sais. Elle me regardait fixement. Vous êtes seulement en train de bluffer.

Avant que je dise quelque chose de stupide, je l'embrassai à nouveau. Je descendis mes lèvres contre les siennes avec force, accablantes et dominantes une fois de plus. J'en avais besoin - j'avais besoin d'elle et ce désir malade de la contrôler.

Mais Abby ne pouvait pas et ne voulait pas être contrôlée. La personnalité d'Abby était forte, ardente et têtue comme l'enfer. Putain, son entêtement était probablement pire que le mien et c'est pourquoi nous sommes si terribles l'un pour l'autre. Terrible, mais ça en valait tellement la peine.

Elle refusait toujours de répondre à mon baiser et ça ne faisait qu'accentuer mon désir pour elle. Mais je reculai, changeant d'expression, agissant comme si son rejet ne me dérangeait pas.

Mais à l'intérieur de moi, j'allais mourir.

Alors que j'arrivai à sa porte, je me tournai vers elle une dernière fois.

Donc, tu ne vas pas venir fêter mon anniversaire avec moi ?

Ses yeux étaient rivés sur le sol quand elle secoua la tête solennellement.

Quelque chose à l'intérieur de mon ventre s'enfonça et je hochai lentement la tête pour moi avant de sortir de la pièce et de fermer la porte derrière moi.

-


PDV Abby

Avant qu'il ne soit dans ma chambre, j'avais emballé un peu plus de choses, comme des tampons et tout ce que j'avais besoin.

Il avait utilisé son pied pour m'empêcher de claquer la porte et avait ensuite essayer de l'ouvrir.

J'avais lutté pour la refermer, parce que la dernière chose que je voulais faire maintenant était de lui parler. Si je lui parlais, alors je risquais de changer d'avis et ne plus m'échapper. Et autant que j'avais des sentiments pour Zayn, il n'en était pas question.

Tout ce qu'il voulait faire, c'était de me contrôler et je ne pouvais pas laisser cela se produire. Voir Sebastian pour la première fois depuis des années a été une révélation pour moi ; ça m'a fait réaliser que j'étais totalement en train de perdre mon temps ici. Mon besoin et le désir d'être libre avaient été oubliés dans le milieu luxueux dans lequel nous vivons. Mais maintenant, il est de retour, et je ne pouvais pas parler à Zayn, ou il pourrait sans le savoir me convaincre de rester.

Abby, arrête de m'éviter ! Nous avons besoin de parler ! Dit-il, en poussant la porte.

J'essayai de mon mieux et mis toute ma force sur la porte afin qu'elle se referme, mais ce fut sans succès. Mes bras lâchèrent et il ouvrit la porte en grand.

Abby.

Qu'est-ce que vous voulez ? Grognai-je, en reculant. Le regard sur son visage était peiné, mais je ne pouvais pas abandonner. Dieu sait que j'ai un faible pour lui, mais j'ai besoin de me reprendre.

Il fit un pas plus près de moi et je continuai de reculer. Je ne voulais pas qu'il me touche - je suis faible sous son toucher.

Abby...

J'évitai son regard à tout prix. Je ne voulais pas le regarder ses yeux et me sentir coupable pour ce que j'étais sur le point de faire. Je ne pouvais pas changer d'avis sur le plan d'évasion quelques heures seulement avant que nous le réalisions.

Abby, je sais que je n'aurais pas dû te menacer avec le pistolet.

Ouais, vous n'auriez pas dû. Crachai-je, le coupant.

Sa réponse semblait presque soulagée.

Bien, je sais, mais j'essayais seulement de te protéger-

Me protéger ? Me protéger ! Me protéger de quoi, mon frère ? En pointant un pistolet sur lui ? Et puis partir et le pointer la même arme sur ma tête ? Bien que je criais sur lui, je criais sur moi-même. Je ne pouvais pas le pardonner. Je ne pouvais pas me sentir désolée pour lui. Non, j'avais besoin de m'enfuir.

Je-
 
- Vos arguments sont des totales conneries. Vous n'étiez pas en train de me protéger ! Pourquoi voudriez-vous même faire cela ? Encore une fois, pendant que je lui parlais, j'essayais de me convaincre que ce soient bien des conneries et qu'il n'essayait pas de me protéger.

Parce que ! Il hurla sur moi, son visage rouge de colère. Ses mains vinrent saisir mes hanches, me poussant contre le mur. Non non non non. Il n'est pas censé me toucher. Non.

Je fermai les yeux pendant une seconde. Ne cède pas à son contact. Ne cède pas.

Sebastian t'a laissée quand tu étais une enfant ! Il t'a abandonnée ! Il ne se soucie évidemment pas assez de toi pour rester. N'as-tu jamais pensé que je... Je me souciais de toi ?

Quelque chose en moi s'agita et j'eus dû mal à le repousser.

Mensonges. Chantai-je dans ma tête. Ce ne sont que des mensonges. Il ne le pense pas.

Ne me mentez pas. Vous vous fichez de moi. D'une certaine manière, ces mots avaient dû mal à sortir.

Il remonta mon menton pour que je puisse le regarder, mais je continuai d'éviter ses yeux. Je ne veux pas le regarder. Je ne veux pas être convaincue.

Je ne te mens pas, Abby. Sa voix était douce.

Non non non non non. Mes entrailles criaient et mes émotions se battaient. Elles veulent le croire, mais je sais que je ne peux pas.

Écoutez, monsieur, je ne veux pas me battre avec vous en ce moment. Je suis épuisée, et je-

Nous n'avons pas à se battre. Tu peux seulement me pardonner.

Je grognai, mes paroles tenant maintenant un sarcasme profond.

Ouais, c'est vrai. Bien sûr, je le peux. C'est simple, non ?

Mon sarcasme était le seul moyen pour qu'il puisse se mettre colère. J'avais besoin qu'il s'énerve. J'étais habituée à sa colère. Je pouvais supporter cela.

Mais je ne pouvais pas faire face à ses mots doux et ses aveux. Ça ne serait que plus difficile à fuir.

J'utilisai ma main pour le repousser et étonnamment, il me laissa faire.

Bien que j'essayai de me convaincre. Bien que je ne voulais pas qu'il me touche. Mes émotions continuaient de se battre avec ma conscience et je savais que ce n'était pas vraiment ce que je voulais. Mais je devais essayer de m'en convaincre.

On dit que si on répète quelque chose suffisamment de fois, on commence à y croire. Et dans ma tête, c'est ce que je fis.

Vous pensez vraiment que je peux vous pardonner après que vous ayez pointé cette arme sur ma tête ? Pointé mon frère, peut-être. Mais moi ? Vous êtes putain d'hilarant, si vous pensez que c'est aussi simple que ça. Mes mots étaient venimeux, essayant de le repousser. Si je lui disais cela, alors peut-être qu'il me laisserait.
 
Il secoua la tête visiblement en colère.

Tu n'es pas non plus innocente, Abby. Si tu te souviens bien, tu as aussi pointé l'arme sur moi, mais tu as aussi appuyé sur la détente.

C'était un accident. Répondis-je. Je savais que j'étais tout aussi en tort, mais j'étais trop têtue pour l'admettre. De cette façon, ça sera plus facile de me tenir convaincue que je devais partir.

Rien n'arrive par accident. Tout arrive pour une raison. Renchérit-il.

Vous avez mis le pistolet sur ma tête. Signalai-je. J'avais besoin de quelque chose, n'importe quoi pour m'empêcher de croire que Zayn n'étais pas la seule personne à avoir tort ici.

Il était vide. Admit-il.

Quoi ? J'étais surprise par cette information, et pour une raison quelconque, je savais qu'il me disait la vérité.

Zayn hocha la tête, ses cheveux non coupés tombant sur ses yeux.

Il n'y avait plus de balle, putain. Il y en avait qu'une seule. Et tu l'avais utilisée.

Je n'avais plus rien à lui reprocher.

C'est pareil.

Pareil de quoi ?! Rugit-il. Tu as aussi tort, tout autant que moi !

Ses mains me saisirent durement, me poussant contre le mur, mettant mes mains au-dessus de ma tête.

Quand il m'avait poussée, une mèche de cheveux était tombée sur mon visage. Je la dégageai avant de lui répondre.

Vous pointiez toujours l'arme sur Sebastian. Il n'avait rien à voir avec ça-

Un petit soupir s'échappa de mes lèvres quand il appuya sa bouche sur la mienne, en colère. Je fus prise au dépourvu, mais revins rapidement à mes esprits.

Non, tu ne peux pas l'embrasser. Tu ne peux pas. Repousse-le. Dis-lui d'arrêter.

Lorsque je me rendis compte que je ne pouvais pas le repousser parce que mes mains étaient bloquées, je me figeai. Je pris toutes les fibres de mon être pour résister à ne pas répondre à son baiser et je réussis. Je restai là, immobile, fermant les yeux.

Embrasse-moi. Grogna-t-il contre mes lèvres et appuya son corps contre le mien. Mon cœur battait la chamade et je devais contrôler ma respiration afin qu'il ne puisse pas le remarquer. Je refusai encore de répondre à son baiser, mais je n'allais pas tenir très longtemps. J'étais presque proche d'abandonner.

Abigail, embrasse-moi. Ses mains commencèrent à voyager le long de mon corps et je luttai pour ne pas me courber sous son contact. J'étais sur le bord de lâcher. Je savais que s'il continuait cela quelques secondes de plus, j'allais surement enfin l'embrasser en retour.

Il se retira enfin, frustré.

Pourquoi tu ne m'embrasses pas ? Que dois-je faire pour que tu sois de nouveau normale ?

Je ne répondis pas, simplement parce que je ne savais pas. Je n'allais plus être normale, plus jamais, à moins qu'il me tire en quelque sorte dans ses bras et me dise que tout ira bien. Qu'il s'excuse. Qu'il me laisse voir Sebastian. Mais cela n'arrivera jamais. Ce n'est pas un conte de fées, c'est la vie réelle et la vie ne donne pas les choses que vous voulez sur un plateau d'argent.

Quoi ? Qu'est-ce que tu veux, Abby ? Sebastian ? Dois-je faire venir Sebastian ici pour que tu sois de nouveau normale ?

Mes yeux s'écarquillèrent d'incrédulité, rencontrant les siens pour la première fois ce soir, mais seulement pour une brève seconde, juste pour voir s'il était sérieux.

Vous ne feriez pas cela.

Comment sais-tu que je ne le ferais pas ? Tu ne sais rien.

Parce que s'il y a bien une chose que je sais sur vous, c'est que vous êtes égoïste. Vous ne partagez pas. Même si c'est seulement mon frère. Répondis-je calmement.

Il me fusilla du regard.

Tu ne sais rien. Je le foudroyai du regard. Peut-être que je vais l'amener ici.

Je le sais. Vous êtes seulement en train de bluffer.

Il amena ses lèvres vers les miennes une fois de plus, cette fois, avec plus de force. Avec plus de force, comme s'il essayait de susciter une réaction chez moi. Il me dominait facilement - et je le laissais - parce que je refusais toujours de rendre son baiser. Je ne voulais pas lui donner cette satisfaction, sachant qu'il pouvait me faire céder.

Jamais.

C'était comme si une éternité était passée avant qu'il ne s'éloigne. Je savais que ça n'avait duré que quelques secondes, mais le temps passe lentement quand vous essayez de refuser un baiser que vous avez si désespérément besoin

Ses traits étaient froids alors qu'il s'éloignait et me lâchait. Il se retourna, faisant son chemin vers la porte.

Je reposais mes mains sur mes genoux, expirant.

Sa voix sortit calme, tandis qu'il se retournait.

Donc, tu ne vas pas venir fêter mon anniversaire avec moi ?

Je me sentis comme si quelqu'un venait de me frapper dans l'intestin et venait d'évacuer tout l'air de mes poumons. C'était son anniversaire. Merde, j'avais oublié. Je veux dire, je savais que le plan d'évacuation était le jour de son anniversaire... Je n'y avais seulement pas pensé.

Je secouai la tête, parce que je ne pouvais pas parler. Je ne pouvais même pas le regarder, parce que soudain, j'étais dégoûtée de ce plan d'évasion.

Quel cruel cadeau d'anniversaire.

Mes émotions étaient partout, mais je devais garder mes intentions droites. Je devais partir. Il ne me laissait pas d'autre choix.

Il ne dit rien, puis sortit de ma chambre, et je ne pus m'empêcher de le regarder partir. Ses épaules étaient affaissées, ses pas lents.

Alors qu'il sortit de ma chambre, je réalisai que ce serait probablement la dernière fois que je le voyais.

Je fermai ma porte lentement, respirant, puis glissai jusqu'au sol, tout mon corps engourdi.

J'ai gagné. J'ai gagné et je n'ai pas cédé.

Je devrais être heureuse, mais tout ce que je pouvais ressentir était ce vide en moi.

--

PDV Harry

Louis étala une petite carte de la ville sur mon bureau et l'étudia un peu, avant de passer son doigt dessus.

Son doigt s'arrêta à un certain point, marquant sa place et puis il leva la tête et prit un stylo rouge.

Il dessina un petit cercle autour de la zone, puis prit la carte et me la tendit.

Voilà, Harry. Elle vit quelque part vers cet endroit. Je ne sais pas exactement où, mais quelque part dans les environs.

Je hochai lentement la tête, en prenant la carte et de l'étudiai.

Et elle est d'accord pour nous héberger quelques jours ?

Une nuit, peut-être deux. N'en abuses pas, elle n'hésitera pas à vous dégager. Elle a son fils à s'occuper. Rit-il.

Je lui donnai un rapide signe de tête.

Nous n'abuserons pas.

Il croisa les bras et recula.

Tu dois être prudent, Harry. Tu es non seulement responsable de toi-même, mais tu dois aussi prendre soin d'Abby.

Je sais. Répondis-je, en fermant les yeux. Il y avait tellement de poids sur mes épaules, tellement de pression. J'étais inquiet de comment cela allait se dérouler, mais aussi excité. Soucieux serait une meilleure façon de me décrire.

Est-ce que tu veux que je fasse quelque chose pour toi avant de partir ?

Louis mordit l'intérieur de sa joue, pensant.

Oui, effectivement. Deux choses.

Dis-moi.

Eh bien, après que tu aies vu mon neveu, essaye d'entrer en contact avec moi. Si tu le peux. Je ne l'ai vu qu'une fois avant de venir ici et il n'avait qu'une semaine. Dis-moi comment il va.

Je hochai la tête et Louis continua.

Et prends soin de toi. Sois prudent. OK ?

Très bien, Lou. Je vais essayer. Je souris.

Il me surprit en jetant ses bras autour de moi dans une étreinte rapide et je ris, en l'enlaçant en retour.

Tu vas me manquer, Hazz. Dit-il, quand il s'éloigna.

Tu devrais venir avec nous. Suggérai-je. Il faudrait quelques ajustements mineurs au plan, mais c'est facile à faire.

Il secoua la tête.

Je ne peux pas... Ce n'est pas mon moment. Cela et Ella est ici. Elle serait dévastée si je venais à partir.

Sa mention d'Ella me fit penser à Perrie et tout à coup, je me sentis coupable.

Putain, je devais lui dire. Mais je ne pouvais pas. Mais je devais le faire.

Elle méritait de savoir.

J'effaçais mes pensées de ma tête et souris à Louis.

D'accord, je te remercie encore une fois. Je dois aller m'occuper de certaines choses. Rendez-vous en face de la cuisine vers vingt-et-une heures d'accord ? Nous partirons de là.

D'accord.

Merci, Lou, pour tout. Honnêtement, je n'aurais pas pu le faire sans toi.

De rien, Hazz. À tout à l'heure.

Il sortit de ma chambre, fermant la porte derrière lui. Quand il le fit, je pris soin de la carte qu'il venait de me donner et l'enroulais soigneusement avant de la mettre dans mon sac à dos.

Putain, j'avais besoin de parler à Liam avant de partir. Je lui devais en quelque sorte un au revoir.

Et Perrie.

Putain, ces adieux vont être durs.

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Hey, j'espère que vous allez bien et que ce chapitre vous a plus. Je sais qu'à cause des derniers événements concernant Zayn, je risque de perdre certaines lectrices. Je voulais seulement vous prévenir que peu importe ce qu'il se passe cette traduction aboutira à sa fin. Et j'espère sincèrement que vous continuerez toute cette aventure avec moi, car au final, cette histoire est tout simplement géniale et le fait que Zayn ne soit plus dans le groupe ne change rien. Je peux comprendre que vous soyez tristes, énervés, dégouttés. Mais cette fiction vos vraiment le coup d'être lu donc voilà, c'est à vous de voir si vous finirez cette aventure en ma compagnie ou si vous préférez tout simplement vous en arrêtez là. (ce que je n'espère pas.) Gros bisous ! xx

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