TK // Beautiful boys [Recuei...

By lemxsob

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• Intimate Love Là où Taehyung cache sa relation avec Jungkook à son père homophobe. • Still don't know my N... More

DISCLAIMER
Intimate Love
Time

Still don't know my Name

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By lemxsob

Quand j'étais plus jeune, avant mes onze ans, je crois que j'étais un enfant heureux. A vrai dire, je ne me souviens plus très bien de cette période de ma vie. Les quelques morceaux de souvenirs encore encrés dans ma mémoire ont tendance à me faire dire que mon enfance fut agréable. Et pourtant, mes parents n'apparaissent jamais dans ces derniers. Pas qu'ils aient eu un destin tragique mais ils ne font juste pas partis de mes heureux souvenirs. J'ai longtemps pensé que c'était normal, du moins, je ne m'en souciait pas.

Je me rappelle des moments où nous partions en vacances à l'autre bout de la Corée, soit à la mer, soit dans une maison perdu au milieu d'une campagne. Nous nous isolions toujours de la civilisation mais j'aimais ça. Je me revois arriver dans l'une de ces demeures, jeter mes bagages à l'étage et attraper la main de mon frère avant de fuir dans les fin fonds de l'immense jardin. Nous nous imaginions toutes sortes d'aventures en courant dans tout les sens et en faisant retentir nos rires dans l'air. Quand le soir venait, nous rentrions, affamés et les jambes déjà couvertes d'égratignures causés par les ronces et nous recommencions le lendemain et tous les jours d'après. Je pense que cela résume bien la plupart de mes étés et de mes souvenirs d'enfance.

Puis nous avons arrêté d'aller en vacances l'été et mon frère s'était mis à sortir de plus en plus avec ses amis, me laissant de plus en plus seul. Mais je ne lui en voulait pas parce qu'après tout, il était pratiquement devenu un adulte et il profitait de sa jeunesse. Moi, je venais de rentrer au collège et lui avait bientôt fini le lycée. Notre différence d'âge s'était fait de plus en plus sentir et je comprenais bien pourquoi on ne jouait plus comme avant. Il avait passé l'âge pour mais moi non. Et je n'avais plus personne avec qui m'inventer des histoires extraordinaires où je pouvais incarner le héros de mes rêves. Après tout, peut-être que moi aussi je devais grandir.

Alors j'avais laissé derrière moi mon enfance pour attraper la main de mon adolescence en prenant exemple sur mon frère. Jusqu'à ce que ce dernier ne sorte de ma vie.

Vendredi venait de s'achever quand je me retrouvai devant la porte de ma maison, sans clefs. J'avais toqué, espérant que quelqu'un ne me réponde mais seul le silence était présent. Je m'étais donc assis sur les petites marches en face de l'entrée et avait entendu, encore et encore. Puis le vrombissement de la voiture parentale avait retentit dans l'allée, me sortant par la même occasion de ma léthargie. Je m'étais redressé d'un bond et ma mère avait froncé les sourcils en me voyant devant la porte. J'ai oublié mes clefs et personne n'est là, avais-je simplement prononcé. Elle n'eut pas l'air surprise de l'absence de son autre fils alors que moi je me posais mille questions à son sujet.

« - C'est normal, ton frère est parti. »

Cette phrase avait résonné dans mon esprit et je crois que sur le coup, je n'en avais pas très bien compris le sens. Ou alors je me voilais simplement la face. Mes bras était retombé le long de mon corps et mes parents m'étaient passés devant sans rien ajouter de plus. Mes questions n'avaient toujours pas de réponses et d'autres avaient germé dans ma tête. Et bien évidemment, je m'étais imaginé le pire : la mort.

Le sujet n'avait jamais été concrètement abordé de nouveau. J'avais posé quelques questions pendant certains dîners mais les réponses étaient toujours très vagues. Je savais juste qu'il était en vie et, sur le moment, ça m'avait suffi. Au final, je pense que mes parents n'en savaient pas plus que moi. Je ne comprenais juste pas pourquoi ils cherchaient pas à en apprendre davantage mais je ne m'étais jamais exprimé sur le sujet. Mon frère était en vie et quelque part dans le monde, heureux et épanoui, peut-être même avec l'amour de sa vie. Du moins c'est ce que j'aimais m'imaginer.

Seulement, il y a souvent un gouffre entre nos croyances et la réalité.

Cette factualité m'avait violemment retourné l'estomac et brisé le cœur deux ans plus tard.

Un bruit avait retenti dans ma chambre, me tirant de mon sommeil. Paniqué, j'avais regardé par ma fenêtre pour découvrir dans mon jardin la silhouette d'un homme. Je ne l'avais pas reconnu tout de suite. Il avait ôté sa capuche et relevé les yeux vers moi dans la pénombre alors que j'entrouvrais ma vitre. Quand sa voix abîmé avait brisé le silence de la nuit, j'avais immédiatement su qui il était.

« - Tu peux m'ouvrir petit frère ? Surtout ne réveille pas papa ou maman. »

Et je l'avais fait. Je m'étais précipité vers la porte d'entrée et je lui avait ouvert avant de me jeter dans ses bras. Il avait accepté mon étreinte qui n'avait pas duré bien longtemps et je m'étais reculé pour l'inspecter de haut en bas. Mon sourire s'était immédiatement évaporé. Le choc avait été brutal.

Je m'étais toujours dit que si j'étais amené à le revoir, il aurait l'allure d'un beau jeune homme. Je l'avais imaginé ayant pris des muscles, un sourire dévastateur collé sur le visage avec un confiance en lui débordante. Je pensais qu'il ressemblerait au héros des livres que je lisais, qu'il serait mon exemple et que je souhaiterai lui ressembler. J'avais toujours cru qu'il serait le garçon intrépide et sans peur qu'il était avant.

Mais j'avais devant moi, un homme au joues creusées et aux yeux qui menaçaient de sortir de leurs orbites. Ses cernes étaient extrêmement prononcés, je crois que je n'avais jamais vu ça. Son corps était frêle et il tremblait. Je ne le reconnaissais plus, ce n'était pas mon frère. Ça ne pouvait pas être lui. Cette vision d'horreur me remplit les yeux de larmes qui manquaient de s'échouer sur mes joues à tout moment. Je reculai, choqué, et l'homme qui me faisait face me sourit tristement avant de pénétrer dans la maison, me laissant seul. Il revint quelques minutes plus tard. Je n'avais toujours pas bougé. Il se retourna vers moi et mes yeux accrochèrent ses bras découvert.

Le creux de son coude était couvert de bleus et de petits points rouges.

Les larmes cédèrent et une douleur affreuse envahit mon corps. Sa main tenait une liasse d'argent. Je fermai les yeux pour couper court à cette scène. Je ne voulait plus le voir, je ne voulais plus voir ce qu'il était devenu, je ne voulais plus voir cet inconnu. Et ce fut d'ailleurs la dernière fois que je le revis. Mes parents ne furent jamais au courant de cette nuit où tous mes rêves ont été détruits.

A partir de cet instant, je suppose que je ne me suis plus considéré comme quelqu'un d'heureux.

Mon enfance était fini et le début naïf de mon adolescence aussi.

La fin du collège fut catastrophique tout comme la première année du lycée. Je m'étais isolé, j'avais arrêté de travailler mais, malgré tout, je n'ai jamais redoublé. Je n'avais pas de très bon amis, juste des gens avec qui je passais le temps mais qui, honnêtement, ne m'intéressaient pas et je sais que c'était réciproque. Tout était plat et vide, déprimant en somme. Parfois, je me demande comment j'ai fait pour survivre à ces années.

Mes parents ne s'en sont jamais inquiétés. Peu surprenant. Ils n'avaient jamais été là pour moi, pourquoi l'auraient-ils été pendant cette période. Je me suis toujours demandé pourquoi avaient-ils eut des enfants s'ils s'en fichaient à ce point. Je sais qu'ils m'aimaient, ou du moins m'avouer le contraire serait trop dur, et dire que je ne les aimais pas serait mentir mais j'avais la plupart du temps l'impression de vivre avec des étrangers. Enfin bref. J'imagine qu'il est trop tard pour créer quelque chose maintenant.

Lorsque j'ai entamé ma deuxième année de lycée, j'ai commencé à voir une lumière au bout du tunnel. Et cette lumière s'appelait Jeon Jungkook.

Il est arrivé un mois après la rentrée des classes. Nous étions en plein cours de sciences quand le proviseur a débarqué suivit par le brun. Il avait la tête baissé mais on pouvait tout de même discerner les rougeurs sur ses pommettes provoquées par la gêne. Il triturait le bas de son hoodie noir trop grand pour lui. La première chose que je me suis dit en posant mes yeux sur lui était qu'il était magnifique. Ses cheveux retombaient sur ses yeux, assombrissant ses iris noisette par la même occasion. Son visage était parfaitement proportionné ; ses yeux plutôt grands, son nez parfaitement taillé, ses lèvres pulpeuses et tentatrices, sa mâchoire précisément dessinée, tout était parfait sur ce faciès juvénile.

Il se présenta rapidement avant de filer vers la place qu'on lui avait indiqué. Il se trouvait à présent devant moi, en diagonal, de l'autre côté du couloir. Je crois que je n'ai jamais si peu écouté un cours que celui-là. J'étais tellement subjugué par sa beauté que je n'entendis presque pas la sonnerie. Lui, en revanche, avait semblé attendre cela depuis qu'il avait mis les pieds dans cette salle. Il se leva vivement, me sortant de ma transe contemplative et sortit. Je l'imitai : je ne voulais pas le perdre de vue.

Je l'avais retrouvé rapidement, l'air perdu, errant dans les couloirs. J'avais sauté sur l'occasion et l'avait rejoint. Ma main s'était posé sur son épaule. Notre premier contact. Il avait sursauté et s'était retourné vers moi, paniqué. Mes lèvres s'étaient étirées d'elles-mêmes en un sourire rassurant. Je lui avait tendu une main en disant simplement « Taehyung ». Il l'avait attrapé et avait répondu un timide « J-Jungkook, enchanté ». Cela m'avait d'autant plus attendri.

Je crois que depuis ce jour, je ne l'ai pas lâcher.

Je l'avais accompagné jusqu'à la cafétéria et avait mangé avec lui. Il avait eut l'air si intimidé et j'avais tout fait pour le détendre. Avant la fin du repas, j'avais réussi à lui arracher un sourire et j'en avais été satisfait.

J'avais rapidement pris pour habitude d'aller le voir et il semblait toujours aussi timide mais ça ne me dérangeait pas. Il ne parlait pas beaucoup, parfois aucun son ne sortait de sa bouche, mais ce n'était pas gênant. Souvent, nous restions l'un à côté de l'autre sans rien dire et j'aimais ces moments. Je les aimais parce qu'il n'avait jamais essayé de partir, il ne semblait pas en avoir l'envie, parce que je me sentais bien et parce que j'avais l'impression qu'il me comprenait sans que je n'ai rien à dire.

Mon propre comportement me perturbait pour être honnête. Je n'avais pas l'habitude d'aller vers les autres, ils ne m'intéressaient pas. Mais lui, lui m'avait captivé dès l'instant où j'avais posé mes yeux sur sa personne. Il était si différent, il y avait quelque chose en lui qui me donnait envie d'apprendre à le connaître. Et je n'avais pas hésité un instant à briser cette routine qui avait anéanti tous mes liens sociaux jusqu'à présent. Avec Jungkook, j'avais envie d'être sociable, de me confier ou de simplement être avec lui.

Personne ne le voyait alors que moi, je ne plus voyait que lui.

Un jour, il avait commencé à me regarder dans les yeux à chaque fois que ma voix atteignait ses oreilles. Un autre jour, il avait répondu à mes questions. Et celui d'après, il avait engagé la conversation. Je sentais les murs qu'il avait battit tout autour de lui pour se protéger d'une quelconque menace se briser peu à peu. De plus en plus, ma vie était rythmée par ses allées et venues, par le son de sa voix, par ses sourires de moins en moins timide et son rire qui se dévoilait peu à peu à moi. Et mon cœur, lui, lui appartenait chaque jour un peu plus. C'était presque imperceptible, d'une lenteur extrême mais si solide et si puissant.

Quand je m'en suis rendu compte, mon cœur était déjà à lui.

Je n'avait jamais cessé de le contempler pendant les heures de cours. Je m'étais même mis à le dessiner sous tous ses angles : lorsqu'il était concentré sur ce que racontait le professeur en face de lui, lorsqu'au contraire, tout semblait plus intéressant que le cours qu'il suivait, lorsque ses yeux se fermaient tout seuls de fatigue et que sa main soutenait sa tête qui paraissait si lourde. Mais ce que je préférais par dessus tout était lorsqu'il se retournait vers moi juste pour m'offrir son plus beau sourire. Ces petites intentions faisaient gonfler mon cœur de bonheur et mes problèmes s'envolaient. Juste l'espace d'une seconde, j'avais l'impression d'être heureux.

Jungkook m'avait donné l'illusion si douce que j'étais heureux.

Mais lorsqu'il disparaissait de mon champs de vision, quand il agitait sa main dans les airs avant de courir pour attraper son bus et que je me retrouvais seul avec mes pensées, cette illusion avait soudainement un goût amère à souhait. Quand je passais le pas de la porte et que je tombai sur ma mère assommée par l'alcool, avachie sur le canapé, je me rendait compte de la dureté de la réalité que j'avais cherché à tout prix à enterrer lorsque Jungkook était dans les passages. Tout mon mal-être envahissait mon corps et l'amertume et la tristesse me noyaient avec elles.

Bien évidemment, je n'avais jamais su pourquoi mon père n'était plus là.

Sûrement parti comme mon frère avant lui pour fuir notre famille défaillante.

Parce que après tout, ça avait toujours été chacun pour sa gueule.

Et cela resterait ainsi.

Là, seul dans la cuisine, la respiration lourde et encombrée de ma mère me parvenant aux oreilles, je confrontai mon quotidien, ma réalité. J'étais seul. Livré à moi-même face à mes démons qui me consumaient chaque jour davantage. Ils me bouffaient l'âme et l'esprit, me détruisaient la santé, me rendaient fou. Tout ça, sans que je ne le sente. Car Jungkook avait tout anesthésié. Mais même si la douleur avait été étouffée par sa présence, même si mes pensées noires avaient été masquées par celles qui me rattachaient à lui, même si je pensais être heureux, je me voilais la face : je n'étais rien d'autre qu'une bombe à retardement. Et je savais que lorsque j'exploserais, je détruirais tout autour de moi. Personne ne serait épargné.

Pas même Jungkook.

C'était un masque que j'avais choisi d'enfiler. J'avais choisi ce brun qui n'avait rien demandé à personne à part qu'on le laisse tranquille pour maquiller ma peine. Mais elle était toujours là, au fond de moi, prête à resurgir fatalement. Chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde, elle gagnait du terrain dans ma tête, faisant vriller mes pensées, me donnant la nausée et une envie de mourir envoûtante. Une envie qui me submergeait toujours plus violemment à chaque fois. Elle me hantait et, plus le temps s'écoulait, plus les effets de la présence de Jungkook s'estompait, laissant ainsi toutes ces émotions négatives m'envahir et me tuer lentement.

Peu à peu, j'avais arrêté de parler. Les rôles s'étaient inversés et seule la voix du brun résonnait pendant nos échanges transformés en monologue. J'avais vu fleurir de l'inquiétude dans les yeux de cette lumière qui faiblissait. Mon masque se brisait sans que je ne puisse rien faire, dévoilant au monde mon état misérable. Les questions avaient commencé à être posées devenant de plus en plus insistantes, de plus en plus stressées. Je le voyais se tuer d'angoisse, étant dans l'incapacité de lui offrir des réponses concrètes, et ça me tuais davantage.

Parce qu'au fond, pourquoi maintenant ? Pourquoi tout s'effondrait maintenant que j'avais enfin une raison d'être, de vivre ? Les fondations de mon monde avaient toujours été fragiles, alors pourquoi ne s'écroulait-il que maintenant ? J'avais cru, j'avais espéré que mon masque aurait suffit pour le restant de ma vie, que la lumière au fond du tunnel que je n'apercevais presque plus aurait renforcé ce masque, qu'elle m'aurait aidé à tenir. Alors pourquoi m'achevait-elle ?

Puis la lumière a disparu.

Je la sentais toujours à mes côtés mais les ténèbres avaient repris le dessus, me faisant sombrer si profondément que j'aurais pensé y rester jusqu'à la fin, fin qui aurait été proche. Seulement, mon cœur mourrait d'amour tandis que le reste de mon âme voulait mourir. Et je sentais toujours Jungkook alors je m'étais persuadé qu'il ne fallait pas céder pour lui. Et c'était dur, c'était si douloureux, j'avais tellement mal. J'avais failli craquer tant de fois, c'en était affolant. Mais il était là, alors je devais lutter malgré tout.

Puis, il y a eut ce jour fatidique qui restera gravé dans ma mémoire aussi longtemps que j'en aurais une. Ce jour où Jungkook m'avait attrapé la main alors que je m'apprêtais à rentrer dans notre classe. Sans un mot, il m'avait tiré hors de l'établissement et je m'étais laissé faire, plongé dans une incompréhension totale. Il s'était mis à courir et je n'avais pas eu d'autres choix que de le suivre. Nous nous étions vite arrêtés devant un immeuble simple et moderne de l'extérieur et il avait poussé la porte d'entrée toujours dans le silence et toujours en tenant ma main. Il était rentré dans un appartement en me tirant à l'intérieur et avait finalement lâché ma main.

Nous nous étions regardés intensément pendant une durée que je ne saurais déterminer. Je voyais dans ses yeux qu'il cherchait les réponses à ses questionnements dans les miens. Il m'avait fait de la peine comme ça, le regard profondément attristé et inquiet, la bouche entrouverte et les membres tremblants. J'avais voulu le serrer dans mes bras et lui mentir en lui disant que tout allait bien pour qu'il arrête ne serait-ce qu'une seconde d'être angoissé. Je ne supportais pas de le voir malheureux par ma faute. Je ne voulais pas le faire sombrer avec moi.

J'avais aussi voulu me confier à lui, lui dire à quel point rien n'allait, à quel point je me sentais mourir, mais je ne voulais pas le noyer avec moi. Alors je m'étais abstint et j'étais resté au milieu du salon chaleureux, attendant que Jungkook prononce un mot mais il se contentait de jongler entre mes deux prunelles. Je voyais dans ces yeux que des larmes commençaient à se former en brisant mon cœur toujours plus.

Je m'étais approché de lui pour tenter de le rassurer avec mes mensonges mais il avait fondu sur moi avant que je ne puisse dire quoi que ce soit.

Ses lèvres avaient fusionnées avec les miennes dans un baiser d'une tristesse sans nom et d'un désespoir infini.

Je crois qu'il avait lu dans mes yeux cette volonté presque honteuse de ne plus vouloir vivre. Parce que je ne pouvais plus la cacher et parce qu'il avait toujours su lire en moi. Nos croissants de chairs s'étaient mouvés presque violemment les uns contre les autres et ses mains avaient agrippées les côtés de mon visage pour me garder contre lui. J'avais passé mes bras autour de sa taille pour qu'il soit toujours plus prêt, pour que jamais il ne m'abandonne à son tour. Cette pensée m'avait terrifié et je l'avais serré encore plus fort contre mon torse.

Je ne saurai dire combien de temps le baiser avait duré, tout ce que je savais est qu'à ce moment, la lumière m'avait éblouie ne serait-ce qu'une seconde.

Il avait détaché ses lippes des miennes et posé son front contre le mien. Aucun mot n'avait été prononcé. Ses yeux étaient plongés dans les miens. Sa main avait caressé ma joue pour déloger les larmes qui coulaient dessus sans que je ne m'en rende compte. Ce baiser m'avait bouleversé au plus profond de moi même. M'aimait-il ? Ou avait-il fait cela par pitié ? Est-ce un acte désespéré pour me garder avec lui ?

« - Parle moi, avait-il finalement dit en chuchotant. Je ne peux pas te laisser mourir devant mes yeux. »

Parler. Mais pour dire quoi ? Le faire sombrer à son tour ? Qu'est-ce qui n'allait pas avec moi ? Toute mon existence se retrouvait mise en question par ces simples mots. Avais-je seulement été heureux un jour ? Pourquoi les gens finissaient par me laisser tomber, comme si le simple fait que je sois prêt d'eux les dérangeaient ? Et si Jungkook était comme eux ? Si lui aussi m'abandonnait ? Est-ce que lui parler changerai quelque chose ?

Ma gorge était sèche et mes joues trempées par les larmes. Une douleur vive envahissait mon corps, me brûlant la peau et déchirant mon crâne. Je n'arrivais plus à respirer correctement, je suffoquais, comme si le simple fait d'avouer que je me faisais engloutir par mon mal-être allait mettre fin à mes jours. J'aurais voulu lui parler, qu'il soit là, mes aucun mot ne voulait sortir et le risque de le faire souffrir était trop grand.

Il avait compris que je ne dirai rien et m'avait simplement guidé jusqu'à sa chambre. Je m'étais laissé tomber sur son lit et je m'étais enfoui sous ses couettes, son odeur m'entourant et me berçant. Il m'avait rejoint, un triste sourire peint sur son visage d'ange. J'avais senti ses bras m'entourer délicatement et ma tête avait rencontré son torse.

Je n'avais pas arrêter de pleurer comme si, étant donné que ma voix ne voulait pas quitter ma gorge, mon corps se chargeait d'exprimer ma douleur. Les doigts de Jungkook glissaient dans mes mèches argentées dans un geste rassurant. Il n'avait pas arrêter une seule fois pendant la nuit. Mes paupières étaient closes mais je ne voulait pas m'endormir. Je ne voulais pas que cet instant disparaisse, qu'il fasse parti du passé. Pas tout de suite. Juste encore un peu de lumière.

Le matin, il était toujours là, et j'étais toujours dans ses bras. L'ambiance si particulière de la veille s'était peu à peu estompée et je savais qu'il allait falloir que je confronte la réalité que j'avais encore laissé de côté. Le brun l'avait lui aussi compris et s'était levé sans me brusquer. Je m'étais alors redressé, lui faisant face. Ses yeux et son sourire n'étaient que bienveillance et encouragement. Il n'allait pas me forcer à parler, je le savais. Mais je pense qu'en le voyant là, debout, à me fixer en silence, j'avais compris que mon silence était peut-être plus douloureux que la vérité.

Il fallait que j'essaie.

Il fallait qu'il reste.

« - Je ne supporte plus de vivre, avais-je dit la voix tremblante. »

Le dire à voix haute m'avait fait bizarre et un boule douloureuse s'était formé à une vitesse folle dans ma gorge. Il n'avait rien prononcé parce qu'il le savait déjà.

« - Est-ce que je suis si horrible que ça ? »

L'émotion me prenait et ma vision était trouble de par mes larmes. Il secoua sa tête négativement comme seule réponse.

« - Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? »

Toutes ces questions qui tournaient en boucle constamment dans ma tête sortaient enfin.

« - Pourquoi m'ont-ils laissé ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Pourquoi tout le monde s'en va ? Je ne comprend pas. Je ne comprend plus rien. Pourquoi maintenant ? Je suis si repoussant ? »

Il s'était assis à mes côtés et avait fortement agrippé ma main dans la sienne. Il pleurait comme si ma peine devenait la sienne. Comme si il comprenait d'autant plus l'ampleur de cette dernière.

« - Tu ne l'ais pas, Taehyung. Je ne sais pas de qui tu parles, mais je suis certain que tu n'es pas la cause de leur départ.

- Comment peux-tu dire ça ? Tu n'en sais rien. Mon frère le premier, puis mon père et ma mère qui n'est plus que l'ombre d'elle-même. Et j'en viens à me demander, ont-ils déjà été là ? N'ont-ils pas toujours été absent ? Alors pourquoi cette absence me tue-t-elle seulement maintenant ?

- Parce que tu as toujours vécu dans l'indifférence et que pour moi tu comptes. Mais c'est trop à prendre d'un coup. Et parce qu'il sera toujours plus facile pour toi de nier cette évidence plutôt que de l'accepter. Mais je veux te réapprendre à vivre, Taehyung. Je l'ai toujours voulu depuis que tu as posé ta main sur mon épaule. En me retournant, j'ai vu en face de moi un homme tellement brisé que ça en était effrayant. Un homme qui se mentait à lui-même. Alors je t'ai laissé venir à moi de ton propre gré, je t'ai laissé me parler et t'ouvrir sans que tu t'en rendes compte. Mais ça t'as fait mal et tu ne comprenais pas pourquoi plus tu te rapprochais du bonheur, plus la douleur devenait insoutenable. Mais la vérité est que cette douleur a toujours été là mais que tu ne connaissais que ça. Je suis là pour toi et peu importe ce que tu peux penser, je resterai. Je resterai parce que je t'aime inexorablement. »

Je me sentais défaillir face à cette réalité que j'avais refusé de voir. Face à ce bonheur que je m'interdisais. Jungkook m'aimait. Il était là. Je tremblais face à cette vérité que jamais je n'avais osé imaginé. Il m'aimait vraiment. Pas comme ces gens qui restaient avec moi par peur de la solitude et peut-être même plus que mes propres parents. Je ne savais quoi dire, je me sentais mis à nu, comme si je sortais enfin du mensonge de ma vie. J'avais l'impression de ne plus rien connaître, d'être semblable à un nouveau né. Je me sentais si vulnérable face à lui.

Au fond, la lumière n'avait jamais disparu, j'avais simplement fermé les yeux dessus.

Il était là, bien réel et décidé. J'étais là, perdu et déboussolé. Nous nous regardions si intensément que je cru fusionné avec ses yeux. J'avais vu dans ces derniers la promesse de sa présence éternelle. Il avait été là, il était là et il serait là. Il portait déjà ma peine lorsque je me refusais à le la lui donner. Il gardait précieusement mon cœur que je lui avais confié des mois de cela. Avec lui, mon masque avait toujours été inutile. Il m'avait simplement fait comprendre que j'en portais un. Et à ses côtés, je n'en avais pas besoin. Jamais plus je ne devrais en avoir, car le but de sa vie semblait être de donner un sens à la mienne.

Ce masque de fausse joie ne m'avait rien apporté. Cacher ma tristesse n'avait fait que l'empirer. Refuser tout lien social m'avait conforté dans ma solitude destructrice. J'avais toujours été dans un cercle vicieux dont l'issue ne me paraissait qu'être fatale. Mais il y avait eu cette lumière, et ça avait tout changé. Une nouvelle opportunité c'était offerte à moi et je l'avais écarté.

Sauf que c'était déjà trop tard, mes émotions avaient déjà refait surface. Je ressentais toute cette peine que j'avais enfouit au fond de mon être. Elle avait resurgit violemment lorsque la paume de ma main avait touché son épaule. Ou même avant, quand mon cœur avait réagi face à sa beauté angélique.

Au moment même où j'ai ressenti une once de bonheur, j'ai compris que je n'avais jamais été heureux.

Jungkook avait l'air persuadé que je pourrais l'être un jour, avec lui. Moi, je ne savais pas. Je ne connaissais pas cette sensation et j'avais la peur terrible que tout ceci ne soit qu'une fois de plus une illusion. Qu'un bonheur factice, comme j'avais vécu toute ma vie. Cette fois-ci, le sentiment était différent. Je sentais dans ma tête mes pensées se bousculer. C'était tellement nouveau que je voulais le repousser, l'éloigner de moi et me renfermer avec mes démons.

Parce qu'une nouvelle déception causerait ma perte.

Sa déclaration avait retenti à nouveau dans mes oreilles. Ce baiser était véritable et sincère. Ce n'était pas un acte de pitié, c'était pur. Je l'aimais et il m'aimait. Mon amour avait été accepté et il était même réciproque. Cette constatation avait autorisé mes larmes à quitter mes orbites. Et ses douces lèvres poser sur les miennes avaient confirmé cette vérité éclatante.

Nous nous aimions.

Et cet amour avait peut-être le pouvoir de m'apporter le bonheur. J'osais dès à présent poser cette hypothèse. A quoi bon continuer de prétendre si cela ne changeait rien. Je voulais guérir pour lui. Car il portait ma peine et que je n'avais jamais voulu qu'il en souffre. Je souhaitai par dessus tout enlever ce poids de ces épaules qui n'avaient rien demandé. Pour cela, il fallait que j'essaie de découvrir le bonheur. Il fallait que je l'accepte au creux de mon esprit et que je le laisse envahir mon corps, aussi effrayant soit-il. Peut-être que c'était une erreur, mais c'était mon ultime chance. Il fallait que je tente. Pour Jungkook.

J'avais rompu le baiser et essuyé mes larmes. Dans le sourire que je lui avait offert, il y avait aussi toute ma confiance. Tout mon espoir d'un jour nouveau où le bonheur ne serait pas qu'une notion abstraite. Cela allait prendre du temps, peut-être même beaucoup de temps et cela allait être dur, voire douloureux, mais il était là, il m'aimait et j'avais confiance en lui. Tout ça, il l'avait compris. Il avait toujours su comprendre mes silences et le sens caché de mes mots.

Je l'avais par la suite pris dans mes bras et il avait immédiatement accepté mon étreinte. Nous étions resté ainsi un long moment qui passa d'une vitesse incroyable à mes yeux. J'aimais le sentir contre moi, avoir mes mains sur lui, sentir qu'il était là autant moralement que physiquement. Ces contacts généraient en moi beaucoup d'émotions que, par réflexe, je désirais faire taire. Comme si inconsciemment, je m'interdisais d'être heureux. Comme si c'était quelque chose de néfaste, de presque mortel.

Il s'en était allé de la chambre pour se diriger vers la cuisine, me laissant seul un instant et me permettant ainsi d'organiser mes pensées chaotiques. Chaque membre de mon corps était tremblant et je n'arrivai pas à les calmer. Son discours tournait sans cesse dans ma boîte crânienne qui analysait de fond en comble la tournure de ses phrases, le choix de ses mots, cherchant ainsi une quelconque intention malveillante à mon égard. J'étais déchiré entre m'abandonner à lui et le fuir, persuader qu'il ne voulait pas réellement mon bien. Parce qu'après tout, si même mes propres parents ne m'aimaient pas, comment lui le pouvait ?

De toute façon, s'était trop tard, j'avais déjà donné mon accord. Tout mon être me criait que ce n'était pas la bonne décision, qu'il allait m'anéantir. Cependant, si je ne le suivait pas, je savais que je ne tiendrais pas longtemps. Dans l'autre cas, s'il se jouait de moi alors je m'effondrerai aussi fatalement. J'avais une chance sur trois de m'en sortir et cette chance me paraissait irréalisable mais qu'est-ce que je perdais à tenter. J'étais mort de toute façon.

Je l'avais finalement rejoint, n'ayant toujours pas remis de l'ordre dans ma tête mais elle n'avait jamais été ordonné de toute manière donc qu'est-ce que ça changeait. L'après-midi avait passé dans un silence complet qui ne plaisait pas vraiment à Jungkook, je pouvais le voir sur son visage. Il était inquiet parce que pour la première fois, il n'arrivait pas à lire en moi.

Lorsqu'il avait été l'heure pour moi de rentrer, il n'avait pas voulu me laisser partir. Il avait terriblement peur de ce qui se passerai lorsque je serai entièrement seul avec moi-même. Il avait conscience qu'il venait de tout chambouler en mon fort intérieur et en venait à se demander si ce n'était pas trop d'un coup. Il m'avait fait lui promettre de lui envoyer un message toute les demi-heures au grand minimum.

« - Tout va bien, était la seule chose que je lui avais répondu, un sourire triste aux lèvres. »

Alors que je lui avais tourné le dos pour m'en aller, il avait attrapé mon bras et avait pris d'assaut mes lèvres dans un baiser langoureux. J'avais ressenti toute sa peur à travers ce dernier. La peur de me perdre. Cela ressemblait étrangement à un adieu forcé. Et cela m'avait aussi effrayé. Pourquoi est-ce que ce baiser ressemblait à une sorte d'au revoir ? Avait-il vu que j'étais un cas désespéré ? M'abandonnait-il déjà ? Ou étais-ce moi qui allait l'abandonner ?

Nos croissants de chairs s'étaient séparé et j'étais parti sans rien ajouter, sans le regarder dans les yeux. J'étais terrorisé de ce que je pourrais y voir. J'avais couru jusqu'à chez moi, sous l'averse, à en perdre haleine. Mon visage était trempé par la pluie et mes larmes. Je peinais à voir quelque chose.

Sans crier gare, mes jambes étaient devenues soudainement lourdes et mon corps s'était écrasé sur le sol mouillé.

J'avais senti ma respiration accélérer jusqu'à devenir douloureuse. Elle sifflai dans l'air et mes yeux s'étaient fermés automatiquement. J'avais affreusement peur, comme une impression que j'allais mourir ici et maintenant. J'aurais voulu appelé à l'aide, qu'on vienne me sortir de cet état de panique intense, mais seuls ma respiration effrénée et mes pleurs qui déchiraient ma gorge se faisaient entendre.

Mon corps était secoué de tremblements destructeurs et mes doigts s'étaient logé dans mes cheveux pour les arracher violemment. J'étais seul. J'étais terriblement seul et personne ne me viendrait en aide. J'avais perdu la notion du temps. Je ne sais pas combien de temps j'étais resté là, sur le bitume malmené par les gouttes de pluie qui s'écrasaient dessus, le corps secoué de spasmes atroces.

Ma cage thoracique souffrait le martyr et je me sentais partir. Les bruits de la rue m'avaient soudainement paru lointain et je ne saurais dire si j'étais encore conscient.

Je crois qu'une main avait fini par se poser sur mon épaule, je ne sais plus trop. Peut-être que mon corps avait été soulevé et emmené à l'abri de la pluie. Je pense qu'une voix essayait de me rassurer mais je n'arrivais pas du tout à comprendre ce qu'elle disait et à qui elle appartenait. Des bras m'entouraient mais je ne reconnaissais rien. Ni l'odeur, ni la voix. J'étais parti trop loin pour cela.

Mon corps était complètement crispé dans ces bras et j'avais eut cette envie presque vitale d'éloigner le corps non identifié qui était désormais collé au mien loin de moi. Avec une violence non contrôlé, j'avais réussi à m'extirper de cette emprise et ma tête avait percuté le sol. Je n'avais pas senti la douleur sur le coup, bien trop submergé par ma respiration désastreuse et le calvaire que subissait déjà le reste de mon corps.

Ma joue s'était retrouvé contre le sol froid mais sec et mes pleurs s'étaient fait bien plus bruyants jusqu'à se métamorphoser en des cris qui m'arrachaient la gorge. Mes yeux étaient toujours clos et je ne comprenais plus rien. Mes pensées étaient devenues un charabia incompréhensible, je ne sentais même plus mon corps qui souffrait pourtant tant et la sensation de celui-ci contre le parquet me paraissait si lointaine. Une douce chaleur se propageait contre mon flanc mais je ne savais pas dire de quoi venait-elle. Je ne savais plus rien à ce point.

Ce qui est bien avec une crise, c'est qu'elle a toujours une fin.

J'avais petit à petit réussi à me calmer et ma respiration était revenu à la normale. J'étais enfin parvenu à comprendre ce que me disait cette fameuse voix et, surtout, je l'avais reconnu. Il murmurait des mots apaisants en chuchotant et je sentais concrètement sa main dans mes mèches argentées. Je n'avais pas osé ouvrir les yeux -je n'en avais principalement pas la force- et étais resté ainsi de longues minutes. Le son de sa voix m'avait bercé et j'étais rapidement tombé dans les bras de Morphée, complètement épuisé.

J'avais compris que j'avais du dormir longtemps lorsqu'à mon réveil j'avais constaté que le jour était entrain de se lever. Je ne saurais dire à quelle heure je m'étais endormi mais tout ce que je savais était que lorsque j'avais quitté en furie l'appartement de Jungkook, le soleil commençait seulement à se coucher.

Jungkook.

Je m'étais redressé d'un coup avant de me faire arrêter par un bras musclé accroché à ma taille. Je me souviendrai à jamais de ce que j'avais vu lorsque je m'étais vivement tourné vers le propriétaire de ce membre. Il ne portait visiblement pas de haut et ses cheveux couvraient ses yeux. Ses lèvres rosées étaient légèrement entrouvertes et sa respiration était régulière à en juger le mouvement rythmé de son torse. Les premiers rayons du soleil éclairaient faiblement la pièce, juste assez pour me permettre de l'observer tout en préservant une ambiance intimiste. Je l'avais trouvé si beau que mon cœur s'était automatiquement emballé.

Il m'avait aidé la veille. Je ne sais toujours pas comment je me serais calmer sans lui. Je m'étais alors naturellement demandé comment m'avait-il retrouvé. Puis la honte qu'il ait vu dans un tel état avait envahie tout mon être. Je ne voulais pas qu'il me voit si faible. Si vulnérable. Surtout que cette crise n'avait pas été comme celles que j'avais pu faire dans le passé, elle avait été bien plus violente. Bien plus dévastatrice.

Je me sentais mal. Très mal. Ça me faisait toujours cela lorsque je subissais une attaque de panique mais cette fois-ci c'était pire. Tout avait été pire. La douleur, mentale et physique, l'angoisse, les pleurs et les cris. Jungkook venait de me voir dans mon pire moment. Et je n'avais jamais voulu qu'il me voit comme cela. Je ne voulais pas qu'il me prenne en pitié ou qu'il s'oblige à rester avec moi sous prétexte que je n'allais pas bien. Car cela était aussi une des raisons qui m'empêchaient de m'ouvrir aux autres et plus particulièrement à Jungkook. J'avais si peur que son amour ne soit qu'une réaction à mon mal-être, qu'il fasse que cela car sa morale lui dictait qu'il ne devait pas laisser un pauvre et malheureux type comme moi seul.

Et voilà, les doutes étaient revenus me bouffer jusqu'à la moelle.

C'était toujours ainsi. Lorsque je me retrouvais seul avec moi-même, lorsque je n'avais plus rien pour faire taire mes démons, plus de distractions pour occuper mon cerveau malade, je ruminais sans cesse et refaisait sortir le pire. C'était aussi la cause de mes insomnies incessantes. Je ne savais plus resté sans rien faire car mes pensées noires revenaient immédiatement à la charge. Je devais constamment m'occuper. Voilà pourquoi je passais ma vie avec mes écouteurs enfoncés dans les oreilles à écouter de la musique ou regarder diverses vidéos. Il y avait aussi le cinéma et les séries.

Je haïssais par dessus tout le silence. Il prenait un malin plaisir à me remémorer toute les raisons qui me donnaient envie de mettre fin à mes jours. Au fil des années il avait été de plus en plus dérangeant et avait écourté davantage mes nuits. Je ne supportai pas de me pas m'occuper mais paradoxalement j'avais constamment envie de ne rien faire. C'est en partie pourquoi la musique m'était devenue si vitale, elle apparaissait comme le compromis parfait. Tout comme j'avais besoin de Jungkook près de moi mais j'avais eu peur de le laisser entrer entièrement dans ma vie.

Même si, sur ce point, il était trop tard.

Je l'avais regardé dormir si paisiblement à mes côtés, ne voulant pas le réveiller et surtout affronter ses questions à propos de mon état de la veille. Sans pouvoir y résister plus longtemps, j'avais glissé ma main dans ses mèches brunes, dégageant par la même occasion son front. Dieu qu'il était beau. Sa poigne autour de ma taille s'était automatiquement raffermie et un sourire avait germé sur mes lèvres. Seul lui avait le pouvoir d'étirer sincèrement mes lippes.

J'avais continué mes mouvements dans ses cheveux jusqu'à qu'il ouvre les yeux. Son regard avait tout de suite trouvé le mien et il avait sourit tendrement. Mon corps s'était légèrement tendu d'appréhension mais son bisou sur ma joue avait éloigné cette soudaine angoisse de moi. Je n'avais pas résisté à l'envie d'attraper ses lèvres avec les miennes. Il avait immédiatement répondu en posant sa main autrefois sur ma hanche sur ma joue. A travers ce baiser, je le remerciais d'avoir été là pour moi et lui intimai de ne pas me questionner car, après tout, il n'y avait pas grand-chose à ajouter.

Il avait collé son front contre le mien quand nous avions été à court d'oxygène. J'aimais quand il faisait cela, quand il nous mettait dans cette ambiance si intimiste, j'avais l'impression que le monde autour de nous disparaissait et que mes problèmes n'étaient plus que des lointains souvenirs. Mes longs doigts se posèrent sur sa main toujours présente sur ma pommette. Il n'avait rien dit et moi non plus. Nous étions simplement resté ainsi quelques instants puis Jungkook m'avait de nouveau embrassé.

C'était bien plus langoureux que le précédent et mon dos avait rapidement percuté le matelas. Il m'avait surplombé sans couper court au baiser et j'avais attrapé ses hanches pour le coller davantage à moi. Je ne voulais pas aller plus loin qu'un baiser aussi intense que celui-ci et Jungkook semblait être de cet avis. Tout ce que je souhaitais était de l'embrasser pendant les prochaines heures.

J'avais inversé nos positions et ses avant-bras s'étaient immédiatement enroulés autour de ma nuque. J'avais quitté sa bouche pour venir poser mes lèvres sur sa mâchoire si bien dessiné puis son cou. De petits soupirs de bien être quittaient sa bouche et m'encourageaient à continuer ma douce torture.

J'aurais honnêtement pu continuer cela pendant le reste de la journée mais son ventre avait crié famine. Je m'étais alors contenté d'embrasser ses lèvres une dernière fois et m'étais redressé puis dirigé vers sa cuisine. Je rêvais d'avoir des réveils comme celui-ci plus souvent.

J'avais préparé simplement de quoi manger en piochant dans son frigo et ses placards. Alors que j'attendais que le dernier plat soit chaud, une paire de bras m'avaient entourés la taille et un menton s'était déposé sur mon épaule. J'avais souris timidement en me rappelant que son torse était toujours nu. Il avait embrassé ma joue plusieurs fois avant d'apporter les plats déjà prêts sur la table à manger. J'avais pris le met manquant dans mes mains et l'avais rejoint.

Alors qu'il commençait déjà à manger sous mes yeux attentifs, des questions vinrent parasiter mon cerveau, brisant ce moment de paix si rare.

« - Pourquoi est-ce que tu m'aimes ? Avais-je demandé en baissant le regard pour venir fixer la nappe. »

Il avait arrêté de manger pour redresser son regard vers ma personne. Il avait par la suite déposé ses baguettes sur le rebord de son assiette puis s'était essuyé le contour de la bouche.

« - Comment ne pas t'aimer ? Tu es si beau, pas seulement physiquement. Je t'aime parce que tu es toi, tout simplement.

- Je vais ruiner ta vie, Kook. Tu ne mérites pas cela.

- C'est impossible. Tu l'as déjà rendu tellement meilleur. Je sais que tu refuses de voir à quel point tu peux compter pour quelqu'un et je ne peux pas t'en vouloir mais sois sûr que je ferais tout ce que je peux pour te prouver que je t'aime de la manière la plus sincère qu'il soit.

- Tu ne mérites pas de porter mon malheur sur tes épaules. Je veux que tu sois heureux.

- Ce n'est pas une question de mérite. C'est juste ma volonté. S'il te plaît, acceptes-le. Je veux t'aider et je le ferai. Car si tu veux que je sois heureux, je souhaite que tu le sois encore plus. Au final, on sera heureux ensemble. J'ai juste besoin que tu me fasses confiance Tae. Que tu aies confiance en mon amour, en notre avenir ensemble. »

Pour la énième fois depuis qu'il s'était confessé à moi, j'avais senti mes joues êtres humidifiés par mes larmes. Il avait l'air si sincère que je ne pouvais plus imaginer un instant qu'il se jouait de moi. J'avais finalement trouvé le courage de le regarder dans les yeux et il n'avait pas arrêter de me fixer pendant tout le dialogue. J'avais lentement essuyé mes yeux trempés et avais pris une grande inspiration.

« - Je vais essayer. Pour toi. »

Il s'était levé sans prendre la peine de terminer son assiette et avait tendu ses bras vers moi. J'avais immédiatement compris le message et avait agrippé sa taille si fine entre mes mains pour venir le coller à mon torse. Ses doigts s'étaient logé dans le haut de ma nuque, taquinant quelques mèches de cheveux. Il avait susurré à mon oreille une tonne de mots doux qui avaient le don d'apaiser mon cœur. Je ne saurais dire combien de fois il avait dit qu'il m'aimait.

La seule chose dont je me souviens est de lui avoir répondu que moi aussi je l'aimais.

Il m'avait entraîné vers son canapé, laissant de côté le petit-déjeuner, et s'était glissé dans mes bras. Sa tête reposait contre mon torse et ses mains tenaient fermement mon t-shirt. Ses yeux étaient fermés. J'avais caressé son dos dénudé en effectuant diverses formes avec la pulpe de mes doigts et je l'avais senti frissonner plusieurs fois sous mon toucher.

En cet instant, il m'avait paru si fragile. Je pense que j'avais alors saisi pourquoi il tenait tant à me donner le bonheur. Outre le fait qu'il m'aimait et que j'avais commencé à assimiler cette idée, j'avais alors compris que me rendre heureux alors lui aussi faire disparaître son mal-être. Au bout du compte, il dépendait de moi autant que je dépendais de lui. C'est sûrement pour cela que notre amour me paraissait sincèrement.

Parce que pour la première fois dans ma vie, je sentais que l'amour que je portais à quelqu'un était réciproque.

Et même si cela m'effrayait plus que tout, je me devais d'essayer.

Essayer d'être heureux pour lui et avec lui.

J'avais alors posé mes yeux sur son corps qui somnolait dans mes bras et j'avais sourit. Il était définitivement la lumière salvatrice que j'avais tant chercher inconsciemment. Et en ce moment, j'avais la sensation que l'ombre ne pouvait plus m'atteindre. Pas tant qu'il serai près de moi.

Le retour chez moi avait été rude.

Ma mère n'avait pas remarqué mon absence prolongée, bien trop soûle. Elle m'avait à peine regardé lorsque j'avais pénétré dans la maison. Cela ne me faisait plus rien avec le temps, j'étais tellement habitué. Et puis, j'avais pris la décision radicale de ne plus me battre pour l'impossible. Ma mère n'avait jamais été là et ne serai jamais là. Ma route vers le bonheur se faisait donc sans elle.

J'avais été obligé de partir de chez mon brun plutôt précipitamment, ses parents rentrant chez eux plus tôt que prévu. Jungkook avait voulu que je reste prétextant que sa mère et son père seraient ravis de faire ma connaissance mais je ne me sentais pas très à l'aise à cette idée. L'absence des miens m'avait rendu inconfortable face à toute forme d'autorité parentale. Je m'étais excusé plusieurs fois et avait été très honnête par rapport à la raison de mon départ. A mon grand soulagement, il s'était montré très compréhensif. On s'était finalement embrassés de longues minutes sur son palier et j'étais parti.

Je m'étais donc retrouvé livré à moi-même pour la première fois depuis que j'avais pris ma décision. Et cela s'avérait être plus compliqué que je ne le pensais. Jungkook m'avait prévenu que cela prendrait un certain temps et que même s'il ne se tenait pas physiquement à mes côtés, ça ne voulait pas dire qu'il ne l'était pas tout court. J'avais donc pris une grande inspiration et avait mis de la musique dans mes oreilles. C'était une playlist que mon nouvellement petit-ami m'avait recommandé.

La musique était douce, il n'y avait pas de parole. J'avais toujours aimé ce genre de mélodie qui me portait loin d'ici, loin de la peine qui me dévorait. C'était si agréable. Mon cœur était léger et j'aimais penser que ça durerai. Tout comme l'amour mutuel que nous partagions avec Jungkook.

Toutes mes pensées me ramenaient à lui. Tout le temps. Car dans mon esprit, le mot bonheur et toutes les sensations qui en découlent ont pour synonyme son prénom.

Je n'avais pas dormi ce soir là. Ni tous les autres d'après. Parce qu'il n'était pas avec moi. Sa chaleur me manquait horriblement. Mes journées étaient rythmées par ses sourires et ses rires. Quand sa voix résonnait dans l'air, tout mon être était concentré sur ce doux son. Quand il riait et que ses yeux se fermaient, mon cœur, lui, devait plus léger jusqu'à ce que le poids de mes angoisses disparaissent entièrement. Avec lui, tout était plus simple. Alors, fatalement, quand il n'était pas là, tout était pire.

Mes crises d'angoisses se multipliaient tout comme mes insomnies. Ma maison n'était plus mon « chez moi », seulement un lieu qui me terrifiait. Les silences de ma mère et son indifférence vis à vis de moi me détruisaient toujours plus. J'aurais tout donner pour qu'elle me hurle dessus. Juste pour avoir l'impression qu'elle me considérait. Qu'elle savait que j'existais.

Comme si le fait d'avoir découvert le bonheur rendait ma condition tellement moins supportable. Peut-être parce que je me prenais réellement conscience que cette situation n'était et n'avait jamais été normal. La ville m'étouffait et chaque recoins de cette dernière me rappelait tout ce qui composait ma tristesse actuelle. Alors cette idée qui avait peu à peu pris de l'ampleur dans mon esprit jusqu'à me submerger totalement était dès à présent devenu un évidence.

Il fallait que je parte.

Maintenant.

Une partie de mon avenir se trouvait à mes côtés la plupart du temps mais la dernière pièce du puzzle n'était pas ici. Je ne pouvais pas m'épanouir dans cette ville qui nourrissait mes traumatismes les plus profonds. Je savais que jamais je ne pourrais guérir ici. Mais je savais aussi que je ne pouvais pas imposer à Jungkook de lâcher le lycée pour moi. Ce dilemme m'avait longtemps bouffer mais j'étais maintenant fixé.

La décision était prise.

C'est ainsi que je m'étais retrouvé à minuit en bas de chez lui. Je m'en souviendrai toute ma vie de ce jour. Nous étions un mardi et j'avais envoyé une tonne de message pour le réveiller ce qui avait fonctionné. Il était descendu en pyjama pour me rejoindre devant sa maison. Il avait les cheveux en bataille et ses yeux étaient mis-clos. Je n'avais pu m'empêcher de le trouver adorable comme cela. Je pensais qu'il allait râler par rapport à l'heure tardive à laquelle je l'avais fait se lever sans donner d'explications mais il s'était contenté de venir cueillir mes lèvres d'une extrême douceur.

J'avais souri en répondant brièvement à son baiser avant de me détacher de lui. Ses yeux reflétaient son inquiétude grandissante surtout lorsqu'il avait vu les sacs derrière moi. Je savais parfaitement qu'il avait compris. Je m'étais alors empressé de lui attraper les mains dans un geste réconfortant. Son regard n'avait jamais quitté le mien. J'avais pris une grande inspiration avant de me lancer.

«- Jungkook, je...je ne sais pas comment te l'annoncer mais je crois que tu as déjà compris.

- Oui, mon amour. Tu t'en vas ?

- Oui. Mais je veux qu-

- Alors je pars avec toi, m'avait-il coupé. Laisse moi cinq minutes le temps que je fasse mon sac et je te rejoins.

- Non Jungkook, avais-je répondu.

- Comment ça, non ?

- Je sais à quel point ce diplôme est important pour toi. Il avait ouvert la bouche pour protester mais je l'en avais empêché. Laisse moi finir, s'il te plaît. Avec ce diplôme, tu pourras faire les études de tes rêves pour accéder au métier de tes rêves. Je sais à quel point tu veux être architecte et tu as besoin d'avoir ce diplôme pour cela. Je ne peux pas te demander de tout laisser tomber pour moi, ce serait si égoïste. C'est pour cela que je t'interdis de venir avec moi.

- Mais Tae... »

Ses yeux s'étaient embrumés de larmes et j'avais senti mon cœur se fendre. Ma main avait caressé sa joue et son regard attristé s'était déposé sur le sol, rompant le contact visuel avec moi. Des larmes avaient humidifiés mes doigts et je m'étais senti coupable.

«- Ce n'est pas un adieu Kook. Je te le promets.

- Alors pourquoi cela y ressemble tant ? Sa voix s'était brisé à la fin de sa phrase.

- Je ne peux plus vivre sans toi, comment pourrais-je te dire adieu ? Je ne peux juste plus rester ici. Je ne serai jamais heureux ici. Alors j'ai besoin que tu me promettes quelque chose à ton tour. Quand dans quelques mois tu auras obtenu ton diplôme et quand tu auras été pris dans l'école de ton choix, contacte-moi. A ce moment là, peu importe où je me trouverais, je viendrai. Et alors là, on pourra vivre pleinement ensemble. Et pleinement heureux. Ça, c'est aussi ma promesse. Parce que je t'aime inexorablement.

- Et...et on ne se parlera plus pendant tout ce temps ?

- Je crois que j'ai besoin d'une aide professionnelle et de me concentrer sur moi. Être égoïste pour une fois. Mais ne pense jamais que je t'oublierai. Ça n'arrivera pas.

- Tu as raison, mon ange. Ça n'arrivera pas pour moi non plus. Tu seras ma plus grande motivation pour avoir ce foutu examen. Chaque jour, tu seras dans mes pensées et mes rêves, sois en sûr. Il n'y a pas une seconde où ton visage ne sera pas dans un coin de ma tête. Mais tu fais le bon choix, celui d'accepter de l'aide. Tu me reviendras heureux et je te rendrais encore plus épanoui. Je ferai de ta vie le paradis que tu mérites.

- Tu es la plus belle chose qu'il me soit arrivé. J'ai tellement hâte de te retrouver, déclarai-je avant de l'embrasser.

- Tu vas tellement me manquer. Je t'aime, dit-il tandis que mon chauffeur de taxi embarquai mes bagages dans sa voiture.

- A bientôt mon amour, soufflais-je alors que je refermai la portière. »

Il m'adressa un dernier signe de la main et je ne le quittais pas des yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse complètement de mon champs de vision. Mes joues étaient trempés par les larmes. Ces prochains mois s'annonçaient compliqués mais j'allais prendre soin de moi et revenir guérit.

Parce qu'il me l'avait promis. Parce qu'il m'avait promis que je connaîtrais le bonheur et que j'avais décidé de le croire. Parce que je l'aimais et qu'il m'aimais. Parce que mon avenir n'avait jamais paru si brillant. Parce que désormais la lumière m'avait envahi, me protégeant à tout jamais de mes démons. Parce que je n'avais jamais été si près du bonheur.


























Quand j'étais plus jeune, je crois que je n'étais pas un enfant heureux.

Mais plus jamais cela ne m'empêchera de devenir un homme comblé.
























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Voici mon deuxième os, j'espère qu'il vous a plus. Sachez qu'il me tient extrêmement à cœur alors vos retours sont les bienvenus.

Sur ce, bonne journée/soirée.

lemxsob

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