Aziz Seye
Aïcha Grey, mais qui est-ce? et d'où est ce qu'elle sort, j'arrive pas vraiment à me la sortir de la tete ? Je la connais à peine et elle occupe mes pensées. C'est pas normal. Il en faut plus pour m'obséder à ce point.
j'étais assis au bureau à ne rien faire alors que je devais finaliser une commande importante. Il me fallait livrer les appartements commandés par une socité Australienne au plutôt cette semaine. Si je plonge pas dessus, Kader risque de me faire passer un savon.
— Ton père demande à te voir , mais on en a pour 10 min vu qu'il a un est avec maître Diagne. Disait Anna, excitée à l'idée qu'on reprenne nos flirtes habituels.
Anna est la secrétaire personnelle de mon père et ma colporteuse de ragots favorites. Son talon d'Achille, c'est qu'elle a faible pour moi. Je ne manque sûrement pas d'en tirer profit.
Je me sers d'elle pour me tenir au courant des petits ruses subterfuges que manigancent mon père. Je me fatigue plus à remuer ciel et terre pour découvrir ce qu'il a en tête. Mon père a beau être mon boss , et complice mais ce n'est pas pour autant que je dois lui accorder toute ma confiance. Ce serait trop bête de ma part et je refuge de m'abaisser à un tel niveau. C'est lui qui m'a appris à me méfier de tout le monde. Il ne suffit pas d'un seul regard pour savoir ce que la personne a derrière la tête . Il en faut bien plus. Mettre les bouchées doubles et faire ce qu'il faut qu'importe le prix.
— Et que fait maître Diagne dans son bureau ?
— D'après ce que j'en sais , Raphaël Dalmeida souhaite vous poursuivre en justice. Rien de nouveau , mais cette fois ci il est bien déterminé à vous mener la vie dure à toi et à ton papa . Il compte récupérer tout ce que vous lui avait volé. Connaissant ton père , et son esprit tordu , il est sûrement entrain de monter un sale coup pour se débarrasser de lui, une fois de plus.
— Hum. 8 min, louné khadjnassi. ( pourquoi s'en priver )
Je tiré Anna vers moi instinctivement . Collé à mon torse, elle a glissé sa main sous mon chemisier. Elle allait retirer ma ceinture, quand subitement elle reçoit
un appel de mon père qui me voulais dans ses bureaux dans les dix secondes.
— J'en ai que pour un moment.
— Je ne bougerais pas d'ici, me faisait elle comprendre, assis sur mon bureau, les jambes qui se frottent continuellement.
Ça avait l'air urgent. J'ai arrangé mon chemisier et pour faire vite j'ai pris l'ascenseur.
À l'entrée de l' immense bureau de Kader , j'ai trouvé Me Diagne assis, les jambes qui s'entrecroisent. Mon père admirait , les gras de ciel depuis le balcon. Il s'est soudain retourné pour me faire face.
— Aziz , tout ce que t'avais à faire c'était de garder un œil sur ta fiancée. Même en cela tu as été incapable d'aller jusqu'au bout.
T'es un bon à rien , tu ne m'est d'une aucune utilité.
Je t'avais bien dit qu'elle nous poserait problèmes.. Rends toi compte que son père, veux nous trainer en justice. Cela veut sûrement dire qu'il a quelques choses contre nous ? Et d'après toi qui aurait pu l'aider si ce n'est cette traînée qui se languit de toi.
— Tu ne manque pas d'occasion pour m'humilier, cher papa. Façon, j'ai l'habitude de subir tes sots d'humeurs. Rassures-toi, Dalanda est inoffensive, elle a rien dans le cervelle. C'est une coquille vide, elle partage mon lit je sais de quoi je parles.
— Épargnes moi, les détails.
— C'est bon je peux partir.
— Sûrement pas. Me Diagne vous pouvez disposer.
Il était vraiment temps que cet abruti qui sentait la cannelle dégage de mon atmosphère.
— Aziz, Que penserais tu d'un mariage ?
Ça nous profiterais à tous les deux.
— Comment ?
— Dalanda héritera sans doute de la fortune de son père si il meurt.
— De ce qui en reste tu veux dire. Tu lui as presque tout pris, et jeté en prison.
— C'est toujours mieux qu'une tombe.
— Tu comptes te débarrasser de lui, ça change pas grand chose. Qu'est ce qui te fait croire que Dalanda, me céderai les reines si facilement, papa.
— Eh bien, je comptes sur toi.
— Et Qu'est ce que j'y gagnes?
— Tout, je te céderai les reines de Glass Construction. En ce qui me concerne, j'ai d'autres ambitions. La politique est le moyen le plus facile pour se faire le plus d'argent possible, il suffit de cibler une partie de la population vulnérable , nourir et vêtir ce qui en ont le plus besoin et les pousser à voter pour moi. Et à moi la mairie de Dakar.
— Si en faisant cela je pourrais me libérer de toi , bien-sûr que je suis Ok. Je veux voler de mes propres ailes.
Aïcha Grey
Ces traits , ce petit nez , ce sourire ravageur, ce visage je le reconnaîtrais parmi des milliers. Malick , J'aimerais me tromper et me dire qu'il s'agit d'un autre homme qui a sa carrure, et tout mais c'est bien cet enfoiré de première. Comment oublier cet homme que j'ai tant aimé. Cet homme qui s'est bien foutu de moi.
J'arrive toujours pas à croire que l'homme sur cette photo est le pauvre imbécile doublé de baratineur excentrique qui m'a plaqué, et pire qui s'est fait si bêtement acheté par Khadija et Mattel .
Dire qu'il a préféré cet argent à moi. ? Il a choisi d'épouser Ndeye Arame Fall , pour empocher je ne sais combien de millions.
Quand n'est il de toutes ses promesses , l'amour et tout ce qu'il disait ressentir lorsqu'on était ensemble et que j'étais folle amoureuse.
J'ai été bête de croire en lui. Je ne suis qu'une pauvre femme qui s'est laissé bernée , trompée et trahi par un lâche qui n'a même pas les couilles de m'affronter .
J'essaie difficilement de retenir mes larmes. Impossible de ne pas céder, il me fallait au moins évacuer toute cette rancune.
— Aïcha, tu te sens bien?
J'ai craqué et je suis jeté dans les bras de Monica qui essayait de comprendre ce qui m'arrivait soudain.
— Aïcha , j'ai des raisons de m'inquiéter ? en rajoutait Betty.
— C'est en rapport avec cette photo. Malick , mais attend , Aïcha rassures moi mbadou kimay khalat ( C'est pas le même j'espère)
— Son fiancé d'il y'a 10 ans?
Ça leur a pris moins de 10 secondes pour comprendre. Betty s'est rapproché pour me réconforté. Je snifai et je me sentais ridicule.
Monica en a parlé à Betty, j'aurais mieux fais de me taire. Je passe sans doute pour une risée. Déjà j'avais beaucoup de mal à lui en parler. J'en arrive à me demander, si elle en a pas parlé à d'autres.
— Moni, on s'était mit d'accord ça devait rester entre nous.
— Tu me reproches quoi au juste? . J'ai jugée nécessaire d'en parler à Betty parce-qu'elle méritait de savoir , elle se faisait des soucis pour toi . Quel est le problème ? Par moment j'ai l'impression qu'on est que des collèges. On est tes sœurs, et on veut t'aider à surmonter ça.
— J'ai un peu trop insisté s'excusait Betty.
— Désolé chérie je t'ai vexé? C'est juste que (...)
— Tu n'as pas à t'excuser, Kholal nagn def soun ben soirée bou todj ( ça vous tente une petite virée entre copine ) , je connais un resto italien qui déchire.
— Loone, je suis partante , Aïcha dit oui s'il te plaît.
J'étais réticente au début , mais elles ont réussi à me convaincre. Elles eurent finies de faire leur sac en un temps, et on s'est retrouvé rapidement au devant du parking.
— J'ai fais le plein.
— J'enverrai Mbaye récupérer ma caisse, nagn yek si auto Monica amoul khalat ( Monica, est notre chauffeur pour ce soir) renchérit l'autre.
À peine on a vu passé le temps.On a parcourus tout Dakar . On s'est faites deux magasins, et on a fini à secs. On serait rentré si Betty, n'avait pas réservé une table dans ce resto italien.
On a eu l'idée saugrenue d'aller essayer des robes de mariées dans une boutique hyper chic, pour au finale ne pas en acheté une seule. On a voulu joué aux grandes dames, il fallait voir avec nos accents " cette robe est affreuse, on se croirait au carnaval, ça traîne, ça étouffe, ce décolleté dépasse, j'ai de petits seins vous avez du 38 , ça met pas en valeur mes fesses , vous avez une robe en jupe , vous en avez une du style Rock 'n' Roll "
Ce délire était de niveau supérieur. On faisait même fuir la clientèle. La responsable des ventes s'est vu obliger de nous traîner dehors. On était comme défoncer. Dans d'autres circonstances on aurait trouvé ça trop gênant, mais qu'est ce qu'on s'en foutait.
On arrivait dans ce resto italien, à une heure où il y'avait plus de client.
— Ramen, Ramen, Ramen.
— Monica diangual gua bagn fane gua meusseu guis ramen si resto italien. C'est typiquement coréen. Bizarrement sama khel moguisi Tteokbokki.
— Ay louy lolou, tope k-drama yi rk. ( Ça se mange ça? Ne nous emmerde pas avec tes séries coréennes, Betty )
— Les filles vous avez vu " Moon lovers scarlet heart : Ryeo"
— .....
Monica semblait un peu sur les nerfs. Pour éviter qu'elle s'enflamme, j'ai lancé un commentaire sur le menu.
— Ce Tagliatelle al ragù me fait trop envie.
— Je vais pour le Spaghetti alle vongole.
— La Pasta alla genovese. Serveur !
— Bien mesdames,vous vous êtes mis sur votre trente-et-un ce soir, c'est en quelle honneur.
— On est lesbienne.
— Monica, tu connais l'empathie.
— Quoi? il fallait quelqu'un l'arrêter. Il fait un bien mauvais charmeur en plus.
— Excusez - nous, notre amie à un problème avec les compliments.
— Moi j'ai un problème avec les compliments ?
— Ça se voit, ma plus jeune belle sœur est psy, je vous passerai son numéro plus tard Monica , lui suggérait le serveur, dans le plus grand des calmes.
— Non mais vous l'entendez?
— La Pasta alla genovese pour moi, La Tagliatelle, le Spaghetti alle vongole pour mes copines.
Betty lui a remis le menu pour nous éviter certainement une situation des plus déplaisantes. Quelques minutes à peine on avait chacune nos plats. Je me suis régalé comme pas possible.
On mangeait, et les filles ne pouvaient s'empêcher de soulever ce débat habituel qui m'exaspère.
— Une question d'amour ou de bon sens. Là tu viens d'atteindre le paroxysme de l'hypocrisie Monica ; Construire son bonheur sur le malheur d'une autre c'est de la sorcellerie ; Hum Si une femme ose poser les yeux sur mon mari , wallah je lui arracherai les poils du nez un par un. disait très sûr d'elle Betty.
— Croyez - le ou non, le chef et moi c'est de l'histoire ancienne. N'empêche si un jour je croise un homme marié sérieux qui en vaille la peine [....] , je jèterai mon dévolu sur ce bel homme.
— Là c'est le comble. Aïcha, me dis pas que tu lui donnes raison, c'est mal voyons.? Me demandait Betty.
— Tu vois pas qu'elle est dans son petit nuage. Allez racontes tu l'as trouvé comment ?
— Qui?
J'ignorais de qui, encore moins je comprenais le sens de sa question.
— Habib? Il est comment ?
— Il est beau , doux , séduisant et sa voix est à tomber . C'est un charmeur, un peu grincheux, renfermé et pas qu'un peu, le genre difficile à aborder, il en faut des efforts pour parvenir à briser sa carapace, et c'est père vraiment formidable . En gros je le trouve plutôt sympa.
— Beau, séduisant et finir par dire qu'il est " sympa" notifiait Moni.
— Yaw bayil ma ki bopam lay nakh ( Elle croit berner qui ? )
— Vous ne croyez quand même pas que j'ai des sentiments pour cet homme ?
— On a laissé entendre ça? Vraiment ?
— Elle admet enfin qu'elle est tombée sous le charme de ce détenu charmeur.
Qui l'aurait crû , il y'en a du cœur sous cette poitrine s'enflammait Betty.
J'étais hors de moi. J'aurais jamais dû leur parler de ça. Je ne sais vraiment pas ce qui m'a prit. Et puis ces mots que j'ai employés, ça me ressemblait vraiment pas. Moi Aicha, éprît d'un tel homme.
J'ai pris congé, sans me soucier de l'addition. Dehors, elles me couraient après mais je faisais pas très attention à elle. J'ai pris le premier taxi qui passait à côté, et pas une seule fois je me suis retourné.
Il aura fallu pour vite oublier cette soirée que je prenne des medocs qui m'aide à dormir paisiblement.
Je me suis levé de très bonne heure, le lendemain. J'ai pris un bain, et je suis faites une beauté , avec un léger maquillage , et des accessoires assorties à ma tenue.
J'ai pris un petit un Déjeuné entant qu'Aïcha Grey en compagnie de ma mère ( Mously ) et je suis allé au boulot entant qu'Aïcha Fall l'institutrice.
À mon arrivée j'ai trouvé la villa déserte. Je suis allé direct en cuisine pour voir s'il y avait quelqu'un.
J'ai trouvé tout le personnel ( servantes, jardiniers , cuisinière , femme de Chambre ) en cuisine. Ils étaient tous comme terrifié .
— Il y'a eu un vol nous rapportait Fatou, la gouvernante. Pour éviter aux autres de se déplacer, celui ou celle qui a prit ce précieux objet n'à qu'à se dénoncer.
Silence total.
— Bien, veuillez me suivre.
Nul doute ça concernait le journal que j'avais pris. J'étais foutu !