Le feu brûlant enflamma ses entrailles, réchauffa sa gorge, chatouilla sa langue et envahit la grotte. Le dragon, puisque c’en était un, balança sa tête de gauche et de droite pour que les flammes de son être se rependissent partout où elles le pouvaient. Puis ce fut un cri. Un hurlement. Un chant. Douleur et détresse, colère dans la nuit et haine du monde. La bête féroce se recroquevilla, elle avait froid soudainement, si froid. Elle était seule, si seule. L’obscurité l’enveloppa soudain, couverture nocturne, chaîne au fer rouge. Le dragon voulut hurler encore, chanter, sa plainte ressembla à un crissement doucereux. Douleur et détresse. Il était, dragon majestueux, maître des airs, sublime et terrifiant. Terrifié, suffoquant, il était réduit à néant.