Les Psychiques - Laisse-moi p...

By AnaExva

18.8K 2.5K 1.2K

Les pouvoirs psychiques sont une réalité, un phénomène très rare qui reste méconnu au regard de la plupart de... More

Partie 1 : Welcome to Colombe
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5 - 1/2
Chapitre 5 - 2/2
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 27
Épilogue (Première partie)
Information
Partie 2 : Return to Immortality
Introduction
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Remerciement

Chapitre 26

325 46 4
By AnaExva


« Oh my Lord, take this soul

Lay me at the bottom of the river

The Devil has come

To carry me home

Lay me at the bottom

The bottom of the river »


Blues Saraceno, The River

Trad (de moi) :

« Oh mon Seigneur, prenez cette âme

Couchez-moi au fond de la rivière

Le Diable est venu

Me ramener à la maison

Couchez-moi au fond de la rivière

Au fond de la rivière »


Les Dirigeants semblaient tous être surpris de me voir, à l'exception faite de Yuri qui paraissait amusé par la situation. Dembe me posa à terre, me permettant d'aller m'assoir sur le siège entre Yuri et Ryan pour lequel je n'accordais aucun regard. Ai Dai n'essayait pas de me manipuler, ce qui était étrange. Cela signifiait également que Yuri avait bien énoncé cette rumeur qui n'avait rien de réel. Tuer n'était pas dans mes habitudes.

Pourtant j'étais loin d'être une sainte.

J'avais tué durant mon enfance pour m'enfuir. J'avais tué un enfant récemment pour sauver ma vie. En quoi aurais-je été différente des autres criminels de Colombe ?

La main de Dembe se posa sur mon épaule en compassion. Il voyait ma douleur que je pensais pourtant bien cacher. Mes doigts se posèrent sur les siens et il sursauta légèrement avant de poser un genou à terre à mes côtés tandis que je prenais sa main dans la mienne. Les mains de la Mort que personne n'osait prendre de peur de mourir.

— Je te fais confiance, Dembe.

Il se leva et recula d'un pas en respect. Les autres Dirigeants demeuraient muets.

— Bonjour à tous, commençais-je alors. Je suis Layla, la nouvelle Dirigeante du territoire de Fer. Aussi, je tiens à ce que vous sachiez qu'aujourd'hui je vous ais fait réunir pour vous faire une merveilleuse proposition. Donnez-moi vos territoires.

Silence pesant que personne n'osa briser dans un premier temps. Yuri ne l'avait pas non plus vu venir, ce qui l'amusa le premier.

— Très bien, je me soumets à toi Layla. De toutes façons, je suis trop vieux pour des jeux de pouvoir.

— Yuri, mais qu'est-ce que tu racontes ? s'étonna Ai Dai.

— Pourquoi est-ce que l'on te confierait nos territoires ? reprit Ryan.

Ce dernier avait repris une expression sérieuse. Il me voyait enfin comme une Dirigeante et non plus comme la fragile Layla qui se cachait derrière lui pour se protéger.

— Parce que dans le cas contraire...

Me coupant dans ma phrase, je me levais soudain. Quelque chose n'allait pas. Comment est-ce que je le savais ? A cause d'un cri. Ryan aussi l'avait entendu. Nous nous tournions l'un vers l'autre.

— Dembe, ordonnais-je sans plus d'instruction.

L'homme sortit son portable, appelant un numéro avant de raccrocher après quelques secondes de conversation.

— Le Soleil s'est levé.

Alors ça avait déjà commencé. Moi qui avait espéré avoir le temps de réunifier Colombe en un seul territoire afin de créer une révolte et de profiter de la panique pour m'enfuir avec le plus de personnes possibles...

Je repoussais ma chaise, prête à partir.

— Attends Layla !

Ryan m'avait saisi le bras et je levais la main pour dissuader Dembe de faire quoique ce soit.

— Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Reprenant ma main, je le saisis par la col, l'approchant au plus près de moi.

— Ce qu'il se passe c'est que tu allais me vendre à Killian alors j'ai voulu m'enfuir. En contrepartie, cela a couté la vie d'un enfant innocent dont le regard me hantera pour toujours ainsi qu'un désir encore plus puissant de partir de Colombe. Loin de ces criminels et loin de toi.

— Je ne te laisserai pas partir.

— Tu n'auras pas le choix. La guerre a déjà commencé.

Et au moment où j'annonçais cela, une bombe explosa dans l'Hôtel. Ryan me souleva de sol, courant hors de l'immeuble aussi vite que possible. Mais arrivé dehors, il ne comprit pas ce qu'il voyait pourtant de ses yeux.

— Qu'est-ce que...

Des hommes, des femmes et des enfants tiraient sur les habitants de Colombe mais également sur les soldats qui étaient censés surveiller les limites de la ville.

— Tu pensais que Colombe était le pire des enfers, me moquais-je presque avec désespoir pour lui.

Ma main se posa sur son bras.

— Bienvenue dans le mien. Bienvenue au Soleil de Dante.

***

Si Colombe avait déjà des aspects de ville coincée dans un pays en guerre, le champ de bataille devant elle était une preuve que ce lieu n'avait encore jamais vu ces horreurs désastreux.

Les cheveux blonds dans le vent, un costume élégant et peu adapté pour cette situation, elle marchait pourtant avec un grand sang-froid parmi ce monde qui se battait ensemble. Une autre situation pouvant témoigner des désastres de l'anarchie, n'est-ce pas ? De toutes manières, la femme n'avait qu'un objectif : Layla.

Dorian lui avait ordonné de la trouver et de la ramener en toute discrétion. Pour la discrétion, c'était raté. Il allait surement le déduire de son salaire.

— « Quitterie, comment se passe ta mission ? »

La voix qui parlait dans son oreillette l'amusa autant que cela l'énervait.

— Bonjour petit poisson. Le Soleil de Dante vient d'activer son arme. Tous ses membres infiltrés ont ouvert le feu en même temps. Mais ça tu le savais Ingrid. Alors pourquoi viens-tu faire murmurer sa voix de sirène dans mes oreilles ?

— « Pour la simple et bonne raison que Dorian est vraiment furieux. Tant et si bien qu'il a décidé de venir sur place pour lui-même se charger de la situation ».

Quitterie déglutit à cette nouvelle. Dorian avait décidé de se déplacer ? Il était rare qu'il le fasse, même lorsque les missions de ses agents étaient difficiles et en voie de devenir un échec. Elle savait que Layla était une personne particulière, mais pas que cela suscite qu'il vienne pour régler la situation problématique dans laquelle une secte contre les Psychiques n'y était pas pour rien.

— Je suppose que je peux dire adieu à ma prime ce mois-ci.

— En effet.

Il venait d'apparaitre. Une chemise retroussée, blanche, et un pantalon noir, les chaussures choisies pour correspondre avec ce costume fait sur-mesure dont il prenait à peine soin. Pas de veste, pas de cravate. Il faisait chaud après tout. C'était encore l'été.

Clope au bec, il s'en saisis de ses doigts, expirant la fumée.

— Le tabac tue, tu les sais n'est-ce pas ?

— Si seulement c'était vrai dans notre cas.

Il la laissa tomber au sol, pivotant pour avancer. Quitterie, sur ses pas, écrasa la cigarette pour suivre son patron, traversant le champ de bataille.

— Que faisons-nous ? Les gardiens sont plus nombreux autour des frontières de la ville.

— Nous récupérons Layla. Pour ce qui est de sortir de la ville, disons que j'ai un contact.

Un contact. Lorsque ce dernier entra dans son champ de vision, il fallut à Quitterie un certain temps avant de comprendre.

— C'est cet ours le contact ?

— Je ne suis pas un ours, grogna l'homme.

L'individu était grande, manifestement taillé dans le roc. Un mastodonte de près de deux mètres de hauteurs. A en juger par sa posture, sa démarche, elle le supposait avoir appartenu à l'armée.

— Il est le contact ?

— Oui, confirma Dorian.

— Que fait-il à l'intérieur avec nous dans ce cas ?

— Il n'est pas question que je reste en retrait plus longtemps. Ma fille m'attends.

Aussitôt, le monstre arracha une arme des mains d'un malheureux tout proche de lui, tirant sur tout ce qui bougeait afin de se frayer un chemin parmi les hommes en guerre. De son pied il repoussait les cadavres, de ses mains il achevait les vivants osant lui obstruer le passage. Dorian souffla.

— Qu'est-ce qu'il lui prend ? interrogea Quitterie qui ne comprenait pas cette hargne.

— Il est son père. Et un père est stupide lorsqu'il s'agit de son enfant.

***

Un cri dans le vent, et mes mouvements guidés par un instinct et un apprentissage que j'avais un jour oublié, je me battais, repoussant sans arrêt mes assaillants. Dans une bataille, il y avait toujours des camps. Et si au départ, trois groupes se distinguaient, à présent tout devenait bien plus flou et trouble. Ce n'était plus seulement une guerre entre trois groupes mais plutôt une guérilla où l'armée suivait son entrainement, le Soleil de Dante se battait pour ses convictions et les habitants de Colombe suivaient leurs propres règles, à savoir qu'il n'y en avait aucune.

Quant à moi ? Je tentais de faire ce que je devais. Aujourd'hui j'étais encore la Reine de Fer. C'était mon rôle de protéger mon territoire et ceux qui y vivaient.

— Merde, ça devient n'importe quoi.

Il y avait bien plus de monde que ce que j'aurai pu croire au départ. Ceux du Soleil de Dante devait avoir infiltré la ville depuis bien plus longtemps que je ne l'aurai cru, bien avant mon arrivée tout du moins. Il semblait représenter le quart de la population de Colombe. Et en peu de temps ils s'étaient multipliés comme des cellules cancéreuses. Les plus féroces guerriers avaient été entrainés à combattre les Psychiques.

— Dembe, tu sais quoi faire.

Mon bras-droit confirma d'un mouvement de tête. Il rassembla les plus passifs et faibles, et, accompagné des plus forts pour défenses, il partit pour les emmener ailleurs. Ils allaient s'enfuir de Colombe.

Pendant ce temps, je n'aurai qu'à retenir nos assaillants qui se trouvaient être à la fois des habitants de Colombe, des adeptes du Soleil de Dante et des militaires entrainés pour maîtriser des Psychiques.

Je portais ma main à ma gorge. Elle me faisait mal. A force de crier comme une banshee, je me sentais faiblir. Mes ennemis s'étaient arrêtés de me combattre, hésitant à relancer tandis qu'ils avaient été témoin durant plusieurs longues minutes de ce qu'il advenait de ceux qui se tentaient à m'affronter.

— Layla, est-ce que tout va bien ?

Mon regard se posa sur Ryan qui arrivait, accompagné d'Anselm. Personne ne s'opposa à lui qui passait.

— Ryan, que fais-tu ici ? Ton territoire...

Anselm secoua de la tête, m'incitant à me taire.

— Attends, tu veux dire que...Moss, Tchad...Et tous les autres...

Etaient-ils...

Soudain une tête sortir de derrière Ryan. Il s'agissait de Moss qui, avec un grand sourire, couru jusqu'à moi.

— Salut Princesse. Même si une grande partie de ceux de la Maison sont complètement dead, je suis toujours vivant.

— Et Tchad ?

— Ah, lui...Disons que finalement il n'a pas pu tout prévoir...

Blêmissant d'horreur, je reculais d'un pas.

— Ava et sa sœur ?

Pas de réponse, Moss détournait le regard. Même Ryan n'osait pas se confronter à mes yeux. le silence pesant me terrifia. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que ces personnes étaient...

La petite sœur d'Ava, adorable, parlant avec l'eau. Tchad, un garçon pouvant tout calculer, tout prévoir à l'avance. Pourquoi ? Les sourires et l'entrain de ceux qui vivaient à la Maison. Leur énergie, leur gentillesse parfois mal interprétée, leur grossièreté et leur manque de savoir-vivre...

Le sol se mit à s'effondrer sous moi. Il ne s'agissait que de mes jambes qui refusaient de me porter. Tombant à genoux, la chute me fit mal mais la douleur n'avait pas d'importance.

Ryan se précipita sur moi.

— Ne t'approche pas de moi ! lui ordonnais-je alors.

Il se stoppa net sur place.

— Ryan, enfuis-toi avec tes amis tant que tu le peux encore.

— Je ne t'abandonne pas.

Posant une main au sol, je me relevais. Mon instinct me criait certaines instructions, mais ma conscience me suppliait de ne pas écouter ce qui me ferait survivre. Alors, le poing serrer, je regardais cet homme droit dans les yeux.

— Ryan, tout ce que tu as fait pour moi, tu l'as fais pour mes dons de Banshee. Je le sais, je ne suis pas stupide. C'est parce que je t'intriguais et que je te serais potentiellement utile que tu m'as sauvée et prise sous ton aile.

— Non Layla ! Je t'aime.

Il m'aimait. Cela me fit plus de mal que de bien.

— Mais pas moi Ryan.

Il se pétrifia sur place mais, dans un grognement furieux, il s'avança vers moi. Sa main me saisit le bras.

— Comment ça ?

— Ryan, je ne suis pas amoureuse de toi. Et je suis certain que toi non plus.

— Qu'est-ce que tu en sais ? Tu lis dans mes pensées maintenant ?

— Non, mais j'ai eu de nombreux amis. Notamment en psychologie. Et mes recherches pour mes études de sociologie m'ont beaucoup appris.

— Ce n'est pas un bouquin qui va t'enseigner mes sentiments.

— Certes, mais tes systèmes de construction de la pensée ne sont pas difficiles à comprendre. Je sais ce que tu penses, Ryan. J'observe et j'interprète, c'est ce que je fais le mieux.

Loin de repousser sa main, je brisais le mètre qui nous séparait.

— Tu n'es pas amoureux de moi, tu es intriguée par moi. J'ai été la première à te fuir, et surtout la première à avoir eu l'air innocente. C'est une curiosité presque infantile. En ce sens, tu me fais penser à Dembe qui pense voir en moi un genre d'ange tombé du ciel pour sauver ses croyances.

— Tu es un ange. Tu es mon ange.

— Mais je n'ai pas d'aile, Ryan. Je ne peux pas voler. Si une comparaison était à faire, je tiendrais davantage du démon. Et un démon, Ryan, ça ne vole pas.

L'homme me lâcha de lui-même, reculant d'un pas.

— Comme tu veux.

Soudain, mes sens se mirent en alerte. Quelque chose approchait. Mon regard perdu à l'horizon, je les voyais tous s'effondrer. La poussière se soulevait, arrivant à nous. Mes deux mains se levèrent naturellement, faisant sortir de terre des lierres qui tirèrent aussitôt Ryan et ses amis en arrière tandis que je bondissais sur le côté.

Trop tard.

Une fissure s'était ouverte, prenant mon corps. Ma main s'était saisit de justesse du bord. Je ne tiendrais pas longtemps. Mais au moment de lâcher, quelque chose m'attrapa par le poignet, me ramenant sur terre avec une facilité enfantine. Je n'eu pas le temps de voir de qui il s'agissait que déjà la personne me serrait brutalement dans ses bras.

— Layla, tu es enfin là.

— Dorian ?

Ses mains prirent mon visage en coupe, le levant vers le sien. Oui, c'était lui.

— Tu es venu...

— Je suis venu.

— Pour moi...

— Pour toi.

Et sans le maitriser, j'éclatais en sanglots. Mes pleurs étaient bruyants, mais je m'en fichais éperdument. Dorian était là, il me tenait dans ses bras. Sa main dans mon dos, il le caressa de la même manière que l'on ferait pour consoler un enfant. Peu importait, j'avais besoin de ça.

— Je pensais que tu m'avais oublié, Layla.

— Plus jamais je ne t'oublierai. Je suis désolée Dorian...

— Te souviens-tu de ce que tu es ?

— Et de ce que tu es, Dorian. Je le sais.

— Et la lumière. Te souviens-tu de ce que je t'ai appris ?

Il voulait savoir si je me souvenais du Soleil de Dante, de ce que j'avais fait à cette époque. Mais plus jamais je n'effleurerais cette douce lumière. Elle était à l'origine d'un massacre que je n'avais jamais désiré auparavant.

— Ce tremblement de terre était l'œuvre de l'Agent Gaïa, intervint soudain une femme que je ne connaissais pas.

Blonde, grosse poitrine et regard charmeur, elle était magnifique de la tête aux pieds. En la voyant, Dorian s'écarta de moi. Pourquoi ?

Continue Reading

You'll Also Like

7.1K 655 39
À Seattle, une bête ravage la ville et sème la terreur partout où elle passe. Hallucinations, cauchemars et angoisses commencent alors à habiter Rile...
32.1K 8.1K 72
Adela, étudiante parisienne, voit sa vie basculée. Elle est propulsée dans un autre monde, avec son harceleur Caleb. Suivez la quête d'une fille auss...
6.4K 1.3K 27
Plus de quarante ans se sont écoulés depuis que Mélandrie a décidé de se sacrifier pour devenir la conscience de la terre-mère et ainsi sauver les te...
335 96 22
Quand ils se sont rencontrés, ils étaient deux inconnus enfermés dans une des toilettes des hommes, emportés par leur soif ardente de faire parler le...