Mach 2 Tempête dans le viseur...

By Loraline_Bradern

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En réunissant à nouveau Alexandra et Nathaniel, le Destin transforme ce qui ne devait être qu'une nuit de fol... More

Note de l'auteur
1. Diversion ~ Alexandra (version éditée)
3. Confessions ~ Alexandra (version éditée)
4. Premières pistes ~ Nathaniel (version éditée)
5. Remerciements ~ Alexandra (version éditée)
6. Formation ~ Nathaniel (version éditée)
7. Cérémonies ~ Nathaniel (version éditée)
8. Arrangement ~ Alexandra (version éditée)
9. Cauchemar ~ Nathaniel (version éditée)
10. Rites ~ Alexandra (version éditée)
11. Harcèlement ~ Nathaniel (version éditée)
Parution et précommandes
Parution multiformats
BOOK AWARDS

2. Vacances forcées ~Nathaniel (version éditée)

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By Loraline_Bradern


Après les révélations d'Alexandra, hier soir, j'avoue que je n'en menais pas large. Je me suis efforcé de paraître sûr de moi et de ne pas laisser entrevoir mon angoisse, mais j'ai eu peur pour Clémence. Durant tout le trajet de retour à la maison, je n'ai cessé de me demander si ce type avait pu toucher aux élèves d'Alexandra et à ma Poussinette. Avec le plus de tact possible, j'ai mené l'enquête auprès de ma petite chérie. À mon grand soulagement, elle m'a répondu qu'elle n'avait encore jamais participé à l'échange, car elle était dans la classe d'Alexandra depuis à peine plus d'un mois. Les enfants ne pouvant aller en élémentaire que par petit groupe, ils s'y rendent à tour de rôle sur un roulement de quatre semaines. La nouvelle rotation venait tout juste de commencer et son groupe aurait dû passer cette semaine, mais le directeur étant absent, le projet n'a pu être maintenu. Délivré de cette angoisse, la soirée a été plus sereine pour moi, bien que très occupée. Après avoir nourri, lavé et endormi Clémence, j'ai préparé nos affaires pour notre séjour aux sports d'hiver. La vérification de tout notre matériel de ski et son rangement dans la voiture avec les valises m'a pris plusieurs heures. Il m'a fallu plusieurs essais pour que tout rentre dans le coffre ! Je me suis donc couché très tard. Ou très tôt, tout dépend du point de vue. Ce qui m'a valu un réveil un peu décalé par rapport à ce que j'avais prévu.

Nous sommes donc légèrement en retard, mais ce n'est pas très grave. Après tout, nous ne sommes pas à dix minutes près ! Une fois les dernières vérifications faites et la glacière chargée dans la voiture, je verrouille la porte de la maison de Rébecca et je m'assure que Clémence est bien attachée dans son siège auto avant de démarrer. Une certaine fébrilité m'habite. Pourvu que Solène ait réussi à convaincre mon petit chaperon rouge ! Une mission pas des plus faciles et je suppose qu'elle a dû batailler. L'essentiel est qu'Alexa accepte de nous accompagner aux Orres. Je suis intimement persuadé que quelques jours de vacances loin de chez elle lui feront le plus grand bien. L'avoir à mes côtés chassera mes inquiétudes, et... je dois avouer que j'ai envie de sa présence près de nous. Pour Clémence, mais aussi pour moi. Je ressens le besoin de passer du temps avec elle pour apprendre à mieux la connaître. La voix flûtée de ma petite chérie me tire de mes pensées :

— Papaniel, elle sait skier Sandra, tu crois ?

— Oui, je pense.

— Rho zut !

Je quitte la route des yeux un court instant pour les poser sur Clémence par le truchement du rétroviseur.

— Pourquoi ça t'embête, ma Poussinette ?

— Je voulais qu'elle vienne au cours avec moi.

— Alexandra est une adulte, elle ne serait pas admise au jardin des neiges.

— Mais elle pourra faire de la luge et un bonhomme de neige avec moi ? Et aussi des batailles de boules de neige ?

— Si tu lui demandes gentiment, je pense que oui.

— Ah chouette ! s'exclame-t-elle aussitôt, un grand sourire aux lèvres. On va bien s'amuser.

— Attention, Clémence, Alexandra est en quelque sorte une invitée. Tu as vu qu'elle ne va pas très bien. On l'emmène avec nous pour qu'elle se repose, qu'elle pense à autre chose et qu'elle soit moins triste, donc il ne faudra pas l'embêter en la sollicitant tout le temps, d'accord ?

— Ça veut dire quoi « sotilicer » ?

Je laisse échapper un petit rire avant d'expliquer :

— SO.LLI.CI.TER. C'est un mot compliqué qui veut dire lui demander de faire des choses, de l'aide. Nous devons lui laisser du temps pour qu'elle puisse dormir, lire, regarder des films, se promener ou faire des trucs qui lui plaisent tranquillement dans son coin. Tu as compris ?

— D'accord Papaniel.

Mon rythme cardiaque s'accélère à l'instant ou je m'arrête devant la maison de mon chaperon rouge. L'instant est crucial, je vais découvrir sa décision. J'espère qu'elle ne fera pas marche arrière au dernier moment, mais la connaissant un peu, rien n'est gagné !

Solène m'a envoyé un message hier soir pour m'informer qu'elle était presque parvenue – non sans mal – à la décider. Alexandra n'avait pas encore donné son accord plein et entier à mon projet, mais c'était en passe de se faire. Toutefois je reste méfiant, je sais que si on la laisse réfléchir, elle peut tourner casaque au dernier moment. Je ne serai tranquille que lorsqu'elle sera assise à mes côtés dans la voiture et que nous serons au moins à soixante kilomètres d'ici.

Je détache Clémence et je la laisse gambader jusqu'à la porte pour agiter le carillon faisant office de sonnette. Elle adore ce son inhabituel. Tandis que ma Poussinette est joyeuse et insouciante, je suis légèrement à cran – très à cran pour être honnête – tant je redoute une rebuffade de dernière minute. Ma brunette est capable de se raviser pour peu qu'elle soit embarrassée par notre petit dérapage sur son canapé.

Je découvre que mon analyse est bonne dès que le battant s'ouvre. Alexandra m'adresse un sourire gêné, presque contraint, qui me met aussitôt en alerte. Lorsque j'aperçois derrière elle Solène, la mine renfrognée, qui secoue la tête, je sais que c'est de mauvais augure. Eh merde ! Va falloir batailler pour la convaincre ! Je décide d'attaquer d'entrée de jeu. Je sais que ce n'est pas cool pour elle, mais tant pis, aux grands maux les grands remèdes ! Je dois lui mettre la pression, ne pas lui laisser le temps d'en placer une.

— Salut ! Tu es prête ? Allez, go, en route. Il faut se dépêcher si on veut éviter les embouteillages. Où sont tes skis ?

— Non, mais attends ! tente-t-elle de m'arrêter.

Je fais comme si je ne l'avais pas entendue et m'empare de la paire de skis que Solène me tend avec empressement. J'ouvre mes porte-skis pour les y ranger tout en ordonnant :

— Mets ta valise dans le coffre. Normalement il reste assez de place, mais si ce n'est pas le cas, tu peux poser tes affaires sur la banquette arrière à côté de Clémence.

— Non. Nathaniel, écoute-moi !

— On n'a pas le temps. On discutera plus tard. Allez, bouge !

— Je... je ne viens pas.

Je m'y attendais et j'endosse aussitôt le rôle du mec vexé. Je me retourne et lance avec brusquerie, les sourcils froncés pour la déstabiliser :

— J'espère que c'est une blague ?

— Non. Je suis désolée. Ce... ce n'est pas possible, Nathaniel.

— Quelle excuse bidon as-tu trouvée ?

Alexandra accuse le coup. Ma franchise un peu abrupte achève de la perturber, elle peine à reprendre contenance et j'en profite :

— Il me semble que c'était OK, hier soir. Pourquoi te raviser maintenant ?

Ma brunette foudroie Solène du regard avant de bafouiller :

— C'est que... j'ai du travail pour l'école et...

— Tu es en vacances pendant quinze jours, tu pourras très bien préparer ton boulot à ton retour.

— C'est-à-dire que...

Je l'interromps aussitôt pour lui couper l'herbe sous le pied avant qu'elle me donne une autre justification du même acabit.

— Quoi que tu aies à faire, il te restera une semaine de congé pour t'en occuper. Donc argument rejeté. Tu n'as aucune raison valable pour annuler et nous laisser tomber.

— Tu ne comprends pas, Nathaniel, dans mon métier ça ne se fait pas de...

— C'est marqué où dans le règlement ? je la coupe.

— Je vais devoir reporter mes projets avec Victor, annonce tout à trac Solène d'une voix forte.

La réaction d'Alexandra est immédiate, elle se retourne d'un bloc vers son amie pour protester avec virulence :

— NON ! Je t'interdis d'annuler ! Tu dois partir avec lui !

— Impossible. Si tu restes ici, je reste avec toi. Il est hors de question que je t'abandonne dans un moment pareil. C'est non négociable.

— Je vais bien ! Je n'arrête pas de te le dire, et en plus, j'ai suffisamment de boulot pour m'occuper.

— Mon œil ! Je te connais, tu vas ruminer en restant ici.

— Mais tu rêves d'aller à Venise. C'est la Saint-Valentin en plus ! argue mon chaperon rouge en désespoir de cause.

— Je reconnais que c'est pas cool pour Victor, qui a déjà tout réservé. D'autant plus qu'il nous avait concocté un super programme, il me semble.

Je décide d'enfoncer le clou en intervenant :

— Oui je confirme. C'était vraiment chouette, ce qu'il avait prévu. Mais il comprendra Solène. Lui aussi, il n'hésiterait pas à se sacrifier pour un copain.

Solène m'adresse un geste d'approbation par-dessus l'épaule de ma brunette. Nous avons tous les deux compris qu'il nous fallait jouer sur la corde sensible de la culpabilité pour faire céder Alexandra. Ce n'est pas très fair-play de notre part, mais elle ne nous laisse pas vraiment le choix.

— Tu ne comprends pas, je ne peux pas aller aux Orres avec toi, Nathaniel, s'entête mon chaperon rouge.

— Et pourquoi ? Donne-moi une seule bonne raison qui le justifie et contraigne Victor et Solène à annuler leur escapade en amoureux.

Je suis sur le point d'en rajouter une couche lorsque la petite voix de Clémence se fait entendre soudainement :

— Pourquoi tu veux pas venir avec nous ?

Le ton de ma Poussinette m'alerte aussitôt et je me retourne pour la découvrir derrière moi, le visage chiffonné de déception, les yeux larmoyants. Alexandra se montre encore plus déstabilisée que moi.

— C'est parce que tu en as assez de moi ? ajoute-t-elle la lèvre tremblante.

— Quoi ? Mais non, ma puce !

— Alors pourquoi tu veux pas venir ? Je t'embêterai pas. Papaniel m'a dit qu'il faut que tu te reposes. Je ne te silo... soti... soci... li... te... rai pas, promis. Bois en croix, croix de fer, si je mens je vais dans la terre.

Je réprime difficilement un rire en entendant la version toute personnelle du serment de ma Poussinette. Solène ne peut s'empêcher de pouffer, la main sur la bouche, tandis Alexandra esquisse un sourire attendri.

— Ça n'a rien à voir avec toi, ma puce.

— Alors pourquoi ?

Ma brunette m'adresse un regard d'appel au secours, mais je l'ignore. Les bras croisés sur la poitrine, je secoue la tête pour lui signifier mon désaccord et qu'elle ne doit pas compter sur mon aide.

— Parce que je suis ta maîtresse et une maîtresse ne part pas en vacances avec une de ses élèves.

— C'est à cause de moi, alors ! s'entête Clémence.

Lorsque deux grosses larmes roulent sur ses joues, Alexandra se précipite pour la prendre dans ses bras.

— Ne pleure pas ! Ça n'a rien à voir avec toi, Clémence. C'est à cause de mon travail.

— Pourquoi ?

— Je ne peux pas mélanger mon travail avec le reste de ma vie, tu comprends ?

— Non. Quand tu me gardes le soir et le mercredi, c'est pour ton travail aussi ? C'est pas parce que tu m'aimes bien ? C'est parce que t'es obligée ? demande-t-elle la mine affligée.

En plein dans le mille, Clémence !

Mon chaperon rouge va avoir du mal à s'en sortir. Ma Poussinette est redoutable avec sa logique d'enfant et sa bouille de petite fille malheureuse. Bien plus efficace que nous pouvons l'être, Solène et moi. D'ailleurs, la blondinette de Vicks doit penser comme moi, vu le grand sourire qu'elle affiche en levant son pouce en signe de victoire derrière le dos d'Alexandra. Nous savons tous les deux que Clémence vient de gagner par K-O et qu'Alexandra va nous accompagner aux Orres.

Dix minutes plus tard, les affaires d'Alexandra sont, enfin, dans la voiture et elle est assise à mes côtés, la mine renfrognée. Je peux démarrer le cœur léger, mon chaperon rouge va passer une semaine au ski avec nous.

— Tu sais que c'est déloyal ce que vous avez fait ? finit-elle par me lancer quand j'engage ma BMW sur l'autoroute des Alpes.

— Je ne vois pas à quoi tu fais allusion.

— Ah non ? Vous avez voulu me faire culpabiliser pour Solène et Vicks. Vous m'avez forcé la main !

— Tu ne nous as pas vraiment laissé le choix, Alexa. Tu n'avais aucune bonne raison de rester seule. Surtout après le traumatisme que tu as vécu. Tu te cherchais des prétextes bidons pour justifier ton refus.

Après une demi-heure de route dans un silence pesant, et un coup d'œil au rétroviseur pour m'assurer que Clémence, casque sur les oreilles, est absorbée dans son dessin animé sur le lecteur DVD, je décide de crever l'abcès.

— C'est quoi le problème, Alexa ? Pourquoi ne voulais-tu pas venir avec nous ? Et j'exige la vraie raison, pas une de tes excuses à la noix.

— Je... je ne veux pas que tu croies que je...

— Tu quoi ? Crache le morceau !

— Hier, c'était une erreur, lâche-t-elle du bout des lèvres.

Nous y voilà ! Mon intuition ne m'avait pas trompé ; elle est embarrassée par ce qu'il s'est passé sur son canapé. Pas question de laisser passer, je dois la pousser dans ses retranchements.

— Je ne comprends pas de quoi tu parles ?

— Tu... tu le sais bien.

— Non, je ne sais pas. À quoi fais-tu référence exactement ?

— Le... le baiser. J'étais perturbée, je ne savais pas ce que je faisais et...

Je ne la laisse pas poursuivre et je lui prends la main pour la serrer dans la mienne.

— Je reconnais que j'ai commis une erreur.

Sa réaction est ambivalente. La tension dans son corps semble se relâcher, elle paraît soulagée, mais ses yeux semblent plus tristes, comme si ma réponse la blessait. Je ne peux m'empêcher de préciser :

— Mon erreur n'a pas été de t'embrasser, mais d'avoir mal choisi mon moment. En fait, je n'ai rien choisi du tout, c'est arrivé comme ça, spontanément. En revanche, je m'en veux d'avoir dérapé par la suite. Il n'a jamais été dans mes intentions de profiter de toi.

— Nous sommes donc d'accord sur le fait que nous passerons ces vacances sur une base amicale ? me demande-t-elle avec une note d'espoir dans la voix.

— Oui en amis. Si c'est ce que tu veux. Mais... je vais être honnête. Je ne te forcerai à rien, je ne ferai pas pression sur toi, mais je ne peux pas te promettre de ne pas désirer plus. Je ne suis qu'un mec et tu me plais. En revanche, je peux t'assurer que je respecterai toujours ta volonté. Du moins dans ce domaine, parce que je te préviens... je vais te faire sortir de ta zone de confort niveau ski !

— Comment ça ?

— Solène m'a dit que tu n'as jamais fait de snow.

— C'est exact. Ce n'est pas pour moi, ce genre de truc. Je suis déjà maladroite au naturel, alors si on m'attache les deux pieds ensemble, tu peux être sûr d'une catastrophe.

— Eh bien, tu vas essayer !

— Ah, mais non ! Jamais je ne vais réussir à tenir sur ce genre de planche à repasser !

— Oh si, mon ange ! Je vais t'apprendre et tu en redemanderas. Tu verras c'est génial, on va bien se marrer !

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