Malgré toutes ces étranges mésaventures, et
Aidée, par les danses, les fêtes, les chants de l'été,
Au mépris de prudence, et l'automne arrivant,
Belle ignora le sinistre avertissement.
Elle se convainc d'un rêve, d'une songerie éveillée,
Elle continua à vivre de même qu'avant vivait,
Empoisonnant ses gens, parvenant à ses fins
Alors qu'enfin son prince lui demandait sa main.
Les fiançailles passèrent, on fixa le mariage
Trois jour avant la fête, éclata un orage
Qui gronda, qui souffla, comme une colère divine
Qui enflamme les arbres, et qui noie les collines.
Dans la panique Belle perdit un bien précieux
Lui venant de sa mère, un collier rouge feu.
Mais, craignant de sortir, elle appela une servante
Qu'elle envoya dehors, braver la nuit violente.
La fille ne revint pas, ni de nuit, ni matin
La pluie s'était calmée, hélas le lendemain,
On sut qu'elle se noya, quand le pont qu'elle passait
Pris de courant trop fort se rompit sous ses pieds.
On retrouva son corps, elle n'avait pas seize ans,
Son amant, sur son cœur, la serrait en pleurant.
Froide et épouvanté, la Belle se force à rire
Et de ses mots cruels, balaie son souvenir.
L'on tourne alors vers elle des regards méprisant
Tandis que tous condamnent son crime, silencieusement.
Prise d'une peur sans nom, elle fuit ce peuple hostile,
Ses pas confus la portent au dehors de la ville.
Quand elle s'arrête enfin, son esprit éclaircit,
Elle est seule et perdue dans les bois infinis.
Se redressant un peu, elle tente de se reprendre,
Quand une vieille grand-mère vient soudain la surprendre.
Comme venue de la brume, ou accouchée des bois
Elle parle, et la Belle est comme glacée d'effroi
"Femme, nous nous retrouvons, ce soir l'heure est venue.
Je t'ai donné ta chance, seulement tu l'as perdue."
C'est alors, sous les yeux horrifiés de la Belle
Que la vielle se transforme en sublime immortelle.
"Par deux fois, j'ai testé la noirceur de ton cœur
Mais le vice persiste cependant, j'en ai peur."
Déesse vengeresse, Voix cruelle de la nuit
La Fée s'avance vers elle, se penche puis lui dit
Tout bas, comme un murmure, presque comme un serment :
"Criminelle, écoutes bien, voilà ton châtiment..."
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Contes Trahis : Bestiale
PoetryImaginez des contes, de nouveaux contes de fées. Des contes sombres, cruels, et bien souvent tragique, car les dieux et les fées sont rarement bienveillant. Des contes qui soulignent les travers des mortels. Des contes merveilleux, des contes fantas...