Mère Fatbintou Niane
" Tout ce qui te préoccupait s'était le boulot et rien d'autre. Je sais pas Lisa mais moi j'aurais préféré le suivre "
Si j'entends dire de tels propos de la bouche de l'un de mes enfants c'est parceque j'ai échoué. Après tout ce que j'ai enduré pour en venir à ce stade. Je me croyais forte mais c'est pas le cas. Je reste toujours la femme que j'étais auparavant , beaucoup trop naïve pour voir ce qui se présente sous mes yeux ? C'est à croire que j'ai fais tout ce chemin pour rien. Je suis à bout de force , et impuissante je peux plus me battre. Après tout le mal que je me suis donné pour donner à mes enfants tout l'amour dont ils avaient besoin. Ma vie s'est arrêtée le jour même où ils sont nés. Et moi qui croyait que c'était le début d'une toute nouvelle vie. Pour m'infliger une telle souffrance , pour m'en donner plus après. Entant que musulmane , je sais pas si je devrais , mais si j'avais mis fin à mes jours rien de ce qui se passe ne serait arriver.
Parlant de leur père et de ce qu'il m'a fait. Je n'avais jamais autant souffert que ce cette nuit là. L'homme que j'aimais a fait venir une autre femme dans ma maison et m'a chassé telle une ordure.
J'ai peur de ce qui pourrait arriver à mes enfants. Lisa ne m'écoute plus, Darius encore moins? Pourtant j'ai fais le tout pour les tenir loin de mon passé, du passé de leur père. Qu'ai je fais de mal pour mériter un tel châtiment ? Si seulement je pouvais les faire partir loin d'ici. Ils sont devenus des adultes maintenant. Rien de ce que je pourrais leur dire n'aura un quelconque effet.
Il me faut agir avant qu'il ne soit trop tard. Et éviter tout un drame je dois rencontrer mes démons et leur faire face mais avant qu'ils ne me trouvent en premiers.
J'allais me reposer dans ma chambre, quand j'ai croisé Salima qui sortait accompagné de mon fils. Je trouve que ce n'est vraiment pas le moment il me faut lui demander si oui ou non elle s'est souvenue de quelque chose.
— Salima , tu vas bien ? Tu veux qu'on t'amène à l'hôpital ?
— Non ce n'est rien. Je me sens mieux maintenant. Je veux juste voir ma ma fille.
— Va y , j'ai à parler à mon fils. Darius tu me suis.
— Chérie je reviens fit il en l'embrassant sur le front.
Je l'ai fais venir dans mon atelier , là où je garde mes tableaux pour m'assurer que personne ne nous entende.
— Alors où en es tu avec elle ? Quand comptes tu tout lui avouer ? Le temps presse et mieux qu'elle l'entende d'ici qu'ailleurs.
— Je peux pas , c'est trop dur. Non seulement je risque de la perdre elle mais aussi l'enfant qu'elle attend . C'est pour cette raison qu'elle s'est évanouie.
— Mon fils , je sais que tu tiens à elle plus que tout au monde. Je l'ai vu dans ton regard , mais fait ce qui est juste. Fait lui savoir qui elle est elle et elle décidera d'être qui elle veut. Elle aura le choix entre son ancienne vie et celle d'aujourdhui. Et penses un peu à ses enfants qui ont grandi sans leur mère et cela leur ferai du bien de la voir à nouveau et cela même elle décide de rester avec toi. Ce n'est qu'une question de temps avant que tout le monde ne découvre qui elle est. Et ta sœur elle sait pour elle ?
— Qu'est ce que je devrais savoir ? finit elle de nous interrompre en croisant les bras.
— Lisa , depuis quand t'es arrivée.. .
— Assez pour entendre ta dernière phrase. Alors de quoi s'agit il ?
— De Salima , enfaite elle est enceinte. C'est pourquoi elle était inconsciente Ma mère voulait que tu le saches.
— Je sais pas pourquoi mais mon petit doigt me dit qu'il s'agit d'autre chose. Mais ne vous inquiétez pas je vais pas vous forcer la main. J'ai eu une dure journée. Maman est ce que tu pourrais garder Cathy et Samat pour ce soir ? Pape reçoit des invités , sans doute des investisseurs. Demain je passerai les récupérer inch allah.
— Sama seut yi mom , nékhouniou teuyé ( Mes petits enfants sont des petits diable pas très facile à contrôler ) mais je m'y ferais. D'ailleurs où ils sont ?
— Dans le salon à regarder Canal-J. Et Salima où elle est? J'aimerais la féliciter.
— Elle se repose fit Darius laissant sa sœur perplexe.
— Bon j'ai un dîner à préparer , à demain.
On s'est fait la bise. Je suis sorti en même temps qu'elle laissant Darius à l'atelier. Je devais finir de préparer le dîner .
Une fois prêt mes petits enfants m'ont aidé à dresser et on s'est tous mis à table. À part Samat qui s'engueuler avec sa sœur tout était calme. Darius évitait de croiser mon regard. Et Salima avait la tête ailleurs.
— Salima , demain tu vas prendre le relais. Je prend de l'âge , et mes plats le prouvent largement ,c'est fade.
— Même pas , c'est succulent. De si bon plat on en mange pas tous les jours.
— L'ironie du sort ;je vais faire semblent d'apprécier ce compliment. Demain on verra bien. Et pas de crêpes , de la gastronomie purement Sénégalaise. Tu sais en faire j'espère ?
— Bien évidemment. Votre fils peut en témoigner. Pas vrai Darius ?
— Mohamed ?
— Désolé , je me sens pas bien. Vous pouvez finir sans moi.
Il a à peine toucher à son assiette. Il allait si mal , et tout est ma faute. Je voulais tout simplement agir pour ce qui est juste.
La soirée s'est terminée dans un silence totale. Chacun est allé de son côté. J'ai mis les enfants au lit. Je me suis fais un thé bien chaud , avant d'aller choisir un bouquin les lunettes bien ajustées. J'ai finalement opté pour " avant toi " de Jojo Mayes. Page après page j'ai fini par m'endormir sur le canapé. Je me suis réveillée vers 6 ( six ) heures du matin. J'ai pris une douche , et fait les ablutions avant de me rendre dans la salle de prière où j'ai croisé Darius. Il avait la même tête qu'hier.
J'ai effectué mes prières , et dans les environs de 10 Heures je me suis rendu au magasin où je travaille et dont j'en suis le proprio. C'est par là même que j'ai rencontré Salima s'était une cliente. C'est au moment de sa disparition que j'ai su avec qui elle était marié . D'autant plus qu'elle était la belle fille de la femme qui m'a prit mon mari , l'a envouté pour qu'il me quitte . J'ai prévu de me rendre chez elle et lui faire face. C'est peut être une mauvaise idée , mais c'est quand même le seul moyen que j'ai pu trouver pour enfin connaître la réponse à ce qui s'est il y'a des années. J'essaie de me convaincre que mon mari avait délibérément agit tel un lâche, mais il me faut avouer que j'en tire le bénéfice du doute. Cette femme serait peut être à l'origine de tout. Mon mari est décédé même pas après un an de mariage. Tout ce que je sais c'est qu'il y'a anguille sous roche , et ça ne peut être le fruit du hasard.
J'ai pris mon sac à main et les clés de la voiture. J'ai laissé le magasin à mon second , Raïssa.
Une fois au volant, j'ai pris le temps de réfléchir à ce que j'allais faire. Mais il le fallait. Pour mes enfants ; je leur fait croire que leur père n'était qu'un lâche mais si cela se trouve ce n'est pas le cas.
Je savais exactement où se situait leur maison. Et j'allais me rendre là-bas.
J'ai roulé un quart d'heure , avant de me retrouver en face de cette maison aussi grande qu'un palais. Je me demande où ils ont trouvé tout cet argent. Bien-sûr ils parce qu' ils sont deux dans l'histoire.
Je me suis présentée au gardien comme étant une grande amie de sa patronne. Il m'a fait entrer , et je me suis confortablement installée sur le canapé en face de leur photo de famille accrochée au mur. Ils ont failli me convaincre , mais cela ne marcherait pas deux fois. Kader est tout aussi sournois que sa sorcière d'épouse ; Mattel comme on se retrouve.
— Asalamou Aleykoum , on dit que vous me cherchiez , à qui ai je l'honneur ?
Je me suis retournée pour lui faire face.
— À ton cauchemar , je crois que les présentations sont faites ou bien tu aimerais que je te rafraîchisses la mémoire. Fat Bintou Niane la femme à qui tu as tout volé et qui cherche maintenant à savoir pourquoi.
Elle a reculé deux pas en arrière.
— Tu n'es pas la bienvenue. Qu'attends tu de moi ? Et pourquoi avoir attendu toutes années ?
— Et bien à toi de me le dire. Moi aussi j'espérais ne jamais te rencontrer. Je menais une vie paisible, jusqu'à ce que je découvre ces dernières 24 heures que ma fille Lisa est chargée de défendre ton fils au procès. Tenez vous loin d'elle , sinon je ne répondrai plus de moi même. J'ai en réserve pas mal de choses sur ta vie un enfer.
— Mais oui Me Niane , on s'est rencontré hier aux urgences. Je peine à croire que tu t'es remariée après l'épisode où Mohamed t'a humilié et jeté de chez lui. S'était jouissif.
— Tu ne payes rien pour attendre.
— Je le savais , tu ne t'ai jamais remarié. Mohamed en est le père n'est ce pas ? Et tu cherches à assurer ta retraite en utilisant ta fille pour toucher à une partie de l'héritage qu'il m'a laissé. Combien tu veux , et on enterre cette histoire ici même.
— Cet argent sale tu peux le mettre là où je pense ? Toi et ta famille ne vous approchez plus de mes enfants. Et si je suis venue te voir c'est pour conclure un accord , si tu arrives à convaincre ton fils de virer ma fille tu auras ce que tu veux. On va plus être un problème pour vous.
— Donc ils sont deux ? Je décline cet accord , c'est à eux d'en décider. Ce n'est pas par hasard que cette Lisa a été mit sur le chemin de son frère. Habib n'est pas de Kader , mais plutôt de Mohamed, comme tu as dû t'en douter. Si c'est de cette réserve que tu parlais , vas y tu peux bien le dire à tout le monde. J'en ai que faire de tes menaces.
— Quoi ? Mais comment...Bref , je vais faire comme si je savais rien. Et je résoudrai par moi même cette affaire.
— Si ce n'est cela , qu'as tu de si pour oser venir me menacer dans ma propre maison.
Je vois qu'elle craint quelque chose. C'est le moment propice pour l'enfoncer tout droit dans le ravin. Je parviendrai peut être , à découvrir ce en quoi je suis venue .
— Mattel , j'ai toujours su que l'homme que j'ai épousé n'était pas Maître de ces actes. J'ai compris que toi et ton mari ( Kader ) y était pour quelques chose. Je sais ce que vous lui avez faites , vous l'avez assassiné et prit tout ce qui lui appartenait.
— Et qui va te croire Fat Bintou , cela même si tu dis vrai. On va te prendre pour une folle. Maintenant hors de ma vue. Et si tes enfants se mette en travers de mon chemin , je vais m'assurer personnellement qu'il aille rejoindre leur père sous terre.
Je , je...
Mais Que...
Mon Dieu , pourquoi j'ai deviné à tant qu'ils étaient responsable de la mort de mon mari. Ce sont des monstres , et tout ce temps passé j'ai cru que mon mari était devenu un autre homme alors qu'au fond s'était le même homme. Ils l'ont marabouté et profité de son impuissance pour tout lui prendre. Ils sont sans scrupule. Et moi alors dans cette histoire , je peine à croire que je l'ai haie , méprisé et traité de la pire des espèces alors qu'il souffrait le martyr.
Je sais même plus par où je suis passé pour me retrouver sur cette route. Depuis tout à l'heure je tourne en rond. Je me sens tellement bête , je n'ai rien vu venir. Qu'est ce que je vais dire à mes enfants ?
Salima
Cela fait plusieurs jours, que je suis dans cette maison. Je sors presque jamais , les seules fois que je sors c'était en compagnie de Darius et je vois pas pourquoi il s'obstine à vouloir me suivre partout où je vais. Je comprends qu'il veuille être prêt de moi à chaque instant mais à ce point. Il me pompe l'air. Et j'ai besoin de me sentir libre. Il est devenu bizarre ces jours ci. De même que sa mère qui passe ces journées enfermée dans sa chambre.
Ce matin ,quand j'ai voulu me rendre à la boulangerie pour acheter du pain Darius a failli me blesser en cliquant la porte ,avant que je ne puisse l'ouvrir.
Il est y est allé à ma place prétextant me rendre service.
C'est comme si il craint quelque chose. Mais exactement quoi ? Une fois j'ai voulu lui en parler mais il a fait comme s'il n'avait rien entendu.
Comme tout les jours à cette heure ci je suis en cuisine pour faire a manger. Il me manque quelques ingrédients ,et je suis en mesure d'aller en chercher au marché ; monsieur me surveille comme pas possible. Et c'est loin d'être de la jalousie.
J'ai laissé intacte les légumes que j'allais éplucher pour jeter un coup d'œil à ma fille qui jouait au salon.
Je l'ai aperçu par terre. Je pensais qu'elle s'était endormie , mais quand je l'ai approché de plus prêt j'ai remarqué qu'elle avait de la sueur alors qu'il faisait si froid. Je l'ai touché pour voir , et j'ai compris qu'elle avait de la fièvre.
— Darius , notre fille à de la fièvre. Il faut qu'on l'amène à l'hôpital.
Il s'est empressé de venir et l'a porté sur lui.
—Attends moi ici , et finir ce que tu faisais.
— Il n'est pas question que je reste ici , je dois être à côté d'elle que cela te plaise ou non , ton pied mon pied.
— C'est d'accord , alors tu m'attends dans la voiture.
— Darius ? Ce n'est pas le moment , il faut qu'on y aille.
On s'est présenté à l'hôpital le plus proche. Une fois aux urgences Darius est allé voir un médecin tandis que j'attendais à l'accueil.
— Khadija ? Khadija Esther Ndiaye ? Soubhana lah , ay mane dama diomém ( Dieu tout puissant , suis je devenue folle ) fit une dame inconnue qui me déshabillait du regard.
— Pardon ?
Mais pourquoi cette dame m'a surnommé ainsi ?