LES AMOURS ÉPONYMES 2

De DuBleuDansSesVeines

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Moi, c'est Emy. Si vous êtes là, c'est que vous suivez mes mésaventures depuis un roman déjà. Ou alors, vous... Mai multe

1. Ne jamais raccrocher
2. Ma raison d'écrire
3. À tous les appels que j'ai manqués
4. La WattySélection
5. Monsieur Scott
6. Nuit d'enfer pré-paradis
7. Au revoir l'amour
8. Le songe d'une nuit d'automne
9. La quiche du train
10. Poubelle la vie
11. Et si c'était elle...
12. Dom Hugo
13. Emy Jaouen et la coupe de fraises tagada
14. Portrait d'une inconnue
15. De l'autre côté de l'écran
16. Miss pain à l'ail
17. Le sauvetage du homard
18. La première épreuve
19. La Course de l'amour
20. Le gala des gaffes
21. Une invitée surprise
22. L'ego des illusions
23. Mission Cendrillon
24. Le petit chaperon Blue
25. Conversation entre amies
26. Un amour à distance
27. Trois jours à Paris
28. Questions de confiance
29. L'amitié empoisonnée
30. À la croisée des rêves
31. Avec lui malgré moi
32. Écho du dehors
33. À dernière vue
34. Emy et son monstre
35. Le mal de la victoire
Questions pour un.e auteur.e
37. Le triomphe de l'échec
38. Le salon, la page blanche et l'étoile magique
39. L'étrange histoire de la petite culotte
40. La couleur du secret
41. La cité des lumières
42. Les cadeaux de Gérard
43. Emy Jaouen et les reliques de l'enfance
44. La Lune est à vous
45. Autobiographie d'une quiche
46. Une (pas si) parfaite inconnue
47. Quand Emy rencontre Lucy
48. Pourquoi pas toi ?
49. Cœur surprise
50. Lumière, caméra, questions !
51. La vie secrète des Wattpadiens
52. Ne tirez pas sur le crocodile fauteur
53. Confidences au clair de lune
54. Ces nuits qu'on n'oublie pas
55. L'anatomie du synopsis
56. Les gens heureux écrivent et boivent du thé
57. Si demain n'existe plus
58. (Presque) comme une comédie romantique
59. La femme autrice

36. Un de ses secrets

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De DuBleuDansSesVeines

Quelques heures plus tard... 

— Comme on se retrouve ! 

Je sursaute. Antoine et moi avons beau enchaîner les interviews sur la grande scène reconvertie en salle de presse depuis une heure maintenant, je n'étais pas encore tombée sur Stéphane, le journaliste gaffeur du JT de TF1. 

J'ai l'impression de l'avoir rencontré il y a un mois, alors que ça ne fait que quelques jours.

Il m'offre une accolade amicale avant de me poser les questions d'usage, micros et caméra inclus : 

— Qu'avez-vous ressenti, en entendant votre nom ? 

Une joie immense ! Et de la peur. Une peur sournoise, vicieuse, tellement contagieuse que je préfère la garder pour moi et ne rien dire. 

— Que retenez-vous de la WattySélection française ? 

Tout. Le bon comme le moins bon, les rencontres, le stress, le partage... La leçon qu'elle m'a apprise, aussi : croire en soi. 

Toujours.

— Pensiez-vous figurer parmi les finalistes ? 

Bien sûr que non ! En débarquant à Paris, je m'imaginais être de retour à Crozon le lendemain, tant je doutais de moi. Ironie du sort, j'ai failli y revenir seulement quelques heures avant l'annonce des résultats, après... Hugo. 

— Les Wattys, la WattySélection française... C'est quoi, la prochaine étape ? Le Wattpad Sharing ?

Je suis déjà tellement contente d'être arrivée jusqu'ici ! Le reste ne dépend pas de moi. 

Enfin si, un peu. 

Mais ce serait présomptueux de ma part d'affirmer que je ferai partie des deux gagnants intercontinentaux. Espérer, c'est bien. Profiter, aussi. 

Après tout, une expérience comme celle-là ne se présente qu'une fois dans une vie. 

— Ça vous fait plaisir d'avoir Antoine à vos côtés pour représenter la France à Londres ? 

Me retrouver avec quelqu'un d'aussi serviable et passionné que ce jeune auvergnat, c'est un miracle, quand on sait sur qui j'aurais pu tomber...

Mais ce n'est pas ce que je réponds à Stéphane. À la place, j'évoque son histoire, Affection virale. Elle retrace le calvaire d'un jeune qui a retrouvé son meilleur ami dont il était secrètement amoureux lors d'une fête clandestine organisée en 2020, à l'époque du confinement visant à ralentir la propagation de l'épidémie de coronavirus. Aveuglé par son attirance, enivré par l'alcool, il oublie leur dernière conversation, celle qu'ils échangeront avant que son crush ne contracte le virus et décède des suites de la maladie. Apprendre à vivre avec la culpabilité, se reconstruire après un acte inconscient, pourtant anodin en temps normal, c'est tout le questionnement développé par Antoine dans son roman. J'avais commencé à le lire après l'épreuve des dés, et je n'ai qu'une hâte : découvrir la suite – même si je vais probablement avoir besoin d'un paquet de mouchoirs et d'un pot de glace à la pistache, pour le finir.

— Merci, Émilie ! Bonne chance à vous !

De rien, et... euh... bonne chance à moi aussi. Je risque d'en avoir besoin. 

C'est ainsi que s'achève le dernier entretien d'une journée marathon qui me donne vaguement l'impression de mener plusieurs vies en simultané. 

Je n'ai même pas le temps de souffler que Megan me fait signe de monter me préparer pour le dîner, le dernier en compagnie des autres participants. Elle m'a demandé si je me sentais d'attaque pour suivre le programme prévu pour les lauréats, et je n'ai pas osé refuser, même si la fatigue commence sérieusement à se faire sentir. 

Mais suivre ce rythme infernal, c'est le meilleur moyen pour éviter de penser

Et là, tout de suite, maintenant, je ne veux pas penser, encore moins réfléchir. Je veux vivre l'instant présent et absorber le plus de bonnes ondes possibles pour hiberner tranquillement dans ma grotte, une fois la tempête passée. 

La tempête, c'est la WattySélection. 

L'ours maladroit qui se réfugie dans sa caverne, c'est moi. 

Le problème, c'est que monter prendre une douche signifie passer dans ma chambre, chambre dans laquelle je ne suis pas retournée depuis... Hugo.

Voilà pourquoi je veux tout faire pour éviter de penser... Si j'entre dans la pièce en laissant mon cerveau divaguer, je sais que je céderai au flot de panique qui menace de submerger mes digues. Laisser ce flot entrer, pourtant, c'est me noyer. 

Alors je compte. 

Une, deux... quarante secondes. Je pénètre dans la chambre, retire mes chaussures, mets mon portable à charger. 

Quarante-et-une, quarante-deux... cinq cent vingt secondes. J'allume la douche, laisse l'eau glisser sur mon corps, frotte ma peau avec du savon, lave mes cheveux, et sors. 

Je suis restée trop longtemps dans la salle de bain, et il me faut désormais contrôler ma respiration. Mon souffle s'accélère, je dois inspirer et expirer longuement pour ne pas manquer d'air. 

Six cent trente-et-une, six cent trente-deux... mille quatre-vingts secondes. Je m'empare du sèche-cheveux de l'hôtel et l'approche de mes pointes. Ça brûle. C'est bientôt fini. Je peux y arriver.

Moins d'un quart d'heure après y être entrée, je ressors de ma chambre, épuisée mais satisfaite. C'était dur, et ça l'est encore plus lorsque je réalise que, cette nuit encore, il faudra recommencer. 

Mais la nuit n'est pas encore tombée. Il n'est que vingt heures, et je compte bien profiter de cette soirée. 

Résignée, je traverse le couloir à grandes enjambées, impatiente de m'éloigner de cet endroit de malheur et de manger, enfin. Entre mon thé de ce matin et le rapide sandwich que j'ai avalé au déjeuner, mon estomac se sent délaissé, et il me le fait bien sentir. 

— Emy ! Wait ! 

Instinctivement, je pivote sur moi-même. L'avantage, avec Eliott Scott, c'est que son accent et sa joie de vivre sont tellement communicatifs qu'on ne peut pas le confondre avec quelqu'un d'autre, même lorsqu'on est une quiche. 

Je souris. Sa voix, si douce et réconfortante, suffit à dissiper mon angoisse. 

How are you doing ? 

Euh... pas trop mal ?

— Je ne vous ai pas encore remercié, pour hier et pour aujourd'hui, débuté-je en anglais. Vous ne me connaissez pas, et pourtant, vous m'avez aidée plus que n'importe qui l'aurait fait à votre place. 

Il m'adresse un clin d'œil, amusé.

— J'ai agi par pur opportunisme. Je n'aime pas commencer une histoire sans savoir comment elle se termine. 

Mon sourire s'élargit. Cette fichue petite culotte me suivra jusque dans ma tombe !

— Demain, c'est promis, lâché-je dans un souffle, priant pour que cette fois, rien ne m'empêche de raconter à Eliott ma plus grande honte. 

Alors que nous atteignons la dernière marche des escaliers, je le retiens d'un geste, profitant du calme ambiant pour lui poser la question qui m'a tourmentée toute l'après-midi : 

— Comment avez-vous su que j'étais... qu'on m'avait droguée ? 

Il soupire. Visiblement, il aurait préféré que j'évite le sujet. 

Je comprends pourquoi lorsqu'il explique en plantant ses yeux clairs dans les miens : 

— Mon frère est accro à la cocaïne. Il essaie de décrocher, mais... c'est compliqué. 

Je reste sans voix. Eliott Scott, si discret sur sa vie privée, vient tout juste de se confier à moi.

— Vous m'avez fait confiance, la nuit dernière, précise-t-il en m'entraînant dans la salle de gala. C'est mon tour, à présent. 

Eliott peut-il faire confiance à Emy ? 

J'ai cru comprendre que certain.e.s d'entre vous voulaient que notre reine des quiches lui raconte ENFIN l'histoire de la petite culotte... 😏 Elle peut encore trouver un moyen d'y échapper, vous croyez ? 

– Totalement !

– Jamais !

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