Dancing Our Fears [EN PAUSE]

Από thewordsofanais

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Pour Lana, être douée ne suffit pas dans la vie. Ce qu'elle veut, c'est être la meilleure. Avoir le monde à s... Περισσότερα

AVANT-PROPOS
01. LANA
02. NATHAN
03. LANA
04. NATHAN
05. LANA
06. NATHAN
07. LANA
08. LANA
09. NATHAN
10. LANA

00. LANA

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Από thewordsofanais

♫ daniel seavey – can we pretend that we're good ?

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Je tombe.

Et dès que cette pensée me traverse l'esprit, je me sens perdre de la hauteur. Sa main droite glisse le long de ma jambe, mon bras n'est plus assez tendu pour soutenir mon corps en apesanteur. C'est trop tard. Son contact tente de se raffermir pour me rattraper, j'ai beau gainer, en vain. Je m'écroule au sol. Encore une fois. Putain de merde.

Je le vois s'approcher de moi, penaud. Je l'ignore et soupire, agacée. Je tente de garder mon calme. Je ravale ma fierté et me relève aussitôt, prête à recommencer. Encore et encore. Jusqu'à ce qu'on finisse par y arriver parfaitement. On a toujours fonctionné comme ça, Ben et moi. On travaille sans relâche, parfois sous la pression, mais jamais on n'abandonne. Alors, sans rien dire, il se replace derrière moi. Ses mains se posent sur mes hanches. Je me cambre, me hisse sur la pointe des pieds, pour l'aider à me porter. Au bout de quelques secondes, il parvient enfin à me soulever, doucement, tandis que mes jambes se replient vers ma poitrine.

Ce porté, nous le travaillons tous les deux depuis des mois maintenant. C'est celui qui vient clore notre variation, elle aussi peaufinée dans les moindres détails depuis un certain temps. Variation que l'on compte présenter pour l'audition du conservatoire, prévue pour le mois d'avril. Ce serait mentir que de dire que Ben et moi ne nous préparons pas assez sérieusement pour cela. Je connais chaque pas de cet enchaînement sur le bout des doigts. Chaque mouvement est ancré dans chacun de mes muscles, qui les reproduisent ensuite, tels des automatismes. Et la moindre petite erreur n'y a pas sa place. Car il faut que tout soit parfait. Alors, lui comme moi sacrifions notre temps libre sans cesse répéter nos passages respectifs et ceux en commun.

Concentrée sur les fluctuations de nos deux corps, je me crispe soudain. Je sens qu'il y a un problème, ça ne va pas. En temps normal, Ben me porte, j'effectue un grand jeté dans ses bras puis il me fait tourner. Habituellement, nos corps se meuvent dans l'espace, gracieusement, presque trop facilement. Ils s'enlacent en toute harmonie sur le parquet jusqu'à ne former plus qu'un. L'apothéose du tableau proposé par notre variation. Sauf qu'aujourd'hui, ce n'est pas comme d'habitude. Je le sens. Et ça ne me plaît pas. Je n'aime pas ça. À vrai dire, je déteste lorsque tout n'est pas parfait. Lorsque quelque chose échappe à mon contrôle. Lorsque quelque chose ne se déroule pas comme je l'aurais souhaité.

Là, je sens que ses appuis ne sont pas stables. Son corps n'est pas assez gainé. Ses mouvements ne sont pas assez fermes. Il n'arrive pas à me porter. Ben gémit de douleur, me lâche et me repose immédiatement au sol. Je le vois ensuite masser son poignet endolori du bout des doigts.

— Pause ! crie-t-il, essoufflé, les mains posées sur les genoux.

Je soupire et vais chercher ma bouteille d'eau. Ce n'est pas en s'arrêtant toutes les dix minutes, qu'on va la mener à bout cette choré. Mais bon. Je laisse faire et en profite pour me réhydrater par la même occasion. C'est bien parce que c'est lui que je ne dis rien. Parce que c'est mon partenaire depuis tant d'années, que notre relation est différente et parce qu'il fait partie des rares personnes que j'arrive à supporter. Et puis surtout, aussi parce que j'ai vraiment besoin de lui en forme. Alors, je suis prête à quelques efforts. L'eau fraîche coule le long de ma trachée. J'avale quelques gorgées, puis repose ma bouteille dans mon sac avec mes autres affaires. Puis, le voyant retourner au centre de la salle, je le rejoins et me replace dos à lui, dans ma position initiale. Celle juste avant que le porté ne débute. Je sens ses mains se reposer sur mes hanches, cherchant ses appuis.

— Hésite pas à tenir plus fort si c'est plus stable pour toi comme ça.

— Ok, acquiesce-t-il.

Ben s'effectue, affermissant le contact autour de ma taille. Je serre les dents, et prie dans ma tête que cette fois soit la bonne. Je le sens me soulever, quoique de manière fragile, et lentement je décolle du sol. Mais aussitôt, je le sens en difficulté. Je décide alors de contracter au maximum mes muscles, afin de mieux gainer mon corps et l'aider à me maintenir. Mais ça n'y fait rien, il peine toujours autant. J'enroule mon bras autour de sa nuque, me hisse sur mes pointes, sans succès. Après quelques tentatives, en vain, Ben se détache de moi.

Une fois remise sur pied, un cri d'exaspération sort de ma bouche. Je place mes mains de chaque côté de ma tête et me mets à faire les cents pas dans la salle. Mes pointes martèlent le parquet. Je serre les dents de nouveau et arpente la pièce à la recherche d'idées. Je sais qu'il sent mon agacement, mais ça m'est égal. Au moins comme ça, ça le prépare à devoir supporter ma mauvaise humeur soudaine. Mais putain, comme s'il fallait rajouter ça maintenant. Il pense vraiment qu'on a le temps de se permettre ce genre d'échecs, alors qu'il ne nous reste plus que deux mois avant l'audition ?

— Allez, réfléchis, grommelé-je.

Je continue de marcher à travers toute la salle, tandis que mon cerveau peine à trouver une solution. En vain. J'ai juste l'impression d'être face à une impasse d'idées. J'ai déjà dû pas mal modifier l'enchaînement pour m'adapter à Ben, mais rien ne semble fonctionner, comme il vient de me le démontrer encore une fois. Mais je vais finir par trouver un compromis, c'est sûr. Je reste confiante. Quitte à devoir reprendre toute la chorégraphie, modifier les trois-quarts et tout réapprendre. Bon, ça voudrait aussi dire retirer les pas les plus techniques. Autrement dit, ceux qui rapportent le plus de points à l'audition. Ceux qui font que le jury te remarque toi par rapport à d'autres personnes en compétition. Mais si c'est la seule solution... Putain, ça commence vraiment à me peser toute cette histoire. Si seulement il n'avait pas déconné en dansant sans être assez échauffé, on n'en serait pas là aujourd'hui.

— Putain, ça m'énerve ! J'arrive pas à trouver une autre idée de pas pour remplacer celui-là.

— Je suis désolé, Lana... s'excuse-t-il. Tu sais que je fais de mon mieux... C'est difficile encore, je fais ce que je peux. Tu me connais, tu sais que je me donne à fond pour tout, sinon. Mais là, pour le moment, en l'état, je le sens pas...

— Et donc, tu proposes quoi ?

— J'en sais rien. Peut-être réessayer plus tard ? Dix fois, cent fois s'il le faut. Je te jure, ça devrait pouvoir le faire avec plus d'entraînements. Faut juste que je me réhabitue. Laisse-moi le temps...

— On a pas le temps, mec ! le coupé-je. L'audition est dans un peu plus de deux mois. Si on compte toutes les séances de kiné qu'il te reste encore, ça va jamais le faire. Je veux bien rajouter tous les entraînements qu'il faut, on sera jamais prêts à temps.

— Et bah dis donc, je t'ai connu plus optimiste...

— Je suis réaliste, c'est différent, lui asséné-je sèchement. Regarde bien cette répétition. C'était une catastrophe. Autant pour toi que pour moi, je ne te blâme en rien. On aura beau réessayer même autant de fois, comme tu le prétends, ça ne marchera pas. Putain, c'est ta faute aussi, si t'avais pas déconné comme ça.

— Je sais, Lana, je sais. Je m'en veux tout comme tu m'en veux aussi. Mais c'est comme ça, on peut pas réécrire ce qu'il s'est passé. Faut faire avec maintenant.

— Faut changer le porté, et peut-être même certains des autres pas après, le coupé-je. Faut que je regarde comment on peut réadapter les mouvements qui sont possibles pour toi et ceux qui ne le sont plus, c'est tout.

— Ok, madame, soupire-t-il, à son tour agacé lui aussi. On fait comme ce qu'on fait depuis le début, au final. Je te laisse t'occuper de la choré, tout solutionner comme par magie et moi je me contente d'apprendre les nouveaux mouvements.

Sa dernière phrase me pique à vif. La tension est palpable, mais peut-être pas autant que la colère qui me traverse actuellement. Mes nerfs bouillonnent, mon sang pulse dans mes tempes puis dans tout mon corps. Je suis prête à exploser tellement il m'énerve.

— Sérieusement, Ben ? Je sais pas si tu te rends compte de l'importance de cette audition !

— Oh putain nan, Lana ! T'as clairement pas le droit de pas dire ça, s'énerve-t-il lui aussi. Depuis cinq mois, je mange, je dors, je vis notre enchaînement. Dès qu'on a du temps libre, on répète. Ma vie ne tourne plus qu'autour de ta putain d'audition. Donc nan, s'il te plaît, je refuse de t'entendre dire que je prends l'audition à la légère. Et puis, je te signale que je ne suis pas censé danser, normalement.

Aussitôt, je me calme, réalisant ses derniers mots. Sa fracture du poignet ne remonte qu'à quelques mois, et pourtant, je sais qu'il peine à s'en remettre pleinement. Alors, forcément, toutes les heures supplémentaires de danse ne lui sont pas bénéfiques. Ce serait faux de dire le contraire. Je me mords la lèvre, incapable de lui rétorquer quoi que ce soit. Et voilà, ce con a réussi à me faire culpabiliser, en plus...

— Tout ce que je fais là, c'est contre l'avis du médecin, poursuit-il. Il m'avait prescrit trois mois d'arrêt. Trois mois sans danse, Lana. Juste pour une petite fracture, ok, je te rejoins c'est beaucoup. Mais quand même, j'étais pas censé revenir au cours de danse avec toi avant trois mois. Chaque mouvement me tue le bras dès que je le fais. Je risque quatre mois d'arrêts supplémentaires si je me recasse le poignet entre temps. Peut-être même que si je le fragilise trop, je ne pourrais plus jamais redanser. Et là, je ne parle pas que pour la fin de l'année. Je parle pour le restant de ma vie. Alors, je t'en supplie, ne me dis pas que je ne me rends pas compte de combien cette audition est importante. Comment tu peux oser, d'ailleurs ? Parce que tout ce que je fais là, c'est juste pour toi, pour que tu puisses te présenter à ton audition, vu qu'on y était inscrit en binôme.

Un silence habite la salle. Son air est grave. Sa voix tremble sous l'effet de la colère. Ok, j'y suis peut-être allée fort, mais quand même. Il lui prend quoi tout d'un coup ? Je ne reconnais plus le Ben qui est devant moi. Après toutes ces années, comment peut-il me parler ainsi ? Se comporter ainsi ? Je hausse les sourcils, encore profondément déçue par cet emportement de sa part. Ça ne lui ressemble définitivement pas. Cela ne semble décidemment pas le déranger puisqu'il enchaîne, ne me laissant pas le temps d'ajouter quelque chose.

— Mais t'as raison, Lana. Je n'y arrive pas. Et je n'y arriverais pas. Je ne serais pas remis totalement d'ici là. Peut-être qu'on ferait mieux de tout arrêter là...

— Nan, nan, nan, attends, t'es sérieux là ?

Il ne me répond pas. Son regard brun soutient le mien, mais je n'arrive pas à y déceler l'once d'une quelconque plaisanterie. Je serre les poings si forts que mes jointures en deviennent blanches. Je sens une boule de colère se reformer dans mon ventre.

— Et donc t'abandonnes ? Comme ça ?

— C'est ce que t'as dit toi-même.

— Alors non, ricané-je nerveusement face à ce quiproquo qui commence à s'installer. Je t'ai pas dit de baisser les bras comme ça, Ben. On s'est clairement mal compris. J'ai dit qu'on allait changer le pas. Tant pis pour le porté. J'ai dit qu'on trouvera autre chose. Il y a une multitude de pas qui ne solliciterait pas ton poignet, je suis prête à tout...

— Ça sert à rien, me coupe-t-il, j'ai pris ma décision.

— Mais quoi ? Genre, comme ça ? Mais tu te prends pour qui pour décider que tu peux arrêter d'un coup ? Je te signale qu'on est impactés tous les deux.

— Oh, s'il te plaît, épargne-moi ton numéro de petite fille capricieuse. Ça marche peut-être avec les autres, mais pas avec moi.

— Quel numéro ? Je vois pas de quoi tu parles.

— Putain, Lana, j'en ai marre là. Tu me soules.

— Quoi ? Nan, c'est toi qui me soules, Ben.

— Lana... soupire-t-il, sous le coup de l'exaspération. Arrête ça, c'est puéril. Ça ne te ressemble tellement pas.

— Mais, Ben, tu peux pas me laisser tomber comme ça !

— Je ne me rends pas service en dansant autant, Lana. Pas du tout. Au contraire, je dois reposer mon corps. Tu l'as vu toi-même aujourd'hui, le rythme est trop intense. Je suis épuisé. Mon corps n'est pas encore bien rétabli. Mes muscles sont affaiblis. Peu importe le pas, je ne suis pas stable.

— Mais c'est des détails, ça. On peut changer, on peut faire des pas plus reposants pour toi. Tu peux t'occuper de créer ton propre enchaînement, avec que des pas qui conviennent et...

— Insiste pas, me coupe-t-il. Ça ne rendra pas la tâche plus facile. C'est mieux ainsi, je pense.

Je le supplie du regard. Dans mon cerveau, tout s'affole. Il ne peut pas me faire ça. Pas maintenant. Jamais d'ailleurs. Pas comme ça. Pas après tout ce qu'on a vécu ensemble. C'est impossible. Je me mords l'intérieur de la joue, regrettant d'avoir été si dure avec lui. Alors, je décide de tenter le tout pour le tout. Les excuses. Mon arme de dernier recours. Que je n'utilise que très rarement, voire même jamais. Mais là, dans une telle situation, tous les coups sont permis pour le récupérer.

— Excuse-moi, je murmure. J'ai pas mesuré mes propos...

— Une grande première, s'exclame-t-il avec ironie, totalement indifférent à ma déclaration. Lana Mattezi qui s'excuse !

Merde. Il me connaît par cœur. Il sait que les excuses, ce n'est pas dans mon habitude. Putain, je me suis grillée. Je pensais vraiment que ça pourrait fonctionner. Si je lui montrais que j'étais même prête à m'excuser pour lui, il n'aurait finalement pas renoncé, non ? Je suis désarmée. Désemparée. J'ai joué toutes les cartes qui étaient en ma possession. Il ne m'en plus qu'une dernière. Le faire culpabiliser. L'appâter. Susciter de la compassion.

— S'il te plaît, Ben, c'est pas drôle...

— Ah mais, je ne rigole pas. Je suis très sérieux même. Tu me vois rigoler ?

— J'ai besoin de toi, moi...

Mon ton devient bien plus que suppliant. Je déteste être ainsi, être faible et pleurnicheuse, mais là ça en vaut bien la peine. Après tout, je ne mens pas en lui affirmant cela. Sans lui, notre duo est voué à l'échec. Et je ne peux me présenter à l'audition seule, sans l'accord de ma professeure. Il esquisse aussitôt un sourire, puis après quelques secondes, éclate de rire. Pas un ricanement, non non. Un vrai rire franc, une moquerie.

— Pas à moi, Lana, pas à moi putain. On sait pertinemment tous les deux, que c'est avant tout ton propre ego qui t'intéressait dans cette audition. Ta propre gloire. Notre duo n'était qu'un prétexte. Tu n'y tenais pas spécialement. Te mens pas à toi-même. T'en trouveras d'autres des mecs prêts à danser pour toi, je ne m'inquiète pas là-dessus. Tu vas vite pouvoir me remplacer par un des gars des avancés, c'est sûr. Mais moi, je suis désolé mais j'ai assez donné.

Sur ses mots, il attrape ses affaires posées sur le banc et quitte la salle, me laissant muette. Impuissante. Sous le choc. La colère monte en moi, je ne peux plus m'arrêter.

— Va te faire foutre, Benjamin Cartelana ! hurlé-je à travers la salle.

Il me répond d'un doigt d'honneur, toujours sans se retourner. Et soudain, tous les putains de plans que j'avais échafaudé dans ma tête s'effondrent. 


bonjour à tous !

j'espère que vous allez bien ? 

histoire de bien commencer 2023, voici pour vous le prologue de Dancing our Fears. j'espère sincèrement qu'il vous a plu, en tout cas, pour ma part j'ai adoré l'écrire. 

on entre ainsi progressivement dans l'histoire, afin de déjà découvrir le fort caractère de lana n'est-ce pas. je vous avoue que c'était assez nouveau pour moi de créer un personnage aussi détestable et capricieuse, mais au final je me suis laissée embarquer dans la personnalité de la danseuse :)

bref, votre avis sur ce prologue ? 

que pensez-vous du personnage de lana pour le moment ? (vous avez le droit de la détester hein, même moi pendant l'écriture j'avais envie de la taper, et encore ce n'est que le début haha)

plein de bisous, et à dimanche prochain pour le premier chapitre !!

Συνέχεια Ανάγνωσης

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