Dans les yeux d'un Shelby ||...

By sweetstoryc

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Les guerres de gangs sont la principale raison des ravages dans certaines villes. Après la Guerre, la vie éta... More

𝐏𝐫𝐨𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐈
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐈𝐈
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐈𝐕
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐕
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐕𝐈
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐕𝐈𝐈
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐕𝐈𝐈𝐈
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐈𝐗
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐈
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐈𝐈
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐈𝐈𝐈
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐈𝐕
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐕
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐕𝐈
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐕𝐈𝐈
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐕𝐈𝐈𝐈
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐈𝐗
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐗
𝐑𝐞𝐦𝐞𝐫𝐜𝐢𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭𝐬

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐈𝐈𝐈

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By sweetstoryc

     Nos regards se confrontèrent. Je parvins à soutenir ce regard dur et menaçant. Cependant, je ne devais pas céder à la peur ; il était bel et bien enfermé et aucune solution ne s'offrait à lui pour s'évader. Même s'il paraissait suffisamment malin pour imaginer un quelconque plan d'évasion dès qu'une occasion se présenterait, ce n'était pas le cas pour le moment. Je me dis alors qu'étant donné qu'il était assez lucide, je pouvais en profiter pour l'interroger. Mais il fallait que je m'y prenne de la bonne façon et que je réfléchisse bien à ce que je devais dire.

"Faites-vous réellement partit d'un gang ? demandais-je sans hésiter."

     J'avais l'impression que son sourire en coin s'étirait à ma question. Comme si j'avais éveillé quelque chose en lui ou, par magie, rendu l'énergie qu'il avait perdue en arrivant ici. Je ne l'avais pas remarqué avant, mais il avait une sorte de cure-dent dans la bouche. Il ne cessait de jouer avec, et d'ailleurs, j'ignorais où il avait pu se le procurer.

"Depuis quand est-ce que vous avez pris la relève de ce putain d'interrogatoire ? cracha-t-il."

     Je m'attendais à ce que ce ne soit pas facile. Il était normal qu'il ne me fasse pas confiance. D'ailleurs, c'était réciproque. Qu'est-ce qui me garantissait que les réponses qu'il serait susceptible de me donner seraient vraies ? Un frisson me parcourut l'échine, et je croisai les bras en baissant la tête. Fixant mes pieds, je réfléchissais à un moyen de le faire parler. Peut-être devrais-je mentionner le peu de choses que je savais déjà à son propos. Cela le forcerait sûrement à m'en dire plus. Mais je n'étais pas optimiste.

"Bien. Je me suis renseignée à votre égard. Vous faites bien partie d'un gang. Mais quel est votre but ? Pourquoi mon père vous à capturer ?

Qu'est-ce que cela peut bien vous faire ?

J'essaie juste de comprendre. Répondez. Sinon un mot à mon père et vous pouvez être sûr que d'ici ce soir vous serez mort, menaçais-je."

      Mes propres paroles me choquèrent. Jamais je n'avais parlé à quelqu'un de cette façon, même s'il était mauvais. Je le regardai de nouveau. Il ne semblait même pas impressionné par mes menaces. Et pourtant, mon père saurait les mettre à exécution. J'avais le sentiment que cet homme n'avait pas peur de la mort. S'il pratiquait des activités similaires à celles de mon père, comme j'avais pu le découvrir, la mort, il la frôlait plus souvent que je ne pourrais le croire.

Alors que je gardais mon sérieux, lui se mit de nouveau à ricaner, comme si je venais de dire quelque chose de complètement hilarant. Pour un homme comme John Shelby, cela devait beaucoup y ressembler, car son visage devint soudainement grave. Il semblait furieux.

"Sachez qu'on ne joue pas et qu'on ne menace pas les Peaky Blinders."

     Peaky Blinders ? Alors, c'était ça le nom de ce gang ? Je me demandais bien ce que ce nom pouvait signifier. En général, une mafia ou un gang choisit son nom en fonction de la particularité de son groupe ou de sa façon d'agir. J'espérais découvrir la leur très bientôt. Mais pour l'instant, la seule chose qui me préoccupait était d'obtenir des réponses à mes questions, peu importe le temps que cela prendrait. Je savais être patiente et je savais que mon père ne le relâcherait pas de sitôt, tant qu'il n'aurait pas obtenu ce qu'il voulait. Il y avait d'ailleurs une chose que je devais apprendre auprès de mon père : connaître ses intentions et l'objectif pour lequel il semblait se donner tant de mal.

Alors que je sortais de mes pensées, je remarquai que John Shelby ne semblait plus d'humeur à discuter ou à répondre à mes questions. Sans que je m'en rende compte, il s'était de nouveau assis contre les barreaux de sa cage. Pour un homme enfermé depuis maintenant quelques jours, il me semblait étonnamment patient. Il me paraissait à peine plus âgé que moi. Alors que je venais d'avoir vingt ans, à lui, je lui donnais trois ou quatre années de plus. J'en déduisais qu'il avait dû participer à la Grande Guerre, ce qui expliquait sa maîtrise de lui-même. Les deux fois où je lui avais rendu "visite", jamais il ne m'avait hurlé de le libérer, alors qu'il aurait très bien pu profiter de mon jeune âge et de mon statut de femme. Mais après tout, tous les hommes avaient participé d'une manière ou d'une autre à ce conflit mondial qui avait ravagé absolument tout, des villes, des familles et même l'esprit des soldats.

Il était donc temps de remonter et de mettre fin à ce qui ressemblait à un interrogatoire pour aujourd'hui. J'avais envie de faire autre chose. J'avais envie, ou même besoin, de découvrir l'Angleterre, Birmingham, et de me familiariser avec ce que voyait tous les jours ce gang des Peaky Blinders. Éventuellement, je pourrais remarquer des éléments, des détails qui pourraient être utiles à mon père. Mais que dirait-il s'il apprenait que je fourrais mon nez dans ses affaires ? Normalement, je devrais avoir le nez dans mes livres. Actuellement, à l'université, j'étudiais la littérature et les arts. Je ne savais pas vraiment à quoi cela pourrait me servir à l'avenir, puisque j'étais persuadée que mon père me demanderait de reprendre la partie légale de l'empire familial. C'est-à-dire le commerce de vin en gros. Apparemment, mes grands-parents maternels envoyaient des caisses de leur vignoble du sud de la France. Malheureusement, je ne savais pas grand-chose sur eux, ni même sur ma mère.

Alors que je revenais du sous-sol, je me dirigeai directement vers le grand salon. Par chance, encore, mon père revenait de l'extérieur. Apparemment, il se prenait de passion pour les courses hippiques. J'ignorais d'où lui venait cette nouvelle lubie, mais il avait l'air déterminé à gagner chacune de ces courses. Peut-être qu'il essayait de se trouver une sorte de passe-temps en dehors de son travail. Enfin, un des aspects de son travail. Dès qu'il me vit, il vint vers moi et m'embrassa sur chacune de mes joues. Comme à son habitude, il admira ma coiffure, ma tenue, tout en disant "Ma che bellezza !".

"Père, j'aimerais vous demander la permission pour aller en ville.

Dans quel but ma fille ? Il y a tout ce dont tu as besoin ici ! disait-il en désignant l'ensemble de la pièce, Tu n'as pas besoin d'aller dans cette ville remplie de voyous !"

     Au moment où je m'apprêtais à insister, une voix forte et imposante se fit entendre à l'entrée du manoir.

"Benedetto ! Farabutto, où es-tu ?"

     Escorté par l'un des hommes de main de mon père, l'un de ses plus fidèles amis fit son entrée dans le salon. Mon père, heureux de le voir, alla l'accueillir les bras grands ouverts. Les deux se firent une accolade tout en riant de leurs retrouvailles.

"Mon cher Emilio, quel plaisir de te voir ici, déclara mon père, J'espère que tu as fait bon voyage. Les domestiques vont te préparer la meilleure chambre."

     Emilio remercia mon père de son hospitalité avant de se tourner vers moi. Je dus subir la même salutation ainsi qu'une vague de compliments.

"Quelle femme tu deviens Giuliana ! C'est fou comme tu ressembles de plus en plus à ta mère, la belle Madeleine. Pas vrai Benedetto ?"

     En regardant mon père, lorsque Emilio prononça le prénom de ma défunte mère, je pus lire la tristesse dans ses yeux. Mais sa bouche trahissait la colère qu'il ressentait. Une colère qu'il cachait profondément en lui, mais qui pouvait exploser à tout moment. Une fois de plus, je comptais reprendre la discussion là où elle s'était arrêtée avant l'arrivée de l'ami de mon père, mais je fus coupée dans mon élan.

"Bien, maintenant que tu es là Emilio, nous allons pouvoir travailler.

Plus vite cela sera fait mon ami, plus vite nous rentrerons en Italie ! proclama Emilio.

Giuliana, ajouta mon père, Va en ville, mais laisse Federico t'accompagner. Je n'ai pas confiance en ces Anglais."

     En effet, cette méfiance n'était pas difficile à discerner. Je n'étais pas enchantée à l'idée d'avoir un chaperon, mais je m'y attendais. Alors je ferais avec. Je supposais que cela ne m'empêcherait pas de discuter avec quelques habitants de Birmingham pour en apprendre plus sur les Peaky Blinders et John Shelby, un homme qui, pour moi, renfermait bien des mystères.

Mon père emmena Emilio hors du salon, prétendant devoir lui montrer quelque chose. Je me doutais bien que ce quelque chose était le reclus. J'évitais de me faire des idées sur ce qu'ils pourraient bien faire de John Shelby. Mon père l'avait peut-être capturé pour des raisons que j'ignorais encore et que je comptais bien découvrir. Cependant, il s'agissait encore d'un être humain, et la torture ne mènerait à rien. Surtout s'il avait face à lui un homme qui avait connu bien des choses pires que la torture et qui ne flancherait pas.

Une fois prête, je me mis en route vers Birmingham, espérant revenir avec des réponses qui pourraient sauver plus d'une vie.

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*prononcé en italien

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