Bleu Magnétique (EN PAUSE)

By CeciliaCity

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(ROMANCE/ FANTASTIQUE/ EROTISME) La vie ne fait aucun cadeau à Oxane qui un soir d'hiver décide d'en finir. E... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13 - LUI
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16 - LUI
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20 - LUI
Chapitre 21 - LUI
Chapitre 22
Chapitre 23 - LUI
Chapitre 24 - LUI
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 28
Chapitre 29 - LUI
Chapitre 30 - LUI
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36 - LUI
Chapitre 37 - LUI
Chapitre 38 - LUI
Chapitre 39 - LUI
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45 - LUI
Chapitre 46 (inédit)
Chapitre 47 (inédit)
Chapitre 48 (inédit)
Chapitre 49 (inédit)
Suite ?
Chapitre 50
Chapitre 51

Chapitre 27

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By CeciliaCity

        Je n'ai pas progressé dans l'allée contrairement à Marin vêtu de son armure. Gagnée par l'angoisse, je me suis dégonflée.

— Je préfèrerais que tu me ramènes.

— Nous ne tarderons pas, a répondu Marin sans réellement entendre mes paroles.

— S'il te plaît, je veux rentrer.

— Oxane.

Son mécontentement était perceptible. Je l'agaçais à chouiner. Peu de gens ne se pliaient pas à ses exigences. À voir la manière dont Noisette lui obéissait, peu de créatures magiques devaient s'opposer à l'Archange.

— Marin, ne m'oblige pas à avoir recours à...

— Très heureuse d'avoir fait ta connaissance, Oxane. À très vite, s'est animée Noisette. Tiens.

Elle m'a tendu une sorte de pin's en forme de rose noire.

— Tu n'auras qu'à embrasser ce petit objet. J'ai le même, s'est-elle enjouée en me montrant un pin's identique accroché à sa combinaison d'un gris pailleté. Tu embrasses la rose et j'accours... ou plutôt je vole !

Elle a souri de toutes ses dents.

— Je suis trop excitée, les copines n'en reviendront pas ! Je suis la baby-sitter d'une Immortelle croisée humaine !

Marin s'est raclé la gorge.

Sentant le vent tourner, Noisette s'est envolée de mon épaule pour rebrousser chemin.

— La situation t'échappe. Nous allons pénétrer dans le manoir, tu vas y prendre tes marques et nous rentrerons.

Hors de question. Assaillie par les doutes et les craintes, j'ai reculé pour me planter sous les lucioles.

— Tu ne m'écoutes pas, Marin.

— Oxane...

Il a tenté de m'empoigner par le bras.

— Non ! Je suis Oxane, la fille normale ! Je ne suis pas un... un monstre !

Dépassée par des paroles dont je ne pensais pas un traître mot, j'ai voulu me rattraper. Trop tard, l'expression sur le visage de l'Archange tranchait avec son habituelle bienveillance.

— Je ne franchirai pas le portail. Tu vas me ramener. J'ai besoin de réfléchir et de me reposer. La journée a été rude. J'entends les choses sans les comprendre. Je dois faire le tri, tout est flou. Alors, maintenant, je t'ordonne de m'écouter.

Plus question de s'opposer à mes ordres. Je venais de sommer Marin de se plier à ce qu'il considérait être des desiderata. Je l'ai vu à l'expression sur son visage. Sans dire un mot, il m'a saisie par la main. Progressant dans une forêt « enchantée » dont j'admirais la beauté, je n'ai pas discuté quand Marin m'a tirée contre lui pour me hisser sur son épaule. Sous l'impulsion de ses ailes, nous nous sommes envolés.

— Et Noisette ?

— Nous rentrons chez moi, tu n'as donc pas besoin de Noisette, a-t-il lâché fâché.

Le retour fut plus rapide que l'allée à tel point que je n'ai pas vu disparaître l'Île de la Triade à mesure que nous nous en éloignions.

Marin m'a déposée sur la plage et m'a accompagnée jusqu'au perron de sa maison dont il a ouvert la porte d'entrée.

— Je crois que...

— Tu voulais rentrer, tu es rentrée. Je vais jeter un œil du côté de la forêt et te rejoins ensuite.

— Si nous parlions un peu ?

— Le « monstre » va vérifier que d'autres monstres se tiennent à carreau pour éviter aux petits êtres humains méprisants de finir démembrés, je ne sais où à Beaupuy.

Marin, amer, m'a tourné le dos et a complètement ignoré mes paroles. Je n'ai cessé de l'interpeller jusqu'à son entrée dans la forêt dans laquelle il s'est évanoui.

Debout sur le perron, je suis restée seule face à l'immensité du paysage qui m'entourait. Rapidement, Cerbère m'a rejoint. Sa présence m'a réconfortée et rassurée bien que Marin n'ait jamais fait l'éloge des qualités de gardien du chien.

Je suis montée au premier dans la chambre de l'Archange où je me suis déshabillée pour prendre une douche. Après quoi, lavée de toutes impuretés, je me suis couchée complètement nue. Éreintée, je n'ai pas fouillé dans mes valises pour récupérer des vêtements. Je me suis glissée sous les draps. Mentalement épuisée, physiquement éclatée, je n'ai pas réussi à trouver le sommeil. Mon cerveau en ébullition m'empêchait de fermer l'œil.

La pression étant trop forte, j'ai craqué et pleuré en espérant me délester d'une peine innommable. Je ne parvenais pas à mettre de mots sur mes émotions. Mes sentiments contradictoires m'ont tourmentée. De plus, je culpabilisais d'avoir insinué que Marin était un monstre.

Dans le lit, j'ai tremblé comme une feuille. Concentrée sur des symptômes qui avaient tout de la crise d'angoisse, je n'ai pas perçu la présence du propriétaire des lieux dans la chambre.

M'agrippant aux draps, j'ai serré les dents. Crispée comme peu souvent auparavant, j'ai cru ma dernière heure venue.

— Relâche tes doigts, desserre les dents et respire. Prends de grandes bouffées d'air durant quatre secondes et expire lentement.

— Je n'y arrive pas...

La main de Marin a caressé mon front avant de totalement le recouvrir.

J'ai eu l'impression d'être irradiée d'une douce chaleur. Puis je me suis retrouvée assise au beau milieu du lit dans les bras de Marin qui dodelinait pour m'apaiser.

— Tu m'en veux, ai-je balbutié en me lovant un peu plus contre lui. Serre-moi plus fort, s'il te plaît.

Il s'est exécuté en prononçant des paroles dans une langue chantante qui demeurait un mystère. Sa voix m'a bercée. Je n'ai pas lutté plus longtemps contre mon corps et je me souviens simplement être tombée dans un profond sommeil.

C'est au petit matin que j'ai ouvert les yeux. Dans la chambre, des rais de lumière traversaient les fins voiles aux fenêtres. La pluie s'écrasait contre les vitres, ce qui m'a poussée à m'enfoncer un peu plus loin dans le lit. Observant le plafond, j'ai tourné la tête. Marin dormait, le drap s'arrêtant à hauteur de son bas-ventre. Je me suis rapprochée de lui. J'ai humé son enivrant parfum naturel en jetant un coup d'œil en direction du réveil qui affichait six heures cinquante-quatre.

Peut-être devrais-je quitter les lieux ? Cette nuit, j'avais blessé et déçu l'Archange qui fondait tant d'espoir en moi ou plutôt en ma condition.

— Vas-tu me tuer ? l'ai-je interrogé pensive alors qu'il se réveillait.

— Jamais.

— Tu ne sais pas de quoi demain sera fait. Excepté, si tu ne m'as pas tout révélé hier. Ce qui ne serait pas étonnant, il y a tant à raconter. N'est-ce pas ?

— Je n'ai aucune emprise sur le futur.

— Dis-tu cela pour ne pas paraître coupable ?

— Vois-tu, aujourd'hui, si tous les évènements s'étaient déroulés sans encombre selon les emplois du temps que toi et moi avions programmés... tu m'aurais retrouvé dans cette chambre durant la nuit. Nous aurions fait l'amour parce que je n'ai qu'un désir, outre celui de te rendre heureuse, celui de fusionner avec toi, de nous entendre gémir, de te voler des orgasmes et d'exulter contre toi, en toi.

— Cela fait beaucoup d'envies.

— Des envies non assouvies, car tu as la crainte qu'un jour, j'en vienne à attenter à ta vie en te basant sur le récit d'un évènement isolé et passé.

Tirant le drap à hauteur de ma poitrine, je me suis assise dans le lit.

— Si je te craignais, je ne me trouverais pas auprès de toi dans ton plumard.

— Les voix dans ta tête te font plus peur que moi. Voilà pourquoi tu es ici.

— Je te rappelle que je suis celle qui se retrouve confrontée à tout ce cirque ! Mes doutes et mes appréhensions sont légitimes. Ton mécontentement, non.

Marin a levé les yeux au ciel avant de sortir du lit en boxer.

— Le nombrilisme de l'humain me lasse. Oxane, tu ne m'as jamais vu en colère. Sinon, tu ne serais pas devant moi à me regarder avec mépris. Tu prendrais tes jambes à ton cou en sachant pertinemment que personne n'échappe à mon courroux. Pas même un membre de la Triade. Je ne suis pas, avec huit autres archanges, protecteur de la terre pour faire joli. J'incarne la puissance, la protection. Vois-moi comme une médaille et son revers. Je peux être sévère et rétablir l'ordre d'une manière fort peu agréable.

À mon tour, je me suis levée en maintenant le drap autour de mon corps pour suivre Marin dans le couloir.

— Ne joue pas au plus malin. Je n'ai pas compris grand-chose cette nuit, mais j'ai bien assimilé ma supposée supériorité...

Marin s'est stoppé pour mieux se cabrer et faire demi-tour. Sa stature m'a impressionnée mais j'ai fait front.

— Madame l'Immortelle, je vais t'apprendre deux trois trucs sur ta nature. Ta force est grande. L'Immortel est source de vie ce qui lui octroie une place de choix dans l'ordre du monde. L'Immortel peut-être issu de la fusion, comme toi, d'une relation entre Immortel et humain. Ce mélange a des avantages et des désavantages. Le « demi » Immortel, par conséquent toi, est un être de chair, d'os et de sang. Ton corps pourrait donc être déchiqueté, brisé, broyé ou vidé de sa substance. Sans la protection d'un Archange, tu es faible. Une proie facile pour quiconque a de lugubres desseins. Si un jour, tu venais à passer du « côté obscur de la force », a-t-il usé de sarcasme en se moquant d'une référence culturelle à laquelle il ne portait visiblement aucune sympathie, tu terminerais comme certains de tes traîtres d'aïeux... à l'état de poussière. Par conséquent, tu as tout intérêt à me montrer du respect et à ne pas te mettre les Archanges à dos. Nous pouvons te hisser au sommet et nous pouvons aussi briser ce sommet. Le Conseil des Archanges est l'Institution qui gère ce monde parce que la Triade n'a pas su rester solidaire et réfléchie. Les Immaculés et les Intemporels, dispersés sur le globe, vouent une haine féroce aux Immortels qui ont péché en s'alliant, une fois dans l'Histoire, avec des créatures obscures. Ils ont presque tous étaient exterminés. Presque. Un ou deux Immortels ont dû leur échapper perpétuant la lignée. Dans le cas contraire, tu ne serais pas devant moi.

J'ai réprimé un fort sentiment de peur. Marin n'avait plus rien de sympathique à cet instant et ses menaces déguisées m'impressionnaient même si je n'en montrais rien.

— Tu es vexé parce que je n'ai pas voulu entrer dans le manoir. Ton ego mal placé n'accepte pas que j'aie osé t'opposer une réponse négative hier. Ce n'est pas la peine d'être méchant pour si peu. Je ne vais pas te trahir, ai-je soupiré les yeux humides.

Les narines dilatées, Marin s'est figé. Son mécontentement s'est dissipé au profit d'une mine défaite.

— Oxane. Tu vas partir et me quitter.

— Comment ?...

— La confiance que nous sommes en train d'instaurer va se briser en mille morceaux et tu me tourneras le dos par crainte. Comment pourrais-je te le reprocher ? Tu préféreras retrouver l'anonymat, te fondre dans la masse de l'autre côté du globe pour ne pas finir comme tes ancêtres.

Les bras m'en tombaient. Marin s'imaginait déjà replonger dans les méandres de la solitude. Malgré ses mots durs, le voir désarmé face aux sentiments qu'il éprouvait à mon égard l'a rendu attachant. Son air froid caché un grand besoin d'être rassuré à propos de « nous ».

— Je... c'est pour cette raison que tu es tendu ? Tu penses vraiment que je vais te tourner le dos ? Il me faut des réponses à mes questions, des explications. Je ne vais pas fuir sous prétexte que des Archanges d'une génération antérieure ont fait des choix discutables. Je ne peux pas te blâmer pour ça. Si j'avais dû partir, je l'aurais fait quand tu m'as révélé qui tu étais.

— Hier, tu n'as pas voulu entrer dans le manoir et cette aversion dans tes yeux...

— Tu te méprends. J'avais peur de ce que tu me dévoilais, pas de toi. Marin, tu m'as emmenée sur une île inconnue et tu m'as présenté une fée. Il est normal que j'aie du mal à digérer ces évènements après m'être retrouvée en prise aux voix dans ma tête. Depuis que je suis enfant, j'entends soit parler du Big Bang soit de la Théologie. Mes parents m'ont éduquée en m'apprenant à être pragmatique, à ne croire que ce je vois. Là, je vois les choses sans parvenir à les intégrer. Quoi que tu en dises, je n'ai pas baigné dans ce monde « parallèle » comme toi. J'ai besoin de temps et de ta compréhension. J'éprouve des émotions qui t'échappent un peu. Ce n'est pas un reproche, simplement un constat.

Marin s'est adouci.

— Je me suis peut-être emporté, a-t-il concédé boudeur.

Nous reparlerions de sa condescendance plus tard. OK, il était un être exceptionnel mais de là à me prendre de haut, non. Marin, un chouïa vieux jeu, à la tête de son conseil depuis je ne sais combien de temps, ne se voyait pas dicter sa conduite par une « poulette ». Redistribuer les cartes ne lui plaisait guère. Certainement, se satisfaisait-il intérieurement que j'aie rejeté son serment d'allégeance... Ce qui lui permettait de me tenir tête. D'ailleurs qu'engendrait mon refus de le voir me dévouer sa fidélité et sa loyauté ?

N'attrapant pas les mouches avec du vinaigre, je prendrais mon mal en patience avant de remettre sur la table de fâcheux sujets.

— Tes sentiments sont partagés. Moi aussi j'aurais préféré un réveil doux, sensuel, concupiscent. La situation ne s'y prête pas.

— Alors, tu ne me trouves pas repoussant et ignoble ?... Même lorsque je suis... grognon.

Sa définition de « grognon » était à mille lieues de la mienne.

— Tu ne m'inspires que clarté, désir et affection. Je ne partirai pas Marin et je te promets que tu ne seras plus jamais seul, ai-je conclu en l'enlaçant pour l'auréoler de cet amour naissant qui ne demandait qu'à éclore.


***

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