Un bruit assourdissant tétanisa le personnel de cuisine figé devant le coté gauche des appartements du fils cadet de la famille Seye. Comme tous les matins , l'heure était au dispute entre Aziz et Dalanda, sa fiancée.
— Dalanda. Dois-je te rappeler qu'on est fiancé et pas marié ? Arrête d'en faire tout un drame.
—.Cela fait plus de 10 ans qu'on est ensemble. Aziz , tu me regardes à peine depuis un certain temps . J'ai un toit au dessus de la tête, c'est ta mère qui m'a demandé d'habiter cette maison. Justement , je te demande de faire un effort pour elle.
— Et puis quoi encore. Vous me faites chier. Mon père veut faire de moi , son homme à tout faire , toi d'un fiancé irréprochable et ma mère veut t'utiliser pour rendre jalouse cette vieille aigrie de Mattel . Vous ne pensez qu'à vous même et j'en ai jusque là. Allez je me casse ! Fit il en récupérant son manteau avant de se diriger vers la sortie.
— Aziz si tu reviens pas , je te le jure sur ce que j'ai le plus chère au monde que je me casserais moi aussi et pour de bon.
— Façon tu n'as nul part où aller. Tu n'es rien, sans moi ; Que dal. La prochaine fois , j'éviterai de t'infliger pareille humiliation. À ce soir ma chérie.
Aziz lui fit un clin d'œil avant de poursuivre son chemin la laissant dans son état habituel, stérique. Dalanda était en mode destruction. Elle essayait tant bien que mal de contenir sa colère mais s'était plus fort qu'elle. Elle s'est attaqué au dortoir en foutant le bordel partout.
De l'autre côté, dans la bibliothèque Aïcha était concentré dans ces recherches et essayait de suivre une piste grâce aux bases de données auxquelles elle avait accès depuis son ordinateur. Elle enquêtait sur les antécédents du médecin légiste et tentait de se procurer un mandat de perquisition pour Monica et le reste de l'équipe. Tout allait pour le mieux pour elle , Mouna était plongée dans son bouquin.
C'était de courte durée. Mouna a posé le livre , sur une étagère , et fixa Aicha longuement.
— Qu'il y'a -t- il ? lui demanda Aïcha.
— Il est 9h30 l'heure du petit déjeuné , et j'ai une heure de récré. Ça vous dit quelque chose ?
— Tu peux y aller , je lance le chrono pas une minute de plus.
Mouna se retourna légèrement et lui fit une œillade tout en se mordant la lèvre inférieure. En sortant de la bibliothèque , elle tombait sur son oncle qui cherchait une échappatoire en dehors de ses appartements.
— Mouna comment tu vas ?
— Je vais bien oncle Aziz. Plus que tu ne l'imagine. Je vais passer une heure sans voir la tête de cette bonne femme, et quand je reviendrai tu ne seras plus là. Sans vouloir être impolie , tous les deux vous m'insupportez.
Aziz s'est incliné, le visage dénoué de toute expression.
— J'ai l'impression que les efforts que je fourni pour être en bon terme avec toi ne me servent à rien. Je ne supportais pas ton père , encore moins ta mère ( Qu'elle repose en paix ). Si j'essaie de bien me comporter avec toi , c'est pas parceque je t'apprécie un peu. Un jour ou l'autre , ta grand-mère va céder et ton pauvre père arrêtera de se battre , il ne te resteras plus que moi. Tu peux dès à présent commencer à m'appeler Papa.
—Dans tes rêves , Mon père va revenir et tous vous mettre dehors fit elle , avant de lui tourner le dos.
Aïcha était juste à côté mais elle n'a rien retenu de cette échange . Mouna allait rejoindre les autres au rez de chaussée. Aziz s'est redressé et vit Aïcha concentré sur son ordi à 5 mètres de lui.
— Bonjour ? C'est Aïcha n'est ce pas ?
Elle fit étonné pour paraître surpris.
— Oui bonjour , et vous c'est Aziz. Mais bien-sûr qui ne vous connait pas ? Toujours à la couverture des magazines alors que vous travaillez dans le bâtiment de meme.
— On peut se permettre de faire plusieurs choses à la fois . Je gère le côté marketing de l'entreprise familiale en même temps d'autres entreprises s'intéressent à moi comme modèle. C'est ma punition , d'avoir ce corps de rêve. Mais que faites vous ici de si bonne heure?
— Je me dois d'être ici tous les jours à 8h. C'est ce qu'à voulu ta mère !
— Non elle c'est pas ma mère. Dieu m'en garde ! Ma mère c'est l'autre , je te la présenterais plus tard. Et vous descendez à 23 heures ?
— Non à 18 heures , hier soir j'étais venu récupérer mon smartphone je l'avais oublier. Je me suis égaré dans le jardin, en faisant le tour du propriétaire. J'avoue que ton frère à très bon goût, cette maison est un vrai labyrinthe.
— D'où connaissez vous mon frère et D'où saviez vous que cette maison est à lui ?
— Voyons qui ne le connait pas ? Son affaire a fait la une des journaux en 2015. Il mérite pleinement une telle sanction. Désolé il fallait que ça sorte.
— Non vous n'avez pas à être désolé, il l'a cherché réitéra Aziz.
— Et en ce qui concerne la maison ,c'est madame Seye la patronne qui me la dit.
— Encore cette vieille commère. Elle a perdue la boule. Ne prêtait pas attention à ce qu'elle raconte . Il y'a bien longtemps cette maison a bien failli être saisi par la banque et mon père l'a racheté. Elle croit toujours que son fils en est le propriétaire. Et ce même après qu'on lui ai montré l'acte de propriété.
—...
— Pour quoi ne pas faire plus ample connaissance. Quoiqu'il en soit je sais déjà que cela ne vous pose aucun problème.
Aïcha allait refusé ce rencard , quand Fatou la gouvernante leur interrompe.
— Monsieur , on vous attend en bas. Il ne reste plus que vous. Quant à vous mademoiselle , vous pourrez nous rejoindre plus tard en cuisine.
— Et à qui appartient ce plateau ?
— À mademoiselle Dalanda , elle est souffrante et ne sera pas en mesure de se déplacer. N'allait pas vous en faire , j'irais m'occuper d'elle.
Aziz lâcha un rire excentrique.
— Donnez , je vais lui remettre le plateau. C'est à moi de prendre soin d'elle , je suis son fiancé après tout.
— D'accord.
— J'oublie , préparez une assiette de plus pour Aïcha. J'aimerais qu'elle se joigne à nous , si elle veut bien bien-sûr. Ce sera l'occasion pour moi de lui présenter toute la famille rajoutait Aziz
— Merci , mais je serais plus à l'aise en cuisine.
— S'il vous plaît dites oui. Ne serais-ce que pour me faire plaisir ?.
Aïcha se mit à réfléchir. Et s'était dans son intérêt de dire oui pour en apprendre le plus sur les relations qu'ils entretenaient en étant tous réuni.
— D'accord je vous attend alors renchérit elle , les mains entrecroisés.
Aziz devait remettre le plateau à Dalanda , mais en sortant de la bibliothèque il tombe nez à nez sur Germaine, une servante.
— Mais monsieur....
— Tiens, manges ce qu'il y'a , jettes le faites en ce que vous voulez ça m'est égale.
La laissant avec le plateau , il se retourna et alla rejoindre Aïcha qui l'attendait.
— Vous n'avez pas durée.
— S'était tout prêt d'ici. Allons y !
Ils descendaient des escaliers au moment où tout le monde se mettait à table.
— Aziz , Qui avons nous là. Aïcha ,venez nous rejoindre dit Kader subitement couronné d'un sourire suffisant
— C'est qui cette Aïcha lui demandait Ramata , la seconde épouse.
— Mère , elle c'est Aïcha l'institutrice de Mouna. Aïcha , elle c'est ma mère Ramata Séne la maîtresse de maison.
— Enchantée madame fit Aïcha.
— Maîtresse de maison ? Elle ne manque pas de culot, pensa Mattel dans son tréfonds.
— Venez vous assoir.
— C'est drôle , mais depuis qu'elle est dans cette pièce je n'ai plus faim dit la petite Maimouna en s'éloignant de la salle conviviale.
— Reviens tout de suite , lui ordonnait son grand père.
— Je vais me servir et faire semblant d'apprécier ce moment qu'on passe en famille. Ça va finir en désastre , disait Marém qui arrivait de son Jogging matinal.
— Pour une fois faites un effort , on a une invitée ?
— D'abord c'est qui elle ? Comme si ça allait changer grand chose ? Et puis pourquoi elle accepte de se faire escorter par Aziz ? Un homme qui vit en concubinage avec sa fiancée depuis 10 ans . Dieu seul sait ce qu'ils font ensemble quand ils sont seuls , dit l'autre sœur Kiné.
— Elle au moins elle a une bague au doigt . Elle ne risque pas de mourir vieille au côté de sa pauvre mère complètement dérangée.
— Kader je n'ai rien à dire à ton fils. Dis lui que kou Ndeyam takhawalou , gni yeureumko soutouralko takk ko loumou am dieul.
— Niaff sama Yaye daal , mo meuneu tontou , dalay door té doula lal ( Niaf ma mère l'a bien eu , elle a frappé fort ).
— Voyons ma chérie , on voit bien que ta mère est désespérée. Plus le temps passe , plus elle risque de mourir de sa maladie. Elle se torture rien qu'en passant à ce qu'adviendra ses filles. Si elle meurt dans les temps , je vais tous vous mettre dehors. Un conseil t'a intérêt à te trouver un mari , ça devient urgent ndakh yalla gua am koula fatte répliqua Ramata sur ses gardes.
— diokhma sisa gigolos yi ( tu pourrais bien me prêtait un de tes gigolos)
— Ça suffit , j'en ai assez de vous tous ! S'écria le patriarche.
— Kén tognouma kader yaw mi yama togn , dieulé tiaga bi thia all ba nieuw ték ko sama kaw , yakh sama jabòot sou bokout mala ( Kader tout ce qui se passe ici c'est uniquement de ta faute , tu as récupérer cette pute de je ne sais où , pour détruire ce qu'on a construit toi et moi , maudis sois-tu ).
— Vieille bique , ne traite plus ma mère de la sorte. Sinon t'aura affaire à moi S'énerva Aziz tout en rage.
— Tu vas faire quoi ? Si tu touches à un seul de ses cheveux , ça va te coûter très cher , dit Marém pour prendre la défense de sa mère
S'était inédit , à chacun son tour de lancer des insultes sans penser aux enfants qui assistaient à la scène. Le petit Assad encore innocent pleurait au centre du conflit sans que personne ne s'en rende compte. La maison s'était transformé en un vrai champs de bataille. Aïcha qui n'avait jamais vu rien de tel était perdue dans ses pensées. Elle venait enfin de trouver la réponse à ses questions. Dans ses conditions chaotique la petite Mouna et Assad ne seraient instruits et bien éduqués. Dans cette maison même les adultes ne l'étaient pas.
— Ça suffit réagit Kader verte de rage ; maintenant je serais dans l'obligation diviser la villa . Que chacun reste dans ses appartements.
Ils en allèrent tous suite à cela sauf Aziz qui devait se rendre au bureau.
Aïcha allait partir quand Aziz l'a interpellé.
— Aïcha , désolé que vous ayez assister à une telle scène. En général ça se passe toujours ainsi. Je suis vraiment désolé , alors là sincèrement.
— Non vous n'avez pas à être désolé. J'y vais.
— Avec tout ce qui vient de se passer , je doutes que vous ayez besoin de ce travail. En ce moment je suis à la recherche d'une assistante , si ça vous intéresse , n'hésitez pas à me le faire savoir. Voici ma carte.
Elle l'a prend et se contente de lui sourire discrétement.
—... Aziz , lui lançait, son père désorienté suite à ce qui venait de se passer
— Aïcha, mes portes vous seront toujours ouvertes , si vous avez besoin de quoi que se soit. Aller au-revoir.
Aïcha Grey
Quelle famille de dingue. C'est quoi ces histoires ? Il fallait absolument que j'en parle à Monica.
J'allais passer un appel et pour ne pas me faire prendre, j'ai pris soin de vérifier les alentours du jardin . Il n'y avait que moi.
J'ai composé son numéro et ça prit du temps avant qu'elle ne décroche.
— J'ai bien failli raccroché , je n'ai que 15 minutes. Kay ma cas la cas bou dense ( attends que je te racontes ce qui vient de se passer)
— Vas y racontes.
J'ai pris le temps de tout lui raconter dans sans rien omettre . Elle était choqué avec ces guanima ( j'y crois pas ).
— Quoi qu'il en soit ? J'essaierai de découvrir ce qu'il y'a dans cette pièce.
— C'est dingue ces histoires ? celui qu'on cherche c'est surement l'un d'entre eux, mon intuition ne me trompe que très rarement.
— Je sais pas , mais j'ai des doutes concernant Aziz et Kader son père. L'autre jour je les ai surpris et ils ont mentionné l'affaire. Et tout à l'heure il m'a fait savoir que la maison , a failli être saisi par la banque et que son père la racheté.
— Il y'a du nouveau au bureau. J'ai interrogé le médecin légiste. Et on en sait un peu plus. Je m'en doutais bien .Il a été menacé. Il a falsifié le rapport médico-légal , et l'origine est introuvable. Ça risque d'être un peu plus compliqué.
Je me demandais pourquoi ils auraient fait ça. J'ai pas vu le temps passer. Il ne restait plus qu'une minute avant que je reprenne mes cours.
— Monica on se recapte , je dois reprendre le boulot. La petite doit m'attendre.
— Ok, ciao.
J'ai raccroché.
J'ai repris mon chemin , et en allant à l'étage j'ai surpris une conversation entre Mattel et Fatou la gouvernante.
— Elles font le ménage, garde un oeil sur elles , et après qu'elles aient fini faites en sorte que personne n'entre dans ma chambre. Je me rends au poste. Je vais pas tarder , je rentrerais pour le déjeuner.
— Ok madame , c'est compris ..
Elles s'en allèrent. À mon tour je suis montée à l'étage , pour rejoindre Mouna. Une fois sur place, elle ne s'était toujours pas pointé. C'est alors que je suis allée la retrouver. J'ai emprunté le côté gauche de l'autre couloir , j'ai trouvé une chambre ouverte avec une femme de ménage à l'intérieur. Vu ce qu'a dit Mattel ça devait être sa chambre. Histoire de découvrir ce qu'elle cachait , j'ai fais semblant de me tromper de chambre pour mieux voir ce qui était à l'intérieur.
— Bonjour , c'est la chambre de la petite Mouna n'est ce pas ?
J'ai pivoté mon regarde sur la coiffeuse et j'ai vu une clé. La même que Mattel avait il y'a encore deux heures.
— Non , c'est de l'autre côté , me répond -t- elle
— C'est la énième fois que je me perds. S'il vous plaît, retrouvez la pour moi. Je suis épuisé.
Je lui faisais les yeux doux pour qu'elle accepte de m'aider.
— Attendez ici, je vous reviens.
Elle est allé la retrouver et j'ai profité de son absence pour voler la clé. Pourvu qu'elle ne s'en rende pas compte.
J'ai quitté la pièce sans que personne ne me voit. Pour faire vite je suis allé dans l'autre sens pour joindre les escaliers. Ce qui est fait , et une fois sur place je me suis bien assurée qu'il n'y avait personne avant de commettre l'erreur de mettre un pied dans la pièce interdite d'accès. Heureusement il n'y avait personne dans les alentours.
J'ai mis la clé et je l'ai tourné deux fois sur le côté . Comme je m'en doutais s'était la bonne. Le moment était venu de découvrir ce qu'il y avait dans cette chambre.
J'ai fouillé les moindres recoins de cette chambre gigantesque et je n'ai rien trouvé. Enfin sauf la table de bureau.
Je suis allé voir ce qu'il y'avait dans ces tiroirs et j'ai trouvé un journal ; il y était écrite « Khadija ». Ça devait être son journal intime. Je comprends maintenant pourquoi cette chambre reste fermée. Elle renferme des secrets , que nul n'est censé voir . Ce journal pourrait bien être la réponse à toutes nos questions.
Au moment où j'allais l'ouvrir , j'ai entendu un bruit et ça venait du couloir. C'était des pas , qui s'orientait vers moi.
— Qui est là?