Chapitre 58: Décisions incertaines

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À écouter avec la chanson dans le média : Little House de The Fray

 

"Des années d'amour ont été effacées par la haine d'une seule minute." - Edgar Allan Poe


PDV Abby :

La semaine après notre retour avait été la plus longue semaine de toute ma vie. J'étais restée dans ma chambre la plupart du temps, guérissant de mes brûlures, boudant dans mon lit. Je ne savais pas quoi faire - je mourais d'ennui et la seule chose qui consommait mes pensées était Sebastian.

Vous ne réalisez jamais vraiment à quel point une personne vous avait manqué, jusqu'à ce qu'elle soit juste en face de vous, puis qu'elle disparaisse.

Je m'étais faite à l'idée que Sebastian était parti depuis longtemps, très longtemps. Peut-être un an après son départ, donc il y a maintenant à peu près cinq ans. Je m'y étais habituée. Je m'étais presque convaincue qu'il était mort, qu'il n'avait pas réussi et que je devais me forcer à poursuivre ma vie.

Et puis, il était là. Zayn avait heurté quelqu'un et je m'étais retournée pour voir ce qui se passait.

Sauf que ce quelqu'un n'était pas n'importe qui, c'était mon frère. Mon frère aîné, Sebastian.

Et peu importe la rancune que j'avais envers lui, il était toujours mon frère et pour cela, je le pardonnerai toujours. Même si j'ai dit que je ne voulais pas, je le ferais. Je le savais et il n'y avait aucune raison de le nier.

Je pouvais à peine me souvenir de ce qu'il s'était passé après cela, parce que tout était flou maintenant. Un putain de flou dans ma mémoire. Tout s'était passé si vite. Mais ce que je me souvenais, c'était que Zayn avait sortit un pistolet de nulle part et qu'il le visait. Visait mon frère.

C'était le bordel, le bordel complet. Après cela, j'étais retournée dans la voiture, craignant que Sebastian soit blessé, puis Monsieur nous a fait quitter le parking. Je n'ai jamais eu la chance de regarder une dernière fois Sebastian, de lui parler, de l'embrasser et de sentir ses bras familiers autour de moi. Sebastian a toujours été proche de moi quand nous vivions ensemble et je ne l'avais jamais oublié. Ça n'avait même plus d'importance, il n'était plus là. Tout ce sur quoi je pouvais me concentrer maintenant était le fait qu'il était proche, il était vivant et il savait que j'allais bien.

Bien. Je renifle. Je suis loin d'aller bien à l'intérieur.

Alors que je sortis soigneusement de la baignoire remplie d'eau chaude, j'examinai attentivement mes bras et mes jambes. Le sang se précipita à ma tête - et j'aurais souhaité ne pas m'être levée si rapidement parce que maintenant, j'avais des vertiges. La plupart des brûlures avaient guérie, tout comme Liam l'avait dit, sauf à quelques endroits où il m'avait expliqué que l'eau de Javel m'avait brûlé au deuxième degré - c'était toujours boursouflé.

J'attrapai la serviette blanche sur le comptoir et l'enroulai autour de moi.

J'essorai mes cheveux avec une serviette, puis les attachai en queue-de-cheval. Je me sentis un peu étourdie, mais n'y fis pas attention. Mes pensées continuaient à errer - cette fois sur Maître Zayn.

Nous ne nous étions pas du tout parlés durant les cinq derniers jours. Pas du tout. Il était seulement revenu quelques heures plus tard, après qu'il m'ait ramenée à mon lit, l'air vidé et épuisé.

L'as-tu fais exprès ? Demanda-t-il, en marchant à mon chevet.

Je n'avais pas du tout fait d'efforts pour sortir de mon lit depuis que Zayn m'avait emmenée ici, trois heures plus tôt. J'étais restée dans mon lit, consommée par mes propres pensées.

Je ne répondis pas, d'abord, parce que je n'avais aucune idée de ce dont il parlait et deuxièmement, parce que je ne voulais pas lui parler.

Abigail. Dis-le-moi. L'as-tu fais exprès ?

Sa présence était énervante et ma tête cognait. Tout mon corps me faisait mal pour toutes les mauvaises raisons et je voulais seulement disparaître.

Non, oubliez cela. Je ne voulais pas disparaître, je voulais qu'il disparaisse.

Abby. Dit-il calmement, la voix tremblante. Je ne pouvais pas dire si c'était de la colère, de l'inquiétude, ou de la tristesse. De toute façon, je m'en foutais. Je ne partirais pas, tant que tu ne m'auras pas répondu.

Je grognai, exaspérée.

Quoi ! Que voulez-vous savoir, putain ? Que dois-je vous dire pour que vous dégagiez de ma putain de chambre ? Je ne réalisais pas que je criais au sommet de mes poumons jusqu'à ce que je m'arrête de parler et que je doive prendre une profonde respiration parce que mes poumons étaient vides.

Il avait l'air surpris de mon emportement, mais il retrouva rapidement son sang-froid.

L'eau de Javel. As-tu essayé de te faire du mal, c'était ton but ?

Mes yeux s'écarquillèrent à sa théorie et je laissai échapper un soupir vaincu.

Non, je ne suis pas suicidaire.

Je n'ai jamais dit que tu l'étais. Je demandais seulement-

J'ai dit non, je n'essayais pas de me faire du mal, d'accord ? J'essayais d'attraper cette putain de bouteille afin d'ajouter de l'eau de Javel à la charge de linge blanc, je lavais et elle a basculé. OK ? Mes mots sortaient en colère, mais ils ne détenaient pas le feu de tout à l'heure lorsque je lui avais crié dessus.

Comme il ne répondit pas, je ne voulais plus qu'il soit là. Sa présence me rongeait et me rendait mal. Je voulais seulement fermer les yeux et être laissé seule.

Pouvez-vous partir maintenant ? Je vous ai dit ce que vous vouliez savoir.

Je l'entendis hésiter, comme s'il voulait dire quelque chose et puis il laissa échapper un soupir mélancolique. Et ne dit rien, mais il se retourna et sortit de ma chambre, fermant la porte derrière lui, avant de partir.

Je fermai les yeux, et essayai de fermer toutes mes pensées.

Cela fait cinq jours que c'était arrivé. Je perds la notion du temps, en restant enfermé dans ma chambre. Je dois revenir en arrière pour savoir quel jour on est et c'est exactement ce que je fis.

La fête du Nouvel An était jeudi.

Nous sommes allés à maison des parents de Zayn vendredi matin, nous sommes arrivés la nuit.

Samedi, nous sommes restés dans sa maison, puis il a fait le dîner. Il a reçu un appel de Caleb, quelque chose sur une brèche de sécurité. Nous sommes partis tard dans la nuit.

Dimanche (il avait conduit toute la nuit), il a reçu un appel de Caleb tôt le matin, en disant que tout était sous contrôle et que nous n'avions pas à revenir. Alors Monsieur continua son chemin, mais au lieu de revenir à la maison, nous sommes allés en ville et nous avons passé le reste de la journée.

Dimanche soir, c'est quand tout le bordel s'est produit, quand nous avons vu Sebastian, quand Zayn à pointé l'arme vers Sebastian, me forçant à retourner dans la voiture. Dimanche était le jour où j'ai pointé l'arme sur lui, complètement choquée par mes propres actions. Je n'avais pas réellement prévu de tirer, je ne pouvais même pas me rappeler de ce qui s'était passé et comment j'avais réussi à appuyer sur la gâchette.

Et c'est ainsi qu'il m'avait ramenée dans la voiture - j'avais été prise au dépourvu par le son de la balle, donc il avait utilisé ce moment pour inverser les rôles, tenant le pistolet contre ma tête.

Je savais qu'il ne tirerait pas réellement, mais il y avait ce « si » à l'arrière de mon esprit, ce qui m'avait fait l'écouter et retourner dans la voiture.

Dimanche pourrait aussi bien être un euphémisme pour l'Enfer.

Et puis vint lundi, quand j'ai accidentellement laissé tomber l'eau de Javel, puis me suis brûlée. Super.

En utilisant mes doigts pour compter les jours, je réalisai qu'on était samedi neuf. Le neuf janvier, déjà.

Je soupirai, attachant mes cheveux en arrière et allai à mon placard pour mettre quelques vêtements, ignorant mon vertige.

Le seul endroit où j'étais allée, était l'infirmerie, de sorte à ce que Liam puisse jeter un coup d'œil à mes brûlures chaque jour. Il appliquait plus de pommade, les protégeait une fois de plus, puis me donnait des analgésiques.

Donc, j'enfilai un short et un débardeur et me dirigeai vers l'infirmerie.

Lorsque j'arrivai, je tournai la tête vers la salle d'attente, elle était complètement déserte.

Bonjour ? Dis-je. Liam ? Docteur Payne ? Êtes-vous là-bas ?

Pas de réponse.

C'est bizarre.

Liam ? L'appelai-je une fois de plus, m'approchant du bureau où il travaille normalement.

Abby ? Une voix vint de derrière moi.

J'apportai une main sur ma poitrine et maudis sous mon souffle.

Merde, Harry, tu m'as fait peur.

Il rit.

Pardon ?

Je repoussai ses excuses.

Ce n'est pas ta faute. Je suppose que je suis juste un peu énervée aujourd'hui.

Que fais-tu ici ? Demanda Harry, en regardant ailleurs. Il passa une main dans ses cheveux, puis regarda de nouveau vers moi. Ses iris couleur jade allait bien avec la blouse couleur bleu marine qu'il portait.

Je soupirai.

Je - Liam, il est censé soigner mes brûlures. Elles sont presque guéries, je pense... Ajoutai-je, presque comme une réflexion.

Oh, Harry fronça les sourcils. Liam ne travaille pas aujourd'hui, il prend une pause. Mais je peux l'appeler pour toi.

Je secouai la tête, puis le regrettai, me sentant plus étourdie que je ne l'était déjà.

Non, je ne veux pas le déranger. Oublie. Je reviendrai demain.

Me retournant, je fis un pas dans la direction de la sortie, mais n'allai pas très loin avant qu'Harry ne m'arrête.

Attends, Abby. Je-je peux le faire. Il regarda vers le bas pour répondre à mes yeux, en me donnant un sourire rassurant.

Non, c'est bon, je ne veux pas t'embêter-

Il roula les yeux.

Abby, sérieux. C'est mon travail. Viens. Il fit signe pour moi de le suivre, mais finit par attraper ma main et me tirer derrière-lui avant que je n'aie la chance de protester.

Hop, ici. Il tapota la table du patient une fois que nous fûmes entrés dans une des salles et il se rendit immédiatement à un des tiroirs, tirant des bandes médicales stériles et un tube de pommade.

Je fis comme il dit et grimpai sur la table. Heureusement pour moi, j'avais décidé de porter un débardeur et un short - de cette façon, je n'avais pas à me déshabiller, afin qu'il puisse changer mes bandages.

Il revint et posa le tube et les bandes à côté de moi, puis me regarda. En raison de la hauteur de la table du patient, j'étais maintenant à la hauteur des yeux d'Harry, et il n'était pas plus grand que moi.

Je viens juste de me laver, donc j'ai enlevé mes anciens bandages. Lui expliquai-je et il hocha la tête. Il était à seulement quelques centimètres de moi et je pouvais littéralement sentir la chaleur provenant de son corps. Fermant les yeux, j'essayai de me détendre et d'arrêter mes vertiges, en prenant de grandes respirations.

Est-ce que ça va, Abby ?

J'acquiesçai, en gardant les yeux fermés.

Très bien. Un peu étourdie, mais ça va.

Il ne dit rien, commençant son travail sur mes brûlures.

Après quelques minutes, il parla enfin.

Elles ont assez bien guéri, pour la plupart... tes brûlures.

Je hochai la tête.

Je dois remercier Liam pour cela.

Comment était ton weekend, ton weekend dernier ? Demanda-t-il tout d'un coup, venant de nulle part. La question était sortie précipitée et incertaine, comme s'il hésitait à me la poser.

Mouvementé. Je répondis honnêtement et soupirai. J'avais l'impression qu'une tonne de briques m'avait frappée, alors que je me rappelais de Sebastian.

Mouvementé ? Il leva un sourcil et déplaça mon mollet avec sa main, sur la table.

Je ne savais pas si je voulais en parler, parce que j'allais commencer à pleurer. Et j'en avais fini avec ça.

Ouais.

Il ne dit rien et ne me demanda pas plus d'informations. Et pour cela, je lui en étais reconnaissante.

Il lui fallut encore quinze minutes pour terminer. Quand il finit, il rangea les matériaux et me sourit, dévoilant ses fossettes.

Eh bien, tu es comme neuve, maintenant.

Je lui donnai un sourire et le remerciai.

J'espère vraiment que je ne t'ai pas embêté.

Pas du tout, me rassura-t-il. Je n'avais rien à faire, de toute façon.

Lorsque je me levai, je dus saisir le bord de la table, ayant encore un vertige.

Abby ? Est-ce que ça va ? Quel est le problème ?

J'apportai ma main à ma tête, serrant les yeux.

J'ai seulement un peu le vertige.

As-tu mangé aujourd'hui ?

En y repensant, je ne me rappelais même pas la dernière fois que j'avais mangé un vrai repas. Putain, j'oublie toujours lorsque je suis stressée ou contrariée - trop consommée par mes propres pensées, que j'avais besoin de faire le plein de mon corps.

- Non.

Abby, me gronda-t-il. Tu dois manger. Je sais que tu ne manges pas quand tu es en colère, mais il le faut, ou tu vas t'évanouir, comme tu es sur le point de le faire en ce moment.

Pardon ? Dis-je et je sentis ses mains venir sur mes bras pour me soutenir.

Assieds-toi, Abby, je vais aller te chercher quelque chose à manger. Il roula des yeux de façon moqueuse et agacée, mais avec le sourire sur son visage, je savais qu'il me taquinait.

Il prit la chaise roulante du coin de la salle et la poussa vers moi, m'ordonnant de m'asseoir.

Reste ici, ne te lève pas. Je vais te chercher quelque chose en cuisine, d'accord ?

D'accord. Merci beaucoup, Harry.

Il hocha la tête en silence, puis quitta la pièce.

Il revint avec un plateau - remplit de différent d'aliments - fruits, crêpes, frites, et une omelette, avec une tasse de café.

Tu peux manger à l'extérieur de la salle, au bureau des infirmières si tu veux. Il y a plus d'espace. Dit-il.

Je hochai la tête et me levai de ma chaise.

Merci beaucoup, Harry. J'apprécie vraiment.

Il sourit.

De rien.

Nous sortîmes de la pièce et Harry posa soigneusement le plateau de nourriture de sorte à ne rien renverser et tira l'une des chaises roulantes pour moi.

Assieds-toi.

Je pris place, sentant une ruée de gratitude envers Harry.

Merci beaucoup, encore une fois.

Ne me remercie pas, je fais juste mon travail. Dit-il simplement. Ça et j'ai l'intention de te voler tes frites. Il rit.

Je ne pus m'empêcher de rire aussi et poussai la barquette de frites vers lui tandis qu'il s'assit sur une chaise et la ramena à côté de moi.

Prends-les, elles sont toutes à toi.

Il sourit de nouveau, mais resta silencieux alors qu'il prit une frite entre ses doigts et l'apporta à ses lèvres. Et voilà comment c'était passé le reste de la journée, nous avions mangé derrière le bureau des infirmières.

Es-tu prête à faire la fête à nouveau ? J'ai encore la gueule de bois du Nouvel An. Il rit.

Fête ? Qu'est-ce que tu racontes ? Demandai-je, confuse.

Ouais. L'anniversaire de Zayn ? Me répondit Harry, comme si je savais de quoi il parlait.

Quand il vit mon regard de confus sur mon visage, il s'assit.

Attends, tu n'es pas au courant ? Zayn fait toujours une grande fête d'anniversaire chaque année. C'est, littéralement, le seul sujet de conversation depuis la semaine dernière.

Je secouai la tête.

Je suis peu sortie la semaine dernière... C'est quand ?

Il me donna un regard confus, puis secoua la tête.

Le douze. Donc, mardi.

Oh. Mon expression était solennelle. Eh bien, je n'y assisterai pas.

Tu ne vas pas y assister ? Que veux-tu dire ? Tu vis ici... Et la fête va être ici. Affirma-t-il.

Je ne vais tout simplement pas y aller.

Il me donna un long regard, sa lèvre inférieure se baissant comme s'il essayait de lire mes pensées.

Okay, raconte. Je peux dire que quelque chose te tracasse. Tu n'es pas toi-même.

Non- commençai-je à nier son accusation, mais ses yeux me disaient qu'il n'allait pas croire mes conneries.

Dis-moi, répéta-t-il, cette fois, plus doucement.

Je soupirai, posant ma fourchette et fermai les yeux un instant.

Que veux-tu savoir ?

Tout. Tu peux tout me dire, tu le sais.

J'acquiesçai lentement. Oui, je le sais. Je l'ai toujours su. Avec Harry, c'est toujours facile de parler. C'était simple entre lui et moi, pas compliqué et exaspérant.

D'accord. Je suppose que je vais commencer à partir de dimanche, quand j'étais avec lui.

Il se pencha vers moi, écoutant attentivement et je continuai.

Et donc je lui racontais que nous avions quitté l'endroit où Zayn m'avait ramenée samedi soir après l'appel sur le problème de sécurité et que nous sommes allés en ville après qu'on lui ait dit que tout allait bien.

Je sautai tous les petits détails - il n'avait pas besoin de savoir tout ce que nous avions fait en ville, mais je mentionnai Jillian et comment nous l'avions trouvée.

Mais lorsque j'arrivai à la partie lorsque nous avions quitté la ville, j'avais plus de mal à en parler.

Et puis, nous sommes arrivés à la voiture... Je me suis assise à l'avant, et il - il a dû aller chercher quelque chose dans le coffre, il est alors sortit de la voiture. Je respirai et levai les yeux vers Harry. Il hocha la tête, m'assurant de continuer, ce que je fis. Il s'est heurté à quelqu'un qui venait de sortir d'une voiture et il s'est disputé avec le gars.

Je m'arrêtai.

Qui as-tu vu ? Demanda Harry.

C'était lui. C'était Sebastian. Mon frère.

J'entendis le souffle fort d'Harry et couvris mon visage avec mes mains.

Ton frère ? C'était lui ? Qu'est-il arrivé après ?

Zayn a sorti une arme et l'a menacé de lui tirer dessus si je ne retournais pas dans la voiture ! Je ne savais pas quoi faire ! Quelque chose d'humide tomba sur mes genoux et c'est alors que je me rendis compte que des larmes silencieuses coulaient sur mon visage.

Harry me regarda fixement, son expression se durcit.

Et qu'est-il arrivé ?

Lorsque je lui ai expliqué tout le fiasco qui était arrivé quand Zayn roulait sur l'autoroute et comment il avait utilisé le pistolet pour me faire retourner à l'intérieur, les mains d'Harry se fermèrent en poings et sa mâchoire était serrée.

Ce putain de bâtard. Il a littéralement perdu chaque once de respect que j'avais pour lui. Il t'a menacée avec son flingue, putain ?

Je ne dis rien en retour, ne sachant pas quoi dire. Les larmes silencieuses continuaient de couler.

S'il m'avait seulement permis de parler à Sebastian, tout cela n'aurait jamais été un énorme gâchis.

Alors que je commençai à penser à Sebastian une fois de plus, une idée me vint en tête et je savais exactement ce que je devais faire. Il n'y avait pas d'autre choix.

Harry, murmurai-je, ma voix étouffée.

Quoi ? S'enclencha-t-il. Il était clairement en colère, mais je savais que sa colère n'était pas dirigée contre moi.

Je dois te demander quelque chose. Je sais que t'avais dis que je ne voulais plus en parler, mais-

Il me coupa, alors qu'il réalisa soudainement ce que je m'apprêtais à dire.

Tu veux t'échapper.

Lorsque les mots sortirent de sa bouche, l'extrême simplicité de la situation dans son ensemble était évidente pour moi. Tout est limpide ; tout cela fait sens maintenant. Je n'avais réellement pas d'autre choix.

C'était la seule chose à faire, la seule option raisonnable que je devais choisir. Toute autre personne le ferait.

Je hochai la tête.

Je veux m'échapper.

Tu as toujours ton plan, ton itinéraire pour s'enfuir ?

Il hocha la tête solennellement.

Oui. Je vais devoir faire quelques ajustements, mais je l'ai.

Je soupirai.

Je n'ai pas d'autre choix, Harry. Je dois aller chercher Seb.

Harry acquiesça.

Tu as raison. Tu dois le retrouver.

Quand partirons-nous ? Demandai-je.

Si c'était maintenant, je partirais maintenant. Je ne voulais pas me donner le temps d'essayer de réfléchir à mes décisions et me convaincre de ne pas y aller.

Ce soir, au plus tôt. J'ai seulement besoin de régler certaines choses. Mais-

Mais quoi ?

Ce serait mieux de s'enfuir mardi soir. Lorsque la fête d'anniversaire se déroulera. De cette façon, ce sera la distraction parfaite et nous ne nous ferons pas prendre.

Je lui donnai un rapide signe de tête - il était logique.

Donc, c'est sûr ?

Il hésita pendant quelques secondes, puis hocha la tête.

C'est sûr.

Mardi soir alors ?

Mardi soir.

Je me levai, ramassant le plateau de nourriture.

OK. Je te remercie. Pour tout.

Il hocha la tête, debout en croisant les bras.

Je ferai n'importe quoi pour t... Il s'arrêta, regarda au loin, embarrassé.

Je lui donnai un sourire et me retournai pour quitter l'infirmerie.

Je viendrai ce soir, pour voir ce que nous devons faire. OK ?

À plus, Abby.

Quand je sortis de l'hôpital, je tombai sur Perrie.

Il y avait un froncement de sourcils sur son visage et elle avait l'air un peu contrarié.

Hey. Dit-elle du bout des lèvres, forçant un petit sourire sur ses lèvres.

Salut. Tu as besoin de parler à Harry, ou quelque chose d'autre ?

Elle se battit pour répondre.

Oui- bien, je- plus maintenant. À plus Abby. Elle s'écarta et s'éloigna.

Eh bien, c'était bizarre.

Je secouai la tête, reposant mon poids sur mon autre jambe, puis me dirigeai vers la cuisine pour ramener le plateau de nourriture.


PDV Perrie :

Ça faisait mal, je devais l'admettre. Ça faisait mal de voir Abby parler à Harry alors que c'était ce que j'étais sur le point de faire. Alors je me suis retournée et ait commencé à m'éloigner quand Abby s'est heurtée à moi.

Je ne pouvais pas dire que j'étais en colère, parce que c'était ce qu'il devait se passer. Harry et moi avions prévu d'éloigner Zayn et Abby, de sorte à ce qu'il puisse avoir Abby et moi, Zayn.

Mais maintenant que j'ai réalisé que Zayn ne m'aimera jamais, cela ne signifiait pas qu'Harry arrêterait d'aimer Abby tout d'un coup.

À cause de cette nuit, où nous étions trop ivre pour penser correctement, tout était foutu maintenant. La situation, notre amitié et mes émotions. Surtout mes émotions.

J'avais besoin d'arrêter. Ces émotions ne me mèneront nulle part. C'est ce qui était censé arrivé. C'est la façon dont c'est censé être. Harry est censé être avec Abby.

Avec elle.

Pas moi.

Je fermais mes yeux, inspirais profondément, puis expirais.

Tout ira bien. Je suis bien toute seule.

Et puis, je repoussai toutes les pensées et retournai à ma chambre.


-

PDV Harry :

Je me sentis absolument, complètement, et tout à fait perdu alors que je faisais mon chemin hors de l'infirmerie, me dirigeant vers la salle de gym. Bien sûr, je voulais partir. Ce n'était pas une question - c'était un fait. Et prenant Abby avec moi, j'étais définitivement un pro.

Mais je ne pouvais pas m'empêcher de ressentir ce sentiment tenace, en pensant à Perrie, que je laisserai derrière moi.

C'était assez simple avant le Nouvel An. Perrie et moi avions fait équipe avec un objectif commun - ruiner la possibilité que Zayn et Abby soient ensemble.

Mais maintenant, nous n'avions même pas besoin de s'en inquiéter, parce que Zayn avait ruiné lui-même toutes les chances qu'il y ait quelque chose entre eux deux. Cela, et le fait que Perrie et moi avions - accidentellement - couché ensemble.

En y réfléchissant, je ne regrettais pas réellement d'avoir couché avec elle, autant que je le devrais. La principale raison du fait que je le regrettais, c'est la façon dont cela avait affecté notre amitié - mais cela pouvait toujours être réparé... Je l'espère.

Mais maintenant, qu'Abby voulait s'échapper, je ne savais pas où cela me mettait avec Perrie. Je voulais lui dire, mais en même temps, je ne pouvais pas. Cela devait seulement être entre moi et Abby. Ou bien et Louis.

Louis ! L'appelai-je, en poussant la porte de la salle de gym.

La salle de gym était vide, à l'exception de Louis lui-même, qui se tenait de l'autre côté de la grande salle de sport, levant des poids. Il avait ses écouteurs dans les oreilles, ce qui signifiait qu'il ne pouvait pas m'entendre, je m'approchai donc de lui et agitai la main devant son visage pour attirer son attention.

Quand il réalisa que j'étais là, il posa les poids, enleva ses écouteurs et essuya la sueur de son front avec le dos de sa main.

Hazz. Comment ça va ?

Je lui donnai un sourire foireux.

Bien, je suppose. Tu as un peu de temps ?

Il hocha la tête et mit ses mains sur ses hanches, prenant de grandes respirations pour ralentir son rythme cardiaque, probablement.

Ouais. Qu'est-ce qu'il y a ?

Je ne perdis pas de temps et allai droit au but.

Tu te souviens de ce que je t'avais parlé... Il y a un moment ?

Il hocha lentement la tête.

Ton plan d'évasion.

J'acquiesçai, affirmant ses soupçons.

Oui. Je vais le faire. Et j'ai besoin de ton aide.

Louis hésita visiblement.

Tu sais, ce n'est pas la meilleure idée. Il y a tellement de merde à l'extérieur, la dernière chose que tu veux est d'être kidnappé à nouveau et être esclave de quelqu'un d'autre.

Je secouai la tête.

C'est mieux d'y aller et d'essayer, que de vivre ici pour toujours me poser la question. Dis-je tout simplement. Et je ne changerais pas d'avis. Alors vas-tu m'aider, oui ou non ?

Louis soupira et croisa les bras.

Très bien. Je ferai tout ce que tu veux.

Je souris et lui donnai une tape rassurante sur l'épaule.

Très bien, alors voici ce dont j'ai besoin que tu fasses.

Laced ↠ VFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant