Bleu Magnétique (EN PAUSE)

By CeciliaCity

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(ROMANCE/ FANTASTIQUE/ EROTISME) La vie ne fait aucun cadeau à Oxane qui un soir d'hiver décide d'en finir. E... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13 - LUI
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16 - LUI
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20 - LUI
Chapitre 21 - LUI
Chapitre 22
Chapitre 23 - LUI
Chapitre 24 - LUI
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29 - LUI
Chapitre 30 - LUI
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36 - LUI
Chapitre 37 - LUI
Chapitre 38 - LUI
Chapitre 39 - LUI
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45 - LUI
Chapitre 46 (inédit)
Chapitre 47 (inédit)
Chapitre 48 (inédit)
Chapitre 49 (inédit)
Suite ?
Chapitre 50
Chapitre 51

Chapitre 7

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By CeciliaCity

— Je vous laisse garnir la pizza à votre convenance.

J'ai relevé la tête en direction de Marin qui d'un geste aguerri coupait des tomates.

— Vous aimez les tomates ? m'a-t-il demandé.

— Me consulter au préalable n'aurait pas été inintéressant, ai-je plaisanté. Peut-être les épépinez-vous inutilement.

— Ne brisez pas mon petit cœur.

Son sourire était à tomber.

Je me suis redressée et engagée derrière l'îlot central.

— Sauveur, écrivain et cuisinier. Quelles autres cordes avez-vous à votre arc ?

— Je ne sais pas. Ai-je d'autres qualités ? Je n'en suis pas certain. Vous me le direz.

Modeste ? Encore un bon point pour notre cher Marin et pas des moindres.

M'emparant de la pâte à pizza faite maison par mon hôte le matin même, j'ai sélectionné quelques produits placés sur le plan de travail pour nous concocter une Napolitaine. Avec soin, j'ai pelé des oignons et de l'ail que j'ai mis à chauffer dans une poêle pendant que Marin y ajoutait les tomates et saupoudrait le tout de thym.

— Nous formons un excellent duo derrière les fourneaux, s'est-il réjoui en posant ses tendres prunelles sur ma personne.

J'ai approuvé, déstabilisée par sa gentillesse. Une gentillesse gratuite ? Ou le plaisir d'être à deux ? De briser la solitude qu'il prétendait tant apprécier.

— Je suppose que vous acceptez mon invitation, a-t-il signifié en réglant le thermostat du four pendant que notre préparation cuisait à feu doux.

Mon cœur s'est emballé. Je n'avais pas répondu à sa question tout à l'heure et je n'y répondais pas plus maintenant. Certains me jugeraient stupide s'ils apprenaient ma présence chez un homme que je ne connaissais que peu. Et encore, « connaître » était un bien grand mot. Pourtant, j'éprouvais cette étrange sensation de « lien » entre Marin et moi. Mon instinct me poussait à rester. À côtoyer cet être d'une écoute salvatrice. Auprès de lui, j'étais plus qu'Oxane Bourgeois, la jeune femme lambda, assistante d'une chambre consulaire vieillissante et pénible. Je ne me fondais plus dans la masse. Marin m'aidait à sa manière à comprendre mon geste. J'avais l'impression qu'il voulait aussi me permettre de me révéler à moi-même.

Au fond, tout cela n'était que supposition de ma part. Toutefois, ces suppositions ne voulaient pas quitter mon esprit.

— Oxane ?

— Oui ?

Marin m'a sortie de mes pensées en secouant sous mon nez un paquet de cacahuètes.

— Mon petit péché mignon, a-t-il ajouté.

Un péché mignon qu'il pouvait se permettre au vu de son corps athlétique. Un cou sec, des épaules carrées, un buste puissant dessiné sous son pull, des hanches droites et des jambes solides. À trop le regarder, j'ai presque chuté sur le sol en me prenant les pieds dans... rien. Je rêvassais et j'ai perdu l'équilibre un verre de limonade entre les mains. Par chance, Marin, aux réflexes troublants, m'a rattrapée avant que je ne m'écrase lamentablement parterre. Retrouvant l'équilibre en m'appuyant contre lui, mes mains ont divagué sur son torse en béton.

— Je rêve où vous me pelotez ?

J'ai ouvert grand la bouche pour prétendre une connerie du genre « non, vous aviez deux tâches tout pile au niveau des tétons ». Je n'ai rien dit.

Gênée, j'en ai lâché le verre que Marin a retenu d'un geste vif et rapide.

Je me suis tortillée en m'éloignant de quelques pas sans cesser de fixer son torse sous son pull.

— Oxane ?

Enfin, je l'ai regardé droit dans les yeux.

— Vous fixiez mes tétons, s'est-il amusé avec cet air toujours très mystérieux.

Hein ? Quoi ? « Arrête ça, Oxane ! »

Une vague de chaleur m'a submergée. Sans doute ai-je viré cramoisie.

— Non, non, non, ai-je bredouillé en matant à nouveau ses tétons pointant un chouïa sous son pull. C'est faux.

— Je me sens mis à nu quand vous m'observez de la sorte, s'est-il avancé pour glisser son doigt sous mon menton afin que mes mirettes se connectent aux siennes.

Le malaise.

— J'espère que vous avez apprécié ce sur quoi vous lorgniez.

Sur le point de me liquéfier sur place, j'ai été sauvée par le minuteur du four prêt à accueillir notre pizza.

— Je m'occupe de refroidir notre mixture, a-t-il fait savoir.

Moi aussi j'ai besoin d'être refroidie...

— Comment ?

— Comment comment ? l'ai-je interrogé en songeant que mon rythme cardiaque s'emballait méchamment.

Marin a ri.

Mince, je croyais cogiter en silence et non à haute voix. La cruche. À deux doigts de me carapater, Marin m'a rattrapée dans son salon. Je me suis figée devant le miroir en voyant mon reflet se déformer. Déglutissant, ayant l'impression de m'inscrire dans un autre espace-temps ou de ne pas être la personne dont le reflet germait, j'ai approché mes doigts de la glace avant de brusquement en retirer ma main pour reculer et percuter Marin.

— Oxane, ça ne va pas ?

Le trouble s'est dissout. J'ai sursauté en me retrouvant dans les bras du grand brun. Bordel. Je venais de bondir dans les bras de Marin qui m'a simplement et silencieusement serré contre lui.

— Je crois que vous avez besoin d'être aidée.

Ces quelques mots ont suffi à me chambouler.

Les tremblements ont commencé. Les sanglots ont suivi. Depuis plusieurs semaines, les voix n'étaient que l'un des nombreux problèmes qui me rongeaient. Moi qui n'avais jamais eu un mot plus haut que l'autre et qui gérais mes sentiments sans trop de difficultés, je me retrouvais à passer du rire aux larmes en un claquement de doigts. Je voyais des choses étranges, dérangeantes, terrifiantes. Je devenais lunatique et m'isolais plus que jamais auparavant.

— Soufflez, cela vous fera le plus grand bien.

Je l'ai écouté. La tête posée contre sa poitrine, j'ai inspiré et expiré à plusieurs reprises lorsque Marin a entrepris de caresser mon dos. Les mouvements circulaires de ses mains ont généré en moi une sensation d'apaisement. Puis ses doigts chauds ont recouvert une partie de ma nuque. J'ai éprouvé un bien-être fou en pareille situation.

Quand les larmes se sont calmées, j'ai quitté une étreinte que j'aurais adoré voir se prolonger dans d'autres circonstances.

— Êtes-vous un ange tombé du ciel ? ai-je soupiré.

De son pouce, il a essuyé les résidus de larmes au coin de mes yeux.

— N'ayez pas pitié de moi, Marin. Je vais bien, ai-je assuré presque attendrie par l'expression attristée sur son visage.

— Je n'ai pas pitié Oxane. J'ai mal pour vous. La douleur qui vous dévore de l'intérieur est d'une intensité effroyable.

Cette douleur me paraissait plus faible à présent. Un peu comme si durant notre étreinte, Marin avait dégagé une lourde charge de mes épaules.

— Je me sens plus... zen, ai-je murmuré en acceptant le mouchoir qu'il me tendait.

— Vous n'allez pas bien, Oxane.

— Je...

— Tout ira bientôt mieux.

J'ai fermé les yeux et pris du recul parcourue par un intense frisson. Il y avait bien longtemps que je n'avais pas permis à un homme de me toucher ni même de m'approcher.

Mes doigts se sont agrippés à ceux de Marin. J'ai trouvé la force nécessaire me permettant de repousser les voix qui sifflaient dans ma tête.

— Le temps atténuera les souffrances, ai-je murmuré en rouvrant les yeux pour contempler cette beauté singulière au masculin qu'incarnait Marin.

Sans lâcher sa main, je me suis tournée pour contempler le feu de cheminée. En me redressant, j'ai cru distinguer une lueur d'un bleu argenté dans le miroir. Une lueur qui pétillait autour de Marin. Une sorte d'aura.

J'ai virevolté pour l'observer. Il n'y avait plus rien. Je délirais. Encore.

— Allons terminer la préparation du dîner, a-t-il proposé en lâchant ma main pour se diriger vers la cuisine me laissant seule et démunie face à toutes mes pensées confuses.


***

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