Red Lightning Strike | Tome 1

By LovelyBrightStars

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Amélie Evenson savait pertinemment que jamais, elle n'assisterait à une pluie de grenouilles, ni qu'elle rece... More

Le calme avant la tempête
Nouveau départ
Histoire d'un aller sans retour
Premier Jour
Le Groupe 12
Théorème des Valeurs Intermédiaires
La Sentence
Rattrapée par la célébrité
L'Effet Paprika
S.H.E.L.B.Y
Coup du Zodiaque
Rien qu'une danse
C'est un rancard ?
Pas à pas
Le chant des sirènes
Menons l'enquête !
C'était juste un baiser
Et comment, cocotte !
Échec et Mat♙
Le Diable au corps
Question de compatibilité
Coup du Sort
Je suis allergique au latex
Under my skin
C'est ça quand on fréquente un Bad Boy
Valse des Souvenirs
Coup au cœur
Touché-Coulé
La Faille
Intuition Masculine
L'Œil du Diable
Destrier Mortel
Eméché de la Cafetière
Stalactites au bout du Nez.
Minute papillon !
Le pot aux roses
Poulet au Curry
Demoiselle en détresse
Cœur noir
La vérité
Une ombre parmi les ombres
Cauchemar
Feu de joie
Boucle infernale
Fais pas ta fillette
Numéro inconnu
Tic-Tac
Le C impérial
Note de "fin"

T'as chaud cocotte ?

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By LovelyBrightStars

Rien qu'une danse.

Ce n'était rien qu'une danse.

Alors pourquoi est-ce que j'avais la terrible impression que je m'apprêtais à vendre mon âme en prenant sa main ?

Je réfléchissais trop. J'avais juste à fouler cette piste de quelques déhanchés en sa compagnie et je retrouverais mon bracelet. Ce cher et tendre que je croyais perdu à jamais.

Mais d'un autre côté, j'avais l'impression de me faire avoir à nouveau. C'était comme si encore une fois, je le laissais avoir l'avantage sur moi sans même qu'il ait à fournir le moindre effort. Je le laissais tirer les reines, jouer ses meilleurs cartes, je le laissais me rendre prisonnière de son regard et de ses mots.

Je le laissais m'assujettir à sa propre volonté et contre la mienne.

Il me regardait, imperturbable, sa main toujours tendue m'invitant ainsi à la saisir.

Il n'y avait dans ses pupilles et son attitude aucun signe d'impatience, rien qui n'aurait pu traduire ne serait-ce qu'une once de lassitude. Parce qu'il savait que tôt ou tard, je lui accorderais cette danse.

Je me surpris alors à venir enlacer ses doigts, un par un, avant de finir par totalement posséder sa main.

Et à cet instant, quelque chose me pris de l'intérieur, une sensation d'une extrême intensité, partagée entre un brasier ardent qui vous consume et un froid polaire qui vous gifle.

Il m'attira doucement près de lui et vint glisser son autre main dans le bas de mon dos. Il me fit ensuite tournoyer autour de lui en me dirigeant vers la piste comme si je n'était qu'une de ces danseuses en porcelaine fixée à un socle de boite à musique. Il m'entraînait loin de lui pour mieux me ramener contre son torse la seconde d'après, le tout sans jamais lâcher ma main. J'avais le souffle court. Et je ne pus m'empêcher de penser, que cette danse qui n'avait aucun juste milieu était exactement l'histoire de notre relation, ambiguë et qui oscillait entre distance et proximité, chaleur et froideur.

J'avais oublié le bruit, la foule, la fumée, j'avais même finit par oublier que je ne savais pas danser.

Et nous nous balancions comme ça pendant plusieurs minutes, enlacés puis détachés et ce jusqu'à ce que mes pieds n'en purent plus.

Jusqu'à ce qu'il ne restait plus que nos deux corps pantelants et son souffle dans mon cou.

Il approcha alors ses lèvres de mon oreille.

- On sort un peu ?

Je hochais la tête avant de remarquer qu'il tenait toujours ma main au creux de la sienne.

Il parcourut l'appartement des yeux et finit par localiser une porte-fenêtre non loin de la cuisine, juste derrière le bar de fortune.

Le petit balcon donnait sur la ruelle opposée à la nôtre. La ville était endormie et seuls quelques vrombissements de voitures solitaires résonnaient sur le bitume. Les lampadaires avaient rendu leur lumière depuis belle lurette. Il était déjà trois heures et l'aube s'annonçait florissante. La nuit était calme, paisible, toutefois, il y avait ce petit vent du Nord qui soufflait, comme un murmure dans la nuit étoilée.

Je frissonnais.

- Tu as froid ? me demanda-t-il alors.

Je secouais négativement la tête.

Il rit avant d'enlever son perfecto et de venir le glisser sur mes épaules.

Sa veste me réchauffa instantanément. Elle sentait le paprika, et l'odeur de la nicotine. Elle sentait Zayn.

Il sortit ensuite une cigarette de la poche de son jeans et l'alluma entre ses lèvres. Le feu vacilla un moment sous la brise incertaine avant de venir l'embraser dans un doux crépitement.

Je m'accoudais alors à la rambarde consciente qu'il me fixait tout en crachotant des vagues de fumée dans l'air.

- Ton bracelet est dans la poche de droite, fit-il alors en désignant son blouson.

J'acquiesçais, mais je n'avais pas l'intention de lui rendre sa veste, du moins pas tout de suite. Elle était chaude, confortable et elle me faisait me sentir en sécurité.

- Je l'ai trouvé dans l'allée menant chez S.H.E.L.B.Y. Tu as dû le faire tomber, reprit-il en tirant une nouvelle fois sur la cigarette.

Je farfouillais dans la poche pour en sortir le bracelet que j'accrochais avec précaution à mon poignet. Il ne semblait pas abîmé, ni même éraflé.

- Merci de me l'avoir ramené.

Il hocha la tête.

- Tu as payé ce qu'il fallait pour l'avoir à nouveau, fit-il remarquer en m'adressant un clin d'œil.

J'avais payé. Une marchandise contre une autre. C'était donc ça. Mon estomac se tordit. J'avais l'impression que toute la magie de nos deux corps enlacés sur la piste s'était envolée. Proximité, distance, c'était devenu notre danse.

Je me mis alors dos à la rambarde avant de venir voler la cigarette qui pendouillait au creux de ses lèvres rosées. Je tirais une longue bouffée dessus et je dus me faire violence pour ne pas tout recracher lamentablement en m'étouffant. Jamais encore je n'avais ingurgité autant de cochonnerie en une inspiration.

Il me regarda, étonné, comme si celle-là il n'avait pas pu la prédire, comme si pour une fois je l'avais rattrapé à son propre jeu.

Un sourire se creusa néanmoins sur son visage.

- Et toi, tu payeras quoi pour revoir ta veste ? lui demandais-je en le défiant du regard avant de tourner les talons.

La porte vitrée claqua derrière moi.

A l'intérieur, toujours le même capharnaüm, en pire. Les gens se bousculaient, ivres, désorientés par le manque de lumière et l'alcool qu'ils avaient ingurgité.

Je m'approchais du bar pour me servir un verre. Je mourais de soif. Et ce n'était pas la cigarette que je tenais encore entre mes doigts qui avait arrangé les choses.

Louis et Mindy dansaient toujours collé-serré au milieu du salon. La brunette m'adressa un signe de la main en souriant. Je le lui rendis avant de me mettre en quête d'un verre plus ou moins propre.

- Je peux te servir quelque chose ?

Je relevais les yeux. La voix m'avait sorti de mes cogitations. Il était grand, blond et il semblait avoir remplacé le barman habituel. D'un geste de la main je lui désignais la bouteille de jus d'orange.

J'écrasais maladroitement la cigarette avant de la jeter dans le cendrier le plus proche.

Lorsque je revins au bar, le blond avait disparu. J'avais l'impression que tout le monde s'était ligué contre moi pour que je ne boive rien à cette soirée !

Je soufflais avant de décider de me servir moi-même lorsque le blond en personne passa son bras derrière mes épaules et agita un verre rempli de jus d'orange sous mon nez.

Il me dévisageais tout en commençant à balader sa main dans mon dos ce qui me gêna au plus haut point.

- Très jolie ta petite veste, fit-il remarquer en arquant un sourcil.

Je souris poliment, pas vraiment certaine de vouloir continuer cette conversation.

- Merci, bredouillais-je doucement.

Il me détailla de haut en bas en se mordant la lèvre.

Son bras pesait lourd sur moi, mais le poids cessa de faire mal lorsque devant nous, un Zayn à moitié furibond apparut.

Il fermait et ouvrait sa poigne comme pour s'assurer que ses articulations étaient toujours en état de marche.

- Merci beaucoup, mais ça ira, fit-il en lui prenant le verre des mains pour me le tendre. Mel, tu viens ?

Le blond leva les mains au ciel comme pour s'excuser avant de s'éclipser en me lançant un dernier regard. Un regard qui continua de hanter ma mémoire bien longtemps après son départ.

Je pris la boisson des mains du basané et l'a bu d'une traite.

- Ça vaut bien le coup que tu me rende ma veste ça tu ne crois pas ? demanda-t-il après quelques minutes.

Je secouais la tête. Hors de question que ce soit aussi facile. Cependant, j'étais bien contente qu'il soit arrivé à ce moment-là. Je n'aurais pas été aussi douée que lui pour éconduire ce type. Je posais ensuite mon verre au sol.

- J'ai envie de danser.

Venais-je vraiment de dire ça ?

Zayn sourit malicieusement, comprenant sans doute qu'il s'agissait là d'une invitation et il m'accompagna à nouveau sur la piste. J'avais noué sa veste autour de ma taille comme un énième signe de rébellion à son égard.

Il y avait cette musique dans l'air, Electricity de Silk City et Dua Lipa. Et je ne pouvais juste plus m'arrêter de gesticuler.

Zayn rit et moi aussi.

Je crois d'ailleurs que je ne m'étais jamais autant amusée de toute ma vie.

Je me balançait maladroitement sur mes deux pieds en bougeant mes bras dans tous les sens au-dessus de ma tête. En fait, je copiais les mouvement du garçon qui s'agitait derrière Zayn.

Je commençais alors à transpirer sous mes vêtements. Je comprenais mieux maintenant pourquoi tout le monde était livide, il faisait une chaleur insupportable ici.

Je remontais les manches de mon pull sur mes avant-bras.

- T'as chaud cocotte ?

Je hochais la tête en exagérant le mouvement pour que mes cheveux virevoltent dans les airs comme ces rock stars après qu'ils aient cassé leurs guitare sur scène.

Zayn rit de plus belle en secouant la tête. Il devait me prendre pour une folle. Il prit ma main un instant pour me faire tourner tout autour de lui. Je gloussais comme une poule qui venait d'attirer le plus beau coq de toute la basse-cour.

Je me sentais papillonner. Je revivais.

Mais la chaleur se faisait de plus en plus difficile à supporter. Je ne savais pas si c'était juste mon corps qui s'enflammait ou si c'était le cas de tous les danseurs de cette pièce. Je me servis de ma main comme d'un éventail. Ça avait commencé au creux de mon ventre et ça s'était diffusé dans tous mes membres comme si je n'étais plus qu'une boule lumineuse qui scintillait dans la pénombre. Une boule de feu. Je commençais à soulever mon pull au-dessus de mon nombril.

Zayn fronça les sourcils.

- Hey, tu fais quoi là ? demanda-t-il d'un air qui m'avait parut presque froid.

Je ris, un peu honteuse, avant de me coller timidement contre son torse. Il m'observa curieusement mais ne me repoussa pas.

Je levais la tête, j'étais désormais à deux centimètres de l'interdit. Non, du paradis. J'étais à deux, puis un centimètre de ses lèvres.

Je commençais à les frôler du bout des doigts. Elles étaient douces. Il ferma les yeux.

Au même moment, toute la chaleur se concentra dans mon cerveau. La sensation n'avait désormais plus rien d'agréable. Elle me martelait le crâne violemment jusqu'à me rendre moite, fragile, dépendante.

Je pris ma tête entre mes mains et ferma moi aussi les yeux. Il fallait que ça s'arrête.

Ce fut pire lorsque je les rouvris.

Tout tournait. Les couples, le bar, la musique. Tout se confondit dans un épais brouillard. J'avais l'impression de tout revivre à travers une boucle, un cercle qui ne cessait de s'ouvrir pour mieux m'engloutir. Et dans ma tête, ça continuait de marteler en boucle jusqu'à me faire oublier la musique sur laquelle je me déchaînais deux minutes plus tôt.

Je fus secouée par le choc de mes fesses heurtant le sol.

Je sentis Zayn se pencher vers moi. Tout tournait au ralenti comme si quelqu'un avait pressé la fonction slow motion.

- Mel ? MEL !

J'entendais des voix par-ci, des cris par là, tous hurlant mon prénom en écho.

Et puis enfin, une voix qui se distingua des autres.

- AMÉLIE. Putain, Amélie.

Ces bouclettes frôlèrent ma joue lorsqu'il vérifia si je respirais toujours.

Les voix se faisaient plus floues, indistinctes. Et dans mon cerveau ça dansait encore et encore.

Des cris s'élevèrent dans la nuit étoilée.

Puis une dispute acharnée.

Ils en étaient venus aux mains.

J'entendis alors le fracas d'un coup de poing contre une mâchoire.

Une odeur de cigarette, une porte qui claque au loin.

Et puis plus rien.

Juste moi et le néant.





















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