[TERMINÉE] Rantbook d'une thé...

Door Lady_PaulaTena98

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Salut ! 😃 Voici mon deuxième RB ! Un peu plus clean, toujours du racontage de vie, des TAG, du moi et du vou... Meer

Petite Présentation Plaisante
FAQ pour se présenter 😀
TAG number one !
Le #NataliaDansUnMois - Explications
#NataliaDansUnMois - Jour 1
#NataliaDansUnMois - Jour 2
#NataliaDansUnMois - Jour 3
#NataliaDansUnMois - Jour 4
#NataliaDansUnMois - Jour 5
#NataliaDansUnMois - Jour 6
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"Lille" Tropical et Playlist de mon mois de Juin
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Plein de choses sur moi ET sur vous !
#BalanceTonCours n°2 : Théâtre antique
Rien n'est jamais hasard ?❤💙 + TAGS à volo + PUB
Des p'tites soucies du mois d'Août
OS - Le lycée
#BalanceTonCours n°3 : #BalanceTaSemaineDeMaster
La malchance est en moi ! 666, OMG et VDM
Petit topos sur ma fabuleuse vie & p'tit quizz sympathique
J'ai raté le jour de Natalia ET Halloween !
COUP DE GUEULE
OOOOOOh la belle vie ! #AprèsLeCoupDeGueule
Nous sommes en terrain miné 💣 [et accessoirement il fait froid]
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#ActivitésDeNoël_Personnages 09/12
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#ActivitésDuNoël_Résultats 24/12
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Ma merveilleuse introspection de 2019 à 2020 ! Et surtout BONNE ANNÉE !
Chouette
Harcèlement
Coup de gueule #2 _ Un bout de dent putain
Coup de gueule #3 _ Les boobs, les nibards, les nichons, les seins quoi !
Chiribim, Chiribom
La Sainte-Valentin à la façon RNJH
COUP DE GUEULE à moi-même
"Désormais on se lève et on se barre" Césars de la Honte
J'aime être stone avec toi VS La Délicatesse
Confinement et besoin d'Inspiration !
𝑴𝒆𝒔 𝒅𝒆𝒔𝒔𝒊𝒏𝒔 𝒃𝒓𝒐𝒖𝒊𝒍𝒍𝒐𝒏𝒔 𝒆𝒕 𝒃𝒍𝒂𝒃𝒍𝒂 𝒅𝒖 𝒄𝒐𝒏𝒇𝒊𝒏𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕
Votre avis - Confinement's Writing Challenge
Jeu Spécial 💢
Insomnie & Couture
👇 Sans queue 🐉 ni tête 🎵
Farfelue
DRAW ✏️ & MAKEUP 💋
Working 💪🏻🔥
🤷🏻‍♀️
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DrÔle
Toujours Créative 🌟
Introduction de mon Mémoire
Le cygne et les Maraudeurs, bonsoir !
TAG Fanfictions
Helena Bonham Carter
Mon mémoire
Le Mémoire__Jour -11
Après 2 semaines de silence : Paula dégaine son arsenal
Le joint de Paula [la fin du moi]
Ma créativité en Bande-Dessinée [et soit dit-en passant mon racontage de vie]
Mes OS de surveillances
Fiches artistes (j'ai des doutes)
ALERTE Détresse
News 📰
Chapitre sans titre 129
La copie écrite à l'envers 🤪
LET'S THE MUSIC 🎵 🌞💥🍌
Phmétrie & 45 choses sur moi pour se changer les idées
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Week at the university for Paula !🌞
Je suis en vacances ! 🍾
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Blues, voir plus
LE RETOUR DE VOTRE STAR (Paula, si vous aviez pas compris) : news/100 questions
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La vie, les amours, les emmerdes ? 💩 [Update de février/mars]
Que faire de ce Rantbook ❓❗️
Nouvelle histoire : 𝑱𝒆 𝒏𝒆 𝒔𝒂𝒊𝒔 𝒑𝒂𝒔 𝒅𝒊𝒓𝒆... - FIN de ce RB

NEWS + Marguerite ou l'inopiné sublimation de la vie

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Door Lady_PaulaTena98

Hello ! 

J'espère que vous allez bien !

Moi ça va plutôt bien ! Depuis deux semaines j'ai pris des résolutions pour arrêter de flemmarder et de me morfondre sur mon sort ! Ce qui m'a plutôt réussi... sauf pour une chose : mon mémoire ! Encore lui... ! 

En gros je me suis fait un tableau avec des tâches obligatoires (Mémoire, Sport, Piano, écrire RNJH) et des tâches annexes (comme Arts, Littératures, Films/Séries), et un bilan à la fin de chaque journée pour dire "3 mots pour résumer", "3 choses dont je suis fier", "3 choses à améliorer" et je case si j'ai trouvé ma journée Hyper Good/Good/Passable/Moyen/Triste/Nul. 

Pour l'instant, ce que je réussis le mieux c'est le sport. J'en fais 15/30 min par jours, sur ma Wii (oui j'ai encore une Wii x) ! Je fais plein de petits exercices et je le sens déjà ça travaille là-dedans. Ce qui est chiant c'est que le jeu prend ton poids et que j'ai vraiment remarqué que mon poids n'est pas le même selon le moment de la journée, juste après manger j'avais au moins 1kg de différence, et hier à 16h j'en faisais 0.8 de moins... Comme quoi ça veut rien dire ! 

Bref, je dois améliorer mon travail du Mémoire, et en même temps je suis en train de réfléchir à mon avenir (ouais groooosse réflexion). Je me dis que si je choisis de faire mon mémoire en deux ans, je pourrais garder mon statut d'étudiante encore un an. Dans ce cas, je ferais un service civique (plusieurs sinon) pour m'insérer dans le monde du travail tout en ayant mon statut d'étudiante. Cela me permettre : de 1 de moins stressé pour mon mémoire si j'ai deux ans pour le faire, de 2 de prendre mon indépendance (si je reçois un salaire avec le service civique), de 3 de me plonger dans le monde du travail et de quitter un peu la fac. J'en ai discuté avec une prof, elle me dit que j'aurais seulement à valider la méthodologie et pas les autres unités. 

Voilà. Je réfléchis encore. Je me suis mis une deadline, je prendrais ma décision finale en janvier. En attendant, avec mon association, on essaye de rien lâcher même s'il nous est tout-à-fait impossible de répéter... Cette après-midi nous avons une réunion justement, une sorte de répétition sur Zoom que j'ai mis en place, argh. On verra ce que ça donne, ce qui nous ai possible de faire à distance. 

D'ailleurs je vais bientôt devoir vous laisser ! 

J'espère que vos cours zoom se passent bien (pour ceux qui en ont) ? 

Moi je trouve ça grave décrocheur les cours zoom... Puis quand je pense aux gens qui doivent avoir un matériel encore moins performant que le mien... (déjà que mon ordi à moi à 4 ans, qu'il est lent, que l'image est dégeux autant que le son mdr). Bref, la vie d'étudiant c'est galère. Mais j'ai pas trop à me plaindre, j'ai pas tellement de cours. Mes cours se compressent en fin de semaine, le mercredi aprem, tout le jeudi, et le vendredi matin. Le reste a été supprimé de nos vies #lapratique. 

Je commence à me dire que je suis plutôt bien partie, et que de toute manière si ça reste comme ça jusqu'à Noël, ben au moins je suis organisé. J'ai même envie de reprendre quelques autres activités artistiques du genre : des concours ou défi d'écriture (comme le Remadora que j'avais fais en avril), ou des défi dessins ! Il y a un défi dessin qui me tente, c'est dessiner son personnage principal pendant 30 jours, avec des consignes à chaque jour (exemple : dessine ton perso avec son crush, en tenu militaire, etc). J'avais envie de faire ça avec Paula et Katherine (de RNJH), mais j'attends de finir mon travail de relecture de mémoire pour commencer mon défi : une certaine manière de me motiver. 

Je parle je parle mais j'ai bientôt une réunion moi ! 

Je voulais vous laisser une petite citation que m'a donné ma psy et qui est très juste, qui permet de s'accrocher à ses rêves et ses convictions : 

"Notre peur la plus profonde n'est pas que nous ne soyons pas à la hauteur. Notre peur la plus profonde est que nous soyons puissants au-delà de toutes limites. C'est notre lumière et non nos ténèbres qui nous effraie le plus. Nous nous demandons : Qui suis-je pour être brillant, magnifique, talentueux et fabuleux ? En fait, qui es-tu pour ne pas l'être ? Tu es un enfant de Dieu. Te restreindre et voir petit, ne rend pas service au monde. Il n'y a rien de brillant à se diminuer afin que les autres ne puissent pas se sentir menacés autour de toi. Nous sommes tous nés pour briller, comme des enfants le font. Nous sommes nés pour rendre manifeste la gloire de Dieu qui est en nous. Elle n'est pas seulement chez certains d'entre nous, elle est en chacun de nous. Alors que nous laissons notre propre lumière briller, inconsciemment nous donnons aux autres la permission d'en faire de même. Alors que nous nous libérons de notre propre peur, notre présence libère automatiquement les autres." Marianne Williamson 

Une réflexion sur cette citation ? 

Ensuite, je voulais vous présenter une nouvelle que j'ai écris pour le concours du CROUS : et qui a fini été sélectionné aux régionales !! Et qui n'a pas été récompensé dans les premiers (mais je trouve déjà pas mal d'avoir été sélectionné parmi un tas de nouvelles aux régionales, imaginez sur toute la France seulement 15 nouvelles ont été choisi, et j'étais dedans !). 

Le thème était : l'alchimie. 

Je remercie ma relectrice de génie PetitKoalaIndiscret qui connait bien cette nouvelle pour l'avoir corriger x) ! 

Cette année le thème est : 2034. Je n'ai pas encore eu l'inspiration, j'ai quelque chose mais je ne trouve pas ça percutant... En soit j'ai jusqu'à mars pour m'y pencher. 

Je vous laisse avec ma nouvelle, on se retrouve plus tard ! 

//////////////////////////////////

2485 mots

Marguerite et l'inopinée sublimation de la vie

~~~

« - L'alchimie, voilà qui sera le sujet de votre projet de fin d'année. »

Son chargé de TD avait toujours eu des idées farfelues, en tout cas Marguerite trouvait qu'il avait cette faculté particulière d'aller chercher l'originalité là où on ne la soupçonnait pas. Assise sur les bancs de l'amphithéâtre, elle s'affaira à noter consciencieusement ce nouveau devoir.

Dans l'esprit de Marguerite, l'alchimie c'était simple, efficace et rationnel, un peu comme le rangement des chaussettes. Lorsque deux corps se rencontrent, que quelque chose se passe sans qu'on puisse s'en rendre compte consciemment. C'était un regard, un bruissement, une odeur, la sensation de se trouver en terrain paradoxalement proche mais inconnu, la sérénité recherchée d'un espace ou d'un proche.

~~~

Définition classée du mot « alchimie » :

Transformation de la réalité banale en une fiction poétique, miraculeuse. Lorsque la réalité est sublimée.

Art de purifier l'impur en imitant et en accélérant les opérations de la nature afin de parfaire la matière.

~~~

Marguerite, elle, n'avait jamais connu ça « l'alchimie ». La chimie, oui, elle connaissait pour avoir passé des heures de supplice à essayer de comprendre la subtile différence entre un neutron et un cation... En clair, ce n'était pas son domaine.

La belle Marguerite, ce qui l'attirait ? Les livres ou tout ce qui s'apparentait à une première de couverture, quelques pages reliées, une tranche, un.e auteur.e et une quatrième de couverture. Elle pouvait s'y perdre des heures entières. Et cette activité allait harmonieusement avec son envie casanière. Ce trait de caractère résonnant plutôt drôlement pour une personne qui portait le nom d'une fleur poussant dans des grandes étendues d'herbe, à l'air libre. Avait-elle fait un rejet de cette signification ? Il fallait préciser qu'il n'était pas facile de porter le prénom de « Marguerite » au quotidien.

~~~

Une marguerite est une plante de la famille des composées. C'est une fleur sauvage originaire d'Europe. La fleur centrale est jaune et les pétales sont blancs. Elle possède jusqu'à 20 ou 30 pétales. 1

1 [Une Marguerite n'est pas à confondre avec les Bellis Perennis, plus connue sous le nom de « pâquerette des jardins ».}

~~~

Le soir même, Marguerite se réveilla en sursaut.

Tout à coup, comme si cette propulsion d'un monde à l'autre y était pour quelque chose, Marguerite ne savait plus, ne se connaissait plus, ne se rappelait même plus sa fonction sur terre. Elle pensa à son devoir sur l'alchimie, une étrangeté qui la dominait. Elle avait l'impression que quelqu'un avait pris possession de son corps, tel que dans les films d'horreurs qu'elle se forçait à éviter à tout prix pour ne pas goûter à des nuits de drames et d'insomnie superstitieuse. De toute manière, elle n'avait pas besoin de cela pour se faire peur...

Une chouette hurla dans la nuit et Marguerite comprit que c'était cet effrayant bruit qui l'avait expulsé des bras de Morphée. La tiédeur de ses draps s'était transformée en fourneaux enchantés où les flammes de l'enfer venaient lui donner sueur froide et hallucinations, comme un condamné qui attendait sa sentence. Elle crut entendre la chouette encore une fois, et resta éveillé à attendre que le son revienne à son ouïe.

Marguerite subit une nouvelle nuit d'insomnie et de tourment, sans vraiment comprendre pourquoi. Ce fut ainsi jusqu'à ce que le soleil se lève, chassant les cris terribles de la chouette qui résonnaient dans sa perte de soi.

~~~

La chouette.

La chouette est le symbole de la déesse Athéna, représentant sa sagesse. C'est un animal mythique maltraité par le moyen-âge qui lui donne une image sombre, un présage plus morbide. Son cri devait annoncer la mort alors que, du temps des dieux de l'Olympe, il était émetteur d'un grand changement dans la vie, annonçant un avenir meilleur.

~~~

Le lendemain matin, Marguerite regretta d'avoir passé une nuit blanche à s'angoisser. Son réveil lui avait crié dans les oreilles de bonnes minutes avant qu'elle l'entende. Le sort en fit qu'elle capta son appel trop tard...

La blanche Marguerite se retrouva inévitablement à marcher si vite qu'elle était proche du footing aux yeux de ses camarades de la faculté. Elle n'avait pas vraiment d'autres choix, elle répugnait arriver en retard en cours.

Marguerite s'avança avec rapidité dans le couloir, coupant la lumière qui émanait de la grande baie vitrée à son extrémité, créant une ombre longue et disproportionnée qui dévora une jeune femme qui lui faisait face. Marguerite faillit la percuter et stoppa la précipitation de ses jambes juste à temps. Plantée sur ses deux pieds, elle était juste devant une femme à la beauté discrète, de longs cheveux blonds et épais dont on rêverait de connaître le secret de fabrication.

Le regard de l'inconnue s'encra une infime seconde sur elle avec autant d'intensité qu'une peinture dans les musées. Pourtant, les personnages des tableaux n'avaient pas des yeux si brillants...

Marguerite n'arrivait pas à actionner ses muscles. Elle venait de quitter brutalement son monde intérieur pour un autre. Elle ne s'avança pas, ne s'excusa pas pour son acte, elle était comme anesthésiée par ces prunelles qui ne la lâchaient pas, qui semblaient vouloir fusionner, ne faire plus qu'une avec elle, l'inviter à entrer dans un univers mystérieux. Leurs yeux formèrent une ligne continue, comme un fil solide.

Un lien indéfectible semblait s'être soudain créer entre les deux femmes, quelque chose qui paraissait indestructible à jamais. Le temps présent fut comme figé, suspendu, et même Benjamin Button n'aurait su expliquer ce phénomène. Lui, il lui avait suffi de remonter le temps pour trouver l'amour, elles, c'était l'inverse. « L'amour » (ou quelque chose de semblable) venait d'arrêter le temps, de solidifier l'espace autour d'elles comme de la glace, mais de la glace d'une douceur...

« - Pardon, je... »

Mais Marguerite ne sut ce qu'elle voulut se faire pardonner. Les secondes s'accumulèrent semblant être des heures, des années... Si un jour devait marquer le début d'un nouveau sentiment dans son être, c'était bien celui-ci.

Ses yeux. De simples prunelles pourvues d'une pupille, de longs cils courbés ombrant le reste. Un mélange de tonalité, un bleu purifiant, un jaune de coucher de soleil, une touche de miel doux, quelques pincées d'un vert mousse, rocheux, un tout reflétant un paysage singulier, une carte postale furieusement appétente. Une richesse qui s'étirait à l'infini dans un abîme si profond que s'y noyer aurait été d'une facilité... Indéniablement, Marguerite voulait s'y plonger, ne plus en sortir, pouvoir l'explorer tout le reste de sa vie.

Ces yeux, elle voulait les voir, les revoir, tous les jours, toutes les heures, à chaque moment important de sa vie. Marguerite voulait pour toujours les contempler, les regarder avec autant d'ardeur, de passion et de ferveur qu'à ce moment précis qui ne serait pourtant plus jamais le même...

« - Ne t'excuse pas...

Ces mots semblèrent sortir de ces yeux que Marguerite continuait à contempler. Elle lâcha ces derniers pour diriger son attention sur ces lèvres qui se mirent à remuer de nouveau.

- ... ce n'est rien. »

Pour Marguerite, c'était très loin de n'être rien. Tout comme ces lèvres, imparfaites, fines, tendues par un sourire discret, un peu trop pâle, ainsi, un paradoxe si tendre qu'à si méprendre... on y poserait les siennes. Le paradoxe ne recula pas lorsque Marguerite fut attirée vers lui comme un aimant. Alors, il fut facile à trouver, à saisir et à embrasser.

Ce baiser fut aussi étourdissant que délicat. D'une délicatesse éternelle...

~~~

Karine. Son prénom, elle le tenait de l'actrice favorite de sa mère 2, c'était ainsi. Depuis son enfance, Karine avait su qu'elle serait une grande maladroite de la vie, et pourtant son don pour une certaine forme de sagesse l'avait mené dans des études poussées de philosophie. Cette amour pour les réflexions intellectuelles avait pu l'aider à se libérer des entraves de sa jeunesse tourmentée, elle y trouvait sa propre bible, et son énergie débordante. Elle en était déjà à sa dernière année de master, et croulait sous les impératifs que son rendu de mémoire lui donnait.

2 [Comprendra-t-on un jour pourquoi les parents ont cette fâcheuse manie de nommer leur enfant en fonction de leur passion ?]

Karine se trouvait dans ce couloir du troisième étage par pur hasard. Elle venait de sortir de la bibliothèque des humanités, les bras chargés de livre et la conscience peu tranquille quant à la montagne de recherches qui l'attendait lorsqu'elle la croisa, ou plutôt qu'une jeune fille aux courts cheveux d'un noir ébène faillit lui rentrer dedans.

Il lui semblait soudain qu'elle avait toujours attendu ce moment. Quelque chose d'indéfinissable la dépassa en un instant... Son cœur émit un battement qui se répercuta dans tout son corps, comme un écho, propageant un flux de chaleur jouissif, comme si l'être devant elle était un affront à tout ce qu'elle connaissait de réaliste. Elle pensa à toutes ses « copines » et elle ne comprit pas pourquoi elle y repensait maintenant. Karine était assez volage et aucune de ses relations n'avaient réussi à dépasser les trois semaines. Avec une grande confusion, elle eut l'impressionnante impression que, devant elle, ce visage pâle...

Mais ses pensées s'évanouirent lorsque cette étrangère si perturbante s'empara de ses lèvres...

~~~

Liste exhaustive des films préférés de la mère de Karine :

Polisse de Maïwenn

Embrassez qui vous voudrez de Michel Blanc

Haut-les-cœurs de Solveig Anspach

~~~

Marguerite n'avait jamais été entreprenante, elle n'avait d'ailleurs jamais embrassé personne. La partie consciente de son cerveau avait été battue par cet inconscient furieusement plus séduisant. Elle revint seulement à la raison lorsqu'une peau inconnue glissa sur sa joue, malgré la douceur de ce geste, elle sursauta et se détacha des lèvres qu'elle venait de saisir avec une fougue étrangement contenue.

Elle replongea alors dans ces yeux d'une profondeur inhabituelle, elle n'arrivait pas à réaliser concrètement son geste, pourtant elle ne ressentait aucune honte. Elle se recula même pour mieux s'imaginer. Un drôle de sourire s'étirait sur les lèvres de son inconnue... Oui, il semblait pour Marguerite que cette femme était devenue son inconnue, une forme de possession soudaine.

Quand on sent que l'autre nous attire, cela devient indicible. Les mots ne peuvent venir que fortuitement, par inadvertance ou par manque de réflexion. « Je t'aime » serait la formule la plus simple pour exprimer directement cette foule de sentiments que peut provoquer une personne qui, pour le monde entier paraît ordinaire mais qui, pour vous, est un assemblage d'atomes unique en tout genre.

Qu'était-ce déjà « l'amour » ?

Marguerite fut sidérer de ne rien connaître concrètement de son inconnue, alors qu'à côté de ce sentiment, elle savait au plus profond du gouffre de son être qu'elle l'aimait déjà. Et, comme si elle avait devant elle un de ses habituels et précieux livres, elle savait lire chez son inconnue un sentiment partagé.

En adoration l'une pour l'autre et en totale sidération de l'instant, du moment, de l'univers et d'autres énumérations futiles, elles n'osaient chacune pas couper ce silence pour ajouter des mots sur ce « moment magique » qui leur appartenait totalement. Puis, la partie consciente du cerveau de notre Marguerite refit surface comme un plongeur qui vient de trouver une épave d'un vieux bateau oublié depuis 400 ans... Elle était en retard en cours tout de même !

~~~

Phrases dites par Marguerite et Karine après leurs rencontre 3:

« Je suis en retard en cours je dois partir... »

« Heu tu... tu ne veux pas qu'on... je veux dire tu m'as... Je ne sais même pas comment tu t'appelles ? »

« Désolé je suis idiote, je ne sais pas ce qui m'a... C'est Marguerite. Et toi ? »

« Karine. Tiens, c'est mon numéro. Si tu peux, rejoins-moi à la cafétéria ce midi, j'y suis toujours le mardi midi. »

« D'accord. A tout à l'heure alors. »

« A tout à l'heure Marguerite. C'est beau, Marguerite. »

3 [Si on peut appeler ça une « rencontre », même les mots « coup de foudre » serait inexacts. Dieu seulement sait ce qu'il a bien pu se passer.]

~~~

Marguerite savait très bien que des kilomètres les séparaient, mais cette constatation ne faisait qu'augmenter la flamme qui brûlait dans son ventre, qui attisait les charbons ardents de ses sens en alerte. Aucune autre personne ne pouvait faire émerger ces réactions en elle.

Elle se souvenait de cette bulle dans laquelle elle avait été plongé avec Karine lorsqu'elles s'étaient retrouvés le midi. Un peu confuses elles n'avaient su aborder ce baiser qui avait eu lieu, et pourtant c'étaient ces sensations qu'elles avaient éprouvées qui tournaient en boucle dans leurs deux cerveaux en effervescence.

Marguerite repensa à une phrase de David Foenkinos dans La délicatesse « Ils avaient l'impression de s'être déjà rencontrés, de se voir parce qu'ils avaient rendez-vous. C'était d'une simplicité déconcertante ». Et il lui semblait qu'elle avait été écrite pour Karine et elle.

Les jours qui suivirent paraissaient sortir d'un roman, littéralement. Avec Karine, tout lui semblait naturel, facile, évident, dépouillé de toutes ces couches que leur imposait habituellement la société. Rien ne semblait pouvoir l'entraver. Jusqu'à la fin.

~~~

Nombre exact de kilomètres qui séparent Marguerite et Karine :

5,5 km.

~~~

La date de son devoir sur « l'alchimie » approchait, Marguerite n'y avait plus pensé tant Karine occupait ses jours et ses nuits. Elle se mit devant cette feuille de papier blanche, l'inspiration ailleurs.

Un blues s'empara d'elle. Elle avait envie de voir Karine. D'un autre côté elle avait envie d'être seule. Ces grandes soirées de solitude et de pensées mélancoliques lui était si familière. Ce BOOM ! qui résonna dans sa poitrine, ce bourdonnement dans l'oreille, le bruit léger et continuel du frottement du crayon de bois sur la feuille lisse, ce silence préoccupant, ce temps qui passe inlassablement rendu culpabilisant par l'absence de sens et de raison, ce souvenir de cette phrase dite par Karin Viard – dans un film de François Favrat – où son rôle d'écrivaine lui donne tout l'essor d'exprimer ce moment de doute qui la tourmente. Ce soir, ce scrupule, c'était le sien. Ces deux yeux qui ne voyaient pas de la même couleur – l'un pâle, l'autre chaud – cette feuille bientôt terminée, ces doigts moites et drôlement secs à la fois, ce vrombissement d'ordinateur, la pensée de mort, le silence froid de la nuit, cette branche de lunettes mal réglée qui lui meurtrissait l'oreille, puis finalement...

Un soupir, une vague, le présent sans faux semblants, quelque chose d'encré – comme la seringue qui vient injecter son fluide glacial dans la circulation sanguine – quelque chose d'invraisemblable, de fantasque et pourtant tout ampli par une banalité qui en fait perdre ses mots à peine sortit du cerveau de la pensée furtive, qui se multiplie, et devient un fardeau pour la main de la jeune Marguerite qui, finalement...

L'alchimie. Le chargé de TD. Son mal de tête. Karine. Son cœur qui battait la chamade.

Marguerite n'avait plus rien à dire. 4


4 [Fin]

/////////////////////////////////////////////////

Qu'est-ce que vous en pensez ? Je suis plutôt fier, même si j'aimerais encore modifier certains passages (aaah les écrivains jamais satisfait). 

Je vais devoir vous laisser sur cette nouvelle, en espérant vous avoir distrait de notre situation de confiné pendant quelques instants :) 

Je vous souhaite une belle après-midi ! A bientôt ! 

PaulaTena 

PS : vous aimez bien quand je reviens avec quelques news et quelques écrits ? 

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