Le temps d'une histoire

By mimidemily

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Suite de mon premier livre "Face Cachée". Emily et Aaron vivent leur histoire d'amour depuis quelques mois ma... More

Prologue
Simples
En hauts risques
Explosion
En attente de nouvelles
Des actes pour aimer
Convalescence
Convalescence (partie 2)
La reprise
Curiosité bienveillante
Vive les mariés !
Non-dits
Premier pas
Suspect
Mauvaise chance
Nouvelle perturbante
Notre secret
Conséquences

Grégory Saige

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By mimidemily

« Baissez votre arme ». Le regard d'Emily se posa sur Aaron qui se tenait maintenant à quelques mètres de l'homme qui venait de pénétrer dans leur lieu de vie. Son ton était calme mais sec. Il fixait le suspect, arme braquée sur lui.

Par réflexe, et ne sachant pas comment la situation aller évoluer, Prentiss attrapa Jack et l'attira contre son côté droit, entourant sa tête dans son bras afin de cacher la vue et boucher les oreilles du garçon.

Elle profita également de la demi-seconde de distraction du suspect suite à la demande de Hotch pour presser la touche droite de son téléphone, qui se trouvait au fond de sa poche.

« Les lettres, c'était vous, n'est-ce pas ? » continua Hotch voyant que le suspect tentait de l'ignorer et garder l'arme pointée sur Emily et Jack.

Il ne voulait pas appuyer sur cette détente car il savait pertinemment qu'en abattant l'homme qui menaçait sa famille, une balle perdue était risquée. Trop risquée.

« Toujours aussi perspicace Aaron » rigola doucement l'homme sans quitter du regard la brunette. « Vous m'avez utilisé pour me prendre ce que j'avais de plus cher » ajouta-t-il en tournant cette fois-ci le regard vers Hotch. Ce dernier était glaçant, rempli d'une haine que le grand brun s'efforçait de percer à jour.

« Vous savez que nous n'avions pas le choix

-Pas le choix Agent Hotchner ?! » s'emporta Grégory. « Vous auriez pu faire votre boulot sans faire de moi la personne qui mettrait mon propre sang en prison et le condamnerait à mort ! Vous n'en avez rien à faire de détruire des familles, détruire des vies tant que vos petites affaires sont bouclées. Est-ce donc ça la BAU ? Un jeu politique. Aucune répercussion sociale, psychologique suffisamment impactante pour être prise en compte avant d'agir ». Plus il avançait dans ce qu'il avait à dire aux deux agents, plus ses yeux s'embuaient et sa colère s'extériorisait soit par le ton qu'il empruntait, le son de sa voix qui augmentait, ou la couleur de son visage qui s'échauffait.

Morgan décrocha son téléphone de manière peu nonchalante quand il vit Emily Prentiss s'inscrire sur l'écran de son portable. Que pouvait-elle vouloir lui dire de si important pour l'en déranger un week-end. A y repenser, cela n'était pas le genre de sa coéquipière. Morgan fronça les sourcils et s'arrêta un instant de faire des théories en entendant la voix d'un homme et non celle d'Emily à l'autre bout de la ligne. Les lettres, c'était vous, n'est-ce pas ?

A ces mots, il bondit de son canapé où il était en train de se reposer, attrapa ses clés de voiture et quitta son logement au pas de course. Sans raccrocher, il composa le numéro de l'analyste.

« Derek Morgan, je t'aime mais si je ne peux pas prendre une douche sans pouvoir être dérangée—

-Garcia, j'ai besoin que tu me donnes la localisation du téléphone de Prentiss

-Je-

-Sans poser de question. Il y a un problème.

-Euh ok, ok laisse-moi ouvrir --» se coupa-t-elle alors que Derek l'entendait s'activer probablement pour trouver son ordinateur et se connecter. A peine quelques secondes écoulées, laissant le temps à Derek de démarrer son SUV et sortir de son garage qu'il entendit Pénélope marmonner dans sa barbe.

« Pénélope ?

-Elle est chez elle. Chez Hotch je veux dire. La maison. ». Pour seule réponse elle entendit la sirène de la voiture de Morgan se mettre en route.

« Derek ? Dis-moi ce qu'il se passe !

-Je ne sais pas. Pas encore du moins. Je crois qu'ils ont des ennuis. A en croire le coup de fil reçu par Prentiss, l'homme qui écrivait des lettres de menace à Hotch est chez eux. Je te laisse, je suis en chemin ».

Garcia n'eut pas le temps de rétorquer qu'elle entendit le bip, signe qu'il avait raccroché. Son cœur tambourinait si fort dans sa poitrine, qu'elle laissa échapper un « ouh » avant que quelques larmes viennent s'écraser sur ses joues en silence. Elle détestait être impuissante de la sorte, et ne pas pouvoir savoir ce qu'il était en train de se passer. Que ce soit aujourd'hui, chez elle, ou d'habitude dans son bureau, elle ne pouvait que prier et attendre pour espérer recevoir une bonne nouvelle quand tout serait terminé. Et Dieu sait que cette position était surement la plus éreintante émotionnellement.

« Morgan ? » décrocha JJ surprise de l'appel de son collègue.

« JJ, Hotch et Emily sont en dangers. Je suis en chemin vers chez eux. Je pense que l'auteur des lettres de menace est là-bas, surement armé.

-Je te rejoins » affirma la jolie blonde avant de raccrocher et interrompre le match de foot auquel elle participait dans son jardin avec Will et Henri.

" Grégory, vous savez tout comme nous qu'il n'y avait aucun moyen de sauver votre frère de ce qu'il a fait et que nous aider était la bonne chose à faire

-la bonne chose à faire ?! Etes-vous sérieux Aaron ? Comment pouvez-vous vous attendre à ce que je sois d'accord avec le fait d'envoyer mon frère dans le couloir de la mort ?

Je suppose que vous ne savez pas ce que c'est que de perdre des êtres chers, n'est-ce pas ? ». Grégory était en train de s'énerver. Hotch savait pertinemment qu'il était en train de perdre le contrôle sur le suspect et que le moindre mot peu réfléchi pouvait conduire à une conclusion désastreuse pour Emily et Jack. Il jeta un rapide coup d'œil vers la cible de Grégory et son regard croisa celui de la brunette l'espace d'une seconde. Qu'elle en fut sa détresse quand il vit la peur dans ses grands yeux bruns.

Il poussa un léger soupir tentant de décrisper sa mâchoire mais en vain.

« Au contraire Grégory, je sais tout à fait ce que c'est que de perdre la personne que l'on aime ». En voyant le regard du suspect changer, Hotch sut qu'il avait touché un point sensible.

« Et pourtant vous n'avez apparemment pas appris de la situation précédente » renchérit ce dernier.

« Baissez votre arme Grégory. Blesser quelqu'un aujourd'hui ne vous ramènera pas votre frère.

-Peut être mais il aura la vengeance qu'il mérite et son âme pourra reposer en paix

-Grégory si vous pousser cette gâchette, vous n'en sortirai pas vivant » avertit Aaron, de plus en plus tendu sentant que la situation lui échapper et le scénario qu'il redoutait tant était en train de lentement se dessiner.

« Jack, quand je te dis 'go' je veux que tu plonges par terre le plus vite possible. Tu as compris » chuchota Prentiss au garçon sans bouger, voyant qu'Aaron tentait de faire entendre raison à Grégory mais sans succès. Elle avait été prise de cours, n'était pas armée et détestait la position dans laquelle elle se trouvait à l'instant. Elle avait beau tenter d'avoir l'air sûre d'elle et rassurée afin de ne pas paniquer Jack, mais la vérité était toute autre.

Lorsqu'elle sentit le petit garçon acquiescer contre son flanc, elle prit son courage à deux mains.

« Grégory » dit-elle en attirant le regard glaçant du suspect. « Une vie pour une vie. Laissez le s'en aller s'il vous plaît, il n'y est pour rien dans cette histoire » dit-elle en désignant Jack d'un signe de tête.

« Toujours de bonnes idées Agent Prentiss » ricana l'homme. « Pas étonnant que vous vous soyez trouvé tous les deux » ajouta-t-il à l'attention des deux brunettes.

La gorge de la brunette se noua quand sa demande eut l'effet inverse et qu'elle vit Grégory abaisser son bras pour pointer son arme au niveau de l'abdomen de la jeune femme, et par défaut, la tête de Jack collée contre elle.

« Grégory » avertit Hotch.

« Grégory, si vous voulez avoir une chance de me toucher avant d'être mort vous-même, visez la tête ». Prentiss ne détourna pas le regard vers Hotch. Elle sentait son regard réprobateur, blessé et terrifié ; et n'avait pas la force de l'affronter. « Une balle dans le ventre est trop facilement opérable et sauvable. Votre vengeance ne serait pas complète ».

Ces derniers mots à peine prononcés que Prentiss cria 'go' en lâchant Jack, et qu'un détonement raisonna dans la pièce.

Hotch se retourna d'un coup vers la vitre qui venait de se briser derrière lui, tandis que la porte s'ouvrit dans un énorme fracas sur JJ. Il vit Morgan, arme à la main et encore fumante du coup qu'il venait de tirer. Suivant la trajectoire du bras de son collègue, le regard du beau brun dériva jusqu'au sol où il vit le corps inerte de Grégory. JJ était déjà en train de vérifier que le suspect soit mort, et éloigna son arme par protocole.

« Hotch ? » La voix de sa collègue et sentir sa main sur son bras le ramena les deux pieds sur terre. Les bourdonnements qui emplissaient ses oreilles cessèrent d'un seul coup pour laisser place à des pleurs.

Ces derniers provenaient de derrière le canapé, là où il ne voyait ni Prentiss ni Jack. Il s'y précipita suivi de JJ pour découvrir la brunette agenouillée à côté de Jack en sanglot qui tenait son bras gauche dans sa main droite.

« Appelle une ambulance » dit Emily quand elle vit Aaron arriver à sa hauteur. « Il a du mal tomber » ajouta-t-elle en jetant un regard inquiet au blondinet. Elle se sentait responsable de lui avoir demander de se jeter au sol, et qu'il en ait été blessé dans la foulée. Le stresse décuplé suite aux évènements des dernières minutes, elle éprouva même un haut le cœur, prise par surprise, quand elle sentit la main d'Aaron passer dans son dos.

Ce dernier fit le tour de la brunette pour venir s'assoir à côté de son fils et soutenir son bras tout en tentant de le réconforter et le soulager. Le blondinet sanglotant à haute voix contre son torse, le beau brun releva le regard vers Emily.

« Ça va ? » dit-il en plongeant son regard dans le sien. Il voyait toute la détresse qui était en elle, mais également l'effort immense qu'elle fit sur le coup pour tenter de le dissimuler.

« Oui, ça va » acquiesça-t-elle dans un murmure avant de se relever et se diriger vers la cuisine pour aller chercher un verre d'eau à Jack.

JJ raccrocha le téléphone avec l'ambulance qui était en route. Elle en informa Hotch et jeta un regard à Morgan qui était en train de gérer le suspect avec la police locale. Puis elle avança vers la cuisine pour y trouver, à sa grande surprise, son amie les deux mains appuyées sur le rebord de l'évier, la respiration saccadée et forte.

« Emily, tu vas bien? » demanda JJ, inquiète.

Cette dernière détourna la tête du côté inverse où JJ avançait en entendant les paroles de sa collègue.

« Oui, JJ, merci » finit-elle par répondre doucement en se retournant vers son amie.

JJ ne dit rien et se contenta de rendre un petit sourire à la brunette, mais elle n'était pas dupe. Elle voyait pertinemment qu'elle n'était pas si ok qu'elle prétendait l'être. Et puis qui aurait pu l'être ? Ils étaient des agents, entrainés à ce genre de situation. Mais dans aucun manuel ou entrainement du FBI, ils étaient la cible d'une attaque, désarmés, et qui plus est chez eux, avec leur famille.

Quand la jolie brune ré-entra dans la pièce principale, elle aperçut de loin les agents qui recouvraient d'un drap opaque le corps de Grégory. Puis elle se réavança vers Jack et son père afin de leur donner le verre d'eau qu'elle avait dans les mains.

Quelques minutes plus tard, qui en parurent une éternité tant la souffrance du petit garçon était insupportable pour Hotch, Prentiss et même JJ, et trois ambulanciers pénétrèrent dans la maison. Ils prirent tout de suite en charge le petit Jack.

« On va l'emmener à l'hôpital avec nous pour faire une radio et plâtrer si besoin » dit l'un des ambulanciers à Aaron qui était toujours accroupi à côté de son fils. Ce dernier acquiesça.

« Vous devriez également vous faire checker » ajouta l'ambulancier à l'attention des deux brunettes.

« Va avec Jack dans l'ambulance, je vais rester un peu avec JJ et tout le monde ici pour régler les soucis, je vous rejoins à l'hôpital après » dit Emily au beau brun.

« Tu dois également te faire voir par un docteur » ajouta ce dernier presque insistant et pensant que la jeune femme tentait d'esquiver le check-up.

« Je le ferai dès que j'arriverai à l'hôpital, promis » lui répondit-elle en plongeant son regard dans le sien.

« Ok » répondit Hotch en la prenant dans ses bras un court instant. Son étreinte était certes courte mais réconfortante pour la belle brune. En se décollant d'elle, il déposa un baiser sur son front d'une délicatesse extrême, puis emboita le pas aux ambulanciers.

« Hey ». En entendant la voix de la brunette, Hotch se retourna et un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Il disparut néanmoins très vite tant il était encore tendu et stressé de ce tout ce qu'il s'était produit cet après-midi.

« Comment va-t-il ? » ajouta Prentiss en désignant Jack de la tête. Le petit garçon était endormi dans son lit d'hôpital et depuis l'encadrement de la porte son père le couvait du regard.

« Une petite fracture du poignet. Il devrait se rétablir très vite, donc pas d'inquiétude à avoir » s'enquit-il sans lâcher le blondinet des yeux.

Après quelques secondes de silence, il attrapa la poignée de la porte et la ferma avec la plus grande délicatesse. Il se retourna ensuite pour faire face à la jolie brune. Tous les deux étaient dans le couloir de l'hôpital, pratiquement vide et silencieux.

Il plongea son regard dans celui d'Emily sans prononcer un mot. Elle le connaissait trop bien pour savoir ce qu'il ressentait à ce moment. Pourtant elle décerna aussi, et au-delà de l'inquiétude, de l'incompréhension.

« Pourquoi lui as-tu dit ça, à Grégory ? » prononça-t-il presque dans un murmure.

« Dis quoi ? » demanda Emily perplexe.

« De viser la tête ». A ces mots elle ne répondit pas et se contenta de soutenir le regard de son partenaire. Il ne semblait pas tant en colère mais plutôt déçu, ou du moins il ne semblait pas comprendre le geste de la jeune femme. Et comment aurait-il pu quand elle-même n'avait pas prémédité son action mais avait simplement réagi à la situation par pure instinct.

« Je--. La tête de Jack était juste à côté, c'était trop risqué pour ne rien faire Aaron » finit-elle par répondre sans décrocher son regard du sien.

« La situation toute entière était risquée Emily. Mais de là à inciter un suspect à viser ta tête. Tu sais très bien qu'une balle perdue aurait pu t'être fatale, là où une balle dans le ventre ne l'est pas forcément » répliqua Aaron. Il était blessé par cet acte, et cela se ressentait parfaitement dans son ton, et ses paroles.

La brunette le regarda se détacher d'elle de quelques pas. Son regard s'embua. Elle avait de plus en plus de mal à refouler ses émotions. Son choix n'était pas anodin mais elle ne se sentait pas prête à en révéler les raisons.

« Aaron, il n'y pas de balle perdue. Morgan est intervenu avant

-Mais s'il n'avait pas été là, je n'aurai pas pu l'arrêter Emily. Tu le sais.

-Non Aaron. On n'en sait rien. Tu ne peux pas te faire du souci sur des hypothèses et des faits qui ne se sont pas produits

-Je peux. Et d'autant plus quand je dois entendre et regarder la femme que j'aime révéler à un suspect armé le meilleur moyen de la tuer ». Son ton était devenu sec. Peut-être plus qu'il ne l'avait souhaité. Il était blessé et surtout ne comprenait pas pourquoi ils en étaient là où ils en étaient arrivés. Pourquoi avait-elle été si imprudente ?

« Jack n'est pas la raison, tu l'aurais sorti du champ aussitôt que cela aurait dérapé, comme tu l'as fait d'ailleurs » ajouta-t-il après quelques secondes. « Et je ne te remercierai jamais assez pour ça » s'apaisa-t-il un court instant.

La jolie brune secoua légèrement la tête tentant de chasser les larmes qui lui montaient.

« Je ne pouvais pas

-Pouvais pas quoi ? » demanda Aaron dubitatif face à une Emily qui ne terminait pas ses phrases et essayait en vain de ravaler ses larmes.

« Parle-moi Emily » reprit Aaron voyant qu'aucun son ne sortait de la bouche de sa partenaire. Il se perdait dans ses yeux mais ne comprenait absolument pas sa réaction, bien qu'il n'attendait que ça.

Il voyait qu'elle se battait avec elle-même intérieurement. Elle avait peur de quelque chose, probablement de verbaliser ce qu'elle ressentait ou ce qu'il se passait dans sa tête. Le grand brun était habitué à cela, puisqu'il était pareil, et qu'il connaissait maintenant la brunette comme sa poche. Et il lui donnerait tout le temps dont elle avait besoin s'il le fallait. Il resta alors là sans bouger, soutenant son regard, sans rien ajouter. Son regard était devenu neutre. Il ne savait pas à quoi s'attendre. Il n'était pas énervé, ni apeuré, juste dans l'attente d'obtenir des réponses. 

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