chapitre 30

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Chapitre 30

****Idy****

Mes lèvres capturant les siennes, je me rappelais de toutes ces fois où j’ai rêvé de ce moment. Savez-vous ce que c’est de se prendre une veste, à un moment où on pense être le centre du monde et que peu importe la fille qu’on veut, on peut l’avoir ? Un simple mot a suffi à Ngoné pour me faire remettre les pieds sur terre. Aujourd’hui, j’ai ce que je souhaitais mais en plein préliminaire, j’ai eu un déclic. Je souhaitais l’avoir dans mon lit mais à l’époque j’avais 17 ans. Coucher avec Ngoné sera donné raison à Mariama et ceci est quelque chose que je ne peux pas me permettre.
Je me sépare d’elle sous son regard intrigué, remarquant que ma main a touché bien plus de choses qu’elle ne devrait et que j’étais déjà allé très loin, trop loin surtout que mon érection était grandissante.

-Que fais-tu ??? Me demande Ngoné.

Une fois de plus, j’opte pour la méthode simple et rapide, je me défile le plus vite possible me recueillant dans ma suite. Sachant que ça va me passer dans peu de temps, je ne m’occupe pas de mon érection. Je pense plus au discours que je vais tenir devant Ngoné demain matin quand on aura 5h de route pour retourner à Dakar.
L’ai-je frustrée ? Hélas, j’en ai bien peur. J’espère maintenant qu’elle ne m’en fera pas baver et que ce qui vient de se passer ne va pas affecter notre collaboration.
Je décide d’appeler Mariama pour trouver un peu de réconfort.
Ça sonne dans le vide. Je pense à deux choses, soit elle veut pas me parler ce qui va pas m’étonner vu comment on s’est quitté, soit elle est dans la salle de bain ou n’importe où ailleurs dans la maison sans son portable.
J’attends une quinzaine de minutes avant de rappeler.
Encore une fois ça sonnait dans le vide. J’en déduis clairement qu’elle n’a pas envie de me parler. Je me prépare à aller au lit parce que là, il n’y a plus rien à faire.

*****

J’étais couché mais le sommeil refusait de me gagner, je me tournais et me retournais sur le lit. C’était compréhensible, vu l’heure à laquelle je m’étais couché.
Mon portable sonne. Qui ça peut être à cette heure ?
Le nom de Mariama affiché me fait sursauter sur le lit avant de décrocher.

-Allô…Dis-je d’une voix très calme.
-Mon chéri, ça va ?

Si on rembobinait ? Elle vient de m’appeler « mon chéri » ?

-Oui, ça va.
-C’est bien alors. En fait j’étais dans le jardin en train de discuter avec les filles quand tu as appelé et le portable était dans la chambre. Si j’avais su que t’allais appeler, je l’aurais gardé près de moi. Désolée, hein…

Attendez-là… C’est la même femme avec qui je me suis tapé une dispute hier ?  Est-ce que c’est sûr que Mariama n’a pas des problèmes dans sa tête. Je vais pas m’en plaindre, au contraire.

-C’est pas grave. L’essentiel est que tu m’aies rappelé quand tu as vu mes appels manqués.
-Tu as passé une bonne journée, j’espère.
-Une journée typique de travail, comme chacun de mes voyages d’affaires.

Ça vous surprend pas quand même ? Je vais pas creuser ma propre tombe en lui disant que je viens de mettre ma langue dans la bouche d’une autre. 

-Hum… J’espère que tu as été sage ?
-Comme toujours.
-Ce n’est pas ça qui va me rassurer.
-Tu peux arrêter d’être parano, un peu ?
-Je ne vais pas me disputer avec toi. Les trois personnes à qui j’ai parlé m’ont dit la même chose.
-3 personnes ?
-Oui, Rose, Safi et Rama.
-Et qu’est-ce qu’elles t’ont dit ?
-Que dans un couple la jalousie est une mauvaise alliée. Que je dois passer sur certaines et te faire confiance si je tiens à mon mariage. Que si tu veux être infidèle, tu le seras et ça si je te mettais une laisse.
-Une laisse… J’éclate de rire en redisant le mot.    
-J’en ai marre de me disputer chaque instant et je pense que toi aussi.
-T’imagine même pas à quel point.
-Oui c’est ça et pour les habits, je te le demande, laisse-moi m’habiller comme je veux. En contrepartie, j’arrête mes scènes de jalousies. Peu importe avec qui tu parleras, je saurai que c’est juste professionnel.
-Ça m’arrangerait grave mais le problème est que ma mère ne veut pas que tu t’habilles ainsi.
-Donc tu m’as demandé de changer juste pour faire plaisir à ta mère. Idy c’est à toi que je suis mariée, pas à elle.
-Je te l’ai pas demandé juste pour ma mère mais pour moi aussi. Mariama tu ne crois pas que quand tu mets un mini short et un top qui montre tes seins,  et tu passes devant le jardinier qu’il ne bave pas. Je ne l’ai jamais vu le faire. Mais je suis un mec et je sais qu’on se rince l’œil, quand un canon passe devant nous habiller ainsi. J’aime la femme que j’ai épousée, la femme sûre d’elle que tu es devenue mais je ne veux pas que n’importe qui se gratte l’œil sur ce qui est à moi.
-Donc en gros tu veux que je mette des grands boubous ?
-Non, faut pas exagérer non plus. Je veux juste que tu remplaces le mini-short par un jean et le petit top par un col roulé.
-Et si j’ai pas envie ?
-Je ne vais pas te forcer à faire quelque chose que tu ne veux pas mais je ne veux pas te voir ainsi.
-Je pensais que t’allais prendre une deuxième épouse si je ne faisais pas ce que tu voulais.

Contre toute attente Where stories live. Discover now