18 décembre
Cheryl
La devanture du café face à moi n'était ni chaleureuse ni accueillante comme celle de Chez Clémentine. Les couleurs chaudes du petit café avaient laissée place à un bleu terne et sans vie, et les lumières blanches donnaient une allure aseptisée au lieu.
Cependant, je m'étais promis de ne pas retourner sur le lieu de travail de Julie.
Il me fallait tourner la page.
Définitivement.
Déterminée, je poussai la porte du café et allai m'installer à la première table libre qui se présentait à moi, sans prendre le temps d'observer d'avantage les lieux .
Je sortis mes cours et mes écouteurs et souris mécaniquement au serveur qui s'approchait de moi.
"Bonjour ! Je te sers quoi, ma jolie ?"
J'esquissai une moue de dégoût à l'entente du surnom.
"Un chocolat chaud, s'il-vous-plaît.
- Ca marche."
Le serveur appuya sa phrase d'un clin d'œil explicite et je détournais le regard.
Je ne remettrais jamais les pieds dans ce café.
Il y manquait la chaleur.
La joie.
Et Julie.
Je serrais mes poings à en faire blanchir mes phalanges.
Je ne devais pas penser à elle.
Je. Ne. Devais. Pas. Penser. A. Elle.
Alors pourquoi tout m'y ramenait ?
Chaque rire, chaque lieu, chaque regard.
Chaque instant.
Comme un poison implanté dans mes veines.
Jamais décembre ne m'avait paru si terne.