Je pose ma valise devant la porte, il fait déjà nuit dehors, je resserre mon gilet sur moi et sort de la chambre en fermant derrière moi.
Je suis partie en avance exprès pour marcher doucement, je n'avais pas envie de courir et de faire mal au bébé, même s'il doit être tout petit, l'idée de l'avoir secoué jusqu'ici, m'énerve un peu.
J'aurai dû m'en douter, j'ai un retard pas possible sur mes règles, puis mes vomissements au début, je me fatigue beaucoup plus vite. C'était obligée.
Sans parler des courbatures.
Je m'arrête devant un café et commande une bouteille de jus d'orange. La serveuse sourcille en écoutant mon accent puis fini par me préparer ma commande.
J'attrape la bouteille et la remercie après avoir payé avant de sortir du café. Je ne suis plus très loin de l'aéroport, j'enfile mon oreillette.
— « Vous êtes là ? » demandé-je en passant les portes coulissantes de l'aéroport.
Personne ne répond.
— « Allô ? »
Aucune réponse.
Je fronce les sourcils et m'assois sur un banc dans l'aéroport vide, c'est tellement flippant qu'il y est personne. J'ouvre ma bouteille et bois doucement en regardant autour de moi.
J'essuie mes lèvres en passant ma lèvre inférieure sur l'autre tout en regardant autour de moi. Je fronce les sourcils, ils ont oublié l'heure ?
Heure actuelle : 21:12
Ils vont être en retard s'ils n'arrivent pas bientôt.
— « El avión para Perú acaba de llegar, vaya a la cabina A para abordar » résonne la même voix féminine dans les hauts-parleurs.
Je fini ma bouteille de jus d'orange avant de la jeter à la poubelle et prends les Escalators sans oublier ma valise. Il n'y a vraiment personne, ça me fais de plus en plus peur.
J'arrive devant la cabine A, je donne ma valise au contrôleur qui la laisse glisser dans le tunnel jusqu'à l'avion. Je regarde autour de moi, toujours personne.
Je rentre dans le tunnel en direction de l'avion.
— « Les gars, l'avion va partir, venez vite » dis-je dans mon oreillette.
Je m'assois à ma place, il n'y a que quelques personnes dans l'avion qui s'occupe calmement. Je regarde autour de moi et commence à m'impatienter.
— « Où ils sont putain... » dis-je en me rongeant les ongles.
J'entends des bruits sourds venant du tunnel, je fixe la sortie, plusieurs secondes après une famille nombreuse arrive essoufflée et s'installe sur les sièges. Que ce passe-t-il ?
Je n'arrête pas de regarder ma montre, le stresse montant en moi. J'ai bien fait de monter dans l'avion ? Je devrais les attendre dehors...
— « J'ai cru qu'on ne passerait jamais » dit la mère de famille.
Elle est américaine ? Elle pourrait peut-être m'aider. Je me lève et m'approche d'eux en me baissant légèrement pour ne pas les effrayer même si ça donne l'effet inverse.
— « Excusez-moi de vous déranger, que ce passe-t-il ? Pourquoi il n'y a personne ? » demandé-je.
— « Vous avez dû arriver en avance. Toutes les entrés de l'aéroport sont bloqués »
— « Quoi ?! Pourquoi ?! »
— « Sûrement un coup des gamins du coin qui s'amuse à bloquer les entrées »
— « C'est pas vrai... »
— « Du coup les vols sont retardés le temps de débloquer les portes »
— « Vous savez combien de temps s'est fermés ? »
— « Je pense que ça va durer pendant une bonne heure, le temps de toutes les débloquer »
— « Ça marche, merci beaucoup »
Désolée mon bébé.
Je me mets à courir dans le tunnel en tenant mon ventre même si ça ne l'aidera pas beaucoup. J'appuie sur le bouton de mon oreillette.
— « Allô ? Quelqu'un m'entend ? » demandé-je.
— « Jenna ! Enfin, tu réponds ! » crie Kylie.
— « Désolée, mon oreillette a eu un problème »
— « Nous sommes bloqués dehors, des gamins ont bloqués les portes comme des nazes » explique Mikaël.
— « Je sais, je suis au courant. Venez dans l'aile A, je vais vous aider à rentrer »
— « Tu ne peux pas nous ouvrir de l'intérieur » m'explique Greg.
— « Arrêtez de discuter et venez dans l'aille A ! »
Je les entends tous courir contre le courant d'air, pendant que je m'approche de la porte de l'aille A. Ils sont tous là, derrière la porte. Je m'approche de la porte coulissante mais, elle est bloquée.
Je regarde autour, mais rien ne bloque.
— « C'est dans le système, ce n'est pas des gamins qui ont bloqué les portes, mais des hackers » m'explique Darren.
Ok, ça me rassure encore moins d'être toute seule ici.
— « Ils sont déjà sur le coup avec des informaticiens »
— « L'avion décolle dans une heure, même s'il y a qu'un seul passager. Je n'ai pas le temps d'attendre »
— « Tu n'as qu'à y aller sans nous, on te rejoindra demain » propose Greg.
— « Hors de question, j'ai pas besoin d'un cerveau d'informaticien pour débloquer cette porte »
— « Tu comptes faire quoi ? » demande Darren.
— « Admirez » dis-je en souriant.
Je m'approche de l'alarme incendie et enfonce mon doigt dedans. Une alarme résonne dans tout l'aéroport, des jets sur le plafond lance de l'eau dans tous les sens et toutes les portes s'ouvrent automatiquement.
— « Des hackers, tu parles, c'est que des gamins »
— « Bien jouer Einstein » dit Greg en posant sa main sur ma tête.
— « Par contre, les avions vont décoller d'une minute à l'autre donc on se dépêche ! » dis-je en courant.
Les autres me suivent aussi en courant, leurs valises faisant un bruit monstrueux contre le sol. Nous montons les escaliers et arrivons devant la cabine A. Le contrôleur réceptionne vite nos valises et nous fait signe de nous dépêcher de monter dans l'avion.
Nous courrons dans le tunnel avant d'arriver dans l'avion, les portes se referment derrière nous. On se laisse tomber sur les premiers sièges qui nous viennent aux yeux en soupirant.
— « Merci Emma » dis Greg en soupirant.
— « Tu es notre sauveuse » continue Kylie.
— « Ce n'est rien » dis-je en souriant.
— « Ça va ton ventre ? » demande Emily.
— « Louise ! » crie tout le monde sur elle.
— « Vous inquiétez pas, je suis au courant. Et oui ne t'inquiète pas, ça va super »
L'avion décolle pendant que nous attachons nos ceintures. Je ferme les yeux et m'accroche aux accoudoirs de mon siège, je ne suis vraiment pas habitué à cette sensation désagréable.
Une fois mis correctement dans les airs, nous détachons nos ceintures, Mikaël échange de place avec Emily pour qu'elle puisse se mettre à côté de moi.
— « Tu veux que ce soit quoi ? Un garçon ou une fille ? »
— « J'aimerai bien un garçon » dis-je en souriant.
— « Ce serait mon neveu alors ? » demande-t-elle avec un grand sourire.
— « Oui »
— « Tu voudrais l'appeler comment ? »
— « Je n'y ai pas encore réfléchi, tu voudrais quoi comme prénom, toi, pour ton neveu ? »
— « Grand-frère m'a dit qu'il aimerait bien avoir un garçon, il a dit que s'il trouvait une bonne femme, il lui laisserait choisir les prénoms de tous ses enfants »
— « Pourquoi ça ? C'est bien de donner son avis aussi »
— « Oui, mais grand-frère m'a répondu qu'il préfère que ce soit sa femme qui choisisse, car tout ce qu'il veut, c'est que sa femme soit heureuse »
— « J'avais pas trop compris mais il m'a dit que je comprendrais quand je serai grande, sauf que je suis grande mais je comprends toujours pas »
— « Tu ne comprends pas quoi ? »
— « Qu'il préfère que sa femme choisisse le prénom, et qu'il soit heureux comme ça, alors que l'idée ne vient pas de lui »
— « Tu sais, quand on aime une personne, on a tendance à la laisser tout faire par amour »
— « Par exemple, tu vois, ma maman elle me laisse tout le temps faire des gâteaux. Pourtant, elle est beaucoup plus douée que moi quand elle les fait, mais elle me laisse le faire quand même, parce que je suis contente qu'elle me laisse faire donc, je m'amuse, et ça la rend heureuse »
— « Tu comprends ? »
— « Pas trop, on me laisse jamais faire ce que je veux vraiment »
— « Tu comprendras quand tu seras en couple »
— « Je suis déjà en couple »
— « Avec qui ? » demandé-je avec un grand sourire.
— « Le petit prince du Mexique, il est amoureux de moi, donc on sort ensemble »
— « Mais toi, tu l'aimes ? »
— « Argh non ! Il est dégoûtant, il a des sourcils énormes et en plus, il joue avec de la terre ! »
Je souris devant les grands gestes qu'elle fait pour exprimer ses mots.
— « Tu n'es pas obligée de sortir avec lui, tu sais »
— « Je sais, en plus, j'en aime un autre »
— « Qui est-ce ? »
— « Mon futur neveu ! » dit-elle en souriant.
Je rigole avec elle.
— « Non plus sérieusement, j'en aime vraiment un autre. C'est le petit prince du Canada, mais il ne m'aime pas »
— « Pourquoi il ne t'aime pas ? »
— « Parce qu'il est en couple avec cette peste de petite princesse de France. Elle m'a piquée mon amoureux ! Alors qu'elle m'a dit qu'elle aimait quelqu'un d'autre ! »
— « Et tu es sûre que le prince du Canada l'aime ? »
— « Non, mais c'est sans importance, je suis avec gros sourcils maintenant »
— « Tu ne dois pas te mettre en couple avec une personne sans l'aimer au fond de toi »
— « Et toi ? Tu as fait comment quand tu as rejoint la sélection ? »
— « J'ai été légèrement forcée, au début je voulais faire tout pour me faire virer de la Sélection. Mais je suis tombé sous le charme de ton frère »
— « Tu es amoureuse de lui ? »
— « Oui, sinon je ne porterais pas son enfant » dis-je en souriant.
— « Je n'ai pas envie de porter l'enfant de gros sourcils, imagine mon bébé naît avec des gros sourcils ?! »
— « Tu devrais quitter gentiment le prince du Mexique et avouer tes sentiments au prince du Canada »
— « Je ne peux pas »
— « Pourquoi pas ? »
— « Papa ne veux pas que je sorte avec un canadien »
— « Pourquoi ? C'est un très bon pays pourtant »
— « Le roi du Canada est l'ancien meilleur ami de papa, et ils ne s'aiment pas vraiment »
— « Pourquoi ça ? »
— « Papa devait être le roi du Canada aussi, mais son meilleur ami à prit le trône à sa place, car les canadiens n'avaient pas trouvé sa « juste » que papa soit roi de plusieurs pays »
— « Aïe, ça s'annonce compliquée pour le projet »
— « Oui, mais on va y arriver »
— « Qu'est-ce qui te fais dire ça ? »
— « Parce que tu es là. On a tous confiance en toi ici, tu es super cool et intelligente »
— « Merci beaucoup ma belle »
— « Tu sais quoi ? Si on réussit à réunir tous les pays, je vais déclarer ma flamme au petit prince du Canadien »
— « Et le prince du Mexique ? »
— « Je vais le quitter dès qu'on rentre à la maison. Je ne veux vraiment pas avoir des enfants à mono-sourcils »
Je rigole légèrement.
— « Comment il s'appelle ton petit canadien ? » demandé-je.
— « Akiba »
— « C'est un joli prénom »
— « Je trouve aussi »
— « Et il est comment cet Akiba ? »
— « Il est super beau. Il est brun aux yeux bleus, il est plus grand que moi et il commence déjà à avoir des gros muscles comme grand-frère »
— « Je vois »
— « Tu crois qu'il a des sentiments pour cette garce ? »
— « Ça dépend, il s'est montré gentil avec elle ? »
— « Il est gentil avec tout le monde. Avant, on traînait tout le temps ensemble, mais dès que j'ai été meilleure amie avec la petite princesse de France, on s'est éloignés »
— « Elle se servait de moi pour sortir avec lui, au début, il voulait pas, mais il a fini par céder, puis il m'a dit que c'était de ma faute qu'ils soient en couple »
— « C'est peut-être ça, il te parle plus car il ne voulait pas sortir avec elle, en pensant que c'était toi qui te servais de lui pour les mettre tous les deux ensemble »
— « Il a dû se sentir trahie et sortir avec une fille qu'il aime pas. Ce n'est pas très cool, en effet »
— « Mais je ne voulais pas qu'ils sortent ensemble au contraire, mais je ne sais pas de quoi elle l'a menacé pour qu'il accepte et me parle plus »
— « Quand on s'occupera du Canada, j'en ferai mon affaire. On va résoudre l'affaire d'Akiba et rétablir la vérité »
— « Tu penses que j'ai mes chances de sortir avec lui ? »
— « Déjà, je suis sûre de deux choses, il n'aime pas la petite princesse de France, et la deuxième, il est attaché à toi »
— « Pourquoi m'accuser s'il est attaché à moi ? »
— « Pourquoi t'accuser tout court ? Ce qu'il pense que tu as fait la déçu, pourquoi ça l'aurait déçu si tu n'étais pas une personne importante pour lui ? Ce n'est pas logique. Il est clair qu'il est attaché à toi, et ce que tu dis ou fait, il le voit »
— « Tu penses qu'il m'en veut que je suis en couple avec gros sourcils ? »
— « S'il se voyait sortir avec toi, je penserais oui. Tous garçons normaux seraient jaloux de voir une fille à qui il tienne beaucoup dans les bras d'un autre garçon, entre nous, les garçons ne savent très franchement pas partagé »
— « Si, moi je sais partager » intervient Darren avec un petit sourire.
— « Qu'est-ce que tu partages dis moi ? » demandé-je avec un sourire.
— « Ma beauté, je vous laisse tous l'admirer » dit-il en rigolant.
— « Les chevilles gonflent pas trop ? » demande Emily.
— « Si, j'ai l'impression elles vont exploser tellement elles sont musclées »
Emily lève les yeux au ciel avant de rigoler, nous rigolons tous les trois.
— « J'aime bien parler avec toi » me dit Emily.
— « Plaisir partagé » dis-je en souriant.
— « Tu feras une superbe maman »
— « Merci ma belle »
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