Dans les yeux d'un Shelby ||...

By sweetstoryc

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Les guerres de gangs sont la principale raison des ravages dans certaines villes. Après la Guerre, la vie éta... More

𝐏𝐫𝐨𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐈
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𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐈𝐈𝐈
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐈𝐕
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𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐗
𝐑𝐞𝐦𝐞𝐫𝐜𝐢𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭𝐬

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐕𝐈𝐈𝐈

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By sweetstoryc

     Au bout de quelques jours, avec Elizabeth, nous avions pris la décision de retirer la plupart des corps, afin de pouvoir circuler sans avoir l'envie de vomir à tout instant. De plus, l'odeur commençait à devenir insoutenable. Par conséquent, avec l'aide d'une charrette et deux des chevaux, ainsi qu'un peu de courage, nous réussîmes à sortir quelques corps et à les enterrer au fond du domaine. J'ignorais si j'avais l'intention de garder le domaine ou de le vendre, mais nous avions tout de même inscrit les noms de chaque personne sur des croix en bois, pour que leur tombe ne soit pas anonyme. C'était la moindre des choses que nous pouvions faire afin de d'honorer leur mémoire.

Mon esprit était sans cesse hanté de pensées répugnantes. Je revoyais en boucle tous les événements qui se sont déroulés ces derniers temps. Ceux qui me paraissaient être les plus heureux, jusqu'aux plus funestes. La cuisine étant nettoyée et "débarrassée", nous pûmes y manger, afin de ne pas constamment rester dans le salon. À force d'y passer nos journées, il y avait de fortes chances pour que nous finissions par la haïr. Depuis la visite de John, nous parlâmes très peu. Cela avait été mon choix, j'avais décidé de ne plus rien dire, jusqu'à ce que ma colère s'atténue un peu. J'ignorais quand elle allait s'atténuer. Après le départ de John, Elizabeth me répétait qu'il n'avait forcément rien à voir dans cette histoire. Cependant, je n'arrivais pas à raisonner de cette façon, quand bien même je le souhaitais de tout mon cœur.

"Mademoiselle, commença Elizabeth. Est-ce que je peux me permettre de vous dire ce que je pense ?"

     Pendant quelques secondes, je levai les yeux vers elle. En voyant l'expression de son visage lorsqu'elle me rendit mon regard, je devinais que le mien devait être éteint, comme si mon sang avait quitté mon corps, que malgré le fait que mon cœur continuait de battre, mes poumons de se remplir de l'air que j'expirais et mon cerveau de fonctionner, toute la vie que je possédais m'avait quitté. Sans piper mot, je baissais de nouveau le regard, lui laissant le choix d'interpréter mon silence à sa convenance.

"J'ai beaucoup réfléchis à ce que Monsieur Shelby vous a dit. En particulier, au mot qui a été envoyé aux Peaky Blinders, Mademoiselle."

     Entendre cette succession de noms, enfonçait toujours plus profondément le couteau dans la plaie, il ne s'agissait même plus de le remuer. Néanmoins, je la laissais m'expliquer ce qu'elle pensait, sans être sûre que j'allais prendre en considération ses paroles. Au final, savoir qui avait envoyé le mot à ce gang ne changerait rien pour moi. Le savoir n'allait rien ramener de tout ce que j'ai perdu.

"J'en suis arrivée à la conclusion que ça devait forcément être quelqu'un qui fréquentait ce manoir. Pensez-vous qu'un employé aurait pu être infiltré ici, afin de surveiller tout ce qui se passait ?"

     Je décidai quand même de la regarder pour écouter ce qu'elle avait à me dire. Au fond, elle ne m'avait rien fait, elle ne méritait pas que je passe mes nerfs sur elle, en ignorant toutes ses paroles. Même si je savais que je ne l'écouterais que d'une oreille, il était sûr que quelques minutes plus tard, j'aurais déjà oublié tout ce qui aurait été dit. Les traits d'Elizabeth avaient changé en l'espace de quelques secondes, au moment où elle évoquait la possibilité qu'un infiltré des Peaky Blinders se trouvait parmi nous pendant tout ce temps. Cela ne m'avait jamais traversé l'esprit. De son côté, je savais qu'elle attendait ma réponse, que je lui fasse part de ce que j'en pensais, si j'avais une quelconque opinion ou même une idée sur l'identité de potentiel infiltré, mais je n'avais pas la force pour quoi que ce soit en ce moment. Comme il arrivait souvent ces derniers temps, mon appétit était rapidement coupé. Je m'arrêtais surtout de manger, car si je me forçais, je vomissais tout à peine sortie de table. Par conséquent, même le petit-déjeuner, je l'évitais. Ainsi, je me levai de table, tandis qu'Elizabeth me regardait, les yeux écarquillés, mais également déçue que je ne prenne pas part à sa réflexion. Histoire de lui répondre malgré tout, je lui répondis simplement "Je n'en ai pas la moindre idée" et je quittai la pièce.

Quittant la cuisine, je passai dans la salle à manger pour me rendre dans le salon. Cette pièce était constamment froide, due au fait que le verre des grandes portes étaient brisé. Avec Elizabeth, nous passions des nuits à dormir que d'une oreille, dans la crainte que quelqu'un fasse le tour du domaine et découvre que l'arrière était ouvert. Un frisson me parcourait l'échine à chaque fois que je passais dans cette pièce. En passant devant les portes brisées, je crus voir du coin de l'œil une silhouette. Instinctivement, je me précipitai vers la porte du salon, tout en cherchant de quoi me défendre au cas où. Pendant quelques secondes, j'avais cru rêver étant donné que je ne remarquais rien d'anormal. Soupirant de soulagement, le sentiment de peur me rattrapait rapidement, quand je vis une personne se rapprocher des portes. Ne m'aillant pas vu pour le moment, j'attrapais un morceau de vase brisé et me rapprochai de l'une des portes. Malheureusement, au même moment, Elizabeth sortit de la cuisine et dès qu'elle vit l'inconnu, elle se mit à hurler. Surpris, l'intrus se retourna vivement et c'est à ce moment que je le reconnus.

"Emilio ?"

     Ce dernier leva les mains en voyant le morceau de vase que je tenais. Je le lâchai, tandis que je plaquai par la suite mes mains sur ma poitrine, afin de calmer ma respiration saccadée. Emilio s'excusa une dizaine de fois de nous avoir fait peur de cette façon. Mais il est vrai qu'il ne devait pas s'attendre à trouver quelqu'un ici. Tandis que je me calmais peu à peu, je vis Emilio regarder autour de lui, avec une expression à la fois terrifiée et répugnée, sûrement dû à l'odeur qui semblait s'être incrustée dans les murs.

"Que s'est-t-il passé ici ?"

     Cette simple question me coupait de nouveau le souffle. Je regardai Elizabeth qui me fit signe qu'elle allait répondre, mais je secouai la tête afin de me reprendre. Je n'étais même plus sûre d'avoir encore la capacité de pleurer. Pour moi, j'avais épuisé toutes mes larmes.

"Nous avons été attaqué, expliquai-je. Cela remonte à une ou deux semaines, je ne sais plus vraiment.

Et ton père où est-il ? demanda-t-il. Qui a fait ça ?

Il- il n'a pas survécu Emilio, ce sont les Peaky Blinders qui ont fait ça. Ces ordures d'Anglais."

     Les traits d'Emilio se transformèrent en apprenant l'identité des meurtriers de mon père. Il se passa les mains dans les cheveux, il avait l'air d'avoir soudainement peur, je le regardai sans comprendre. Les avait-il déjà croisés ? Pourquoi est-ce qu'il semblait avoir peur tout à coup ? Pendant qu'il faisait les cent pas dans la pièce, je me rapprochai lentement de lui, alors que je déposai une main sur son épaule, il se tourna vers moi, le regard horrifié.

"L'histoire se répète.

Que veux-tu dire ? Comment ça l'histoire se répète ? Explique toi Emilio, je ne comprends pas."

     Emilio prit place sur une chaise et me fit signe de m'asseoir en face de lui. Visiblement, il avait beaucoup de choses à me dire. Mon regard se glissa un instant vers Elizabeth, qui regardait Emilio avec autant d'incompréhension que moi.

"Il y a des années de cela, commença-t-il. Lorsque tes parents avaient été promis l'un à l'autre, ta mère est venue vivre ici avec ses parents, à Birmingham. C'était une magnifique jeune femme, elle n'avait même pas encore ton âge. À cette période, le gang des Peaky Blinders venait d'être créé. La jeune Madeleine n'avait qu'une seule envie, c'était de découvrir le monde, avant de rejoindre ton père en Italie et être unie à lui pour le reste de sa vie. Bien évidemment, elle était toujours surveillée lorsqu'elle entamait des promenades en ville. Cependant, ça n'a pas empêché Harry Shelby de s'amouracher de ta mère. Il l'a courtisée pendant les deux années qu'elle a passées ici. Ta mère était une femme qui respectait ses engagements et l'a toujours repoussé, jamais elle n'a dépassé les limites. Après deux années passées à Birmingham, elle est finalement arrivée en Italie, s'est mariée avec ton père et toi, tu es arrivée quelques années plus tard."

     L'entendre parler de ma mère, me faisait retrouver le sourire que j'avais perdu ces dernières semaines. J'avais l'impression qu'Emilio l'avait bien connue et l'avait beaucoup appréciée. Je n'avais jamais douté du fait qu'elle était une femme formidable et respectueuse. Mon père me répétait sans cesse que je lui ressemblais beaucoup. Mais contre toute attente, le visage d'Emilio s'assombrit. Je sentais que ce qu'il allait me dire, n'allait pas me faire garder ce sourire bien longtemps.

"L'année 1902, alors que tu étais avec ta nourrice en train de jouer dans le jardin de votre maison de Naples, tes parents se trouvaient à l'intérieur. Bien évidemment, le groupe de ton père était déjà bien étendu et vous étiez constamment protégés par les hommes de ton père. J'étais là quand c'est arrivé, j'ai moi-même abattu quelques-uns de ces chiens. Ils ont débarqué dans la maison, ils étaient cinq. Le premier qui a tiré à hurlé "Sous ordre des Peaky Blinders" et a abattu ta mère de sang-froid. Ton père se trouvait dans son bureau, qui était juste à côté, j'étais avec lui. Nous avions à peine entendu cette phrase, que nous avions reconnu le nom de ce gang. Ta mère n'avait jamais eu de secrets pour ton père, elle lui avait raconté ce qu'Harry Shelby faisait ou disait pour attirer son attention lorsqu'elle était en Angleterre. Nous sommes donc arrivés dans la pièce où se trouvait ta mère et ses assassins. Nous les avons à notre tour tué afin de venger ta mère. Dès ce moment, nous savions que les Peaky Blinders étaient les ennemis à éliminer et ton père s'était mis en tête d'éteindre la famille Shelby et de mettre fin à la terreur des Peaky Blinders."

     Il s'arrêta à ce moment-là. Il n'avait pas besoin de me raconter la suite, je la connaissais déjà. Les Shelby avaient tué ma mère et aujourd'hui, leur descendance avait pris le relais afin de tuer mon père. Et tout cela pour un amour non partagé. Soudain, je me demandais si John connaissait cette histoire, s'il était au courant et s'il avait tout prévu, jusqu'à m'utiliser. L'hypothèse d'Elizabeth quant à un infiltré me paraissait de plus en plus plausible. Ce n'était pas une piste à écarter et je décidai néanmoins de la garder pour moi, pour le moment. Sans ajouter quoi que ce soit, ni poser la moindre question à Emilio, je me levai et me rendis dans ma chambre, afin de digérer tout ce que je venais d'apprendre.


     Pendant des heures, j'étais restée dans ma chambre. Je n'avais pas pleuré une seule fois, mais j'étais satisfaite de connaître la vérité. Désormais, tout s'éclairait dans mon esprit et je pouvais comprendre le pourquoi du comment. Cependant, je me demandais encore pourquoi John était venu jusqu'ici, afin de se justifier. Excepté pour se réjouir du fait que j'ai absolument tout perdu, de ma famille jusqu'à ma dignité, je ne voyais pas vraiment de raison. Alors que j'étais assise à même le sol, contre mon lit, les genoux repliés contre ma poitrine, j'entendis quelqu'un frapper à ma porte. Au début, je n'avais aucune envie, ni intention d'ouvrir, mais les coups se voulaient insistants, alors je me forçai à aller ouvrir. Derrière la porte, je fus sous le choc de découvrir Federico, que je n'avais pas revu depuis plusieurs semaines. Je me reculai pour le laisser entrer. Immédiatement, il me prit dans ses bras et s'excusa. Je me demandais s'il s'excusait également pour l'horrible comportement qu'il avait eu la dernière fois.

"Qu'est-ce que tu fais ici ? demandai-je. Je commençais à penser que tu étais reparti en Italie.

Non, je me suis seulement éloigné en demandant à ton père une mission qui concernait ses affaires, en dehors de ce que tu savais déjà."

     Je comprenais qu'il voulait éviter de prononcer les mots, les noms, qui me hantaient et me faisaient atrocement mal. Me séparant de lui, j'allai m'asseoir sur mon lit, tandis que Federico prit place à mes côtés. Je le laissai me prendre la main, afin de me réconforter comme il le pouvait.

"Qu'est-ce que tu vas faire maintenant ? Ton père mérité d'être venger, tu en es consciente ? Il faut déclarer la guerre aux Shelby.

Mais je ne sais pas comment je vais devoir m'y prendre, avouai-je. Je ne sais même pas si j'en serais capable.

Tu es la fille de Benedetto Tozzi, bien sûr que tu en es capable. Et je t'aiderai, tout comme Emilio sera là pour t'aider."

     Federico m'apprit qu'il restait quelques hommes de mon père encore vivant et qu'il possédait plusieurs contacts qui admiraient, estimaient beaucoup mon père et qui seraient prêt à prendre part à cette guerre de gangs qui allaient bientôt éclater. Il fallait seulement que je me prépare et je savais par où je devrais commencer. Après avoir pris une profonde inspiration, je me tournai vers Federico.

"J'accepte ta demande, annonçai-je. J'accepte de t'épouser."


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