Mach 2 Tempête dans le viseur...

By Loraline_Bradern

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En réunissant à nouveau Alexandra et Nathaniel, le Destin transforme ce qui ne devait être qu'une nuit de fol... More

Note de l'auteur
2. Vacances forcées ~Nathaniel (version éditée)
3. Confessions ~ Alexandra (version éditée)
4. Premières pistes ~ Nathaniel (version éditée)
5. Remerciements ~ Alexandra (version éditée)
6. Formation ~ Nathaniel (version éditée)
7. Cérémonies ~ Nathaniel (version éditée)
8. Arrangement ~ Alexandra (version éditée)
9. Cauchemar ~ Nathaniel (version éditée)
10. Rites ~ Alexandra (version éditée)
11. Harcèlement ~ Nathaniel (version éditée)
Parution et précommandes
Parution multiformats
BOOK AWARDS

1. Diversion ~ Alexandra (version éditée)

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By Loraline_Bradern


J'ai du mal à croire que je vais faire ça ! Passer une semaine de vacances dans la famille d'une de mes élèves va à l'encontre de tous mes principes ! Pourquoi diable ai-je accepté ? J'étais dans un triste état, hier soir à mon réveil. Solène m'a maternée comme un bébé, m'obligeant à manger puis à prendre une douche avant de me pousser dans le canapé pour me faire subir un interrogatoire en règle. Puis elle m'a remis la lettre de Nathaniel. J'ai été très surprise par sa proposition, mais aussi par les sentiments que j'ai éprouvés à la lecture de son invitation. Invitation qui n'en était pas vraiment une d'ailleurs, vu son ton plutôt directif. Je ne sais pas pourquoi j'ai ressenti à la fois de la gêne et du plaisir, mais également de la peur. L'idée de rester seule avec mes sombres pensées durant ces vacances me terrifie et j'aimerais vraiment partir au ski avec Nathaniel et Clémence. Mais si cette perspective me fait envie, elle m'embarrasse également, à cause de ce qu'il s'est passé entre nous. Je n'oublie pas que j'ai été à deux doigts de le supplier de me faire l'amour. Nous aurions couché ensemble s'il ne m'avait pas repoussée. Et puis la crainte, encore elle, de souffrir si je baissais ma garde avec Nathaniel et commettais l'imprudence de trop m'attacher à lui.

Tiraillée entre toutes ces émotions, je ne parvenais pas à prendre une décision raisonnable. Solène – cette traîtresse – a profité de ma faiblesse pour me convaincre d'accepter la proposition, usant de subterfuge pour me faire céder. Elle n'a pas hésité à jouer sur ma corde sensible en prétendant que Clémence allait avoir besoin d'une présence féminine pour combler l'absence de sa maman et pouvoir profiter de ses vacances. Une fois son forfait commis, elle s'est empressée d'aller préparer ma valise, ne laissant rien au hasard.

Si hier soir j'étais incapable de percevoir l'incongruité de la proposition de mon pilote, après une nuit de sommeil entrecoupée de cauchemars, j'ai l'esprit plus clair, ce matin.

— Ce n'est pas possible So, je ne peux pas faire ça !

— Ah non ! Tu ne vas pas changer d'avis, hein !

— Je vais l'appeler et lui dire que je ne viens pas.

— Tu ne fais rien du tout ! Pose-moi ce téléphone ! vocifère Solène en se précipitant vers moi.

Je n'ai pas le temps d'anticiper son geste qu'elle m'arrache littéralement le smartphone des mains.

— Je te défends de l'appeler !

— Rends-moi mon portable !

— Non. Je t'interdis d'annuler.

— Je ne peux pas y aller, Solène ! Clémence est mon élève, une instit ne passe pas ses vacances avec une de ses élèves, ça ne se fait pas !

— Ça ne se fait pas uniquement dans ta tête !

— Je bafoue déjà la déontologie de ma profession en gardant Clémence en dehors de l'école et...

— Ta déontologie, on l'emmerde ! explose Solène.

Sa virulence me sidère. Elle qui est si posée, si calme et discrète d'habitude. Toujours polie, jamais un éclat de voix ou si rarement qu'on doit pouvoir les compter sur les doigts d'une main. Je ne la reconnais plus. Je ne l'ai jamais vue aussi remontée, sauf contre son ex et le mien.

— Elle est où la déontologie quand ta hiérarchie vous laisse tomber et vous abandonne dans la mouise pour affronter les conséquences de sa connerie ?

Là, j'avoue qu'elle n'a pas tort. Ce que j'ai vécu cette semaine a été édifiant dans ce domaine !

— Je ne veux plus jamais te revoir dans l'état où je t'ai trouvée hier soir. Et encore, je suis arrivée après la tempête ! Je n'imagine même pas ce que Kawa a dû éprouver en te voyant !

— J'étais sous le choc. Je vais mieux maintenant, So.

— C'est faux ! Tu ne vas pas mieux du tout ! Il est hors de question que je te laisse seule. Je te connais, tu vas ruminer toute cette histoire. Tu as besoin d'une diversion, qu'on te change les idées. Si tu n'accompagnes pas Kawa et sa nièce aux Orres, je vais être obligée de rester avec toi et d'annuler mes vacances avec Victor.

J'en suis abasourdie. Elle parle bien du navigateur de Nathaniel ? Depuis quand ces deux-là sont intimes à ce point ?

— Avec Vicks ? Tu as prévu de partir en congés avec Vicks ? je m'étonne.

— Oui. Il souhaite me faire découvrir Venise. J'ai toujours rêvé de m'y rendre pendant la période du carnaval pour m'immerger dans cette ambiance particulière avec les costumes et les fêtes dans les palazzi.

— Mais alors... cela veut dire que tu as sauté le pas avec lui ?

— Oui et non.

— Euh... c'est l'un ou l'autre, pas les deux en même temps, So.

— Disons que nous avons décidé de prendre notre temps, d'apprendre à se connaître avant d'aller plus loin. Pour résumer, nous sortons ensemble, mais je n'ai pas encore couché avec lui. J'espérais avoir l'occasion de sauter le pas à Venise, justement. Nous serons dans un contexte romantique à souhait, surtout pour la Saint-Valentin. Je n'aurais pas pu choisir moment ni endroit plus parfaits, tu ne crois pas ? Dommage que je doive tout annuler, soupire-t-elle avec ostentation.

— Ah non ! Hors de question que tu le fasses !

— Tu ne me laisses pas d'autre alternative !

— Je refuse que tu renonces à ton escapade.

— Dans ce cas tu n'as pas le choix, tu n'as qu'à arrêter de faire ta chieuse et partir en vacances avec Kawa aux Orres. Parce qu'autant te prévenir que si tu n'y vas pas, alors je reste ici avec toi.

— Tu ne comprends pas, Nathaniel risque de penser que...

Comment faire comprendre le problème sans pour autant lui révéler mon dérapage d'hier ?

— Je ne veux pas qu'il s'imagine que je pars avec eux parce que j'ai l'intention de me glisser dans son lit !

— Si tu crains qu'il te saute dessus, je te rassure de suite, tu n'as pas à t'en faire. Il n'est pas ce genre de mec abusif.

— Qu'est-ce que tu en sais ? je demande avec une pointe d'agressivité dans la voix. Il peut très bien s'imaginer que si j'accepte de partir avec lui, j'accepte aussi de coucher ! C'est un peu une conclusion logique, il me semble ! D'ailleurs c'est bien ce que tu prévois de faire avec Vicks, non ? Tu pars avec lui à Venise parce que tu as décidé de passer à la casserole.

— Ça n'a rien à voir ! Si je dis à Victor que je ne veux pas qu'il se passe quoi que ce soit entre nous, une fois là-bas, il respectera ma volonté. Et ce sera la même chose pour toi avec Kawa parce que c'est un mec bien.

— Rien ne le prouve !

— Tu n'as rien à craindre. Il essaiera peut-être de te séduire, mais il ne te contraindra pas. Victor a une confiance aveugle en lui et je crois aussi que Kawa est un mec clean. Et pour être honnête, je suis d'autant plus sereine que Victor m'a avoué que son copain a flashé sur toi.

— Tu l'as déjà dit la dernière fois, mais je ne vois pas ce qui permet à Vicks de penser une telle chose.

— Il paraît que ton pilote a très mal vécu le fait que tu t'enfuies de l'hôtel sans lui laisser ton numéro.

— Pff ! J'ai juste égratigné son ego de mâle !

— Non, pas seulement. Victor m'a confié que Kawa parle de toi tout le temps depuis qu'il t'a revue à l'école de la petite. Et même sans ça, il se sent vraiment concerné par tout ce qui t'arrive. Si tu l'avais vu hier soir... Je t'assure qu'il paraissait très inquiet pour toi. Tu t'étais endormie sur le canapé et je te promets que lorsqu'il t'a déplacée pour te mettre dans ton lit, il s'est occupé de toi d'une manière très particulière. Et ce n'était pas celle d'un mec indifférent.

Non, mais je rêve ! Elle prend le parti de Kawa en plus ! Alors, là, j'aurai tout entendu !

— Tu ne comprends pas Solène. Je... j'ai peur de me retrouver face à lui. Je sais que je vais bien y être obligée à cause de Clémence, mais dans une ou deux semaines ce ne sera pas pareil. Il se sera écoulé un certain laps de temps, je pourrai faire comme si rien ne s'était passé.

— Tu te leurres si tu le penses. Tu ne vas pas oublier ce triste épisode en quelques jours. Tu as subi un traumatisme psychologique, Alex.

— Je ne parle pas de ça !

— À quoi fais-tu allusion exactement, alors ?

Pas le choix, il faut que je dise la vérité pour qu'elle comprenne.

— Je... Il... il m'a embrassée hier.

— Ah... ben, cool !

— Mais non, ce n'est pas cool ! Je me suis quasiment jetée à sa tête après et il m'a repoussée ! J'ai l'air de quoi, moi, maintenant ?

— Je ne comprends pas, Alex. Où est le problème ?

— Le problème, c'est qu'il a mis fin à notre « rapprochement » en prétextant que j'étais trop à côté de mes pompes pour savoir ce que je faisais.

— Ben, il avait raison, non ? C'est tout à son honneur, je trouve.

J'ignore sa remarque et poursuis sur ma lancée :

— Et là, si j'accepte de partir en vacances avec lui, il va penser que nous pourrons reprendre où nous en étions et nous envoyer en l'air.

— Et tu ne veux pas ?

— Oui ! Non !

Solène lève un sourcil ironique en ricanant :

— Alors là, ma bichette, c'est aussi clair que du jus de boudin. Tu es encore pire que moi.

Un soupir accompagne mon geste d'impuissance.

— J'avoue que je l'aime bien. À force de le côtoyer pour Clémence, je ne le vois plus tout à fait de la même manière. Je pense qu'il peut être plus sérieux qu'il n'y paraît de prime abord et je ne serais pas contre le fait de tenter ma chance avec lui.

— Eh ben voilà ! Que demander de plus ?

— MAIS... tant que Clémence est dans ma classe et sous ma responsabilité en tant que babysitter, c'est inenvisageable.

— Ah non, hein ! Tu ne vas pas recommencer avec ta connerie de déontologie !

— Alors si tu préfères on ne va plus parler de déontologie, mais de prudence. Il ne serait très imprudent d'entamer une relation sentimentale avec lui tant que Clémence est mon élève.

— Pourquoi ? Que risques-tu à essayer ?

— Je ne suis pas certaine de sortir indemne d'une histoire avec Nathaniel.

— Pourquoi parles-tu comme si ça devait nécessairement mal se terminer ?

— Quelle est la probabilité qu'une liaison entre nous soit viable au long terme, Solène ? Dès le départ nous avons établi l'idée que c'était un coup d'un soir. Et puis les circonstances ont fait que nous nous sommes revus et je lui ai proposé mon aide, car il était en galère. Même s'il me plaît, je reste lucide. Bien qu'il ne semble pas aussi cavaleur que je le pensais, voire même plutôt sérieux et responsable, rien ne me prouve qu'il n'agit pas par intérêt.

— Il ne se servirait pas de toi de cette manière ! Ce n'est pas son genre, proteste Solène.

— Probablement pas de manière intentionnelle, mais n'oublie pas qu'il a besoin de mon soutien logistique pour Clémence. Inconsciemment, il peut très bien confondre reconnaissance et attirance.

— Ah non, ma bichette, impossible ! Je te rappelle que tu as couché avec lui il y a deux mois alors l'attirance entre vous, c'est clair qu'elle y est déjà. Et tu peux me croire quand je te dis qu'il en est tout à fait conscient.

— D'accord. Dans ce cas, disons plutôt qu'il peut se méprendre sur ce qu'il ressent et, en toute bonne foi, s'imaginer qu'il éprouve des sentiments pour moi alors qu'il ne s'agit que de reconnaissance. Si je tente quelque chose avec lui maintenant, je ne saurai jamais si c'est dû au contexte ou si c'est sincère. Sans parler des problèmes que cela peut me causer dans mon travail.

— Je ne vois pas pourquoi.

— Si la rumeur que je couche avec lui se propage dans l'école et dans le village, tu sais l'image que les parents d'élèves vont avoir de moi ? La réputation qu'on va me faire ?

— Ben quoi ? T'es instit, pas bonne sœur ! On n'est plus au dix-neuvième siècle, tu as le droit d'avoir un petit ami !

— Ce n'est pas aussi simple, So. De la même manière que la plupart de mes élèves n'imaginent pas que j'ai une vie en dehors de l'école, la plupart des parents me considèrent comme un être asexué.

— Eh ho ! Faut pas déconner non plus ! Ce n'est pas parce que tu es instit que tu n'es pas un être humain. Tu as droit à une vie privée, comme tout le monde.

— Indépendamment de ce genre de considérations, tu imagines la galère par rapport à Clémence si cela ne fonctionne pas entre nous ?

Solène reste silencieuse quelques secondes avant de lever les bras en signe de reddition.

— OK, j'avoue que, là, tu marques un point. Mais tu te tritures vraiment trop la cervelle, Alex. Si tu ne veux pas tenter quelque chose avec Kawa tant que Clémence est ton élève, alors c'est simple : tu lui dis que tu l'accompagnes juste en tant qu'amie, comme une bonne copine, quoi ! 

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