Le Dernier Vol des Oiseaux de...

Galing kay JHaltRoen

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Roxane vit dans un des plus beaux appartements de l'Upper East Side de New York, entourée d'un père aimant et... Higit pa

Avant-Propos
.
Prologue
Chapitre 1 - Partie I
Chapitre 1 - Partie II
Chapitre 2 - Partie I
Chapitre 2 - Partie II
Chapitre 3 - Partie I
Chapitre 3 - Partie II
Chapitre 4 - Partie I
Chapitre 4 - Partie II
Chapitre 4 - Partie III
Chapitre 5 - Partie I
Chapitre 5 - Partie II
Chapitre 5 - Partie III
Chapitre 6 - Partie I
Chapitre 6 - Partie II
Chapitre 6 - Partie III
Chapitre 7 - Partie I
Chapitre 7 - Partie II
Chapitre 7 - Partie III
Chapitre 8 - Partie I
Chapitre 8 - Partie II
Chapitre 9 - Partie I
Chapitre 9 - Partie II
Chapitre 9 - Partie III
Chapitre 10 - Partie I
Chapitre 10 - Partie II
Chapitre 10 - Partie III
Chapitre 11 - Partie I
Chapitre 11 - Partie II
Chapitre 12 - Partie I
Chapitre 12 - Partie II
Chapitre 12 - Partie III
Chapitre 13 - Partie I
Chapitre 13 - Partie II
Chapitre 13 - Partie III
Partie Temporaire
Chapitre 14 - Partie I
Chapitre 14 - Partie II
Chapitre 15 - Partie I
Chapitre 15 - Partie II
Chapitre 16 - Partie I
Chapitre 16 - Partie II
Chapitre 17 - Partie I
Chapitre 17 - Partie II
Chapitre 17 - Partie III
Chapitre 18 - Partie I
Chapitre 18 - Partie II
Chapitre 18 - Partie III
Joyeux Noël
Chapitre 19 - Partie II
Chapitre 20 - Partie I
Chapitre 20 - Partie II
Chapitre 21 - Partie I
Chapitre 21 - Partie II
Joyeuse Saint-Valentin
Chapitre 22 - Partie I
Chapitre 22 - Partie II
Chapitre 23 - Partie I
Chapitre 23 - Partie II
Chapitre 24 - Partie I
Chapitre 24 - Partie II
Épilogue
.
Remerciements
Informations

Chapitre 19 - Partie I

433 52 70
Galing kay JHaltRoen


Roxane


Mon pied nu heurte le rebord du trottoir et la douleur m'arrache un cri strident. Je titube et vacille jusqu'au mur de briques, avant de me laisser lourdement tomber sur le bitume glacé. Les murmures qui encombrent mon esprit s'amalgament au bourdonnement de mes oreilles, et mes poumons souffrent de leur incapacité à retrouver un rythme respiratoire normal.

— C'est pas vrai...

Je replace mes cheveux emmêlés sur l'arrière de mon crâne et attrape mon pied endolori. Les larmes viennent de nouveau humidifier mes prunelles quand je découvre avec horreur les écorchures noirâtres qui s'étendent de mon talon jusqu'à mes orteils. Épuisée, j'efface les gouttelettes qui ruissellent sur mon visage de la manche de mon gilet et me penche pour inspecter de plus près mes blessures. Comme je regrette de ne pas avoir eu le courage de remonter me chausser avant de prendre la direction de l'adresse indiquée dans son message...

Soudain, le bruit d'une porte s'ouvrant à la volée attire mon attention. Un peu plus loin dans la rue, trois hommes hilares quittent ce qui ressemble à un club, dont la devanture plus noire que la nuit est éclairée par une simple lumière blanchâtre. C'est ici, cela ne fait aucun doute. J'appuie ma tête contre le mur en pinçant les lèvres. Mon crâne est sur le point d'exploser, martyrisé par la migraine qui l'enserre depuis plusieurs heures à présent. Le petit groupe chahute devant moi et je prie intérieurement pour que ces lascars ne viennent pas s'ajouter à ma liste de problèmes du jour. En vain. Lorsque je relève les yeux, l'un d'entre eux arrête ses acolytes d'un geste de la main, puis me désigne du doigt en souriant.

Il ne manquait plus que ça.

Je ferme les paupières, éreintée, toujours incapable de reprendre mon souffle. Mon instinct me pousse à me remettre sur pied malgré la douleur alors qu'ils avancent vers moi, tels des loups guettant leur proie. Leur regard se promène de partout sur mon corps. Mal à l'aise, je tire maladroitement sur mon gilet pour dissimuler mes jambes nues et commence à faire quelques pas en direction de l'entrée du club. Au même instant, l'un d'entre eux vient se poster devant moi, me barrant du même coup le passage :

— Qu'est-ce que tu fais dans le coin, jolie colombe ? Tu es perdue ? On peut t'aider peut-être.

Je m'arrête net et me concentre pour bien discerner ses propos, noyés dans les murmures incompréhensibles de mes démons. J'ai déjà connu cette sensation. Cette peur viscérale qui remonte au fond de ma gorge, la même que celle qui me déchirait le ventre la nuit où j'ai rencontré Shane. Mais cette fois, je ne tremblerais pas. Je ne le décevrai pas. Je n'ai plus rien à perdre. Je prends une profonde inspiration et mes mains rehaussent l'étoffe sur mes épaules tandis que je rétorque, d'une voix tranchante :

— Non, j'ai pas besoin de vous. Je suis attendue.

La surprise se lit sur son visage, il hausse un sourcil, jette un rapide coup d'œil à ses acolytes qui m'entourent peu à peu avant de reprendre en gloussant :

— Tiens donc, et par qui ?

Je déglutis, tentant vainement de me focaliser sur la discussion et non sur les sentiments d'insécurité et d'appréhension, mêlés au tumulte de mon esprit, qui me soulèvent l'estomac.

— Mon patron.

Je désigne la devanture du club d'un geste du menton. Mon interlocuteur se retourne dans la direction que j'indique, puis reporte son attention sur moi en ricanant :

— Toi, tu bosses pour lui ?

— Précisément. Et là, tout de suite, il m'attend. Donc, dégage de mon chemin.

Mon cœur tambourine dans ma poitrine alors que je soutiens son regard avec ténacité. Je ne dois pas laisser transparaître ni ma peur ni les affres du combat intérieur que je mène depuis plusieurs heures. Au bout de quelques secondes, l'un des deux autres hommes prend la parole :

— Attends, Rafe. C'est pas celle de l'autre soir ? La nouvelle avec qui le boss était quand on a dû aller nettoyer chez ce mec ? Elle ressemble pas mal à ce que Finn m'a décrit.

Je ferme les yeux, mon souffle s'accélère. La terreur de devoir faire face à une nouvelle vision suite à l'évocation de ce souvenir se diffuse en moi comme un véritable poison. Le dénommé Rafe hoche la tête en me dévisageant avant de reprendre, sur un ton âpre :

— Alors c'est à cause de toi que le boss m'a réveillé à quatre heures du matin, c'est ça ? C'est à cause de toi qu'on a dû se taper le sale boulot ?

— Non, je n'ai rien fait. Je...

Le jeune homme bouscule mon épaule, je recule d'un pas en laissant échapper un petit soupir qui trahit ma peur. Il m'empoigne alors le bras et me force à lui faire face :

— À cause de toi, j'ai dû nettoyer toute cette saleté d'appartement de bourge. Le sang, tu sais combien de temps ça met à partir ? Tu sais ce qu'on risque dans ce genre de manœuvre ? J'ai failli me faire attraper par tous les flics qui tournaient aux alentours !

J'encaisse une nouvelle bousculade avant de me redresser et de le repousser farouchement en lançant d'une voix plus ou moins assurée :

— C'est lui qui l'a tué, pas moi ! Vous n'avez même pas le courage de vous en prendre à la bonne personne !

Les trois hommes s'esclaffent devant mes vaines tentatives de défense. Mes démons s'empressent alors d'amplifier leurs ricanements à mes oreilles, me laissant vaciller sur mes jambes frigorifiées. Les vertiges reprennent possession de moi quand soudain, Rafe empoigne mon cou qu'il enserre violemment en me ramenant vers lui.

— Non mais tu te prends pour qui pour me parler comme ça ? Hein ?

La panique me submerge. Mes ongles griffent sa mâchoire, tandis que mon autre main cherche à tout prix à se débarrasser de la sienne qui se contracte un peu plus sur ma gorge. Je suffoque et me débats férocement, les battements furibonds de mon cœur propulsant avec peine le sang qui fuse dans ma tempe. Je ne veux pas mourir. Pas maintenant, pas comme ça.

— C'est bon, Rafe. Laisse-la.

Aussitôt, il relâche son emprise, obéissant sagement à cette voix inconnue, au timbre étrangement rassurant. Mon bourreau tapote alors son menton, auquel perle à présent une fine goutelette de sang. Je m'affaisse contre le mur de brique et tousse, dans une tentative désespérée de trouver de l'oxygène. Les palpitations dans mon crâne me provoquent des sueurs froides et je prends encore quelques secondes avant de retrouver pleinement mes esprits.

Le nouvel arrivant me fait alors signe d'approcher. Je me relève en massant ma gorge, mes jambes vacillent, encore sous le choc. Les deux autres hommes se décalent sur le côté tandis que le dénommé Rafe s'enquiert, sur un ton las :

— Pourquoi il faut que tu te mêles toujours de tout, toi ? Ça va. On voulait juste s'amuser un peu avec notre nouvelle copine ! C'est qu'elle a de sacrées griffes en plus de ça...

— Allez bosser, bande d'imbéciles. Ou vous préférez peut-être que le boss sache qu'au lieu de lui obéir, vous essayez d'étrangler la nouvelle qu'il a recruté lui même alors qu'il attend depuis plus d'une heure ?

Mon agresseur recule en souriant, les deux mains en l'air, en signe de rémission. Entraîné en arrière par ses deux comparses, il pose les yeux sur moi et me pointe du doigt en lançant, sur un ton menaçant :

— Une fille comme ça, ça n'a rien à faire dans un gang. Tu le sais très bien, Tony. C'est une pétasse qui n'en fait qu'à sa tête ! Elle va nous apporter que des problèmes. Retiens bien ce que je te dis ! Elle causera notre perte à tous !

— Allez, Rafe. Laisse tomber... Viens.

Sans plus de discours, ils disparaissent dans la nuit. Je reste un instant immobile, la main posée sur les briques et la tête basse aux côtés de ce fameux Tony. Ce dernier pousse un profond soupir avant de s'adresser à moi, d'une voix morne et inquiète :

— J'avais espéré que tu ne viennes pas, mais maintenant que tu es là...

Il m'ouvre la voie vers l'entrée du club et après quelques brèves secondes d'hésitation, je décide de le suivre en longeant le mur d'une main tremblante.

Une fois à l'intérieur du sas noir, il referme la lourde porte et s'appuie contre la paroi à ses côtés. Je masse ma gorge endolorie et tente de remettre de l'ordre dans mes idées, gangrenées par le choc et par la peur :

— Tu... tu sais qui je suis ?

Tony acquiesce d'un bref signe de tête avant de reprendre, à mi-voix :

— Bien sûr que je sais qui tu es. Tu es exactement comme il t'avait décrite. Belle, téméraire... et complètement inconsciente.

Sans prêter attention à ses derniers propos, je relève des yeux brillants d'espoir vers lui. Les picotements dans mon ventre et sur mes joues trahissent le désir ardent de mon cœur à retrouver la chaleur de ses bras :

— Il est là ?

Le portier s'apprête à me répondre quand soudain, de violents coups résonnent contre le battant métallique. Il se redresse promptement et jette un œil au-dehors par la fente de sûreté avant de tirer le rideau noir en face de moi. D'un geste de la tête, il m'invite à entrer en me lançant :

— Vas-y. Je dois m'occuper de ça. Fais attention à toi, Roxane.

Je prends une profonde inspiration et lui adresse un ultime regard de gratitude avant de me glisser dans l'ouverture, jusqu'à la nouvelle pièce qui s'offre à moi.

À l'instant où mes pieds meurtris foulent le sol recouvert de moquette noire, un sentiment de malaise m'envahit toute entière, intensifié par le brouhaha infernal qui règne dans mon esprit. Nerveusement, je ramène mes cheveux sur le côté et resserre les pans de mon gilet sur ma poitrine au fur et à mesure que je m'enfonce dans cet enfer de marbre et de velours. Une légère musique d'ambiance meuble cet espace, si grand et si étouffant à la fois. Deux femmes d'une quarantaine d'années s'emploient à nettoyer les tables et les immenses miroirs qui ornent les murs. Près des deux escaliers du fond, de magnifiques jeunes filles, vêtues de simples joggings, s'empressent de rejoindre l'étage supérieur, des sacs emplis de vêtements sur l'épaule. Je déglutis avec difficultés lorsque je passe à quelques centimètres de quatre hommes de main, assis autour d'une estrade illuminée et occupés à compter patiemment des liasses de billets de banque froissés. Ils me toisent, comme on regarde avidement un condamné à mort rejoindre l'échafaud, les braises ardentes du désir en plus dans leurs iris étincelants. L'espoir que je porte en moi depuis que j'ai quitté l'appartement, et ravivé par Tony quelques minutes plus tôt, me pousse alors à scruter les moindres recoins de ce lieu, à la recherche de l'ombre d'un grand manteau noir... en vain.

À la place, mon regard se pose sur Robin, accoudé au bar, en pleine discussion avec Desmond. Mon sang se glace dans mes veines. Je me fige, incapable de faire le moindre geste ou de prononcer le moindre mot. D'une main tremblante j'essuie la ligne de sueur qui perle à mon front. Ma tempe vibre sous la pression, j'ai la gorge sèche. Des flashs de la dernière nuit passée en sa compagnie défilent devant moi et me tétanisent. Tout chez cet homme n'aspire qu'aux prémisses d'un effroyable cauchemar. Prise de violents frissons, je m'apprête alors à faire demi-tour, lorsque sa voix tranchante m'interpelle :

— Tiens, tiens.

Je relève lentement le visage vers lui. D'un geste, il fait signe à Desmond de se taire, les yeux rivés sur moi. Ses iris de glace me transpercent et un sourire sadique illumine ses traits. Une mèche de ses cheveux lissés et tirés en arrière retombe sur ses longs cils au moment où il écrase la cigarette qu'il tient dans un cendrier de marbre noir. J'inspire profondément, observant chaque recoin alentour, chaque mouvement qu'il effectue et chaque personne présente ici pour ne pas me laisser prendre dans un nouveau piège. Robin se lève, puis se tourne vers moi, la main nonchalamment posée sur l'arme à feu gisante sur le comptoir.

— Ma chère Roxane. Tu es un peu en retard, mais comme c'est la première fois... Je t'en fais cadeau.

Je reste immobile, mes yeux oscillent entre Desmond et lui. Mes paupières se ferment un instant pour me donner une chance de faire le vide en moi. Lorsque je les ouvre à nouveau, le regard de Robin s'est obscurci. Il laisse ses prunelles grises glisser le long de mes jambes, jusqu'à mes pieds noircis. D'un geste, il me fait signe d'avancer. Je tressaille et m'exécute sans un mot. Sa main se referme sur son arme, qu'il dissimule alors dans l'arrière de son jean. Desmond m'adresse un petit sourire rassurant et fait deux pas en arrière tandis que son chef hoche la tête :

— Qu'est-ce que c'est que cette tenue... ?

Mes joues s'enflamment aussitôt. D'une main, je dissimule maladroitement les traces sur mon cou et de l'autre, je tire nerveusement sur mon short tout en remontant le genou sur mon autre jambe, pour dissimuler la légèreté de mon accoutrement. J'éclaircis ma voix encore enrouée par l'agression de Rafe et rétorque, sur un ton fort heureusement assez normal :

— Tu voulais me voir et le plus vite possible, je crois ? Alors me voilà.

Le Rouge-Gorge affiche un petit sourire en coin et jette un rapide coup d'œil à la table de ses sbires derrière moi avant de reprendre, amusé :

— Je voulais te voir oui, mais pas forcément que tu fasses profiter du spectacle à tous mes hommes.

Les gloussements dans mon dos font valser mon cœur dans ma poitrine. J'expire lentement et reporte mon attention sur Robin. Ce dernier enfonce ses mains dans les poches de son bomber en cuir noir et tourne les talons en direction d'une petite porte, dissimulée sous les escaliers de gauche.

— Suis-moi.

Je jette un regard inquiet à Desmond qui m'encourage d'un signe de tête amical. Je fais quelques pas à la suite de Robin, en balayant une dernière fois la pièce des yeux. La vérité me heurte alors avec violence et obstrue ma gorge d'un sanglot amer ; de toute évidence, il n'est pas ici...

D'un geste de la main, le chef ouvre la petite porte et m'invite à entrer :

— Par ici. On sera plus à l'aise pour discuter. Et ça évitera à ces fainéants de baver sur toi comme de pauvres chiens en rut.

Son regard fusille en même temps la table derrière moi, et les quelques ricanements qui s'en échappaient s'évaporent aussitôt dans l'atmosphère pesante du club. Le souffle court, je m'engouffre en silence dans la pièce sans ajouter un mot. Chaque pas que je fais propulse une nouvelle dose d'adrénaline dans mon organisme. La peur bout au plus profond de moi et je parviens de moins en moins à la dissimuler.

Soudain, je me stoppe net. Mon cœur rate un battement et des picotements s'emparent de tout mon être. Robin referme la porte dans mon dos puis se dirige vers le petit bar qui orne le fond de la pièce, d'où il extirpe une bouteille de whisky et un verre en cristal. Il s'avance ensuite vers le large canapé et interrompt un homme massif d'une tape sur l'épaule.

— Ça suffit. Vire-le d'ici. Je m'occuperai de lui plus tard.

Son sbire acquiesce d'un signe de la tête et se décale vers la droite, laissant apparaître son poing recouvert de sang ainsi qu'une petite estrade éclairée par des projecteurs. Un gémissement de terreur se meurt alors dans ma gorge ; un jeune homme est agenouillé là, les mains liées à la barre de métal dans son dos. Ses cheveux roux imbibés sont maintenant de couleur vermeille. Il garde son visage tuméfié baissé et ses lèvres entrouvertes laissent s'échapper un long filet de sang. L'estrade elle-même est souillée du même rouge qui s'imprime également sur les vêtements du malheureux. Je porte une main devant ma bouche, effarée ; les larmes qui mouillent mes yeux m'empêchent de discerner ses traits avec certitude.

Le complice de Robin s'emploie à détacher sa victime puis s'empresse de le remettre sur pied. Chacun de ses râles de douleur me provoque une vague de frissons sordides. Les deux s'avancent ensuite vers moi, en direction de la sortie.

— Pousse-toi de là.

Je me décale nerveusement, les yeux toujours vissés sur le jeune homme traîné avec lourdeur par son bourreau. Une boule désagréable s'ancre au fond de ma gorge. Ce visage n'est pas celui de Shane, mais il ne m'est pourtant pas inconnu. Robin me fait un signe de la main en se servant un premier verre de whisky :

— Roxane, approche-toi ma belle.

Je m'apprête à obéir quand soudain, la victime relève la tête vers moi et ouvre péniblement ses paupières meurtries.

— Roxane... Preston...

Je me fige et me retourne aussitôt vers le malheureux, qui me toise avec difficultés par-dessus son épaule. Robin lève les yeux vers nous, tout à coup très attentif à la tournure que prennent les événements. Je pivote un peu plus pour mieux faire face au martyr avant de plonger mon regard dans le sien, embué de douleur. Ce regard, narquois et dédaigneux... Robin hausse un sourcil, avale une gorgée de son whisky et lance, d'une voix à peine audible :

— Intéressant.

Mon cœur s'accélère dans ma poitrine, en même temps que les murmures qui embrument toujours mon esprit s'amplifient jusqu'à reprendre le dessus sur mes pensées. Je cligne des yeux pour chasser mes larmes et découvrir enfin qui se tient réellement devant moi. Après quelques secondes de stupeur, j'entrouvre alors la bouche en tremblant. Mes démons soufflent un nom ; c'est bien lui, j'en suis sûre.

— Eddy...

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