Dans les yeux d'un Shelby ||...

By sweetstoryc

33.4K 1.7K 118

Les guerres de gangs sont la principale raison des ravages dans certaines villes. Après la Guerre, la vie éta... More

𝐏𝐫𝐨𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐈
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐈𝐈
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐈𝐈𝐈
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐈𝐕
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐕
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐕𝐈
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐕𝐈𝐈
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐕𝐈𝐈𝐈
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐈𝐗
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐈
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐈𝐈𝐈
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐈𝐕
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐕
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐕𝐈
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐕𝐈𝐈
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐕𝐈𝐈𝐈
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐈𝐗
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐗
𝐑𝐞𝐦𝐞𝐫𝐜𝐢𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭𝐬

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐈𝐈

1.3K 85 10
By sweetstoryc

     Federico avait quitté la cuisine dans une colère noire. Mon regard s'attarda sur les morceaux de verre qui jonchaient le sol. Quelle ironie, je trouvais que cela représentait bien la conclusion de cette soirée. John commençait tout juste à s'ouvrir à moi et j'ignorais s'il recommencerait après la scène que venait de produire Federico juste sous nos yeux, non ébahis. Je n'envisageais même pas de redescendre afin de m'assurer que John n'était plus en colère. S'il l'était encore, il valait mieux que je le laisse se calmer et j'irais le retrouver demain à l'aube. En espérant qu'il soit toujours présent. 

Tandis que je me dirigeais vers les escaliers afin de rejoindre ma chambre, épuisée par les événements de cette tragique soirée, j'entendis du bruit non loin de l'entrée. À l'affût, je tentais de capter le moindre bruit qui succéderait au précédent. Mes yeux furetaient chaque recoin de la vaste pièce face à laquelle je me trouvais. Je ne pipai mot. Seule, dans cette immense maison, je me retrouvais vulnérable, s'il s'agissait d'une personne malintentionnée qui aurait décidé de faire un saut dans ma maison afin de se servir des quelques richesses exposées sur les meubles en bois de chênes.

J'hésitais fortement à prendre mon courage inexistant à deux mains ou courir jusqu'à ma chambre pour m'y enfermer à double tour. Retourner dans le sous-sol n'était même pas envisageable puisque la cuisine, où se trouvait l'entrée, était bien trop loin des escaliers qui menaient au premier étage. Remarquant un chandelier posé sur une petite table au pied de la première marche sur laquelle je me trouvais depuis maintenant quelques minutes, j'en empoignais le pied et m'aventurais jusqu'à l'entrée, afin d'arriver à la source du bruit. J'ignorais si le coup que je serais susceptible de donner aurait pour effet d'assommer la personne qui se serait introduite dans le manoir, mais avec l'adrénaline, mon coup serait sûrement assez fort pour me permettre de m'échapper à appeler à l'aide.

Tandis que je restais sur mes gardes, un nouveau bruit parvint jusqu'à mes oreilles. Prête à porter le moindre coup sur l'intrus, je levais le chandelier au-dessus de ma tête et attendis de voir la moindre silhouette se présenter à moi. Lorsque je vis enfin quelqu'un approcher, j'empoignais désormais le pied du chandelier à deux mains. Je retenais même mon souffle, pour ne pas être déconcentrée. Alors que je m'apprêtais à frapper l'intrus, je fus surprise de le reconnaître, lorsqu'il s'avança vers la clarté de la pièce.

"Emilio ?"

     L'ami de mon père venait d'apparaître devant moi. Instinctivement, je regardais derrière lui, afin de voir si mon père était à sa suite, mais je ne le vis pas. À son tour, Emilio jeta un coup d'œil par-dessus son épaule avant de se tourner vers moi, un sourire aux lèvres, qui ressemblait cependant, plus à une grimace.

"J'ai dû abandonner ton cher père là où il était, m'expliqua-t-il, Il n'était pas en état pour rentrer en un seul morceau, vu l'état dans lequel il se trouvait."

     Dubitative face aux explications d'Emilio, mes yeux devinrent deux petites fentes, je ne croyais à cette excuse qu'à moitié. Néanmoins, je préférais faire semblant d'y croire. En véritable ami, Emilio aurait dû rester avec mon père plutôt que de le laisser inconscient, je ne sais où. D'autant plus qu'il avait désormais des ennemis à Birmingham, s'il était reconnu par quiconque voulant sa peau, il y avait peu de chance qu'il soit encore vivant demain matin. Ce n'était pas non plus le genre de mon père à se laisser aller quand je restais seule à la maison. Pour autant, je décidais de feindre la surprise. Le regard d'Emilio se posa sur le chandelier que je tenais toujours dans ma main, mais je décidais de le garder, puisqu'une certaine méfiance s'emparait de moi.

"C'est étonnant venant de lui, admettais-je, Et ce n'est pas son genre non plus, surtout quand je suis seule. Il revient toujours de ses sorties."

     Je sentais qu'Emilio, déjà surpris de me voir encore debout à cette heure tardive, se raidit un peu plus. Il savait que je n'étais pas dupe et que je ne croirais pas en un mensonge aussi gros. Quel était son but en me faisant croire que mon père serait capable d'une telle irresponsabilité envers sa fille ? Je faisais en sorte de rester impassible, de sorte que ça lui soit impossible de deviner si je le crois ou non.

"Tu sais Giuliana, tout homme un jour ou l'autre, prend le risque de faire une erreur qui peut lui être fatale."

     Où est-ce qu'il voulait en venir ? Qu'est-ce qu'il voulait me faire comprendre dans ces paroles ? Cela me fit froid dans le dos et je commençais à m'inquiéter pour mon père, sans trop savoir si j'avais de réelles raisons de l'être. Je ne savais pas quoi dire face à ces paroles plus que troublantes et maintenant, Emilio arborait un sourire plus que satisfait. Il se rendait maintenant compte qu'il avait réussi à me troubler. Alors qu'il retrouvait peu à peu son assurance, tandis que j'avais perdue celle qui m'était venue, il retirait sa veste et l'accrochait au porte-manteau comme s'il se trouvait dans sa propre demeure. Enfin, il se tournait de nouveau vers moi et voyant mon air interrogateur, il croisait les mains derrière son dos et son regard devint soudainement grave.

"Benedetto à des ennemis partout. Même là où il ne s'y attend pas."

     Ces dernières paroles me donnaient mal à la tête et j'avais l'impression d'être prise par un violent vertige. Malgré moi, je laissai tomber le chandelier à terre et fus obligée de prendre appui sur le mur à côté de moi pour ne pas tomber. Ce qu'Emilio avait voulu me faire comprendre, du moins, c'est ce que je pensais, c'était qu'on ne pouvait pas faire confiance à ses ennemis et encore moins à ses amis. Pourtant, je voulais croire que j'avais mal compris le fond de ses paroles. Peut-être qu'il voulait parler de quelqu'un proche de mon père au sein de son groupe mafieux. Cependant, je ne pouvais m'empêcher de croire que c'était de lui-même qu'il parlait. Autrement, pourquoi aurait-il laissé mon père vulnérable, dans un endroit où je ne pouvais me rendre pour aller le chercher ?

Voyant ma défaillance, Emilio appela une servante qui restait de garde la nuit, prête à intervenir au moindre problème. Il lui demanda de me conduire dans ma chambre et de veiller à ce que je me mette bien au lit. Le lendemain, j'espérais avoir oublié tout de ce qui avait été dit ce soir-là. Malheureusement, quand cela concernait la personne à qui vous tenez le plus au monde, il est parfois difficile de refouler de pareils souvenirs et de les oublier, de faire en sorte qu'ils ne refassent jamais surface.


     La nuit avait été très agitée. Je n'avais pas cessé de me retourner mille et une fois dans mon lit. Oreille attentive afin de capter le moindre bruit qui signifierait que mon père était rentré. Quand le jour commença à se lever, j'eus presque peur en me regardant dans le miroir. Mes yeux étaient gonflés, comme si je n'avais fait que pleurer toute la nuit, alors que j'avais été incapable de verser une seule larme. Et pourtant, de gros cernes été apparus sous mes yeux, témoignant de la nuit agitée, pleine de questionnement que je venais de passer –ou de subir-. En sortant de ma chambre, j'étais toujours attentive, espérant entendre la voix grave et portante de mon père.

Je descendis alors lentement jusqu'au salon, que je balayais du regard dès que j'en avais foulé le sol. Le gros fauteuil dans lequel il s'installait d'ordinaire était vide. Sa boite à cigare était toujours à la même place et il n'y avait pas de verre posé à côté. Je me décidai alors à passer dans la cuisine, je me rendis compte que je n'avais même pas pris la peine de me vêtir. Actuellement, ce n'était pas ce qui me préoccupait le plus. Et pourtant, dans la cuisine, il n'y avait que les employés qui s'activaient à leurs tâches. Certains posèrent leur regard étonné ou inquiet sur moi. Il était clair que j'avais l'air d'un spectre, que ma peau était d'une blancheur anormale, en plus de mes cernes sous les yeux. Alors que d'ordinaire, je prenais soin d'être belle, tenant à soigner mon apparence, ma tenue, ma coiffure, ce n'était pas le cas aujourd'hui. Mon esprit était bien trop tourmenté par le sort qui pouvait avoir frappé mon père au cours de la nuit.

Sous les regards des domestiques présents dans la cuisine, tous témoins, je me dirigeai vers le sous-sol. J'entendis l'un d'eux dire "Non mademoiselle !", je fis mine de ne pas entendre. J'avais besoin de voir un visage plus familier et qui me rassurait plus que tout ceux que j'avais jusqu'à présent connu. J'ignorais ce qu'ils pensaient tous et à vrai dire, je ne m'en préoccupais pas. J'avais seulement besoin d'une oreille attentive. Avec lenteur, je me rendis dans le sous-sol. Sous mon pyjama, dont le tissu n'était décidément pas très épais, le contraste entre la chaleur des pièces d'en haut et le sous-sol était flagrant. Je sentais ma peau se couvrir de frissons et il ne m'en fallu peu pour regretter de ne pas m'être habillé. Dans la cage, John ne pouvait rien faire d'autre que de rester assis, sur la paille, attendant ma visite, celle de mon père, Emilio ou même Federico avec qui je suis sûre, il aurait aimé régler ses comptes. En attendant du bruit, je le vis lever la tête et son visage semblait s'illuminer en me voyant apparaître dans son champ de vision. Comme s'il était rassuré de me voir toujours vivante. Et je ressentais la même chose. Federico n'avait vraisemblablement pas raconté ce qu'il s'était passé la veille et personne n'était descendu pour déplacer John ou pire l'exécuter. 

Je m'approchais des barreaux de la cage, tandis que de son côté, il était déjà debout. Je n'arrivais pas à comprendre cette façon qu'il avait de me regarder. Ses yeux ne s'attardèrent pas sur ma tenue, mais plutôt sur mon visage. Je devais vraiment faire peur et cela me donnait encore plus l'envie de rester cloîtrée dans ma chambre. Je n'attendis pas pour ouvrir la porte de la cage et y entrer. J'étais moins terrifiée à l'idée que John puisse me faire du mal, puisque je commençais peu à peu à lui accorder un peu de ma confiance.

"Il t'a fait du mal ? s'empressa-t-il de me demander."

     Je secouais la tête. Je souffrais uniquement de l'absence de mon père qui n'avait toujours pas donné de signe de vie. Mais à quoi bon lui faire part de mes inquiétudes ? Au fond de lui, il se réjouirait de la disparition de mon père.

"Non, il s'est contenté de me hurler dessus et de me faire peur en lançant un verre contre le mur. M-mon père n'est pas revenu hier soir, Emilio a dit qu'il avait des ennemis partout, tes frères les premiers mais j'ai l'impression que quelqu'un d'autre serait susceptible de s'en prendre à lui. Je suis tellement inquiète, suffoquai-je."

     Il m'était désormais impossible de retenir mes larmes. Depuis hier soir, je me forçais à les ravaler, essayant d'être forte, comme mon père l'aurait souhaité. Je m'en voulais de craquer de cette façon, de me mettre à nue devant ce criminel qui aurait tué mon père de ses propres mains pour se venger. Cependant, je me sentis propulser contre le torse de John. Je sentais ses bras qui se refermaient autour de moi. Bien qu'il fasse très froid dans ce sous-sol, John réussissait à m'offrir un peu de sa chaleur, ce qui calma un peu mes sanglots. Mes larmes continuaient de couler seules, sans que je puisse les contrôler. Puis, il glissa sa main sous mon menton et leva ma tête afin que nos regards puissent se croiser.

"Ton père reviendra. Ça me tue de dire une chose pareille, mais ça ne me plaît pas de te voir dans cet état. En ce qui concerne ton ami, j'en fais mon affaire, tu as ma parole. Maintenant, sèche tes larmes."

     À l'aide de ses pouces, il essuya délicatement mes joues, noyées par les larmes. Je ne savais pas quoi lui répondre ou si je devais le faire. Donc, je préférais ne rien dire et malgré le silence qui s'installait, je le trouvais plaisant. Tandis que je me permettais d'observer son visage plus en détail, John continuait d'effectuer ce mouvement délicat sur mes joues, ce qui me calmait définitivement. Au bout de quelques secondes, il cessa les mouvements de ses pouces. Nous restions pourtant immobiles, nous regardant yeux dans les yeux. Puis soudain, je le vis se rapprocher un peu plus de mon visage. Je fermais les yeux et sentis ses lèvres se poser sur mon front. À ce moment-là, quelque chose changea en moi.


Continue Reading

You'll Also Like

18.8K 851 31
La Star Academy est de retour en cette année 2023 pour une 11ème saison. 13 élèves vont ainsi intégrer le château mythique de Dammarie-les-Lys. Parmi...
209K 7.2K 67
Les planètes n'étaient pas alignées en leurs faveurs, mais le destin à bien fait les choses.
175K 8.7K 50
Et si, une Zoldyck venait à rejoindre la brigade fantôme et a attirer l'intention du fameux chef avec son attitude...assez hors du commun, qu'est-ce...
153K 8.4K 167
Dans les rues animées de Los Angeles, où chaque appel d'urgence peut changer le cours d'une vie, une connexion unique brille entre deux hommes : Buck...