Chapitre 16

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Margot

Bryan ? Tu peux te mettre derrière elle et l'enlacer ?

Il s'exécute et mon cœur fait une embardée alors que ses mains se place sur mon ventre. Et le pire, je fais un truc complètement idiot - déjà parce qu'il m'a vu à moitié nue matin - je rentre mon ventre. Alors que j'essaie au mieux d'aimer mon corps, d'accepter mes courbes. Pourquoi j'essaie donc de le cacher ?

— Arrête ça, il chuchote tout contre mon oreille.

Je ne sais pas si c'est le son de sa voix, son souffle chaud dans ma nuque ou encore ses doigts qui caressent subtilement mon ventre, mais toujours est-il que j'arrête de le rentrer.

Je ne suis pas un mannequin certes, mais tout les corps sont beaux, il fauterait peut-être que je me le rentre dans le crâne.

Une fois la séance photo terminée, Bryan me relâche - à mon plus grand regret - et ma mère décrète que c'est l'heure de faire des sablés de noël.

Pour une fois, je ne suis pas réfractaire à une activité, je cours presque dans la cuisine. J'adore faire de la pâtisserie - peut-être parce que j'adore manger des petits morceaux de pâte par encore cuit. Mon faux fiancé me rejoint, amusé de me voir aussi excitée à l'idée de cuisiner.

— Tu peux attraper les emporte-pièces là haut ? je désigne le placard au dessus du four.

Pendant ce temps là, qu'il fouille dans le placard remplit de choses et d'autres, je sors les instruments  nécessaires à la fabrication des sablés, non sans jeter un œil à son postérieur.

Décidément, ce jean est vraiment pas mal...

Rouleau, farine et planche. Heureusement que ma mère a fait la pâte hier, sinon on étaient bons pour attendre jusqu'à demain pour les goûter... oh ! Un tablier, il me faut un tablier, sinon c'en est fini de ma belle robe.

J'attrape l'assiette contenant la pâte dans le frigo, mets un peu de farine sur la planche et sur le rouleau avant de couper un bon morceau de pâte à la cannelle, j'en ai l'eau à la bouche.

J'étale la pâte sur un demi centimètre et attrape le premier emporte-pièce qui vient, il a une forme de sapin.

— Ok, et je fais quoi avec ça ? demande Bryan, l'air perdu alors que je dépose plusieurs morceau de pâte de différentes formes devant lui.

— Tu les mets sur la plaque juste à côté de toi, dis-je en vérifiant tout de même qu'il y a du papier sulfurisé dessus.

A mon avis, il ne doit pas faire de la pâtisserie très souvent... ma mère quitte la cuisine, effectivement avec Bryan pour m'assister, la pauvre se retrouver au chômage forcé.

— Dis... on va faire comment ?

Bryan relève les yeux et me regarde, attendant la suite.

— Bah t'es censé repartir demain, non ?

J'évite de le regarder, bloquant mon regard sur le rouleau que je passe et repasse sur la pâte, attendant patiemment sa réponse.

•••

— Ohlala je comprends plus rien moi ! râle le Lieutenant Grognon. S'il est parti, comment ça se fait que vous vous êtes retrouvés tous les deux au mariage de Jeremy ?

Je croise les bras, attendant qu'il me laisse poursuivre. C'est dingue ça ! Jamais il ne va arrêter de m'interrompre ?

•••

Bryan

Pour le coup, elle m'a bien prit de court. C'est vrai que j'avais dit que je restai que deux ou trois jours. Donc, je suis censé partir demain. On va faire comment ? Est-ce qu'on va faire comme dans les films et jouer une énorme dispute qui signerai la fin de notre « couple » ? Ou est-ce que l'on va enfin dévoiler la vérité à sa famille ? Mouais, cette dernière option est nulle.

— Tu veux qu'on se dispute ? proposé-je en déposant des mini cloche faite de pâte sur la plaque.

— Je sais pas... c'est pas un peu trop cliché ?

— Je te rappelle que tu m'a kidnappé, Margot. Si ça c'est pas un cliché...

Elle rit et mon cœur se serre. Je déglutit et détourne les yeux de son visage, je peine à comprendre ce qu'il m'arrive lorsque je suis avec elle. Elle est trop solaire, trop impulsive, trop joyeuse, trop râleuse, trop bordélique, elle est trop tout. Tout le contraire de moi, j'aime quand tout est ordonné, calme en dehors de la glace, quand le monde n'est pas boulversé par une cinglée d'un mètre soixante qui kidnappe des types en chantant des chansons à tue-tête et qui réagit comme une enfant le matin de Noël alors qu'elle prépare des sablés.

— Regarde ! s'exclame-t-elle, c'est un renne !

Son visage s'éclaire par l'euphorie, son sourire s'agrandît et mon cœur, une fois de plus, signal sa présence d'un gros battement.

Sans m'en rendre compte, je porte une main à sa joue pour essuyer des traces de farine sous son regard interloqué.

— Tu... tu avais une trace de.. farine, bafouillé-je.

— Ah oui ? Genre, comme ça ? elle sourit malicieusement.

Et elle plaque ses deux mains sur mes joues.

Je pince les lèvres, résistant à l'envie de rire. Comment j'ai pu oublier qu'il ne faut pas chercher la petite bête avec elle ? Elle réagit au quart de tour !

J'attrape le sachet de farine et d'un geste, lui en balance au visage sans qu'elle ne puisse réagir. Elle braille aussitôt que c'est la guerre et je me met à courir autour de la table. Pourquoi j'ai provoqué ça déjà ? Ah oui, parce que j'étais mal à l'aise.

Enfin non, c'est elle qui a encore fait n'importe quoi.

— Je rend les armes, lâche-t-elle en levant les mains, je peux pas courir avec ces merveilles.

Elle lève sa jambe, façon pin-up pour me faire admirer ses talons. C'est vrai que c'est beau, très jolie jambe... je secoue la tête et pose le sachet de farine, comme si c'était une bombe. Avec elle, on sait jamais...

— Tu peux allumer le four s'il te plaît ? elle me demande tout en fouettant un œuf.

Je fais ce qu'elle me demande alors qu'elle badigeonne les sablés à l'aide d'un pinceau sans même me douter que la guerre n'est pas terminée.

On ne tourne jamais le dos à un ennemi, je devrai m'en souvenir !

— Aaaah c'est quoi ce... je fais un bond en arrière.

Un truc non identifié coule sur ma tête et bientôt, je réalise que c'est un oeuf. Margot m'a éclaté un œuf sur le crâne.

— Maintenant que la guerre est finie, on peut...

Elle s'interrompt, bouche ouverte alors que j'écrase un œuf sur ses cheveux. Le souffle court, elle me fusille de son regard marron et je pouffe alors que l'œuf coule entre ses yeux, se mêlant à la farine.

— Les enfants est-ce que... oh mon Dieu ! Ma cuisine !

Prit la main dans le sac, comme deux gamins, je tente de me cacher derrière Margot alors qu'elle me vend à sa mère :

— C'est lui qui a commencé.

— Margot ! Oh... mais...

Linda éclate de rire en nous observant tour à tour puis saisit son téléphone portable, et sans meme nous dire de sourire, prend une photo.

— Celle-ci raviront vos enfants plus tard, elle lance avant de quitter la pièce.

Margot émet un drôle de bruit, entre le cochon qu'on égorge et une personne qui s'étouffe avant de croasser :

— Nos enfants ?

Et malgré moi, j'éclate de rire.

Coucou mes petits chats,

J'espère que ce chapitre vous a plu ! Perso, je me suis bien marré en l'écrivant.

Il n'y aura pas de chapitre ce wk, mais je reviens lundi sur cette histoire et demain du côté de Miami ❤️

Au secours, il me faut un fiancé pour Noël !Where stories live. Discover now