Le Temps Des Sortilèges - Tome 2 - Le Choix

XI

  " Zinaïdaaaaa !!! Hurla Alexeï en fouillant chaque pièce de la maison à la recherche de sa jumelle.

- Ouiii ? Tu me cherches ? Répondit innocemment la concernée en sortant de la chambre de sa grande sœur que le garçonnet n'avait pas encore eu le temps d'inspecter, un sourire angélique scotché aux lèvres.

- Arrête de me prendre pour une bille ! Je sais que c'est toi qui m'a pris ma DS alors dis moi où tu l'as cachée et rends la moi. S'énerva le jeune garçon en tapant du pied, trépignant d'impatience.

Zinaïda fit mine de réfléchir aux paroles qui lui étaient adressées, en jouant pensivement avec ses courtes mèches de feu. Depuis que Natacha c'était coupé les siennes, l'aînée et la cadette se ressemblaient d'autant plus, l'une étant devenue la réplique miniature de l'autre ou inversement.

" T'as DS ? Aucune idée... Finit par répondre la petite demoiselle en toisant son frère tout en affichant un air supérieur.

- Espèce de petite peste, je vais te ...

- Alexeï, gare à ce que je vais faire si j'entends la fin de ta phrase ! Intervint Ingrid, les mains sur les hanches. Et toi Zinaïda cesse de faire l'enfant bon sang ! Tu as onze ans pas cinq... Alors fais moi le plaisir de rendre sa console à ton frère, ou nous allons finir par être en retard pour l'aéroport !

La petite fille pinça les lèvres, s'éclipsa quelques secondes avant de revenir avec l'objet tant convoité par son frère et lui tendit à contre cœur.

" Bien... Conclut leur mère avant de s'emparer des deux valises restantes avant de s'engager dans les escaliers pour les confier à son mari, qui commençait à s'impatienter au rez-de-chaussée. Alexeï la suivit sans plus attendre, non sans avoir tirer la langue à sœur avant de disparaitre. Soupirant la petite finit par descendre en bas elle aussi.

Une fois au pied de l'escalier, elle s'empressa de rejoindre Natacha qui attendait sur le perron de leur maison. Zinaïda dévisagea la blondinette qui semblait plongée au cœur de ses pensées et devina sans peine que quelque chose n'allait pas vraiment. À vrai dire, ce quelque chose qui n'allait pas avait fait visiblement son apparition dès le jour où elle était rentrée de sa soirée de révision chez Charlie. Même si elle ignorait de quoi il en ressortait, elle avait sans peine compris que c'était quelque chose que tenait à cœur son aînée. Le claquement de la porte du coffre de leur voiture, tira l'enfant de ses réflexions.
Ingrid s'approcha de ses deux filles, les embrassa tour à tour.

" Tu es sûre que ça va aller ? Demanda-t-elle à l'adresse de la plus grande. Tu sais, on peut encore tout annuler... On ...

- Maman ! L'interrompit Natacha exaspérée. Je sais que ces derniers temps ont été difficiles pour tout le monde et que je ne vous aie pas facilité la vie mais je te promets que tout se passera bien. Et puis j'ai Zinaïda, Charlie et Alban avec moi pour me surveiller ! Cesse de t'inquiéter et fais moi confiance...

Soupirant, la mère rendit les armes à contre cœur, serra les demoiselles dans ses bras puis céda sa place aux deux hommes de la famille, afin qu'il puisse dire aux aussi au revoir. Mikhaïl sourit avec bienveillance à Natacha, lui glissant quelques paroles réconfortantes en Russe à l'oreille de sa grande fille chérie tout en l'étreignant puis en l'embrassa le front avant de réitérer l'action avec la cadette. Même si elle possédait des origines russes par ses parents, elle ne parlait que très rarement la langue et ne la maîtrisait à vrai dire par parfaitement, cependant quand son père lui adressait ce genre de mots pleins de tendresse, elle n'avait pas réellement besoin de comprendre leur signification pour savoir ce qu'ils voulaient lui dire.
Alexeï embrassa furtivement les joues de ses sœurs avant de se précipiter dans la voiture, la hâte que provoquait ce  voyage ayant gagné la moindre parcelle de son corps.
Lorsque la voiture disparut enfin à l'angle de la rue, les jeunes filles se décidèrent à rentrer. Une fois à l'intérieur, le portable de Natacha vibra au fond de sa poche. Elle ne fut pas surprise de découvrir que le message n'était autre que celui de sa mère, lui précisant une panoplie de d'instructions et autres directives de dernière minute.