Le Dernier Vol des Oiseaux de...

By JHaltRoen

56.1K 6.5K 9.5K

Roxane vit dans un des plus beaux appartements de l'Upper East Side de New York, entourée d'un père aimant et... More

Avant-Propos
.
Prologue
Chapitre 1 - Partie I
Chapitre 1 - Partie II
Chapitre 2 - Partie I
Chapitre 2 - Partie II
Chapitre 3 - Partie I
Chapitre 3 - Partie II
Chapitre 4 - Partie I
Chapitre 4 - Partie II
Chapitre 4 - Partie III
Chapitre 5 - Partie I
Chapitre 5 - Partie II
Chapitre 5 - Partie III
Chapitre 6 - Partie I
Chapitre 6 - Partie II
Chapitre 6 - Partie III
Chapitre 7 - Partie I
Chapitre 7 - Partie II
Chapitre 7 - Partie III
Chapitre 8 - Partie I
Chapitre 8 - Partie II
Chapitre 9 - Partie I
Chapitre 9 - Partie II
Chapitre 9 - Partie III
Chapitre 10 - Partie I
Chapitre 10 - Partie II
Chapitre 10 - Partie III
Chapitre 11 - Partie I
Chapitre 11 - Partie II
Chapitre 12 - Partie I
Chapitre 12 - Partie II
Chapitre 12 - Partie III
Chapitre 13 - Partie I
Chapitre 13 - Partie II
Chapitre 13 - Partie III
Partie Temporaire
Chapitre 14 - Partie I
Chapitre 14 - Partie II
Chapitre 15 - Partie I
Chapitre 15 - Partie II
Chapitre 16 - Partie I
Chapitre 16 - Partie II
Chapitre 17 - Partie I
Chapitre 17 - Partie III
Chapitre 18 - Partie I
Chapitre 18 - Partie II
Chapitre 18 - Partie III
Joyeux Noël
Chapitre 19 - Partie I
Chapitre 19 - Partie II
Chapitre 20 - Partie I
Chapitre 20 - Partie II
Chapitre 21 - Partie I
Chapitre 21 - Partie II
Joyeuse Saint-Valentin
Chapitre 22 - Partie I
Chapitre 22 - Partie II
Chapitre 23 - Partie I
Chapitre 23 - Partie II
Chapitre 24 - Partie I
Chapitre 24 - Partie II
Épilogue
.
Remerciements
Informations

Chapitre 17 - Partie II

496 58 150
By JHaltRoen


Shane


Les battements de mon cœur résonnent longuement dans ma poitrine. Seul le bruit de mes pas qui frappent le pavé accompagne son rythme, tributaire de mon angoisse. Une boule se forme dans ma gorge au fur et à mesure que je m'approche de ce lieu que je m'étais juré d'oublier.

À cette heure avancée de la nuit, les rues du nord de Brooklyn sont pratiquement désertes. Dans moins d'une heure, les clubs fermeront leurs portes et les premières lueurs du jour éclaireront l'horizon de leur pâle éclat d'opaline. Mon corps entier se crispe, comme si la moindre parcelle de mon être refusait de s'aventurer plus loin dans les sombres souvenirs enfouis dans les tréfonds de ma conscience. Mon sang fuse dans mes tempes, j'ai mal au ventre. Par instinct, je resserre un peu plus mes doigts autour des lanières du sac de sport que je tiens dans ma main droite.

La devanture monochrome du Nest se dessine peu à peu dans mon champ de vision, parée de son éternel masque de bienveillance insidieux que lui confère la petite ampoule blanche qui illumine l'entrée. Comme une ultime aura de pureté souillée aux portes de l'enfer, elle éblouit les hommes et femmes qui se placent sous son faisceau avant de les faire basculer dans le vice et la noirceur du sas qu'elle garde.

Je prends une profonde inspiration, puis fais un pas dans la lumière. La perfide lueur blanche caresse mon visage tandis que je me tiens à découvert, face à la large porte noire marquée d'une fente d'observation à hauteur de mes yeux. Je lève alors un poing vacillant et frappe quatre fois contre le battant. L'écho des coups résonne dans mes oreilles et je me tiens droit, comme un condamné dans l'attente de son jugement après neuf longues années de sursis.

À peine quelques secondes plus tard, la porte s'ouvre sur Tony, qui me toise sans dissimuler une certaine surprise dans son regard. Un flot de musique sensuelle se déverse sur le trottoir et me provoque une légère vague de frissons.

— Tu es quand même venu.

— J'avais pas le choix.

— Tu l'as retrouvée ?

— Oui. Je l'ai ramenée chez moi, elle dort. Il faut que je parle au boss.

Tony hoche la tête, puis se décale sur le côté pour me laisser entrer. Je m'engouffre alors dans la pénombre du sas qu'il referme aussitôt derrière moi. Mon cœur rate un battement, je déglutis avec difficultés ; me voilà de nouveau prisonnier de la fosse aux serpents...

Mon acolyte se recule et prend appui contre le mur noir dans son dos avant de poursuivre, sur un ton calme :

— Il ne veut voir personne, c'est ce qu'il a demandé tout à l'heure.

Bien entendu. Mais je connais trop bien Robin pour savoir qu'il cèdera si je le contente d'une bonne recette de travail. Je me retourne et ouvre alors le sac que je tiens dans ma main avant d'en désigner le contenu d'un geste de la tête :

— Même si je lui livre sa came en express ?

Tony jette un rapide coup d'œil à l'intérieur du bagage, puis dodeline du chef et finit par acquiescer en m'indiquant le lourd rideau noir qui masque l'accès à la salle principale. Je tire la fermeture éclair et prends une profonde inspiration avant de m'avancer dans la direction qu'il pointe.

— Bonne chance pour ton retour ici, Shane.

Je ne réponds pas. D'une main tremblante, j'écarte la belle étoffe de velours noir avant de pénétrer lentement dans l'antre du démon.

Le Nest. Royaume de la nuit, des frasques et des plaisirs. Ultime trône de l'empire de feu et de glace de Robin. Malgré sa devanture monotone au sigle inapparent qui lui confère cette allure de club de bas étage, on retrouve entre ces murs plus noirs que les abysses toute la vanité, toute la folie et toute la décadence du Rouge-Gorge. Tout suinte le luxe, l'argent, l'alcool et le sang. Du mobilier luxueux aux somptueux décors modernes qui ornent chaque recoin, empreints de cette élégance propre à Robin qui, d'un revers de bienséance, efface toutes les horreurs que le Nest dissimule.

Comme chaque soir, les hommes et les femmes les plus corrompus de cette ville se plaisent à étaler leur fortune gargantuesque sur les tables en marbre du club. Ils s'enivrent de vin et de fête à n'en plus pouvoir, devant les plus belles créatures qu'il puisse être donné de voir sur cette terre. Elles qui n'ont pas plus de respect pour eux qu'elles n'en ont pour elles-mêmes, se livrent à des danses endiablées sur les estrades, aspergées par la puissance virile des billets de cent dollars qui effleurent constamment leur corps dénudé.

Dieu sait à quel point je déteste cet endroit. Je lève les yeux sur le magnifique lustre à la lueur tamisée qui trône au milieu du haut plafond de la salle. Les autres faisceaux illuminent le moindre de ses cristaux, qui de leur éclat, réfléchissent la lumière à la perfection. Les deux gigantesques miroirs entourés de longues étoffes noires aux lanières d'argent, se font face de part et d'autre de la pièce et renvoient à l'infini l'image des frasques des clients et de leurs danseuses. Des chandeliers couleur de lune ornent les tables des petits salons qui entourent chacune des estrades, et sont assortis aux contours des sofas en velours. Au fond du club se dresse un immense mur lumineux qui éclaire les étagères translucides sur lesquelles sont disposés des flacons d'alcool de premier choix. Ces derniers sont sévèrement gardés par un bar en bois noir, recouvert d'un plateau en acier, lui-même auréolé par deux escaliers tournants, aux rampes couleur argent. Ils donnent accès à un lieu réservé aux clients les plus fortunés — ou les plus proches de Robin — qui par leur puissance malsaine s'octroient alors le droit de disposer des danseuses de ce club comme bon leur semble.

Telle est, entre autres, la promesse de Robin en échange de leur silence. Ainsi, contre quelques faveurs flatteuses et présents inestimables, les maîtres de ce monde ferment les yeux sur l'évidence même que le Nest est la couverture par excellence du Rouge-Gorge, dont les comptables, au jugement altéré, blanchissent avec brio l'argent et le sang qui découlent de ses œuvres secondaires. Ce lieu de débauche dépeint à la perfection cette société gangrénée par la perversion, chosifiant l'être humain et le réduisant sans scrupules à l'état d'outil de consommation malsaine. Il représente tout le pouvoir que l'argent et le sexe possèdent sur l'esprit des hommes. Il représente tout ce que je fuis depuis neuf ans. Depuis le jour où, derrière ce bar, toute ma vie a basculé.

Je pousse un profond soupir en avançant à pas feutrés à travers la pièce, esquivant les regards curieux de certains clients et les sourires charmeurs de jeunes femmes esseulées. La plupart d'entre elles ne me connaissent pas et tentent alors leur chance en s'approchant de moi.

— Bonsoir chéri, un petit spectacle rien que pour toi. Ça te dit ?

Je contourne une première fille presque entièrement nue devant moi et poursuis ma route jusqu'au fond de la pièce, les yeux rivés sur l'escalier de gauche, le cœur tambourinant dans ma poitrine.

— Je m'ennuie mon ange, tu ne veux pas venir boire un verre ?

Je décroche les mains d'une nouvelle jeune fille qui vient pratiquement de se jeter à mon cou et passe mon chemin en accélérant le pas. Je veux en finir le plus vite possible et quitter cet enfer une bonne fois pour toute.

Ma gorge se serre au fur et à mesure que la petite porte noire dissimulée sous l'escalier se dessine dans l'ombre. Je prends une profonde inspiration et tente de rassembler tout le courage qui sommeille en moi en parcourant les quelques derniers mètres qui me séparent d'elle, quand soudain, une voix sombre en provenance de l'autre côté du bar parvient à mes oreilles.

— Mais regardez qui est là ! Le prince des voleurs nous honore enfin de sa présence !

Je tourne la tête et découvre Finn, ricanant avec le barman. Assis au comptoir et dissimulé par l'ombre de l'escalier de droite, il se désaltère du contenu d'une bouteille de gin déjà presque vide. Desmond est à ses côtés. À ma vue, il se lève de sa chaise haute et tente de faire quelques pas vers moi quand Finn s'empare de son bras et le rassoit de force à ses côtés avant de s'adresser à moi.

— Alors, elle est où ? La nouvelle qu'on ne peut pas toucher sous prétexte qu'elle n'est qu'à toi ? Elle est allée chialer chez son papa chéri ?

Je jette un bref regard à la porte noire, puis focalise de nouveau mon attention sur Finn. Le souvenir de Roxane, blafarde et grelottante sur le pont, mêlé à la nervosité qui me ronge depuis plusieurs minutes ne font qu'accentuer la fièvre qui porte mon sang à ébullition. Je serre les poings :

— Encore un mot sur elle, Finn et je te fais sauter les dents les unes après les autres.

Il se redresse, puis finit par quitter la chaise haute sur laquelle il était installé. Son regard de défi attise la tempête de rage et de violence qui s'éveille en moi. Sa carrure de colosse ne me fait pas peur. Je pose le sac à terre et me tourne pour bien lui faire face, prêt à en découdre. Desmond se lève à son tour et jette un coup d'œil inquiet au barman, puis aux clients. Finn s'avance en titubant vers moi, ivre mort.

— Tu crois que c'est un merdeux dans ton genre qui me fait peur ? Parce que tu es le chouchoudu boss, tu crois que je ne vais pas me gêner pour te casser ta petite gueule d'ange ?

Je reste de marbre, le poing serré dans la poche de mon manteau. Ma raison me souffle de ne pas m'attarder et de regagner la porte noire avant de me laisser emporter. J'inspire profondément.

— Ce qui est sûr, c'est que tu ne seras pas toujours là pour surveiller ta petite princesse. Et dès que tu auras le dos tourné, on s'occupera de lui souhaiter la bienvenue comme on a toujours fait. Et juste parce que c'est elle, on fera en sorte qu'elle s'en souvienne. Tu verras, elle ne pourra plus marcher pendant des jours.

— Non, Shane. Non, non, non !

Desmond ne parvient pas à me retenir à temps. Finn encaisse un violent crochet du droit en pleine mâchoire. Ses os craquent sous mes doigts. Le bruit de ma frappe est aussitôt étouffé par la musique du club. Il bascule sur le côté et s'affale sur le comptoir, renversant au passage un verre d'alcool qui chute et explose aux pieds du barman. Le son du verre brisé attire alors le regard de quelques clients intrigués. Desmond s'échappe vers la sortie, probablement pour aller chercher Tony. Dès lors, je sais qu'il ne me reste plus beaucoup de temps pour régler mes comptes avec Finn. Il se redresse en grimaçant et s'apprête à me rendre la monnaie de ma pièce quand j'attrape le col de son t-shirt et propulse son crâne contre le comptoir. Il pousse un râle de douleur et glisse sur le sol, renversant une des chaises du bar au passage. Deux danseuses laissent échapper un petit cri d'effroi et s'enfuient rapidement à l'étage supérieur. Face aux regards affabulateurs des clients de Robin, je m'empare de nouveau de Finn, le force à se remettre sur pied et l'entraîne avec moi jusqu'au recoin dissimulé sous l'escalier de gauche. J'ai chaud. Mon cœur pulse mon sang dans mes veines à une vitesse folle. La musique et les éclats de rire des clients et des danseuses résonnent dans ma tête et me font perdre tout contrôle.

Je le propulse contre le mur puis frappe une fois, deux fois, trois fois, quatre fois... Je ne peux plus m'arrêter. Mon poing endolori se couvre de sang. Ma victime, nettement étourdie, laisse son crâne rouler en avant, masquant son visage meurtri. Je glisse alors à son oreille :

— Si je t'entends encore une fois parler d'elle comme ça, ou si tu essaies simplement de la toucher, je te tuerai de mes propres mains.

Il ricane et crache un long filet de sang sur le côté. Au même instant, Tony m'attrape par les épaules et me détache brusquement de Finn avant de me tourner face à lui.

— Tu veux te faire tuer ou quoi ?! Pas de ça devant les clients, il va être fou s'il le sait !

Il désigne la porte noire d'un geste de la tête. La douleur de mon poing meurtri s'étend à l'ensemble de mon bras. Les derniers regards de quelques clients curieux s'attardent sur moi et je réalise brusquement ce qu'il vient de se passer. Je détourne la tête et me dégage de l'emprise de Tony avant de faire deux pas en arrière.

Qu'est-ce qu'il m'arrive?

— Le Nest ne te réussit vraiment pas, Shane... Fais attention à toi.

Mon souffle s'accélère, mon cœur aussi. Les souvenirs s'embrouillent. Cet endroit, cette nuit, cette bande et ce monde sont en train de me transformer en la bête sanguinaire que j'ai toujours refusé d'être. Mais comme un poison, la violence s'immisce dans mes veines et me fait perdre la raison. Le Nest me fait perdre la raison. Je passe une main sur mon front en sueur avant de récupérer le sac au sol. Tony ordonne à Finn de se relever, puis l'escorte ensuite à l'étage, à l'abri des regards indiscrets. Desmond quant à lui me fixe, avec inquiétude.

— Shane, tu sais, j'ai fait tout ce que j'ai pu ce soir... Pour la protéger.

Je le coupe d'un geste de la main. Je ne veux rien entendre de la bouche de quelqu'un d'autre que Robin à propos de cette nuit. Je ferme une seconde les paupières, comme pour tenter de faire le vide en moi, puis m'avance vers la porte noire sans plus de discours, quand soudain, le battant s'ouvre à la volée. Je recule d'un pas et Zara s'arrête net, des yeux ronds rivés sur moi. Quelques secondes interminables s'écoulent avant que je parvienne à articuler :

— Z ? Est-ce que ça va ?

Elle ne répond pas, les yeux rougis par les larmes et les traits tirés. Elle se contente de me fusiller du regard en enfilant son long manteau bordeaux, puis de reprendre sa route vers la sortie du Nest, bousculant Desmond au passage. Ce dernier l'observe dans sa fuite, confus, avant de reporter son attention sur moi. Ébranlé par mes émotions, je tente de remettre de l'ordre dans mon esprit. Roxane, Zara, Finn, Robin... Tout se mélange, je n'aurais jamais dû revenir ici. Desmond se recule en direction du bar et commande une nouvelle boisson. Je relève alors la tête vers lui :

— Rentre chez toi, Desmond. La nuit a été bien assez longue comme ça, j'ai pas envie de te ramasser ivre mort dans le caniveau.

Le barman hésite un instant, puis pose le whisky sur le comptoir, face à mon comparse. Ce dernier fixe alors le liquide ambré d'un air absent avant de se tourner vers moi et de me tendre le verre en cristal.

— Tu en as peut-être plus besoin que moi, en effet.

Je croise son regard contrit et accepte son présent sans ajouter un mot. Desmond récupère sa veste et traverse le club jusqu'à la sortie, sans qu'aucun des clients ne lui prête attention. L'effusion de sang n'ayant pas fait long feu, les voilà tous de nouveau obnubilés par les formes gracieuses des danseuses qui ondulent sous leurs yeux.

Lorsque je me retourne, je constate que la porte noire est restée entrouverte. Mon cœur rate un battement et je prends alors une profonde inspiration pour chasser les ombres qui continuent d'assaillir mon esprit. Je reste un instant immobile, l'âme en proie aux doutes et à la peur. Je dois le faire, pour Roxane. Il le faut. Je dois affronter mes propres regrets, mes propres souvenirs. J'engloutis le contenu du verre de Desmond d'une seule traite et ferme les yeux au moment où l'alcool brûle ma gorge et ma trachée.

Il le faut.

Je prends une profonde inspiration, puis fais un pas en poussant le battant d'une main mal-assurée.

Il me faut replonger au cœur du souvenir de ma propre initiation.

Continue Reading

You'll Also Like

159K 10.7K 40
Juhayd Al Qasimi, roi d'Anjalar traverse le désert de ses terres avec comme ambition de relever son pays en proie à une terrible guerre. Il fera la...
28.9K 4.6K 62
14 mai 1945. Des travaux menés par le troisième Reich furent révélés au grand jour et permirent de dévoiler un secret trop longtemps enfoui : l'human...
2.9M 114K 108
Haïdah. Une jeune Malienne de 19 ans. Marier de force par sa belle mere , Haïdah est une fille ambitieuse mais aussi déçu par la vie ... venez suivre...
73.5K 4K 62
Version française de la fiction Rafael by @_hvxse_ All credits goes to the author ~~~ Rafael, fils de l'homme le plus craint de New York. Roxana, une...