Chapitre un : une nouvelle, un problème

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Quand elle se réveilla en prenant une grande bouffée d'air, elle ne voyait rien, tout était noir, elle ne savait pas ce qu'elle faisait ici, ni d'où elle venait. La peur régnait dans son esprit. Soudain elle fut prise d'une quinte de toux, elle recracha toute l'eau qu'elle avait avalé d'elle ne savait où. La seule chose qu'elle se rappelait était une noyade et le visage de personne qui la regardaient se noyer mais elle n'avait aucune idée de qui ils pouvaient bien être. Elle se redressa sur ses pieds mais se ravisa sentant le sol osciller. Elle avança alors à tâtons en rampant. Elle sentait, sous elle, un sol dur et froid avec des parois tout aussi dures et froides, elle en vînt alors à la conclusion qu'elle se trouvait dans une cage. Pourquoi était-elle dans cette cage ?

Tout à coup, le taudis s'ébranla et commença son ascension. Une alarme assourdissante retentit on pouvait aussi entendre le bruit des chaines s'entrechoquer entre elles et les rouages d'un mécanisme. Une odeur d'huile chaude lui monta au nez ce qui lui donna des nausées. Elle avait aussi envie de pleurer mais elle n'y parvenait pas, ses yeux étaient trop secs et ils lui piquaient. Elle était terrorisée. Son corps refusait de répondre à ses mouvements désespérés.

Pour le moment, elle ne pouvait qu'attendre que la cage s'arrête, seule, avec elle-même et les horribles bruits qu'elle faisait à monter comme si elle remontait une cargaison. Faisait-elle aussi partie de cette cargaison ? Elle n'avait aucune notion du temps, les minutes défilaient lentement très lentement. Quelle heure et quel jour était-on ? Elle ne savait pas, alors elle attendait encore et encore, s'enfonçant toujours plus dans ses peurs les plus sombres. Elle s'imaginait toutes les scènes possibles et inimaginables, espérant faire passer le temps, interminable.

Enfin, dans un dernier claquement de chaines, la cage s'arrêta. Un grand silence régnait, si bien que cela en devenait presque inquiétant. Un filet de lumière filtrait par une petite fente au plafond éclaircissant son visage meurtri par l'angoisse. Sans qu'elle ne s'y attende, une trappe s'ouvrit au-dessus d'elle. Elle se cacha les yeux avec sa main, aveuglés par le soleil éblouissant. Elle entendit ensuite un bruit sourd comme quelqu'un qui sautait dans la cage mais avant même qu'il ne fasse quoi que ce soit, elle se recula jusqu'à toucher une des parois de la cage. Elle sentit la personne s'approcher.

Quand ses yeux furent enfin habitués à la forte luminosité, elle enleva sa main. Un jeune homme, d'environ 17 ou 18 ans, se tenait devant elle. Sa chevelure blonde comme le blé reflétait la lumière du soleil, de fines lèvres recouvraient sa bouche, son visage angélique était fin avec un nez aquilin et des yeux couleurs chocolats. Il était vêtu d'habilles crasseux et abîmés. Elle prit le temps de le détailler sous toutes ses coutures. Elle se surprit même à le trouver mignon mais fut stoppée par son regard insistant. Elle détourna les yeux, gênée, ses peurs s'étaient un peu apaisées mais étaient tout de même présentes. Le jeune homme s'approcha encore d'un pas et, ne pouvant plus se reculer, la jeune fille s'enfonça un peu plus sur les parois de la cage jusqu'à imprimer chaque motif sur la peau de son dos. Voyant ses craintes, le jeune homme lui dit, rassurant :

- Tu n'as pas à avoir peur de nous, nous voulons juste t'aider.

- Alors Newt, il ressemble à quoi le bleu ? Entendit-elle d'en haut.

- C'est une fille. Lui répondit le jeune homme.

C'est à ce moment qu'elle prit enfin conscience qu'une foule l'entourait. Elle était composée d'une cinquantaine de garçons.

- Bon alors c'est quand que tu nous la remontes ? Dit une voix inconnue.

- T'en as assez profité, nous aussi on veut la voir.

- Celle-là, elle est pour moi.

- Vos gueules bande de tocards. Dit le jeune homme en face d'elle.

Le labyrinthe de la douleurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant