Alors que ça faisait une belle lurette que Khadija n'avait pas vu ses parents, Hamid l'avait autorisée à aller leur rendre visite. Il l'avait même encouragée et déposée devant chez ses parents avant de retourner à sa maison. Il ne voulait pas rentrer, étant très occupé et triste parce que sa relation avec sa mère n'a jamais été aussi désagréable, et ça lui faisait du mal. Il ne supportait pas cette situation.
Hamid était donc retourné chez lui pour discuter avec sa mère. Lorsqu'il fut arrivé, il vit sa mère sortir de sa chambre se dirigeant vers le salon avec l'aide de Juliette qui la tenait par le bras. Hamid se précipita alors vers sa mère.
_ Maman ! Qu'est-ce que tu as ?
Demanda-t-il.
Henriette ne répondit pas, le regardant de ses yeux persistants.
_ Maman... Tu as quoi s'il te plaît ?
S'inquiéta le jeune homme.
Alors que sa mère gardait le silence, Juliette répondit :
_ Elle dit avoir une terrible douleur au cur et sa respiration est difficile.
_ Il faut qu'on aille vite à l'hôpital maman pour que tu te fasses consulter.
Proposa Hamid en attrapant sa mère par une main, mais cette dernière la retira brusquement.
_ Maman, s'il te plaît, arrête de faire la tête, je suis inquiet. S'il te plaît... demande-moi ce que tu veux, mais il faut qu'on aille à l'hôpital.
La réponse fut immédiate :
_ Répudie Khadija.
Lâcha-t-elle.
Le cur de Hamid rata un battement. Il hocha négativement la tête.
_ Maman... demande-moi tout, mais pas de renoncer à ma femme s'il te plaît.
Dit-il avec autant de mal, il n'imaginait pas sa vie sans Khadija.
_ Épouse Juliette....
Répliqua Henriette.
Le jeune homme passa son regard de Juliette à sa mère.
_ Ne me demande pas ça.
Fit-il dans un hochement de tête.
_ Seule épouser Juliette peut corriger cette humiliation que tu m'as fait subir, toi et cette pauvrette qui te sert de femme.
Répondit stratégiquement Henriette, ce qui réjouit la jeune fille debout à ses côtés.
_ Combien de fois je vais te dire que je ne l'aime pas.
S'emporta Hamid.
_ JE m'en fous de voir le bonheur de ta mère ou celui de cette misérable.
_ Et puis, ne me parle plus si ce n'est pas pour me dire que tu veux épouser Juliette..... Allons-y chérie.
Elles partirent vers le salon, laissant Hamid tout seul dans ses pensées.
De l'autre côté, Khadija passait du bon temps avec sa famille. Quand les garçons furent partis, elle eut une discussion sérieuse avec sa mère.
_ Mon mariage va faire un an dans une semaine, et je n'arrive toujours pas à tomber enceinte.
Fit-elle part de son inquiétude à sa mère.
_ Ne sois pas pressée, chérie. Je t'ai eue après 3 ans de mariage.
Répondit Coumba.
_ Et tu n'as pas désespéré ??
Demanda-t-elle.
_ Pourquoi désespérer ? C'est Dieu qui donne un enfant, on ne l'acquiert pas tout seul.
Répondit la mère de Khadija.
_ Tu me rassures maman, j'avais commencé à me poser des questions.
_ Non ma chérie, ça ne vaut pas la peine. Es-tu sûre aussi que ton mari n'est pas malade ??
_ Non maman, on en a parlé hier.
_ Donc c'est bien, ne sois pas trop pressée, tout viendra naturellement.
La rassura-t-elle.
_ Merci beaucoup maman, je ne savais pas à qui en parler.
_ Ne me remercie pas ma chérie, c'est mon droit en tant que mère. N'hésite plus à venir me parler si quelque chose te tracasse, d'accord ?
Khadija hocha la tête, reconnaissante envers sa mère.
_ Tu te sens à l'aise dans votre appartement ??
Demanda Khadija.
_ Oui, alhamdulillah. Tes frères aiment bien se réveiller dans leur chambre.
_ C'est bien, je suis heureuse si vous l'êtes.
_ Et toi, tu es heureuse dans ton mariage ??
_ Je suis heureuse avec mon mari.
Répondit-elle, essayant de sourire. Elle n'avait pas envie d'inquiéter sa mère, sinon elle voudrait forcément parler à Henriette.
_ Et avec ......
Quand soudainement Boubacar pénétra dans le salon avec son fauteuil roulant électrique qui lui avait été offert par Hamid, c'était plus facile de se déplacer avec.
_ Ma chérie, ne tarde pas à rentrer, ton mari doit être en train de t'attendre.
Dit le mari de Coumba.
_ Babacar, pourquoi tu dis ça, elle va vouloir rentrer maintenant.
Tonna Coumba.
_ Non maman, t'inquiète, il a raison, il va faire nuit bientôt.
Répondit-elle.
_ Tu n'es pas possible.
Lâcha Coumba à son mari.
_ Allé, c'est bon maman.
Lâcha Khadija dans un rire.
_ Tu vois, ta fille, elle, elle a compris.
Se défendit Boubacar.
Khadija passa le dernier salut à ses parents et à ses frères avant de prendre un taxi pour rentrer auprès de son mari qui était préoccupé par la santé de sa mère, qui, d'ailleurs, ne savait plus quoi faire.
Mésalliance ❤