Elle avait l'air sérieuse, elle m'parlait d'avenir
ℒ𝓎𝒶𝓃𝒶 𝒢𝓇𝒾ℯ𝓏𝓂𝒶𝓃𝓃
Deux mois plus tard
Après une heure intense de repassage, je terminais enfin de repasser les derniers vêtements et pliais le tout. Kylian entrait dans le salon en enfilant un tee-shirt et sur le chemin, il me faisait un bisou sur le front en se dirigeant vers la cuisine.
Les joues légèrement rouges, je souriais et débranchais le fer à repasser en soupirant. On était samedi et je profitais visiblement à fond de mon week-end. Heureusement que Kylian comptait sauver ma soirée en ayant prévue une sortie dans un petit parc pas loin, pour qu'on puisse rester ensemble un peu.
- Lyana ?
Je tournais la tête et interrogeais Kylian du regard, qui était sur le pas de la porte de la cuisine.
- Hmm... il se grattait la nuque en regardant partout, sauf moi. Ce soir, je pourrais pas sortir avec toi.
- Oh... Pourquoi ?
- Neymar a organisé un petit match chez lui et j'avais complètement zappé.
- Ah je vois. Mais je peux venir ? Je connais quelques unes de ses amies, comme ça je ne resterai pas seul-
- Non.
Mes yeux s'écarquillaient d'eux-mêmes devant le ton froid du métisse, et je fronçais les sourcils, légèrement blessée.
- Enfin je veux dire, c'est que entre mecs. Y aura pas les copines.
- Ah bah d'accord... Je regarderai ma série alors.
- Super.
Comme je le pouvais, je souriais à Kylian tandis qu'il se redirigeait dans sa chambre, me laissant seule dans le grand salon, perdue dans mes pensée. Cela faisait deux jours qu'il était bizarre et distant avec moi et je ne savais même pas quelle était la raison. Je n'avais rien fait de mal pourtant.
Parfois je faisais à manger, souvent je lançais des machines quand il n'avait pas le temps et toujours, j'étais une superbe coach morale pour toutes les fois où il avait douté de lui après un match loupé.
Préférant mettre ça de côté, je rangeais la table à repasser dans non petit placard que je refermais derrière moi, avant de soupirer en constatant la porte close de la chambre de Kylian. D'habitude, elle était toujours ouverte pour que je vienne l'embêter un peu, soit en sautant sur le lit, soit en l'étouffant avec des oreillers. Mais là, rien, et ça me fit longuement soupirer, il ne fallait pas que j'y pense, sous peine de me torturer l'esprit inutilement.
Mon téléphone se mit à sonner et je sursautais en l'attrapant dans mes mains. C'était un appel de la part de Romane.
Moi : Allô ?
Romane l'avoine : Oh mon Dieu Lyana !
Vivement, je décollais mon oreille de mon portable, surprise par la voix stridente de Romane qui venait pour sûr de me percer le tympan. Prudemment, je reposais le combiné contre ma joue, craintive de perdre l'ouïe à cause de cette tarée.
Moi : Moins fort Romane.
Romane l'avoine : Oui pardon ! Mais tu sais pas quoi, Ilyes m'a invité à manger au resto ce soir !
Moi : Ah c'est génial !
Romane l'avoine : Oui, je suis trop contente, il était temps putain !
Moi : Tu comptes t'habiller comment ?
Romane l'avoine : Justement c'est pour ça que je t'appelle ! C'est mieux une combi ? Une robe ? Un ensemble jupe ?
Moi : Hmm, vu le temps dehors, je te conseillerais plutôt ton pantalon fluide avec un chemisier, c'est cool ça.
Romane l'avoine : Oh c'est une superbe idée ! Je te kiffe !
Moi : Pas de soucis t'inquiètes. Tu me raconteras hein !
Romane l'avoine : Bah bien sûr ! Je te laisse, j'ai rendez-vous pour faire mes ongles !
Je raccrochais en pouffant de rire, secouant la tête avant de reposer mon portable sur la petite table à côté de moi. Être le Cupidon de mes amis, ça semblait marcher, dommage que ça ne réussisse pas pour moi.
Alors que je m'apprêtais à rejoindre ma chambre, la porte de celle de Kylian s'ouvrait enfin et je me tournais pour le voir en sortir. Il avait les yeux rivés sur son téléphone et je soupirais en m'asseyant sur le canapé, il m'ignorait grossièrement, sans même me donner une seule explication sur son comportement. Je commençais vraiment à en avoir marre.
- On mange quoi ? sa question sortit de nul part me fit hausser les sourcils, il se foutait de moi ?
- Je sais pas.
- T'as pas fait à manger ?
- Non Kylian, je ne t'ai pas fait à manger. Je ressemble à une domestique pour te faire à manger tout le temps ? Déjà que je m'occupe de repasser le linge, c'est un bon début.
- Ouais mais j'ai faim moi.
- Alors tu prends un paquet de pâtes, tu fais chauffer de l'eau et tu mets les pâtes. Tu vas y arriver c'est bon ?
- Fais pas de l'ironie.
Son ton glaçant me mit encore plus les nerfs, j'avais l'impression d'avoir fait la bêtise de l'année alors que non, j'étais restée la même du début à la fin. C'était lui dont le comportement avait changé, pas le mien.
- Bon c'est quoi ton problème là ? je décidais de prendre le taureau par les cornes. Ça fait deux jours que t'es relou avec moi, je t'ai fait quoi hein ?
- Arrêtes de dire des conneries, y a rien.
- Je dis pas des conneries, regardes comment tu parles ! j'ouvrais les bras pour lui montrer ma désespérance face à lui. Je ne suis pas ta chienne mais ta coloc' Kylian. Donc maintenant tu vas arrêter de te comporter comme un gamin et m'expliquer ce que tu as !
- J'ai rien, tu me fais chier c'est tout !
Mes yeux sortaient limite de leurs orbites tandis que je suivais du regard le grand boudeur , qui s'enfermait dans la cuisine en jurant violemment. Il n'avait jamais agi face à moi comme ça et de tous les avis que j'avais eu sur sa personne, ce n'était pas son genre de répondre méchamment ou de se montrer exaspérant avec ses amis.
Je ne savais pas si on pouvait me mettre dans la case "ami" mais il n'en restait pas moins qu'il était censé m'apprécier un minimum, je vivais quand même dans le même appartement que lui.
Excédée par son comportement, je décidais de ne pas laisser ça en plan, et m'empressais de le suivre dans la cuisine. Lentement, je refermais derrière moi avant de poser l'arrière de mon crâne sur la porte, regardant fixement Kylian qui semblait trouver un intérêt quelconque à son portable.
Sentant sûrement un regard sur moi, il levait enfin ses prunelles vers les miennes, avant de carrément hausser un sourcil, un signe très méprisant pour moi.
- Qu'est-ce que tu me veux ?
- Que tu me dises ce que tu as. claquais-je calmement en croisant mes bras sous ma poitrine. T'es distant avec moi depuis quelques temps.
- N'importe quoi, tu te fais des films Lya.
- Ah bon, je me fais des films ?
- Ouais
Déterminée, je m'approchais de Kylian jusqu'à attraper sa mâchoire dans ma main afin de l'examiner de plus près. Ses yeux jonglaient visiblement entre les miens et mes lèvres, ils ne savaient plus où se poser
- Ne me mens pas et dis moi ce qu'il se passe.
- Y a rien.
Il prenait presque violemment ma main et l'enlevait de son visage avant de se saisir d'un paquet de gâteaux et de se barrer de la cuisine. Posant mes mains sur un des plans de travail, je soupirais longuement en me pinçant les lèvres, retenant des foutues larmes de nerf, de couler, elles ne méritaient pas ça.
J'en avais marre de cette ambiance électrique, surtout que je ne savais pas quelle en était la cause et que ça semblait pas mal énerver Kylian. Dans l'optique de me changer un peu les idées, je me chaussais de mes baskets, prenais mes clés, mon sac et sortais de l'appart où je me sentais trop oppressée, sans prévenir le propriétés de mon départ.
J'avais besoin de m'aérer et de marcher un peu, histoire de me détendre. Et quoi de mieux pour ce faire, que d'appeler ma belle-sœur.
Erika la pétunia : Lyana ?
Moi : Salut Eri. tentais-je d'un ton faussement joyeux.
Erika la pétunia : Salut ma puce ! Alors Paris ?
Moi : C'est cool. Il fait pas toujours beau, les gens ne sourient pas toujours mais y a quand même une bonne ambiance et c'est du speed ici, j'aime beaucoup J'ai fait des rencontres dans dans boîtes hypers sympas et je m'entends bien avec eux.
Erika la pétunia : Super, ça me fait plaisir d'entendre ça... elle abaissait le timbre de sa voix, comme pour me révéler le plus gros des secrets. Et sinon avec Kylian ?
Moi : Je sais pas trop quoi en penser en vérité.
Erika la pétunia : Tu l'aimes bien ?
Moi : Oui, on s'entend bien quoi. moyennement
Erika la pétunia : Alors qu'est-ce qu'il y a ?
Moi : J'ai l'impression d'avoir fait quelque chose de travers avec lui.
Erika la pétunia : Pourquoi tu dis ça ?
Moi : Je sais pas mais il s'éloigne de moi et je sais pas pourquoi non plus. Mon comportement n'a pas changé depuis de notre colocation mais il ne veut pas me dire pourquoi il est différent.
Erika la pétunia : Tu sais, c'est rare qu'un garçon admette ce qu'il pense réellement. Il ne s'est pas passé quelque chose entre vous deux ?
Moi : Non. Enfin si... On était... On a déjà couché ensemble, sans être en couple.
Erika la pétunia : Sérieusement ?!
Moi : Ouais. Mais juste à ClaireFontaine hein. m'empressais-je de préciser, comme si c'était une honte. On s'est embrassés deux trois fois ici mais jamais rien au lit.
Erika la pétunia : Oh. Tu penses que c'est parce qu'il a peur de développer des sentiments pour toi qu'il devient distant ?
Moi : Hein ? Non je ne pense pas.
Erika la pétunia : Ça ne m'étonnerait pas que ce soit ça Lyana, les hommes c'est compliqué à comprendre des fois donc... Je te conseillerais d'y réfléchir.
Moi : OK merci beaucoup.
Erika la pétunia : Pas de soucis, hésites pas à m'appeler si tu as besoin qu'on en discute.
Moi : Merci Erika... Et vous ça va à Madrid ?
Erika la pétunia : Très bien ! Ton frère s'est lancé dans une idée de faire élargir son terrain de basket ou je ne sais pas quoi, c'est un véritable chantier à la maison.
Pendant pas loin d'une trentaine de minutes, je discutais de tout et de rien avec Erika et, mine de rien, ça me faisait du bien de parler avec quelqu'un. Kylian n'était plus bavard depuis une semaine et je n'avais même pas remarqué que ça avait impacté mon niveau de sociabilité, je n'avais plus eu personne à qui raconter les ragots de mon boulot.
Et tout ça, serait à cause du fait qu'il m'aime plus que bien ? J'avais même pas envie d'y croire
_________________
neeeeew
- Avis ?
- La réaction de Kylian ?
- Autres ?
Chloé