Le Temps Des Sortilèges- Tome...

By Blandine2611

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Après une multitude de difficultés, d'attaques de ses ennemis et d'adieux déchirants, Natacha parvient enfin... More

PROLOGUE
I
II
III
IV
V
VI
VII
VIII
IX
X
XI
XII
XIII
XIV
XV
XVI
XVII
XVIII
XIX
XX
XXI
XXII
Petite pause
Nous revoilà 😁
XXIII
XXIV
XXV
XXVI
XXVII
XXIX
XXX
XXXI
XXXII
XXXIII
XXXIV
XXXV
Last Chapiter

XXVIII

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By Blandine2611

" NATACHA !!! Hurla un petit bout de femme à la chevelure de feu en se réveillant en sursaut.

Le front perlé de sueur et les yeux mouillés de larmes, Zinaïda se leva d'un bond de son lit et courut jusqu'à la chambre de ses parents, réveillant au passage son frère qui la suivit rapidement quand il comprit qu'il s'agissait de leur aînée. Tambourinant à la porte comme une forcenée, la petite demoiselle ne tarda pas à obtenir gain de cause et vit apparaître quelques secondes plus tard, ses deux parents les yeux bouffis de sommeil. Terrifiée par ce qu'elle venait de voir, la petite fille se jeta dans les bras de sa mère en sanglotant. Après de longues minutes à essayer de calmer la pauvre enfant, le père et la mère finirent par obtenir une explication.

" Que... Quelq... Quelque chose est arrivé à Natacha ... Bégaya-t-elle difficilement après quelques instants.

***

La première sensation qui frappa Natacha lorsqu'elle émergea des brumes de son inconscience fut la pesante lourdeur de son corps tout entier. Étendue de tout son long sur une surface aussi froide que du marbre, elle avait l'impression que son corps si lourd ne tarderait pas à lui faire traverser la surface pourtant dure sur laquelle elle se trouvait allongée. Ainsi c'était ça la mort ? Perdre la vie n'était donc pas synonyme de légèreté ? Elle qui avait toujours cru qu'une fois dans l'au-delà elle serait semblable à un esprit, plus léger qu'une bulle de savon flottant parmi les nuages... Il lui semblait au contraire que son être tout entier venait d'être accroché à une chape de plomb la tirant inlassablement vers le fond. Elle soupira. Décidément la mort n'était pas la fin de ses peines... Le seul point positif de sa situation était peut-être l'absence de souffrances physiques. Si elle n'avait pas résisté bien longtemps après l'attaque mortelle de Superbia, les dernières secondes qu'elle avait passé sur terre n'avait pas été sans d'atroces douleurs. Plantée puis retirée tout aussi rapidement, la lame de Superbia avait eu le temps de faire son œuvre, puisqu'elle n'était pas prête d'oublier la sensations intense qui l'avait traversé à partir du moment où le projectile l'avait percuté. Une sensation de brûlure vive et de perforation, laissant place à une souffrance permanente lorsque le tranchant fut arraché de son ventre.

En revanche, il était une douleur qu'elle n'était pas prête d'oublier... Celle de voir Guillaume s'effondrer près d'elle pendant ses derniers instants. Elle, qui avait pensé que son sacrifice serait la dernière image de sa vie sur terre, avait dû assister à l'effondrement de celui qu'elle aimait durant ses derniers instants. Les larmes et les hurlements de celui-ci avaient été bien plus douloureux à supporter que le trou béant et sanguinolent par lequel sa vie s'échappait. À présent morte, elle sentait le vide profond que laissait l'absence du jeune châtelain. Loin de regretter son geste, l'idée de ne plus le voir lui fit ressentir plus vivement que jamais qu'un choix implique ses renoncements. Avec un peu de chance l'éternité et les anges apaiseraient quelque peu cette écrasante réalité...

Chassant les récents souvenirs de sa mémoire, elle entreprit de se redresser. Elle était peut-être morte mais ce n'était pas encore la fin ! Par réflexe, elle leva d'abord son bras gourd et entreprit de toucher l'endroit qui avait signé la fin de sa vie pour s'assurer qu'elle ne risquait plus aucune souffrance de ce côté là. Un corps plus lourd que du plomb lui paraissait être déjà un ennui suffisant pour qu'elle ne se rajoute une difficulté supplémentaire. Après de longues secondes a essayé d'atteindre le point de l'impact à l'aide de ce membre qui pesait plus lourd qu'un âne mort, Natacha fut surprise de constater que la plaie juste à droite de son nombril était encore béante. Si elle était indolore et ne saignait plus, il n'en demeurait pas moi que pour la demoiselle celle-ci aurait dû disparaître une fois morte pour laisser place à un corps glorieux. C'est alors qu'un détail la frappa car si elle en croyait l'emplacement du trou, la blessure n'avait endommagé aucun organe vital... Alors comment était-elle morte ? L'hémorragie avait été trop importante ? Sa constitution trop fragile ? La lame avait été empoisonnée ? Connaissant Superbia toute explication était bonne à prendre. Puis elle soupira ... À quoi bon s'embrouiller le cerveau à ce point maintenant ? Elle était morte point barre. Le pourquoi du comment n'y changerait rien.

Soupirant à nouveau, elle ouvrit doucement les paupières et fut accueillie par la blancheur éclatante presque agressive de son environnement. Prenant son temps pour se relever puisqu'elle était considérablement ralentie par un poids inexplicable, elle s'étira de tout son long et de bonheur une fois sur ses deux jambes. Curieusement, la sensation écrasante qui l'avait clouée au sol s'apaisa légèrement une fois en station debout, à son plus grand soulagement. À présent curieuse de savoir où elle pouvait bien se trouver et où était le comité d'accueil, la demoiselle tourna lentement sur elle-même à la recherche de quelque chose d'autre que tout cet ensemble très pur mais surtout très vide. Où était donc Saint Pierre ? Les myriades d'anges et de saints ? Dieu dans toute sa magnificence ? Le paradis ne pouvait pas être vide ... Le blanc commença légèrement à lui donner le tournis.
Continuant de scruter attentivement l'immensité épurée environnante, la jolie blonde fut soulagée d'apercevoir dans le lointain ce qui s'apparentait à une petite porte. Ni une ni deux, elle s'élança aussi vite que son corps encore bien alourdi le lui permettait et ouvrit sans difficulté le battant de bois sombre.

Une fois de l'autre côté, le décor changea radicalement. La porte disparut et laissa la jeune femme sur une immense plage de sable fin et dorée au bord d'une mer d'huile qui s'étendait à l'infini. Au dessus de sa tête des mouettes criardes planaient dans un ciel azur sans nuage, laissant leurs ailes s'adapter à la brise chaude de l'endroit. Où était-elle ? L'odeur iodée de la mer qui s'échouait paresseusement sur la place, emplie les poumons de la jeune fille. C'était si agréable qu'elle en ferma les yeux et oublia tout ce qui l'entourait laissant son corps s'imprégner de la chaleur douce de l'astre diurne, ses pieds s'enfoncer dans le sable mouillé, ses mèches voltiger sous une légère brise salée. Encore un peu plus et son être tout entier finirait par se fondre dans ce décor. Les cris d'un enfant la tirèrent de ce rêve éveillé. Se retournant rapidement, heureuse de ne plus être seule Natacha s'émerveille devant le petit bout d'homme courant pieds nus dans le sable. Pas plus âgé que deux ans, le mignon petit lutin à la chevelure d'un blond platine, au yeux couleur de glace et à la peau basanée tendait les bras dans sa direction, criant une multitude de mots inconnus maladroitement prononcés mais imprégnés de joie. Surprise, elle tendit ses bras à son tour prête à accueillir l'adorable garçonnet. Mais contrairement à ce qu'elle avait cru, l'enfant la traversa aussi facilement que si elle avait été de l'air pour finalement se jeter dans les bras d'une magnifique jeune femme dont la crinière avait la couleur des premières neiges. Riant au éclats, celle qui était sans aucun doute sa maman aux vues de leur ressemblance physique, fit tournoyer le petit garçon dans ses bras sans prêter une seule fois attention à la demoiselle. Comprenant alors qu'elle n'était que spectatrice, la jolie blondinette laissa la scène continuer de se dérouler sous ses yeux, se délectant bonheur à l'état pur qui transparaissait à travers ce tableau. Le paradis avait beau être pesant, il était pourtant certainement très apaisant... ou du moins, il lui inspirait un sentiment de quiétude intense. Mais en dépit de cette confiante apparence, elle sentait qu'elle n'était pas à sa place en ces lieux. 

Alors qu'elle continuait d'apprécier ce qui se déroulait sous ses yeux, quelque chose vint lui titiller l'esprit sans qu'elle ne parvienne immédiatement à mettre le doigt dessus. Une vague impression de déjà vu ? Scrutant alors plus attentivement la mère et son enfant, Natacha finit par saisir ce qui semblait lui échapper. Ce qu'elle voyait, elle l'avait déjà vu par le passé. Il s'agissait d'un souvenir et pas n'importe lequel puisqu'elle était tout bonnement entrain d'assister à un épisode de la vie de sa gardienne. Tout parut alors prendre sens. Si elle omettait la couleur basanée de la peau de l'enfant, il était effectivement le portrait craché de sa mère. Peu habituée à voir son mentor sous forme humaine, la jolie blonde la reconnut néanmoins facilement à son regard d'un bleu glacé et ses cheveux blancs presque irréels. Comme à chaque fois, Natacha s'extasia devant la beauté rare de cette femme aux traits fins et à l'allure angélique.

"Gabriell ? Murmura la jeune femme pour elle-même avec une certaine pointe de stupéfaction, alors qu'elle réalisa à nouveau qu'elle était plongée au cœur de la mémoire de la belle dame blanche.

Était-elle morte...? Comment se faisait-il que le paradis soit un morceau de la vie humaine de l'ancien don de sagesse ? Inconsciente de ses interrogations, la scène continua de se jouer tranquillement devant elle avant qu'une présence ne se fasse sentir à ses côtés.

" N'est-il pas merveilleux ? Soupira langoureusement le nouveau venu en désignant le bambin qui riait aux éclats.

Surprise de cette soudaine apparition, la blondinette eut un mouvement de recul par peur d'un potentiel danger avant de réaliser à son plus grand soulagement qu'il s'agissait simplement de Gabriell. Quand bien même il se serait agi d'une personne malveillante, étant déjà morte, rien de pire ne pourrait lui arriver. Reprenant de la contenance, elle se contenta de hocher silencieusement la tête en guise réponse avant de reporter son attention sur le souvenir.

" Gabriell ?! Reprit alors Natacha cette fois-ci stupéfaite alors qu'elle réalisait la situation. Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Tu... Tu... Tu es...

- Morte ? Compléta son interlocutrice en levant un de ses sourcils. Aucune de nous deux ne l'est vraiment si tu veux savoir. Donc pour répondre à ta question, non, je ne suis pas morte.

- Comment ça ? Demanda la jolie blonde en secouant ses mèches au reflet de feu. Bien-sûr que si je suis morte... La lame qui m'a perforée l'abdomen n'était pas une illusion ! Mon ventre en soit témoin.

D'un calme toujours aussi olympien, Gabriell quitta finalement des yeux la scène avant de plonger son regard dans le tourbillon d'interrogation au fond de celui de la demoiselle.

" Il est vrai que la dague a atteint sa cible mais techniquement elle n'aurait pas dû te tuer puisqu'elle n'avait atteint aucun organe vital. Seulement... Tu portais en toi les séquelles de ton passage dans l'une des salles du château de Cupio mais aussi le manque d'énergie dû à notre interaction lors du combat... La blessure infligée par Superbia n'a fait qu'accélérer la fin de ta vie dira-t-on.

- Donc je suis morte ... Répéta la jeune femme qui ne voyait absolument pas où sa gardienne essayait de la mener.

- Non, tu es plutôt dans ce que j'appellerai un ... Entre deux. Expliqua sa compagne en l'invitant à faire quelques pas sur le sable humide avec elle. Bientôt tu comprendras.

- Mais toi alors ?"

Pour toutes réponses, Gabriell afficha un sourire aussi grave et profond qu'énigmatique, mais ne prit pas la peine de lui répondre. Voyant que sa gardienne lui cachait quelque chose, Natacha tenta de la cuisiner un peu, mais ses efforts furent réduits au silence bien vite. La belle femme ne parlerait pas... Ou du moins, choisirait son moment pour parler, comme elle l'avait toujours fait.
Jetant un regard sur l'immense étendue bleutée Gabriell laissa échapper un profond et long soupire.

" Il faut que je te demande pardon Natacha... Finit-elle par déclarer après de longues minutes de silence, consciente qu'il ne restait plus beaucoup de temps.

- Pardon ? Mais tu n'as rien à te faire pardonner !"

Levant ses yeux semblables à du cristal bleuté dans ceux de sa protégée, cette dernière put y lire la profondeur de sa peine. Mais pourquoi s'en voulait-elle autant ?

" Si... reprit-elle avec une certaine pointe de lassitude dans le timbre de sa voix. À cause de mon égoïsme et de mon aveuglement, j'ai mis ta vie en danger plusieurs fois pour ce que je croyais une cause juste alors que ce n'était en réalité qu'une longue et douloureuse soif de vengeance... Durant six-cent ans j'ai ruminé cette haine insatiable envers mon ancien amour pensant que celle-ci panserait les plaies gravées au fer rouge dans mon cœur. En prenant ma vie, il m'avait privé de tout. Non seulement de ma vie, mais de tout ce que j'aimais, en particulier notre enfant. Devrais-je dire mon enfant ! Mon fils ! Sous forme d'oiseau j'étais incapable de communiquer avec lui. J'étais une ombre dans sa vie. J'ai dû le voir grandir, s'épanouir, vivre loin de moi... Jusqu'à le voir mourir ..."

Prenant une petite pause pour observer le jeune garçonnet qui farfouillait dans le sable à la recherche de quelques coquillages certainement, Gabriell laissa échapper une larme d'amertume.

" Devenue gardienne, je ne pouvais pas mourir si l'on ne m'avait tuée sous cette nouvelle apparence... J'ai dû regarder tous ceux qui m'étaient chers partir un à un, et plus particulièrement Aëdan. C'était une véritable torture. Superbia l'avait parfaitement compris et s'est délecté toutes années de me voir souffrir ainsi. Cela n'a fait qu'accentuer mon ressenti pour ce monstre et me fit promettre de ne jamais plus m'attacher à quelqu'un. Puis je t'ai rencontrée, petite Sapientia d'un autre temps. Tu étais si pleine de vie, de volonté de potentiel, que j'ai cru me revoir à mes débuts à travers toi et j'ai eu peur. Moi qui m'était jurée de ne plus m'attacher à quiconque, venait de devenir la gardienne d'une jeune fille impossible à ne pas au moins apprécier. Alors, j'ai d'abord essayé d'instaurer une sorte de distance entre nous... M'attachant aux principes ancestraux, essayant de contrôler ta vie sentimentale, ne parlant jamais de ma vie passée, tant de précautions et de stratagèmes. Peut-être ai-je cru quelque temps que je pouvais te protéger et t'éviter de vivre ce qu'on m'avait fait subir par le passé ? Et malgré tout cela, tu as réussi à détruire tous ces murs que j'avais soigneusement érigé pour me cacher."

Bouleversée de voir sa fidèle gardienne se livrer ainsi à elle, la jolie blonde se mit à pleurer silencieusement.

" L'homme n'est pas fait pour vivre seul... Tu me l'as bien fait comprendre ! Et il est du devoir des vivants de faire vivre le souvenir heureux des êtres aimés car il serait injuste de les réduire à l'état de simple et permanente douleur. J'ai ainsi peu à peu appris à tes côtés à laisser le passé là où il se trouvait et les morts dans leur tombe. Après six-cent ans, la vengeance ne me les auraient pas ramené. Alors c'est pourquoi je dois te dire merci. Merci de m'avoir ouvert les yeux, d'avoir fait ressortir ce qu'il y avait de meilleur en moi Natacha, et de n'avoir jamais douté de moi. C'est ici que mon travail s'achève et que nos chemins se séparent... Mais je crois bien que de nous deux tu es celle qui m'aura le plus guidée."

Les mots de sa gardienne firent écho dans l'esprit de la demoiselle qui ne tarda à en comprendre le sens.

" Non ... Non... Non... Murmura-t-elle d'une voix brisée par la douloureuse vérité derrière ces énigmatiques mots. Je ... Non... C'est c'est moi qui suis morte ! Pas toi. Je refuse que tu fasses ça ! Qu'est-ce que je vais faire sans toi ?!"

Devant la détresse évidente de la demoiselle, Gabriell la prit dans ses bras lui transmettant tout son amour. Elle non plus n'avait pas réellement envie de partir, mais cette demoiselle était devenue sa nouvelle raison de vivre, une fille adoptive... Et elle était prête à n'importe quel sacrifice. Pleurant de tout son soûle, Natacha s'agrippa à sa gardienne refusant de la quitter. Après la mort de Nathanaël la jolie blonde s'était pourtant promis de ne plus jamais perdre un être cher, et pourtant, voilà qu'elle était sur le point de perdre un de ses plus ultimes piliers. La belle jeune femme aux yeux de cristal laissa échapper quelques larmes silencieuses à son tour, et caressa délicatement la chevelure vénitienne de sa protéger pour tenter de l'apaiser.

"Natacha... Commença Gabriell d'une voix légèrement tremblante mais qu'elle espérait rassurante. Je t'ai appris tout ce que je savais. Crois moi tu es prête depuis longtemps à prendre ton envol sans moi. Tu es bien plus forte que tu ne le crois, je l'ai vu dès le jour de notre rencontre. Tu as cette flamme immense qui brûle au fond de tes yeux, un brasier de foi et de force. Ne doute pas ! Mon travail s'achève ici et je n'ai aucune crainte en ce qui te concerne. Ne sois pas triste à ce point pour moi... Je vais rejoindre mon fils et tous ceux qui me sont chers et toi tu as aussi un homme, des amis et une famille qui t'attendent. Ne les oublie pas. Bats toi jusqu'au bout pour eux. Ils en valent la peine crois moi."

Se calmant légèrement, la blondinette ne lâcha pas pour autant son mentor. Saisissant un objet qui pendait à la ceinture de Natacha, Gabriell le passa autour du cou de celle-ci avant d'essuyer ses larmes avec la tendresse d'une mère, d'une amie, d'une sœur, d'une confidente.

" Ce n'est pas pour rien qu'Il t'a choisie... Souffla-t-elle en désignant le collier qui reflétait les lueurs du soleil. Tu dois vivre, pas seulement pour toi mais pour le reste de l'humanité. Ils ne sont et ne seront peut-être jamais conscients de ce que tu fais pour eux mais ils en valent la peine. Fais le en mon souvenir, pour que mon existence n'ait pas été vaine.

Embrassant délicatement le front de la petite blonde, l'ancien don de sagesse se détacha de la demoiselle, à présent en paix. Malgré les pleurs qui ne voulaient cesser, Natacha afficha un sourire et laissa sa gardienne s'éloigner d'elle. Avec la grâce d'une ange, elle se dirigea vers l'enfant toujours accroupi au sol, mima un baiser sur sa chevelure transparente et lui glissa un petit à "très vite mon ange" avant d'afficher un large sourire de contentement. Le corps de la gardienne commença alors à se dissiper doucement et laissa place à une petite orbe blanche lumineuse qui s'envola vers le ciel. La scène commença à se dissoudre à son tour autour d'elle et elle se sentit aussitôt attirer vers le sol. La souvenir se brisa et se fut la chute libre.

***

La pluie tombait à grosses gouttes au dehors lorsque la porte de l'auberge s'ouvrit violemment. Vêtu d'un lourd manteau imbibé d'eau par l'averse, une personne, dont le visage était entièrement dissimulé sous une capuche, fit son entrée dans la taverne. Le bruit provoqué par le bruit fracassant de la porte n'étant pas passé inaperçu, les conversations s'interromprirent brusquement, et les quelques badauds présents dans la pièce laissèrent leur boisson de côté quelques secondes pour s'intéresser au nouveau venu. De sa démarche presque féline, il se dirigea vers une table vide et en retrait ne prêtant aucunement attention aux nombreux regards fixés sur lui. Ôtant d'un geste lent le vêtement qui cachait son identité, la surprise fut général de découvrir un jeune homme à la beauté renversante. Avec ses cheveux d'or, ses yeux bleus, ses lèvres pleines et des traits fins, beaucoup voyaient en lui le fils d'un grand seigneur, d'autres un ange venu passer sur terre. Mais si tout en lui reflétait la perfection, il était deux détails qui ternissaient l'image parfaite de cet inconnu, la première étant l'aura terriblement glaciale qu'il dégageait et la seconde, l'absence la plus totale d'expression humaine sur son visage. À le voir ainsi silencieux et immobile devant le verre qu'on venait de lui servir, il aurait presque été facile de le confondre avec une statue de marbre à l'expression éternellement figée dans la pierre.

Au dehors le tonnerre gronda et un éclair déchira le ciel, illuminant le visage inanimé du jeune homme assis près d'une fenêtre mais celui-ci ne cilla pas, l'esprit obnubilé par la boisson ambrée devant lui. Incapable d'avaler une seule gorgée du breuvage, Ira était entièrement focalisé sur la couleur de celui-ci. Le liquide dorée légèrement roux lui rappelait la couleur d'une certaine chevelure qui ne lui quittait à présent plus l'esprit... Sans en connaître la raison, le jeune péché de la Colère s'était retrouvé dans cette petite bourgade qui jouxtait le château du Don de Force, après avoir fui le champ de bataille. Cet endroit, dont il ne se souvenait pas avoir déjà foulé le sol, avait étrangement été la destination de son repli. Et comme si son corps avait pris les commandes, il s'était retrouvé devant la porte de ce bordel en un battement de cil. Lorsqu'il était entré, il avait tout de suite ressenti le regard curieux des occupants de l'établissement et ne se serait certainement pas privé de leurs crever les yeux en temps normal afin d'assoir sa supériorité. Mais aujourd'hui c'était différent et il choisit d'ignorer le monde qui l'entourait. Maintenant qu'il était là, une désagréable sensation de déjà-vu lui les entrailles, sa tête se mit à tourner et un effroyable mal s'y installa. Prenant son crâne douloureux entre ses mains pour tenter d'apaiser la souffrance qu'il éprouvait, il perdit quelques secondes le contact avec la réalité avant qu'une main légère ne se pose sur son épaule.

" Z'avez l'air point trop en état mon sire... Déclara une voix féminine dans un patois approximatif. Est-ce que j'pourrions faire quequ' chose pour vous ?"

Esquissant un mouvement de tête vers celle qui venait de déranger ses pensées afin de la regarder droit dans les yeux, le jeune homme reconnut une expression terriblement triste sur le visage potelé qui lui faisait face. Une expression qui réveilla en lui un écho étonnant, sans qu'il ne soit capable d'en saisir le sens. Il n'était ni compatissant ni même intéressé par ce qui semblait tracasser cette aubergiste, ne se dévoilant aux autres que sous sa forme apathique que tous pouvaient juger pour le moins troublante. Bertha avait cru comprendre en effet que son client n'était pas des plus commodes, mais son expression sans cesse perdue avait convaincue sa bonne âme de le rejoindre et de discuter un peu. 

Leur conversation était pourtant au point mort, puisqu'Ira ne s'était pas donné la peine de répondre. Cependant, la bonne femme ne s'en formalisa guère et entreprit d'entamer la discussion, la mine toujours sombre en dépit de sa bonne volonté. 

" Je dois avouer qu'c'est pas not' for a nous non plus, mon sire...Not' bon sire à nous s'en est allé à la guerre ! z'ignorons où mais pour sur qu'il pourfendra des pauv' âmes ! Je m'inquiète surtout pour ma p'tite dame.."

A cette allusion, Ira sut tout de suite de quelle Dame l'aubergiste parlait. Il n'y en avait pas des centaines, sur le territoire de Chéralye. Et encore moins nombreuses étaient celles qui parvenaient à susciter la sympathie de tout un chacun. Sans savoir réellement comment il en arrivait à cette déduction, ses souvenirs étant perdus pour toujours dans les arcanes noires du pouvoir incommensurable de Superbia, le jeune péché de la colère visualisa deux prunelles couleurs noisette et la chevelure vénitienne de celle qui était le Don de Sagesse. Il ignorait s'il s'en trouvait allégé ou agacé... Le doute s'insinuait dans tous les recoins de son esprit, ne laissant aucun répit au rouages de son cerveau. D'apparence calme et inexpressive, le jeune péché était en réalité au cœur d'une pleine réflexion tumultueuse, se battant contre lui-même en espérant se remémorer quelques bribes des souvenirs effacés par son maître. 
Lorsque Bertha vit le démoniaque angelot replonger dans la contemplation de sa choppe de bière, elle n'insista pas. Elle avait beau vouloir tirer quelque chose de ce parfait inconnu, elle n'en était pas pour autant imprudente, comprenant que l'atmosphère malsaine qu'il dégageait, malgré ses traits désintéressés, n'était pas à prendre à la légère.

Appréciant sans le vouloir de voir la bonne femme ne pas insister, Ira replongea au cœur de ses pensées, à présent persuadé qu'il n'était pas loin de toucher quelque chose de très important concernant ses souvenirs. S'il était tout de même légèrement mitigé quant à l'envie de connaître les bribes oubliées de son passé, le jeune péché sentit qu'il se devait connaître la vérité, ne supportant plus l'étrange sensation qu'il éprouvait à chaque fois qu'il rencontrait Sapientia. Les secondes passèrent, les minutes s'égrènent et bientôt les heures s'évadèrent aussi vite que les petites bulles qui éclataient à la surface de la boisson alcoolisée devant lui mais pourtant toujours rien. Son instinct qui ne le trompait que très rarement lui hurlait qu'il était dans un endroit crucial mais pourtant rien ne lui vint. Agacé, il avala le contenu du verre près de lui d'une traite avant d'en réclamer un autre qui subit le même sort. Il réitéra l'opération avant de sentir les premiers effets de l'alcool se manifester. Sa conscience baissa sa garde, sa vision se brouilla légèrement, la chaleur grimpa et ses muscles se détendirent. À présent devant sa quatrième choppe de bière, le jeune homme hésita. Pourquoi s'évertuer à comprendre le passé quand la demoiselle qui lui causait tant de problèmes étaient sans aucun doute morte à l'heure qu'il était. Cette pensée lui serra le cœur malgré lui et sans en avoir le contrôle une larme s'échappa de ses yeux bleus inexpressifs.

Soudain un étrange phénomène se manifesta sous ses yeux embués de larmes. Au milieu de ses pleurs et des vapeurs de l'alcool une silhouette féminine fit son apparition. D'abord extrêmement floue, celle-ci apparut d'autant plus nette lorsqu'Ira se frotta violemment les paupières pour être sûr de ne pas rêver. Contemplant les traits de la femme qui lui faisait face, il reconnut rapidement le visage familier devant lui malgré la boisson qui commençait à brouiller ses sens. Sapientia se tenait là près de lui et l'observait de ses grands yeux noisettes. Mais s'il était certain qu'il s'agissait de la demoiselle, quelque chose en elle était différent. Ses cheveux étaient noués en de lourdes tresses qui tentaient de dissimuler leur indéterminable longueur, tranchant avec les mèches radicalement plus courtes de la jeune femme qu'il avait vu plus tôt. Son corps emprisonné dans une tenue légèrement indécente et ressemblant à la tenue des autres femmes présentes dans le bordel, révélait des formes généreuses et une peau velouté qui n'avaient rien à voir avec le corps bien plus fin et musclé de la Sapientia du château de Cupio. Et pourtant, le diabolique blondinet aurait mis sa main à couper qu'il s'agissait bien de la même personne.

Étrangement la pièce se fit bien plus sombre et se vida mystérieusement de l'ensemble de ses occupants à l'exception de la blondinette qui n'avait pas bougé d'un pouce depuis son apparition. Intrigué, Ira étendit le bras en direction de l'apparition immobile et se surprit à ne rencontrer qu'une illusion vaporeuse. Cependant comme si son geste avait été un signal de départ, la dénommée Natacha sortit de sa transe statique et se leva pour se diriger vers la porte où un groupe d'individus se tenait. Était ce l'un de ses souvenirs perdus ? Il n'en était pas certain... Les dialogues entre la jolie blonde et les nouveaux arrivants ne parvenant pas à son oreille, le péché de la colère se rapprocha et crut exploser de rage en voyant celui qui était certainement le leader de la bande s'en prendre à elle. Plus furieux qu'il ne l'aurait imaginé, il bondit vers l'impudent jeune homme pour lui faire passer le goût de s'en prendre à la blondinette, souvenir ou pas. Mais alors qu'il s'apprêtait à attaquer l'agresseur, il stoppa brusquement son geste et sentit son sang quitter son visage lorsqu'il vit dans l'adversaire son exact reflet. Leur première rencontre...

***

La pluie avait maintenant totalement éteint les braises restantes du champ de bataille, ne laissant plus qu'une odeur de brûlé se reprendre dans l'atmosphère humide. Tenant fermement dans ses bras sa femme en sanglots qui s'agrippait avec désespoir à ses vêtements, Tristan observa le cœur lourd le désolant spectacle. Le bilan était dramatique. L'un des leurs venait de les trahir, Natacha les avait quitté brusquement suivie de sa gardienne, Athanase était certainement entre la vie et la mort, Charlie avait perdu la vue, Guillaume probablement la raison et si Hubert, Saroya et lui ne manifestaient pas de blessure physique apparente, la douleur psychologique était bien présente. Le charretier et la jolie métisse s'efforçaient malgré tout de ne pas céder à la panique, pansant avec soin la plaie profonde de l'homme d'église encore inconscient. Légèrement en retrait, le jeune châtelain était quant à lui plongé dans une profonde léthargie, en complète prostration devant ses mains couvertes du sang de celle qu'il aimait, les yeux ne reflétant plus rien si ce n'était la proximité de la folie. Et comme si tout cela n'était pas déjà suffisant chacun d'eux souffrait des séquelles provoquées par les vapeurs toxiques du feu, les yeux rouges et douloureux, les poumons abîmés par la fumée et les vapeurs toxiques, la peau brûlée par endroits... Leur état était pour ainsi dire, lamentable. Il n'y a pas de doute que si Superbia avait été présent, ce couard se serait certainement délecté de ce spectacle de désolation et de peine, appréciant voir la balance pencher grandement en la faveur de son camp.

Soudain, sans que personne ne sache se qu'il se tramait dans sa tête, le géant brun sortit brusquement de sa transe et se redressa d'un bond avant de s'élancer au milieu des ruines de pierre. Rejoignant l'endroit qu'il supposait être celui où Natacha avait perdu la vie, il se mit à creuser parmi les cendres encore tiède sans savoir ce qu'il cherchait exactement. Ayant peur que son cousin se laisse aller au désespoir et à la folie, Tristan se détacha quelques instants de Charlie pour s'élancer vers son parent et tenter de le faire revenir à la raison.

" Retrouver un morceau de chaire calcinée ne t'apportera rien si ce n'est d'autant plus de peine Guillaume ! Le somma le blondinet en lui secouant vigoureusement l'épaule, alors que le jeune seigneur venait d'atteindre le sol de l'ancienne forteresse. Elle n'est plus là tu dois l'accepter..."

Ne prenant pas la peine de répondre, le jeune homme brun continua de farfouiller aux alentours durant quelques secondes avant de se redresser tout en affichant un sourire qui inquiéta son parent.

" C'était ici qu'elle est tombée dans mes bras j'en suis certain... Murmura-t-il certainement pour lui même. Mais il n'y a rien, pas une seule trace d'elle ! Tu as raison, elle n'est pas là !

- Plus là... Voulut le corriger Tristan avant que Guillaume ne plonge son regard dans le sien.

- Non... Le détrompa-t-il, elle n'est pas là parce qu'elle ne l'a jamais été ! C'était une illusion. Elle n'est pas morte, elle m'attend à Montombe comme je lui avais demandé..."

Le blondinet se mit sérieusement à s'inquiéter.

" Guillaume... Elle est morte dans tes bras nous en avons tous été témoins, tu dois l'accepter. Ce sang sur tes mains en est la preuve. Il faut que tu la laisses partir et que tu fasses ton deuil !

- Non, non, non tu mens ! S'énerva le concerné en serrant dangereusement les poings. Elle est vivante, elle nous attends là-bas ! Elle n'est PAS morte !"

Devant son air fou Tristan prit peur, il retrouvait le Guillaume des jours qui suivirent la première disparition de Natacha, un Guillaume instable étant capable d'une grande violence. La seule personne capable de le raisonner ayant disparu pour toujours, le grand blond ne sut comment lui éviter de plonger à pique dans la folie. Soudain une main fine se posa sur son avant bras et celui de son cousin.

" Guillaume a raison Natacha doit certainement non attendre à Montombe et si ce n'est pas le cas, elle aura sans doute trouvé refuge à Cheralye."

En voyant la jolie brune debout prêt d'eux, son mari ne sut s'il devait se réjouir de voir qu'elle avait cessé de pleurer ou paniquer se la voir plonger dans la même spirale folle que son parent, qui visiblement se réjouissait de son intervention.

" Charlie... Natacha est ... Voulut-il commencer avant que sa jeune épouse ne plonge son regard irréel dans le sien et ne lui broie son avant-bras avec force.

- Est vivante, elle nous attend Tristan. Compléta-t-elle d'une voix sans appel bien décidée à ne pas lui laisser voix au chapitre.

Visiblement heureux d'avoir obtenu gain de cause, Guillaume les quitta et entreprit d'aller rapidement prêter main forte à Hubert et Saroya entrain de soigner Athanase.

" Charlie... Tenta encore une fois le jeune homme de commencer à l'adresse de sa femme qui ne lui laissa encore une fois pas l'occasion de s'exprimer.

- Tristan... Il faut que tu renonces à lui faire entendre raison pour le moment...

- ...Mais... ?

- Tristan, je viens de perdre ma meilleure amie ! Explosa-t-elle les yeux pleins de larmes. Je refuse de te perdre toi aussi ! Un homme blessé est un homme dangereux... Tu devrais le savoir, et c'est particulièrement le cas pour Guillaume. Dieu seul sait de quoi il serait capable face à la réalité. Laisse lui le temps de comprendre par lui même, ne cherche pas à lui imposer. Quand il aura besoin de notre aide nous serons là, mais pour le moment, cette bulle de dénie est la seule protection qu'il a contre la réalité. J'ai l'impression d'avoir perdu la moitié de mon cœur aujourd'hui...mais je t'ai toi ! Lui n'a plus personne ...

- Et moi ? Se vexa le jeune homme, le regard figé sur le dos courbé de son parent, qui suppléait Saroya dans les soins prodigués au vieux moine.

- Cesse de faire le paon, tu sais à quel point tu comptes pour lui ! Et puis tu as très bien compris ce que je voulais dire. C'est encore trop tôt pour lui de comprendre. Si cela arrivait trop vite je pense qu'on le perdrait définitivement..."

Hochant la tête en signe de reddition, Tristan observa le petit bout de femme près de lui. il accompagna son mouvement d'un petit soupir pour qu'elle puisse interpréter son silence. Il était évident qu'elle souffrait atrocement de la perte de sa meilleure amie. Des larmes difficilement retenues perlaient le coin de ses yeux aux iris translucides, sa voix qu'elle espérait stable n'était finalement qu'un assemblement de syllabes hachées. 

Tout s'était déroulé si vite que les nouvelles informations ne parvenaient pas toutes à trouver un chemin jusqu'au cerveau du grand blond. Il avait retrouvé sa femme, et pour l'instant c'était le meilleur pilier qu'il lui fallait. La perte de Natacha était encore floue, quand bien même il avait tenté de résonner son propre cousin. Lui-même parvenait difficilement à croire cette terrible nouvelle. Le creux immense dans sa poitrine le ramenait progressivement à la réalité, mêlé à une souffrance brûlante et glaciale à la fois. 

Comme son mari, Charlie avait tout bonnement l'impression qu'un trou noir avait élu domicile au milieu de son cœur. Aspirant beaucoup de ses espoirs d'avenir. Elle ignorait comment surmonter cette épreuve, et sa cécité nouvellement acquise n'aidant pas elle la plongeait dans une sorte d'autre monde, comme si tout ceci n'était que pure fiction. Les battements de son cœur et l'obscurité ambiante autour d'elle n'était pourtant que le fruit de la réalité. La jeune femme déglutit douloureusement, les vapeurs de fumée toxiques ayant abîmée une bonne partie de sa gorge rêche et inflammée. Réprimant une quinte de toux, elle s'accrocha au bras de son époux. Ses blessures commençaient à la faire sérieusement souffrir, et à lui voler le peu d'énergie qu'il lui restait après ce combat décisif. 

Des crampes douloureuses s'installaient les unes après les autres dans chacun de ses membres et particulièrement dans son abdomen. Prise d'une violente nausée, la jeune femme se courba dangereusement vers le sol, retenue in extremis par la poigne forte de Tristan. 

" Charlie ?" Fit-il d'une voie soudainement inquiète. 

La jolie brune n'eut pas même la force de lui répondre. Elle était épuisée, et chacun de ses muscles le lui faisaient ressentir. Elle tenta de régurgiter le peu qui devait rester dans son estomac depuis son dernier repas, mais rien ne vint. Une bile atroce vint lui irriter sa gorge déjà bien endommagée, et les larmes dévalèrent sur ses joues crasseuses de cendres et de terre séchées. Son corps était à sa limite. La perte de Natacha lui donnait le dernier coup de grâce. 

En une simple après-midi, il lui sembla qu'ils avaient tout perdu. 

Boooonjooour à vouuus, 

Dans un premier temps pardon pour ce léger décalage car il s'agit bien du chapitre 28 🤔 or le 29 est aussi en ligne ?! L'esprit de la machine a frappé donc nous voilà à publier un chapitre antérieur certainement publié plus tôt mais mystérieusement depublié... 🤷🏼‍♀️ La folie ne s'explique pas toujours 😅 breeeeef

Quelle belle journée que ce doux mercredi...:)D'autant quand on vient d'apprendre que notre petite Natacha avait survécu à ce terrible coup de Superbia....Et Gabriell, l'ange gardien de cette bonne action a finalement pris son envol pour la dernière fois...

Ne nous en voulez pas trop, sa mort était nécessaire :(. D'ailleurs, on se demandait justement ce que vous pensiez de cet énergumène à plume...Vous êtes vous attaché à cette jolie chouette blanche ? Avez-vous eu suffisamment d'information sur son passé pour la comprendre ? Que pensez vous globalement de ce personnage ? 

Bref, n'hésitez pas à nous commenter tout ça, vos ressentis, les fautes d'orthographe et de grammaire ( désolées d'avance :/)...Sans oublier la p'tite étoile qui nous fait tant plaisir

A très vite !

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