39

9K 708 18
                                    

J'hésite à en parler à Kader, et même je la sens pas trop cette histoire. Je tapote l'épaule de Kader et lui montre le message. Il donne Emira à Mélissa et il me dit d'enfiler ma veste.

Kader - Devant moi.

Je me dépêche de sortir de la salle et attend Kader qui regarde si quelqu'un m'a regardé.

moi - T'es grave toi c'est abusé !
Kader - Blablabla, maintenant derrière moi et si sa dérape tu pars ok ?

On se dirige vers l'extérieur et j'attend que Kader me donne le feu vert. Il crie mon prénom et je m'approche de lui. Un homme adossé sur le capot d'une voiture une capuche sur la tête. Aux bruits de mes talons il se retourne. Je reste pétrifiée. Pendant de longues secondes aucun ne savait quoi faire. Son visage était fatigué, d'énormes cernes se sont déposés sous ses yeux.

Djamel - Tu dis pas bonjour ?

Sa voix cassé résonne encore dans mes oreilles. Je m'approche de lui et lui tend ma main, combien de fois j'ai réclamé la présence de mon frère puis pour une fois que je l'ai devant moi je suis aussi froide.

Il semble surpris de mon geste et me tire vers lui pour me prendre dans ces bras. J'enroule mes bras autour de lui et explose en sanglot.

Djamel - Tu m'as manqué, pas un jour où j'ai pas pensé à toi...dit-il dans mon oreille.

Il dépose ces lèvres sur ma tête et y dépose un long baiser.

moi - Toi aussi tu m'as manqué...

Il essuis mes larmes et me sourit. Après tant d'années Djamel a gardé son charme. Les fossettes qu'il avait se déposent à chaque côté de sa bouche. Il engage par la suite une conversation avec Kader. Je reste là à le fixer et profiter de l'avoir près de moi.

Djamel - Bon j'vais y aller.
moi - Déjà ?
Djamel - Ouais...une prochaine fois j'espère, et cette fois si tu prendras Emira.
moi - Mais vient et je te présenterais aux autres.
Djamel - Non Nisreen c'est dangereux pour nous deux. Et je pense que y'a quelque chose que t'as pas compris...
moi - Comment sa ?
Djamel - On veut notre mort Nisreen, tu crois pourquoi vous vous êtes fait agresser ?
moi - Parce qu'on veut notre mort.

Djamel passe ces mains dans mes cheveux et m'embrasse la tête une dernière fois et s'en va sans dire un mot. Son corps disparaît dans le brouillard épais. J'essuie d'un geste brusque mes larmes et essaye de me calmer. Se dire que quelqu'un veut notre mort est dure à accepter.

(...)

8 mois plus tard, notre routine s'installe. Mélissa et Mehdi se sont mariés. Adhem et Shérine vivent ensemble et sont heureux comme jamais. Sauf que le bonheur est de courte durée la santé du père de Kader s'est énormément dégradé pendant ces mois. Il nous a quitter. Sa a été dur a accepter pour tout le monde surtout pour Kader mais on devait s'attendre à ce qu'il nous quitte. Qu'il repose en paix.

Je suis assise sur le canapé Emira elle est par terre en train de jouer avec ces jouets.

Kader - Bien dormi ?
moi - À toi de me répondre...t'as encore fait des cauchemars.
Kader - Désolé bébé.

Il s'assoit sur le canapé et m'embrasse la joue. Il prend Emira qui réclame les bras de son père.

Kader - Wallah en vrai y'a que grâce à toi et Emira que j'ai le sourire...j'te kiff de fou Nisreen.

Je dépose mes lèvres sur les siennes et le prend dans mes bras. Pendant ces longs 8 mois je n'ai eu aucune nouvelle de Djamel, je lui est envoyé des messages, mais au moment où je l'ai appelé le numéro n'était plus attribué. J'ai énormément peur de ce qu'il lui est arriver. Mais j'essaye de rester sereine.

Kader - Tu penses  à quoi ?
moi - À Djamel il m'a toujours pas donner de nouvelles.
Kader - Il a juste des problèmes bébé t'inquiètes.
moi - Pendant 8 mois ? Et la dernière fois qu'on s'était vu il m'a dit que quelqu'un veut notre mort.
Kader - Écoute Nisreen on a tous les deux des problèmes et ils veulent tous...
moi - Notre mort oui j'ai compris, mais pourquoi t'en parle pas à la police ?
Kader - Tu veux qu'il m'embarque ?
moi - Mais non c'est nous les victimes t'es bête ?
Kader - Nisreen, moi et Djamel on travaillait pour ton père dans une "entreprise" de cocaïne...

@_sheita

|Tome 1| Armé il couvre mes arrièresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant