Chapitre 8

138 13 0
                                    

« La photographie est la littérature de l'œil »

Remy Donnadieu


Le froid lui piquait les joues et il remettait constamment son écharpe en place en soufflant de la buée. Tous ces membres avaient froid et il peinait à ouvrir sa porte tellement ces mains tremblaient. Il finit quand même par y arriver et pénétra dans sa maison oubliée de toute lumière. Il en déduisit donc très vite que ces parents ne rentreront que très tard.

Il se déchaussa et posa son sac au sol pour pouvoir enlever son grand manteau d'hiver. Il finit par ensuite se diriger dans sa chambre en faisant craquer le parquet sous son poids pourtant bien proportionner.

En arrivant devant celle-ci, il alluma la lumière qui lui fit cligner des yeux et se dirigea vers son tiroir de bureau pour y récupérer une paire de lunette puisqu'il avait cassé les autres.

Sa mère le disputera peut-être mais sans grands représailles, il le savait.

Pris d'une fatigue immense il se laissa tomber sur son lit et entoura de ces bras son oreiller et observa le mur, sa vision à moitié obstrué par ces cheveux blonds bouclés qui lui retombaient devant ces yeux.

Sur ces murs se trouvaient de nombreux souvenirs qu'il avait capturé et qu'il chérissait. Tous ces souvenirs avec ces amis, sa famille, et surtout...Amber.

Elle prenait la majorité de la place, encadrant son joli visage qui lui souriait tant autrefois. Il n'avait pas pu se résoudre à enlever ces photos, il était encore trop tôt pour lui, beaucoup trop tôt. Parfois, il avait l'impression qu'elle était à côté de lui quand il dormait et que son parfum taché encore ces draps. Il pensait aussi que peut-être il la verrait rentrer dans sa chambre avec seulement son pull sur le dos, ou encore qu'elle l'attendrait en bas sur le canapé en regardant sa série. Mais tout cela n'était que des pensées et des rêves auxquels il n'avait plus accès.

Cela lui tordait l'estomac, le faisait suffoquer et il n'aimait pas ces sensations.

Ça lui faisait mal.

Il soupira et se leva pour aller les observer de plus près, il savait qu'il ne devait pas le faire pour son bien, mais son esprit et son corps le voulait, contrant alors sa raison.

Sur toutes les photos où elle apparaissait, ces cheveux dorés ressortaient le plus. Ces yeux verts étaient éblouissants et cela lui fit un pincement au cœur. Sur quelques photos elle souriait à pleine dents et d'autres où elle prenait la pose comme une star. C'était sa star, sa star à lui.

Il en décrocha une de son mur et l'observa. La mer derrière elle reflétait les rayons du soleil et venait se poser sur elle délicatement. Elle brillait presque comme un ange. D'où le surnom qu'il aimait lui donner.

Il connaissait toutes ses facettes, de la plus mignonne à la plus terrifiante. Il connaissait aussi tous ce qu'elle aimait en matière de nourriture ou de films. Il la connaissait par cœur et pensait qu'elle aussi elle savait tous sur lui. Il avait même l'impression qu'il était un vrai livre ouvert devant elle.

Ressasser ces souvenirs lui faisait mal, mais il aimait penser qu'il devait le faire pour commencer à l'oublier, même si cela devait prendre des années.

Il raccrocha la photo à contre cœur et l'observa encore quelques secondes avant de se détourner d'elle et de prendre la décision qu'il devait travailler.

Il se dirigea vers son sac et l'ouvrit, faisant alors tomber le ballon de Kayla qui commença à rouler dans sa chambre.

Chad jura puisqu'il aurait pu lui rendre dans le bus et décida de lui envoyer un message, puis jura de nouveau puisqu'il ne lui avait pas demandé, donc il ne pouvait pas la joindre.

Il souffla avant de prendre ces exercices de maths et essaya de les terminer même s'il ne comprenait même pas la moitié.

Une fois le supplice finit, il descendit à la cuisine pour se réchauffer un plat, et entreprit de dessiner en attendant.

La scène où il avait vu Kayla danser au milieu du terrain de sport lui revint en mémoire, et il commença alors à dessiner sans hésitations, le souvenir bien ancré dans sa mémoire.

Il finit alors fier de son résultat et avala goulument son repas, avant de retourner dans son lit pour y dormir, totalement épuisé par la journée.

Il s'installa dans ces couvertures et sans vraiment s'en rendre compte lâcha un « bonne nuit » comme il l'avait l'habitude de dire à sa bien-aimée.

Seul le silence lui répondit et il se souvient que maintenant il n'y avait plus le droit. Son cœur se serra et il s'obligea à fermer les yeux pour chasser les pensées négatives qui pouvaient le consumer.

Le faux coupleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant