Bleu Magnétique (EN PAUSE)

By CeciliaCity

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(ROMANCE/ FANTASTIQUE/ EROTISME) La vie ne fait aucun cadeau à Oxane qui un soir d'hiver décide d'en finir. E... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13 - LUI
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16 - LUI
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 20 - LUI
Chapitre 21 - LUI
Chapitre 22
Chapitre 23 - LUI
Chapitre 24 - LUI
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29 - LUI
Chapitre 30 - LUI
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36 - LUI
Chapitre 37 - LUI
Chapitre 38 - LUI
Chapitre 39 - LUI
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45 - LUI
Chapitre 46 (inédit)
Chapitre 47 (inédit)
Chapitre 48 (inédit)
Chapitre 49 (inédit)
Suite ?
Chapitre 50
Chapitre 51

Chapitre 19

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By CeciliaCity

     Je suis restée aux archives jusqu'à la fermeture de dix-huit heures. Après avoir convenu avec Christelle, l'adorable fouineuse, de nous retrouver le lendemain pour papoter autour d'un thé dans une brasserie du coin, je suis rentrée en vitesse chez moi pour me changer. J'ai embarqué dans un sac de sport un pyjama, ma trousse de toilette et des vêtements. J'ai pressé le pas pour rejoindre Emmanuelle à la sortie de la piscine municipale puis nous avons roulé en voiture jusqu'à l'autre bout du centre-ville pour nous rendre dans un restaurant chinois où nous avions nos habitudes.

— Bonjour les filles. Deux petites minutes et je suis à vous !

Ming, la gérante du resto, était comme à l'accoutumée très élégante dans une longue robe traditionnelle et satinée bleue. Elle a installé des clients puis et revenue pour nous mener, Emmanuelle et moi, à notre table préférée donnant sur un magnifique jardin. En son centre, trônait une splendide fontaine mettant en scène un phœnix au côté d'un Archange. Les détails de la courette m'ont soudainement sauté aux yeux à tel point qu'Emmanuelle a cru bon de me secouer par les épaules.

— Ben alors ! Ce n'est pas la première fois que tu viens ici ! s'est-elle exclamée sous les gloussements de Ming qui déposait les menus.

Durant l'après-midi, mon début de recherche sur l'aspect fantastique de Beaupuy avait été fructueux. Je pouvais remercier Christelle d'avoir conservé la boîte du Père Malinosky — mort dans d'étranges circonstances —. Un mystère à élucider selon l'archiviste. Concentrée sur mon « enquête », je peinais à focaliser toute mon attention sur Emmanuelle qui pour le coup bavassait à propos de la couleur de son vernis.

— Tu en penses quoi, toi ? Noir ou bleu nuit ?

— Bleu nuit.

Du bleu, encore du bleu, toujours du bleu. Néanmoins, jamais les nuances de bleues que nous connaissions n'attendraient le degré de beauté du coloris des ailes de Marin.

— Sors-toi ce type de la tête, tu es avec moi ce soir ! Tu te souviens ? Emmanuelle, ta meilleure amie que tu fuis comme la peste depuis quelques jours.

— Ne dis pas de bêtises. Je ne te fuis pas. Impossible.

— Comment expliques-tu qu'on ne s'appelle plus tous les jours ? Que tu ne passes plus à la maison pour mater un film ou tout simplement pour te poser avec moi et contempler le paysage.

Mon infidélité allait me revenir en pleine face tel un boomerang lancé à vitesse grand V. Je délaissais mon amie pour reproduire des activités identiques avec Marin. C'est chez lui que je déboulais à l'improviste et c'est aussi chez lui, que je m'installais dans la véranda pour admirer un paysage que la présence de Marin embellissait puissance mille.

— Je veux tout savoir du gars qui s'approprie ma meilleure amie. Tout dans les moindres détails, a-t-elle stipulé en faisant les gros yeux avant qu'une moue rieuse n'éclose sur son visage.

— Pourquoi penses-tu, tout de suite, à un homme ?

— Parce qu'il n'y a qu'un coup de foudre capable de te faire dévier de ton cap, répond-elle en prenant connaissance du menu changé récemment.

— De mon cap ?

— Oui, ton cap de solitaire. Il m'a fallu des semaines et des semaines pour te redonner un semblant de goût à la vie. Tu te souviens, pendant les grandes vacances, l'année dernière, je devais t'extraire de ton lit pour que tu daignes mettre le nez dehors. Ensuite, doucement, tu t'es remise à sortir seule pour faire les courses ou venir me voir. Tout cela te demandait un effort surhumain. Et puis, il a eu ce moment en début d'année où tu m'as paru allait beaucoup mieux. Ça n'a pas duré. Dès mars, tu broyais du noir et je ne savais pas comment atténuer tes peines, a confessé Emmanuelle en enserrant ma main de la sienne.

— Je vais mieux. Promis.

— Ce n'est pas qu'une illusion ?

— Je t'assure que je remonte la pente.

Elle m'a inspectée d'un regard troublant. Une fois son analyse terminée, l'air suspicieux de mon amie s'est adouci.

— Tu sais quoi ? Nous allons trinquer ! a-t-elle lancé.

— En quel honneur ?

— Il y a besoin d'une occasion particulière pour trinquer à la vie ?

À cet instant, je n'avais ni envie de trinquer ni envie de me lancer dans une longue conversation avec Emmanuelle, l'hédoniste, à propos des subtilités de certaines de mes réflexions. Elle et moi n'étions pas toujours sur la même longueur d'onde. Elle était un soleil quand je m'identifiais à une sorte de nuage.

— Alors ton après-midi ?

— Rien de fou, ai-je répondu en terminant de passer commande auprès de Ming.

Une salade de crevettes, du bœuf impérial et du riz cantonais devraient me rassasier et m'éviter de dévaliser le frigo de mon ange gardien.

— Je devais effectuer des recherches aux archives. Et toi ? Réaliser quelques longueurs à la piscine a été roboratif ?

— J'avais besoin de me défouler. Semaine de boulot compliquée, ex qui se repointe devant ma porte et perte de ma carte vitale. Bref, la cata.

— Nikos n'a pas tourné la page ?

Je m'en suis voulu d'avoir délaissé Emmanuelle pour me morfondre et ensuite dragouiller un « ancêtre » érudit ayant survécu aux Croisades, aux deux guerres mondiales et surtout, ayant traversé les siècles pour passer de l'Antiquité aux découvertes du monde moderne tel qu'on le connaissait aujourd'hui. À cette pensée, des crampes d'estomac m'ont dérangée.

— Cette fois, il ne devrait plus revenir, a-t-elle garanti. J'ai balancé le dernier carton de ses fringues en ma possession par la fenêtre. Ça lui apprendra ! C'est pour les lapins qu'il m'a posés pendant notre relation et pour toutes les filles qu'il a sautées derrière mon dos. Ton postulat de départ sur cet énergumène était verdict, Oxane. J'aurais dû suivre tes conseils.

— L'amour et ses travers.

Cette phrase a résonné en moi.

— Combien de fois m'as-tu prévenue ? Je ne t'ai pas écoutée, l'amour m'a rendu aveugle. J'ai conscience de t'avoir abandonnée.

— Arrête.

— Je t'ai un peu mise de côté pour privilégier ma relation avec Nikos. Si tu savais comme je m'en veux.

Deux coupes de champagne ont été apportées. Emmanuelle m'en a fichu une dans la main et a levé la seconde.

— Tu as été là pour moi dans les pires comme dans les meilleurs moments. Il n'y a pas un jour où nous n'échangeons pas par texto ou par téléphone. Je ne me suis pas sentie abandonnée parce que tu ne m'as jamais abandonnée. Peu de personnes ont des amis tels que toi dans leur vie. Je te remercie pour ta présence, ta loyauté et ton amour.

Emmanuelle était un soleil, une forte tête et elle était aussi très émotive. Tandis que les larmes lui montaient aux yeux, elle a bondi de son siège pour une chaleureuse étreinte. J'ai cru avoir trouvé le moment propice pour lui avouer mon saut dans le vide depuis la Falaise du Diable : je me suis ravisée au dernier moment.

— Je serai toujours là pour toi, Oxane.

J'ai retenu un haut-le-cœur. Qui pouvait affirmer ce genre de choses ? Personne ne savait ce que l'avenir nous réservait.


        Je n'ai pas vu la soirée passer. Une heure plus tôt, j'envoyais un message à Marin pour lui confirmer notre point de rendez-vous et l'horaire.

À vingt-trois heures, Emmanuelle et moi avons pris le parti de quitter Ming venue s'asseoir à notre table pour bavarder et rire. La fraîcheur et l'empathie de cette femme n'étaient plus à démontrer. Elle incarnait le remontant parfait contre la grisaille et le froid de ce mois d'avril dont on connaissait tous le dicton « en avril, ne te découvre pas d'un fil ».

Sur le parking, devant le restaurant, Marin attendait les mains dans les poches, le regard rivé en direction des constellations.

— Beau petit derrière, a plaisanté Emmanuelle sans se douter de l'identité de l'homme à l'aura envoûtante.

— Je vous remercie, a-t-il déclaré en se retournant.

Elle s'est penchée vers moi.

— Il est sacrément sexy, mais je vais tenir mon célibat, m'a-t-elle murmuré en dévisageant celui qui gardait difficilement son sérieux. Où est Marin ? J'ai hâte d'enfin le rencontrer.

Ma meilleure amie a capté le regard complice que je lançais au principal intéressé. L'étonnement s'est lu sur son visage.

— J'imagine que vous êtes Emmanuelle.

— Et vous, Marin ?

Il a acquiescé tandis qu'elle gloussait subjuguée par l'Apollon.

— Tu as omis de préciser que l'homme que tu fréquentes est une véritable bombe sexuelle, a-t-elle chuchoté l'air de rien. Enchantée Marin !

L'expression de mon amie a changé, elle a poursuivi la plus autoritaire possible.

— Je vous préviens, soyez respectueux avec Oxane où je vous détruirai. Je vous retrouverai et je piétinerai votre cœur sorti préalablement de votre poitrine avec la lame la plus aiguisée qui soit.

Interrogation subsidiaire ? Marin possédait-il l'organe vital au doux nom de cœur ? Encore une question à lui poser.

La menace dévoilée, Emmanuelle s'est remise à sourire de toutes ses dents devant un Marin distrait par mon air amusé.

— Souhaitez-vous que nous vous ramenions, Emmanuelle ?

— J'ai mon auto, mais merci. C'est très gentil de l'avoir proposé.

Jouant des sourcils sans grande discrétion, mon amie n'a pas tardé. Elle est montée dans sa voiture, une petite citadine, et a pris la route pour rentrer chez elle à cinq minutes du restaurant. Étant enfin seule avec Marin, j'ai eu droit au meilleur des accueils : un câlin des plus agréables.

Une sorte de préambule annonçant une suite déplaisante.

— Si je te signale que je risque de te fausser compagnie durant la nuit, m'en voudras-tu ? Je vais devoir vérifier certaines zones de la forêt, a-t-il exposé alors que nous prenions place dans son nouveau véhicule, un luxueux 4*4.

L'ancien se trouvait à la casse depuis mon accident. Je culpabilisais. Marin s'en fichait, il avait décliné ma proposition de lui verser chaque mois un peu d'argent en espérant un jour le rembourser entièrement. Son refus ne fut pas une surprise face à mon argumentation des plus complètes. Sa réponse : une vie valait plus qu'une voiture à ses yeux. Selon lui, personne ne l'enterrerait avec son argent. Étant bon public, j'avais ri à sa plaisanterie : qui enterrerait un Archange ?

— Tu ne peux pas...

Il m'a prise de court.

— Non, je ne peux pas déléguer. Vois cela comme mon travail.

Il ne s'est pas attardé sur le sujet. Que se tramait-il dans la forêt ? Pourquoi sortir ? Avec qui ?

J'ai semblé déçue à tel point que Marin a éprouvé le besoin de me rassurer. Ce à quoi j'ai opiné en sachant que rien de ce qu'il pouvait énoncer ne me tranquilliserait.

— Tu réchaufferas les draps. Je ne serai pas long, promis, a-t-il souri tendrement avant d'activer le contact du véhicule.

Que dire face à cela ? Je ne pouvais que me contenter de subir les sorties nocturnes que Marin avait subtilement annoncées comme « nombreuses ».


***

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