Les Psychiques - Laisse-moi p...

De AnaExva

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Les pouvoirs psychiques sont une réalité, un phénomène très rare qui reste méconnu au regard de la plupart de... Mais

Partie 1 : Welcome to Colombe
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5 - 1/2
Chapitre 5 - 2/2
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Épilogue (Première partie)
Information
Partie 2 : Return to Immortality
Introduction
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Remerciement

Chapitre 20

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De AnaExva


« You don't own me

Don't try to change me in anyway

You don't own me

Don't tie me down 'cause I'd never stay »

Lesly Gore, You don't own me

Trad (de moi) :

«Tu ne me possèdes pas

N'essaies pas de me changer, en aucune façon

Tu ne me possèdes pas

Ne m'attache pas parce que je ne resterais jamais »


***


—Vous savez, Layla. Ce n'est pas pour rien si toutes ces connaissances ne sont pas accessibles à la conscience.

Je m'arrêtais de lire, prêtant toute mon attention à Résistance.

—Il y a une raison ?

—Bien sûr que oui. Nous parlons de dons psychiques. En contrôler un ou deux n'est pas difficile, mais au-delà de trois, Layla, cela devient dangereux. Le contrôle est presque impossible et être simplement témoin ne protégera pas des conséquences. Vous devriez cesser d'essayer de ramener ces connaissances à votre conscience et les laisser dans ma bibliothèque. La mémoire du vide est bien suffisamment grande pour tout contenir. Et nous saurons vous envoyer ces dons en cas de besoin immédiat.

—Je suppose que tu as raison, Résistance.

Alors elle prit les dizaines de livres que j'avais étalé pour les étudier, les rangeant.

La bibliothèque semblait infinie.

Un peu ennuyée, je m'approchais de la "moi" qui regardait la télévision. Mes souvenirs défilaient sur les l'écran, des choses dont je me rappelais plus ou moins. Et la fille me donna la télécommande sans même m'accorder un regard.

Je changeais les chaines.

—Pour remonter à l'enfance...

Elle me prit la télécommande, allant sur un menu pour choisir une chaîne nommée « Error ».

—Inconscient et Subconscient m'empêchaient d'y avoir accès, expliquait-elle. Mais elles ont été tuées par le clown donc c'est bon maintenant.

—Le clown.

—Ouais, il protège l'accès. Il guide et perd ses proies. Tout dépend de s'il accepte ou nous de laisser les visiteurs entrer ici. Moi je m'en fiche. De toute façon Résistance détruira tous les intrus si le clown ne parvient pas à les faire partir. Ce lieu contient des secrets très importants. Enfin je crois, moi je m'occupe que de cette vie donc je m'en fou pas mal en fait.

Elle me redonna la télécommande et je cliquais sur la chaîne Error.

Une forêt apparue.

Une fillette suivait sa mère, sa main dans la sienne. Elle avait peur, elle était inquiète. Mais elle faisait confiance en la femme magnifique.

Alors je compris. Je me souvenais.

« —Maman, où est-ce qu'on va ?

—Tu as confiance en maman, n'est-ce pas Layla ?

—Oui maman. »

Elle m'offrit un sourire presque rassuré, continuant de me traîner avec elle. Jusqu'à ce que la lumière d'un village attire mon regard enfantin. Le lieu, plongé dans la nuit, semblait pourtant encore vivant.

« —Madame Eden !

Un jeune homme nous approchait.

—Alors voici la petite Layla ? Elle crie, comme vous Madame Eden ?

—Oui, Yves. Elle crie. »

Ma maman aussi pouvait crier, détruire les vitres, guérir les blessures de mon père qui en avait parfois les tympans explosés.

Puis un garçon de mon âge arriva en courant, prenant ma mère dans ses petits bras.

« —Maman !

—Dorian, dit bonjour à ta petite sœur. »

***

Gautier se trouvait dans un bar tabac. Il attendait.

Le village était presque déserté, les caméras absentes, mais le bar toujours ouvert réunissait une bonne vingtaine de personnes. La télé allumée passait le foot que le père regardait aussi avec un verre à la main. Coupe du Monde, la France n'avait pas encore perdu. Il pariait que ça ne durerait pas très longtemps. Quoique, cette année accueillait des joueurs pas trop mauvais.

Il but.

Après sa fuite de l'USRP, ce lieu avait été le seul qu'il connaissait pour se cacher.

La chaise à côté de lui, sur le comptoir, fut tirée pour laisser quelqu'un s'installer. Un homme que Gautier connaissait bien.

—Bonjour Gautier. Ou devrais-je t'appeler « papa » ?

L'homme aux courts cheveux cendrés, une couleur naturelle, ne possédait pas les yeux de Gautier. Pas de bleu pour lui, mais un gris très clair, presque translucide. Avec sa peau dorée, la clarté de son regard ressortait bien. Dorian était son fils, mais la génétique ne les liait pas. D'ailleurs, il n'était pas le fils de sa femme non plus.

—Dorian, que fais-tu ici ?

Juste après son évasion, sans oublier Ingrid qui l'avait mentionné, Gautier ne comprenait pas. Cela faisait des années depuis la dernière fois qu'il l'avait vu.

—Eh bien disons que depuis que tu m'as envoyé vivre chez tante Margueritte au Québec alors que tu faisais effacer la mémoire de Layla, j'ai refais ma vie. Je devrais te remercier. Elle ne sait même pas que j'existe.

—Tu es au courant, n'est-ce pas ? demanda-t-il sans même se soucier de ce que racontait Dorian.

Le verre qu'il tenait se brisa dans sa main tandis qu'il fusillait son père du regard.

—Oh que oui, je suis au courant. Mais j'étais trop occupé à chercher pourquoi l'USRP l'y a envoyé pour la faire sortir. Et j'ai appris que tu y étais enfermé toi aussi. Faire jouer mes contacts pour trouver quelqu'un à l'intérieur capable de te faire sortir n'a pas été évident.

—Ingrid.

—Bravo, et si elle n'est pas en ce moment dans une prison pour Psychiques ou exécutée pour trahison c'est uniquement parce qu'elle a profité de l'arrivée d'Amanda, la télépathe qui a pénétré tes pensées.

—Merci de m'avoir aidé.

Il claqua sa langue.

—Ne me remercie pas. Je vais aller chercher Layla. Le groupe l'a retrouvé. Il vont infiltrer Colombe et la tuer. Il pense qu'elle est un serpent, Gautier. Est-ce que tu sais ce que ça veut dire ?

Il ne l'appelait plus « papa ». Comment lui en vouloir ?

—Alors c'est vrai. Le Soleil de Dante est...

—Oh que oui, il existe toujours. Et depuis que Layla a détruit celui de France, ils pensent que leur mission est de tuer les démons. Les Psychiques. Et dans ce domaine ils sont de plus en plus doués. Toujours moins que moi, mais suffisamment pour un psychique amnésique.

—Je pense que l'amnésie va partir progressivement. L'USRP a confirmé qu'elle n'était pas une Banshee.

—Elle a recommencé à crier ?

—Oui, à Colombe. Mais à chaque fois que l'une de ses capacités apparaît, ses souvenirs aussi remontent à la surface.

Le barman servit un autre verre à Dorian dont les blessures avaient déjà cicatrisé.

Même si Gautier savait peu de chose sur le passé de Dorian, le fait que sa femme l'ait emmené avec elle lorsqu'elle était sortit du Soleil de Dante la première fois n'était pas un élément qu'il oublierait. Ni même le fait que même si le jeune homme était un Psychique, ses dons restaient un mystère.

***

Dorian et moi étions devenus inséparables. Il était mon grand frère, de trois ans mon aîné. Si je n'avais jamais eu vent de son existence, c'était parce que ni mon père ni ma mère étaient ses véritables parents. Ma mère l'avait fait sortir durant quelques années du Soleil de Dante avant de l'y faire retourner alors que je venais de naître.

« —Layla, je vais t'apprendre quelque chose d'amusant.

—Qu'est-ce que c'est ? »

Presque un an que je vivais ici, avec Dorian, avec ma mère et les gens du Soleil de Dante. Ils étaient gentils, le jour seulement. Je n'aimais pas la nuit ici. Et je voulais retrouver mon père. Il m'aurait protégé. Mais Dorian était toujours là pour moi, pour m'aider.

Lorsque la nuit tombait, les adultes prenaient les personnes comme moi et nous emmenaient dans la cabane. Je n'aimais pas la cabane. La vieille femme souriait toujours de façon étrange. Elle m'effrayait. Et elle me faisait mal. Le vieux monsieur aussi.

Ce soir était mon tour. Apparemment, ils pouvaient « purifier les enfants, mais pas les adultes ».

« —Dorian, je ne veux pas y aller.

—Je sais, et je vais te montrer quelque chose qui t'aidera à ne plus jamais avoir peur, ni mal. Tu seras forte. Est-ce que tu veux le voir ? Alors ferme les yeux. Une petite lumière brille, est-ce que tu la vois ? »

Je fermais les yeux, je cherchais la lumière dans l'obscurité. Elle n'était pas là, je ne voyais que le noir.

Dorian m'attrapa les mains. Et je la vis.

« —Je la vois, elle est jolie.

—Si tu la touches du bout des doigts, Layla, elle te permettra d'accéder à la vérité.

—La vérité ?

—Que tu n'es pas seulement une crieuse.

—Je ne suis pas une Banshee comme maman ? »

Mes paupières s'ouvrirent. Dorian secoua de la tête.

« —Non, tu es comme moi. Mais tu dois garder le secret parce que sinon les adultes feront plus que te faire crier et pleurer.

—Mais tu as dis que tu me montrerais quelque chose qui m'aidera.

—La lumière t'aidera. Si tu as peur, Layla, ferme les yeux et touche cette lumière. Avec le temps tu n'auras plus besoin de faire tout ça, la lumière t'aidera d'elle-même.

—Et si je ne suis pas comme maman, Dorian, qu'est-ce que je suis ?

—Tu es comme moi.

—Je suis comme toi. »

Ses mains dans les miennes, il se mit à sourire, posant son front contre le mien alors que moi aussi je souriais. Nous fermions les yeux. La porte de notre chambre allait s'ouvrir, maman viendrait me chercher avec Yves.

Et lorsque leurs silhouettes apparurent, un grondement m'échappait tandis que je touchais la lumière. Il n'eut suffit que d'un simple instant, un moment où tout disparu autour de moi. Quelques secondes tout au plus.

Lorsque je repris connaissance, j'étais nue, baignant dans le sang. Des morceaux de chairs entre les dents, sous les ongles, de la bouillie autour de moi.

Dorian s'approchait.

« —Tout va bien, Layla. »

Il me força à lâcher un morceau de chair que j'avais apparemment commencé à mastiquer.

« —Dorian, qu'est-ce qu'il se passe ? »

Il ne me répondit rien et je levais la tête. Tous. Ils étaient tous morts, les cadavres déchiquetés avec une sauvagerie incomparable.

« —Anastasie était une sauvage. Tu as été témoin de son don assez rare la dernière fois. Alors lorsque tu as touché la lumière, c'est la première chose qui est arrivé. Puis la Phytokinésie de Darlène pour emprisonner les fuyards. Le problème c'est que tes phéromones étaient si puissants qu'ils ont attiré des loups et des ours. Et l'un des loups s'est frotté contre toi avant de rejoindre les autres dans la tuerie. Tu es devenue toi aussi un...loup. Et là tu viens tout juste de...revenir. Les animaux sont partis mais tu...

Il ne dit rien de plus. Si tout était embrouillé dans son discours, c'était plus que suffisamment pour me faire prendre conscience d'une chose importante.

—Je les ai tous tué... »

Je tentais d'essuyer mes mains, ma bouche. Je n'y arrivais pas. Il y avait toujours plus de sang. Et je me mis à pleurer. Dorian m'aidait à me nettoyer avec les tissus qu'il trouvait.

—Où est maman ? Où est Yves ?

Et alors que je me sentais perdue, des bruits de pas se firent entendre.

Mon père était là. Il était essoufflé, comme s'il avait couru. Et en nous voyant, il se mit à pleurer.

« —Je vous ai retrouvé. Je vous ai enfin retrouvé. »

La télévision s'éteignit.

—Non, rallume ! Je commence tout juste à me souvenir.

Et la moi affalée sur le canapé ralluma en soupirant. À présent je me trouvais dans une maison en bois, dans une autre forêt. Je me souvenais avoir parcouru des kilomètres, des heures de routes avec mon père et mon frère qui discutaient joyeusement. On m'avait lavé.

Et dans cette maison, mon père n'était pas le seul adulte. Il y avait Jean et Uriel, deux hommes que j'appréciais. Ils étaient gentils, toujours souriant. Il s'agissait d'amis à mon père, d'anciens collègues. Des militaires.

Et chaque jour nous jouions tous ensembles à la guerre. On apprenait à se battre avec mon frère, à nous cacher, à survivre. C'était amusant, même si par moment je me faisais mal. Mais puisque j'étais avec mon frère, rien n'avait d'importance. La nuit, j'avais peur. Je guettais par la fenêtre, pétrifiée à l'idée de voir la silhouette de ma mère avec un homme, avec Yves, venus me chercher pour m'emmener dans la cabane.

Et quelques années plus tard, Jean avait tendu sa main vers moi.

—C'est lui ! C'est lui qui m'a obligé à perdre la mémoire ! comprenais-je après avoir visualisé tous mes souvenirs oubliés.

Ma voisine changea de chaîne.

—J'ai un frère.

Il n'était peut-être pas mon frère de sang, mais tout aussi important pour moi. Comment avais-je pu l'oublier ?

—Je veux me souvenir, ramener tout ceci à ma conscience, suppliais-je à cette moi qui regardait une nouvelle chaîne.

Elle se tourna vers moi, puis vers Résistance avant de faire apparaître un téléphone. Elle composa un numéro et quelques instants plus tard, une nouvelle moi apparue. Combien étions-nous exactement dans ma tête ? Souriante et sur un vélo, elle était une postière qui prit une lettre que la moi devant la télévision tendait puis elle repartit.

—Qui était-ce ?

—Transfert. Elle est utile lorsqu'il faut refaire monter des choses à la surface.

Comprenant que je me souviendrais de tout, je serrais les poings, déterminée.

Il était temps pour moi de remonter. J'avais Colombe à quitter.

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