Chapitre 21

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PDV Nolan

Je la faisais pleurer, mais je souffrais à chacune de ses larmes. J'avais voulu la détruire, mais elle se relevait, toujours plus forte.

Je me couchais sur mon lit, le regard dans le vide. Cette peste m'avait mis hors de moi, mais lorsque son petit minois s'est niché dans mon cou, tout mon corps la demandait. Depuis la première fois que je l'ai connue, depuis que je l'ai vu rire dans la cour arrière avec ma sœur, j'ai su qu'elle n'allait pas être un simple passage dans ma vie. Elle était la fille la plus chiante qui puisse exister sur terre, mais quand elle me provoquait, je n'étais jamais aussi moi-même que dans ces moments. Avant la mort de Romane, je la voulais, je la voulais dans tous les sens du terme. Mais elle jouait beaucoup trop et c'est ce qui m'a empêché de faire quelque chose de concret avec Cécilia. Parce que je savais qu'elle était la seule fille qui pouvait me détruire. Et elle l'a finalement fait, sans même que je n'aie à la toucher. Elle est apparue pendant deux ans et peu après, c'est ma sœur qui disparait à tout jamais. Romane, c'était mon ange, celle pour qui j'étais prêt à continuer à vivre après la mort de mes parents. Je n'ai pas pu accepter sa mort et je n'ai pas pu détester Cécilia. Je le disais, mais mon cœur ne le pensait pas. Pourtant, tout avait été de sa faute et j'avais voulu lui faire payer. Je la faisais pleurer, mais je souffrais à chacune de ses larmes. J'avais voulu la détruire, mais elle se relevait, toujours plus forte. La sonnerie de la maison me fit sortir de mes songes. Putain, qui venait me visiter à cette heure là ! Qui venait me visiter tout court.

- Mon chou ! , criait une voix décidément bourrée.

Je levais les yeux au ciel, même quand je voulais prendre une pause d'elle, elle réapparaissait. Je portais un T-shirt noir et descendis lui ouvrir, me demandant comment son père l'avait laissé sortir à minuit. J'ouvris la porte et mon cœur lâcha un petit battement, comme à chaque fois que je la voyais. Mais je mis mon masque méchant, car je ne pouvais pas gagner face à mes sentiments sans cette armure. Parfait, maintenant que mademoiselle la diva est là, il est temps de savoir à quoi cette peste joue.

- Quelle mauvaise surprise, Célia, ricanais-je en croisant les bras.

Et bien sûr, elle prit ce geste comme le plus grand défi de sa vie car elle releva fièrement le menton et s'approcha de moi en faisant des pas tremblants. Elle sentait fortement l'alcool et trébucha sur moi. Je ne pus m'empêcher de la retenir même si j'étais tellement en colère que je l'aurais abandonnée dehors.

- Célia, chérie, ton odeur est très désagréable. Et qu'est-ce que tu fous chez moi ? , grognais-je.

Elle s'agrippa à mes épaules et tenta de me pousser en arrière pour rentrer chez moi, mais je restais aussi dur qu'un bloc. Je ne comprenais pas pourquoi elle avait bu, elle ne l'avait pas fait depuis notre dernière dispute chez moi où elle avait perdu la tête. Quand elle buvait, elle perdait toute sa tête. Comme le jour de la mort de Romane. Elle devenait fragile et facile à manipuler. C'est pour ça que dans le passé, j'avais demandé à Romane de lui enlever cette manie. D'ailleurs son altercation avec Candice m'avait parue également très étrange, comme si elle venait de découvrir quelque chose. Et je devais savoir de quoi il en tenait.

- Tu veux savoir ce que je fais ici ? , gémit-elle. Je suis là parce que je souffre, parce que ce matin quand tu m'as regardé dans les yeux j'ai regretté ! Alors que j'ai dit que je n'allais plus jamais regretté !

Mmm... intéressant. J'allais maintenant comprendre son jeu, merci Célia, tu t'es jetée dans la gueule du loup toute seule. Je me poussais finalement du cadre de la porte et elle rentra derrière moi, toujours aussi déstabilisée. Je savais qu'elle allait tout me révéler ses angoisses et se réveiller le lendemain en n'ayant souvenir de rien, comme à son habitude.

Cicatrisés par l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant