Destiny High, L'École pour An...

By Stephy_75

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|| ⚠️ CE TOME EST LA SUITE DU TOME 1 DE DESTINY HIGH, L'ÉCOLE POUR ANGES ET DÉMONS ! Soyez vigilants : lisez... More

- Résumé du tome précédent -
Prologue
1 - La fin du Commencement et le commencement de la Fin # 1
2 - La Fin du commencement et le Commencement de la fin #2
3 - Bienvenue chez les Anges ! (Première Partie)
4 - Bienvenue chez les Anges ! (Deuxième Partie)
5 - Bienvenue à la Cité des Démons !
6 - Just Give You a Little Break
7 - Un retour à Destiny High en grande pompe ! (Première Partie)
8 - Graine de Démon
9 - Un retour à Destiny High en grande pompe ! (Deuxième Partie)
10 - "Tous les deux, il faut qu'on parle" #1
11
EXPLICATIONS
12 - Bienvenue chez les Anges ! (Troisième partie)
13 - Ma Première Mission Angélique (Première partie)
14 - Les Prémices d'une Parfaite Entente
15 - "I'm Burning Up" #1
16 - Quand le Destin s'en mêle.......
17 -........ Il produit toujours des étincelles #1
18 - Ma Première Mission Angélique (Deuxième Partie)
19 - Prends ton Envol petit Ange
20 - Le Cœur a ses raisons que La Raison ignore #1
21 - Quand la Tentation s'en mêle.......
22 - Te Souviendras-tu de Moi ?
23 - I'm Burning Up #2
24
25 - Des Questions plein la tête #1
26 - Des Questions plein la tête #2
27 - Des Questions plein la tête #3
28 - Apprentissage Magique, Mirifique et Humain (Première Partie)
29 - Apprentissage Magique, Mirifique et Humain (Deuxième Partie)
30 - Séances d'entraînement Magique (Première Partie)
31 - Séances d'entraînement Magique (Deuxième Partie)
32 - Quand l'Enfer s'invite chez Muza (Première Partie)
33 - Quand l'Enfer s'invite chez Muza (Deuxième Partie)
34 - Quand L'Enfer s'invite chez Muza (Troisième Partie)
35 - Quand L'Enfer s'invite chez Muza (Quatrième Partie)
36 - Le Cœur a Ses raisons que La Raison ignore #2
37 - "Tous les deux, il faut qu'on parle !" #2
38 - "Tous les deux, il faut qu'on parle !" #3
39 - Rerpilitium (Première partie)
41 - Un Arden à Cœur ouvert (Première Partie)
42 - Un Arden à Cœur ouvert (Deuxième Partie)
43 - Un Arden à Cœur Ouvert (Troisième Partie)
44 - Ce que l'Amour peut faire...
45 -... l'Amour ose le tenter
46
47 - Les Anges mènent l'enquête #1
48 - Lorsque Anges et Démons se brûlent les Ailes #1
49 - Lorsque Anges et Démons se brûlent les Ailes #2
50 - Lorsque Anges et Démons se brûlent les Ailes #3
51 - Coopération Angélique, Démoniaque et Magique
52 - Les Ailes de l'Espoir
53 - Sentences et Révélations #1
54 - (Quand la Tentation s'en mêle)... Elle produit toujours des étincelles #1
55 - Sentences et Révélations #2
56 - À la recherche de réponses aux mystères de Destiny #1
57 - À la recherche de réponses aux mystères de Destiny #2
58 - Quand la Tentation s'en mêle....
59 - .... Elle provoque toujours des étincelles #2
60 - À la recherche de réponses aux mystères de Destiny #3
61 - Rerpilitium (Troisième Partie)
62 - Rerpilitium (Quatrième Partie)
63
64 - (Quand la Tentation s'en mêle)... Elle produit toujours des étincelles #3
65 - Quand la Tentation s'en mêle...
66 - Rerpilitium (Cinquième Partie)
67 - ... Elle produit toujours des étincelles #4
68 - Sentences et Révélations #3
69 - Sentences et Révélations #4
70 - "À nos Étoiles Contraires"
71 - À la recherche de réponses aux mystères de Destiny #3
72 - Pris au Piège (Première Partie)
73 - Les Douze Travaux d'Arden et Muza (Première Partie)
74 - Les Douze Travaux d'Arden et Muza (Deuxième Partie)
75 - Pris au piège (Deuxième Partie)
76 - À la recherche de réponses aux mystères de Destiny #4
77 - Quand le Destin s'en mêle.....
78 - ...... Il provoque toujours des étincelles #2
79 - Le Coeur a ses raisons que la Raison ignore #3
Épilogue
Commentaire de l'auteure + Remerciements
Bonus #1 - FAQ des personnages
Bonus #2 - FAQ de l'auteure

40 - Rerpilitium (Deuxième partie)

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By Stephy_75

Il se lève alors et s'éloigne de moi. La tension présente dans mes chevilles et mes poignets disparaît dans le même temps et je décide de me relever pour lui courir après. Mais aussitôt que cette idée ait émergé de ma tête, je vois le monde autour de moi se mettre à tanguer. Ma respiration est saccadée, haletante et j'ai chaud, putain que j'ai chaud.
Je tente de me redresser en position assise, mais le moindre mouvement que je fais, me fait tourner la tête. Le monde continue de se mouvoir très bizarrement autour de moi. Je pose mes deux mains sur mon tee-shirt et réussis à l'enlever. Je m'appuie sur l'une de mes mains pour me relever, mais je me rate et me ramasse par terre.

C'est le liquide de cette putain de fiole qui est en train de faire effet !....

Et c'est mon corps qui est en train d'en payer les frais !
Avant que mon esprit ne se retrouve lui aussi embrumé, je décide de tout faire pour regagner ma chambre ou celle d'Alexys ou celle d'un Démon qui voudra bien m'aider.
Mes paupières, qui commencent peu à peu à se faire lourdes menacent de se clore à tout instant et je dois lutter pour les garder ouverts : je dois lutter pour garder les yeux ouverts, coûte que coûte.
Je lève la tête et aperçois le mur contre lequel j'avais été projeté. Je décide de ramper vers ce dernier et de m'appuyer contre lui pour me relever. Cette entreprise qui, sobre ne m'aurait demandé que deux secondes, paraît durer une éternité dans mon état actuel. Une fois debout, je constate que le monde tangue encore plus que lorsque j'avais été au sol en train de ramper comme un lézard. Je m'assure plusieurs fois que je ne suis pas en train de chanceler sur mes jambes avant de me décider à faire un pas devant moi.
J'avance aussi lentement qu'une tortue et je crois même qu'une tortue irait plus vite que moi à l'heure actuelle.

Les tortues....

Je veux une tortue. Là tout de suite je veux avoir une tortue pour voir si je la bats à la course. Je serais le lièvre et elle, la tortue. Oui on va faire ça !

Génial ! Mon esprit est en train de partir lui aussi !....

Je continue d'avancer à petits pas, le monde toujours aussi tanguant autour de moi.

Je jure que je vais lui faire payer à ce mec : je le lui rendrai au centuple !....

C'est alors que mon pied bute contre quelque chose et je me sens tomber en avant. Bizarrement, la rencontre du sol et de mon corps ne m'a pas fait si mal que ça : ça doit être grâce aux effets des drogues présentes dans mon organisme.

Je dois me lever : allez Arden debout !....

Mais on est si bien sur le sol ! C'est comme un immense lit avec le côté moelleux et cocooning en moins.

Non allez Arden ! Tu dis des conneries là : relève-toi !...

Je pousse un grognement pour me donner du courage, serre les poings et pousse sur mes avant-bras pour relever mon torse mais je m'étale de nouveau, de tout mon long sur le sol.
Je cligne lentement des paupières et regarde devant moi. Sans m'en rendre compte, j'avais quand même réussi à me rapprocher de la porte de ma chambre, même avec mon allure de tortue. Je tends la main au loin, devant moi, vers elle, vers la porte de ma chambre, avec l'espoir que quelqu'un me verra et m'aidera mais avant d'avoir pu sentir la main d'une autre personne dans la mienne, mes paupières tombent devant mes yeux et mon cerveau embrumé n'a plus la force de leur demander de se lever à nouveau. Je tombe alors dans un profond et imprévisible sommeil.

***


Un immense champ de blés.
Une brise légère souffle doucement et vient apporter une certaine fraîcheur sans pour autant me faire frissonner.
Le ciel est bleu, sans nuages, et le soleil rayonne de pleins feux.
Je suis allongé dans ce champ de blés et mes paupières sont closes.
En somme, rien ne pourrait venir troubler cet instant de quiétude dans ce petit coin de paradis.
Tout à coup, de l'ombre se forme au-dessus de ma tête.
J'ouvre brusquement les yeux.
De gros nuages couvrent à présent le ciel et cachent le soleil.
Le vent s'est lui aussi levé : de brise il est passé à ouragan.
Je me relève aussitôt et retire la terre sur mon jean et mon tee-shirt.
Le paysage s'est transformé : une atmosphère noire et de néant s'est abattue ici.
Je décide de m'éloigner rapidement du champ de blés : je me mets à courir pour mettre le plus de distance possible entre moi et ce paysage désolé.
J'arrive finalement en haut d'une colline qui surplombe tout l'espace. Je me rends alors compte qu'un espèce d'épais brouillard noir est descendu au niveau du sol et il semble ravager tout sur son passage ne laissant derrière lui que néant et destruction. Cet épais nuage destructeur avance sans s'arrêter comme s'il était mu d'une volonté propre.
De là où je me trouve, je suis assez éloigné de lui : j'ai donc assez d'avance pour mettre continuer à avancer et mettre le plus de distance entre lui et moi.
Je contemple le paysage désormais plongé dans le chaos et remarque une forme qui se détache de tout cela.
Cette forme est mobile. Plus elle avance, plus elle se précise à mes yeux.

"C'est une fille....."

Je ne sais pas pourquoi mais je suis quasiment sûr que c'est une fille et elle aussi, semble vouloir échapper à ce brouillard destructeur.
Elle.....
Je ne sais pas comment l'expliquer mais je me sens comme attiré par elle. Elle est comme éclairée  d'un halo intérieur : elle brille comme une flamme dans les ténèbres.
Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'intime conviction qu'elle peut annihiler ce chaos ténébreux.
Elle peut le faire mais pas sans mon aide. J'en suis persuadé.
Je suis plongé dans l'ombre, et elle, dans la lumière.
Je ne suis qu'une silhouette noire pour elle, mais pour moi, elle, brille de mille feux.

"Il faut qu'elle vienne jusqu'à moi, qu'elle attrape ma main"

J'ai l'intime conviction que tout ira bien une fois que nous serons réunis. Je ne saurais pas l'expliquer mais je sais, qu'elle est ma moitié. Elle est ce qui manque pour que je sois complet.
Elle est la Lumière de mes Ténèbres.
Elle court dans ma direction.
Elle court.
Elle continue de courir mais se fait rapidement rattrapé par le brouillard obscure.

"Je dois aller l'aider !"

Plus qu'une simple idée, ceci devient ma conviction : il faut que j'y aille, que je la sorte de là, il faut que nous soyons réunis.
Alors que je souhaite me diriger vers elle, je sens que mon pied gauche est retenu au sol, est retenu par quelque chose. Je baisse les yeux et réalise que ce n'est rien d'autre qu'une espèce de plante qui s'est enroulée autour de mon pied, m'empêchant ainsi de bouger. J'essaye de tirer, de déloger mon pied mais rien à faire : mon pied ne bouge pas.
Je tourne la tête et lance un regard vers l'horizon, vers cette fille qui tente tant bien que mal d'échapper au chaos que propage ce nuage obscur.

"Je ne peux la laisser toute seule : il faut que j'aille l'aider !"

Je reporte alors mon attention sur cette espèce de "lierre" qui entoure mon pied et décide de poser mes deux mains dessus pour tenter de le retirer de là, quand soudain, la plante se met à s'allonger et à bondir vers moi : elle se divise en plusieurs branches qui s'enroulent autour de mes mains, de mes bras comme le feraient de longues mains qui refuseraient de relâcher leur prise. Cette espèce de lierre grimpante se met à grimper sur moi et à s'enrouler partout autour de moi. Pris de peur, je me relève et tente de le retirer, de l'arracher de mon corps mais à chaque branche que j'arrache, c'en est une nouvelle qui repousse.
Rapidement, l'intégralité de mon corps se retrouve complètement entouré de ce lierre sombre. Non seulement il est vivant mais il est également pourvu d'une espèce de  volonté qui lui est propre : plus il s'enroule autour de moi, plus j'ai l'impression de pouvoir "entendre" ses pensées, "entendre" ses directives.

"Il souhaite m'emmener avec lui dans le Monde des Ténèbres ! Il souhaite absorber toute l'énergie vitale, toute l'once d'humanité que je possède !"

Il souhaite me transformer en un Être Obscur, un serviteur de l'Ombre, un serviteur de l'immense nuage noir qui amène chaos et désolation autour de lui !
Cet espèce d'être vivant maléfique continue son ascension sur ma personne sans que je puisse faire quoi que ce soit pour le lui interdire ou pour l'en empêcher. Alors qu'il est sur le point de posséder l'intégralité de mon corps et qu'il est en train de ravir la dernière partie qui lui manque c'est-à-dire ma tête, mon regard tombe sur la fille qui continue de courir dans ma direction.

"Et dire que ça avait été moi qui avais voulu lui porter secours !"

À présent, elle représente mon seul espoir : ce n'est pas moi qui dois l'aider, mais elle qui doit me sauver. Elle doit pouvoir venir jusqu'à moi.
Il le faut. Coûte que coûte.
Le lierre grimpant ravit la dernière surface de peau qu'il me reste et alors que mes yeux sont sur le point d'être obstrués par la plante signifiant que je ne pourrais plus apercevoir la fille, mon seul espoir, je décide d'ouvrir la bouche et de hurler. Peut-être est-ce une tentative vaine ou peut-être que j'exprime ma peur, ma rage et mon désarroi face à cette plante maléfique ou peut-être que, par le plus grand des hasards, mon cri sera entendu par elle et que ça la guidera jusqu'à moi.
Malheureusement pour moi, les branches du lierre en profitent pour rentrer dans ma bouche et envahir ma gorge. Complètement à sa merci, je ne peux que le laisser faire, continuer son entreprise et garder la bouche ouverte alors que je suis en train d'étouffer.
Le lierre continue d'envahir ma bouche et....

J'ouvre brusquement les yeux, pris d'une sale envie de gerbe. La seconde plus tard, me voilà penché au bord de ce qui semble être un lit à vomir mes tripes.
Contrairement à ce que j'avais pensé, je ne suis pas en train de rejeter toutes mes tripes sur le sol mais j'ai vomi dans ce qui semble être une espèce de corbeille tenue par... Arina.
Je lève les yeux vers elle et en profite pour regarder la pièce dans laquelle je me trouve et à mon grand étonnement, je suis allongé sur mon lit, dans ma chambre.

Comment est-ce que j'ai fait pour arriver là ?....

- Ça va mieux Arden ? me demande Arina par-dessus la corbeille à vomi.

Je tourne la tête vers elle et soudainement, suis repris d'une nouvelle envie de gerbe. Ma bouche se remplit, je penche la tête vers la corbeille et recrache de nouveau mes boyaux.

- Ah ! C'est dégoûtant ! s'exclame-t-elle.

Je relève la tête et une fois que je me suis assuré que je ne vomirais plus, je me rallonge sur mon lit et ferme les yeux. Je suis surpris de voir que je porte à nouveau un tee-shirt sur moi, mais bizarrement, ce n'est pas le même que celui que j'avais eu sur moi quelques heures plus tôt.

- Euh.... Arden. Arden ne te rendors pas, tu m'entends ? me demande-t-elle. Si tu te rendors et que tu es encore pris d'une vilaine envie de gerber, tu risques de t'étouffer avec ton propre vomi !

- C'est franchement dégueu ce que tu es en train de dire ! me suis-je exclamé en riant un peu.

- Mais c'est pourtant vrai ! Et puis, honnêtement j'hésite entre ce qui est le plus dégueu : ce que je viens de dire ou le contenu de la corbeille que tu as toi-même rempli !

Sa phrase finit par m'arracher un vrai sourire et je la vois rire elle aussi.

- M'étouffer avec mon propre vomi. ai-je répété, pensif.

- Ça a déjà failli t'arriver. m'apprend Arina alors que je la vois s'asseoir sur un des coins de mon lit.

Je tourne la tête vers elle.

- Ah ouais ?

Elle hoche la tête.

- Remercie Naveen. S'il n'avait pas veillé sur toi, tu serais probablement dans un tout autre état à l'heure où on parle.

Je tourne la tête sur la gauche, là où se trouve Naveen et me redresse un peu.

- C'est vrai ce qu'elle dit ?

Il sourit, lève son index pour me demander de patienter un instant puis revient avec son inséparable carnet ainsi qu'un stylo. Il griffonne rapidement quelque chose qu'il me montre.

"Tu oses mettre sa parole à mon sujet en doute ?"

- Elle ? ai-je répondu en pointant Arina du doigt. Toujours. Toi ? Jamais.

Naveen pouffe de rire tandis qu'Arina en profite pour me donner un léger coup de poing sur la cuisse :

- Hé ! s'offusque l'intéressée. Je ne suis pas en train de mentir en plus ! Au moins pour cette fois !

- Oui pour cette fois comme tu dis ! ai-je renchérit.

Naveen continue de pouffer de rire et tous les deux, nous continuons à nous foutre gentiment d'Arina.

- Hé. Commence pas à bouder. lui ai-je dit en lui donnant un petit coup dans son épaule. On rigole gentiment c'est tout.

Cette dernière hausse un sourcil et je décide de me rapprocher d'elle.

- Merci. ai-je dit. Ce n'est pas souvent que tu m'entendras te remercier.

- Oui je sais. répond-elle en hochant la tête. C'est pour ça... Que j'ai tout enregistré sur mon téléphone, haha !

- Quoi ?!

Arina bondit de mon lit, aussi joyeuse et bondissante qu'une puce et elle brandit dans sa main son téléphone.

- Ce remerciement-là, dit-elle alors qu'elle est en train de faire passer ma voix en boucle, a trop d'importance. C'est une véritable pièce à conviction !

J'abats le plat de ma main sur mon front et vois Naveen continuer à pouffer de rire du coin de l'œil.
Tout à coup, le coup de l'enregistrement du téléphone d'Arina fait ressurgir quelque chose en moi.

- Où... Où est mon téléphone ?

- Ton téléphone ? Pourquoi ? Tu te rappelles de quelque chose ?

- Où est mon téléphone ?! ai-je demandé de nouveau, plus pressant que jamais.

- Wow : doucement Arden ! s'exclame Arina. Je... Je n'ai pas ton téléphone moi ! Et Naveen non plus je crois.

Naveen fouille ses poches puis secoue la tête.

- Ce doit être Montgomery qui l'a pris avec lui et qui a oublié de le remettre à sa place.

- Montgomery ?! Mais c'est qui ce Montgomery ?!

- Un Démon de notre classe. m'apprend Arina. C'est lui qui t'as trouvé sans connaissance dans les couloirs et qui t'a ramené ici. Avec l'aide de Naveen aussi.

Je regarde tour à tour Naveen puis Arina.

Mais c'est qui ce mec à la fin ?....

Tout à coup, des petits coups retentissent contre notre porte. Sans qu'aucun de nous ne bouge ou ne dise quoi que ce soit, la porte s'ouvre d'elle-même sur un mec plutôt grand portant une espèce de longue chemise à carreaux rouges et bleus et qui nous tourne le dos.

- J'ai apporté de quoi manger pour le convalescent et j'ai aussi pris un surplus pour vous. J'espère que vous avez faim !

Il se retourne et je peux enfin voir son visage.

Non décidément ce n'est pas lui....

J'avais espéré que ce "Montgomery" serait le mec contre qui je m'étais battu quelques heures plus tôt. Au moins j'aurai eu une bonne raison de lui refaire le portait et de me défouler un peu.

Non décidément je ne le connais pas ce mec....

Il avance vers nous, un plateau rempli de nourriture entre les mains avec un grand sourire. Ses cheveux bruns sont en bataille sur sa tête et ses grands yeux marrons me regardent avec surprise.

- Oh. Arden ! T'es réveillé !

Ni une ni deux, je décide de descendre de mon lit et de me rapprocher de lui.

- Non Arden : attends ! T'as pas encore suffisamment récupéré : tu risques de retomber dans les vapes ! me prévient Arina.

Mais je n'écoute pas ses mises en garde. Oui, je chancelle un peu sur mes jambes mais j'arrive tout de même à hauteur de ce Montgomery. Nous faisons à peu près la même taille même si je le dépasse de seulement quelques petits centimètres. Il soutient mon regard et ne baisse, ni ne tourne pas la tête une seule fois.

- C'est toi Montgomery ? ai-je fini par dire après plusieurs minutes de combat regard contre regard.

- Tu l'as devant toi. me répond-il en hochant la tête.

Je tends la main face à lui et lui demande :

- Mon téléphone.

Pas de "s'il te plaît" ou tout autre formule de politesse avec moi : plus j'arrive à prendre les gens de court, plus c'est direct et plus j'arrive à obtenir rapidement ce que je souhaite.
De manière générale du moins.
Montgomery fait mine de froncer les sourcils pendant quelques secondes avant de faire mine de se rappeler de quelque chose. Je le vois fouiller dans la poche arrière de son jean et me tendre... Ce qui reste de mon téléphone.

C'est une putain de blague j'espère !....

Mon téléphone, ou plutôt ce qui en reste, est complètement inexploitable ! L'écran est fissuré, fendu et mon portable est presque plié en deux ! Comme si une personne avec une force plus que surhumaine l'avait eu en main et avait décidé de le transformer en sandwich dans la paume de sa main.
Je regarde Montgomery puis mon téléphone et mon sang ne fait qu'un tour : je me jette sur lui et nous tombons tous les deux au sol. Je l'attrape par le col du tee-shirt sombre qu'il porte en-dessous de son affreuse chemise à carreaux et le relève à hauteur de mes yeux.

- C'est toi qui a fait ça, hein avoue !

- Mais pas du tout Arden ! Allez lâche-moi !

- Je te crois pas une seule seconde : tu savais, tu savais très bien quelles preuves contenaient mon téléphone et maintenant qu'il est dans cet état elles ont toutes disparu !

- Preuves ?! Mais de quelles preuves tu parles Arden ? demande Arina en accourant vers nous.

- Tu n'as qu'à lui demander ! lui ai-je répondu. Il est de mèche avec eux, avec eux tous j'en suis sûr !

- Mais de qui ? De qui est-ce que tu parles ? me demande-t-elle de nouveau. Et puis lâche-le Arden ! Lâche-le !

- Avoue Montgomery! Avoue-le !

- Mais avouer quoi ? Avouer quoi Arden ?! Je ne sais même pas de quoi tu parles bon sang !

- Arrête de jouer au plus fin avec moi, merde ! Je sais que tu es de mèche avec Dr...

Je n'ai même pas eu le temps d'achever ma phrase et de prononcer le prénom "Drago", que je sens une violente douleur se manifester au niveau de mon avant-bras. Je grogne de douleur puis lâche la prise que j'ai sur Montgomery pour attraper mon avant-bras douloureux. Cette violente douleur se manifeste à l'endroit où est apparu un espèce de tatouage serpent.

Je ne me rappelle pas avoir fait un tatouage pareil !....

Et quoi ? Il serait apparu dans la nuit d'hier à aujourd'hui ? Non ce n'est pas possible : je l'aurais remarqué sinon !

À moins que....

À moins qu'il soit le résultat de l'espèce de sort qu'avait posé le larbin de Drago sur mon poignet, quelques heures plus tôt.

Oui, ça ne peut être que ça !....

Je tiens dans mon autre main mon avant-bras plus que douloureux et continue de grogner face à cette douleur insoutenable qui semble se manifester par vagues toutes plus douloureuses les unes après les autres.

- Arden ! Arden ! Arden qu'est-ce que tu as ? De quoi souffres-tu ? Dis-le nous ! m'implore Arina qui est, comme les deux autres, totalement impuissante face au spectacle de douleur que je suis en train de donner.

- C'est... C'est.... Mon bras ! Mon bras ! Mal ! Il me fait mal ! ai-je réussi à dire difficilement.

- Ton bras ?! s'exclame Arina. Tu veux parler de ton tatouage, c'est ça ?

J'ai bien trop mal pour avoir la force de confirmer ou d'infirmer tout ce qu'elle essaiera de me dire par la suite.

- Arden ! Arden je t'en prie : il faut que tu nous dises ce que tu as, où tu as mal sinon on ne pourra pas t'aider !

- C'est à l'endroit de ton tatouage que tu as mal c'est ça ? essaye à son tour Montgomery. Il est récent ?

Arina hausse les épaules.

- Je ne sais pas vraiment : je n'ai pas le souvenir de l'avoir vu le faire mais aujourd'hui il l'a sur lui alors je suppose que oui.

Je continue de me plaindre et de grogner de douleur pendant que les deux-là font causette ensemble.

Ne vous inquiétez surtout pas pour moi : je vous offrirai du thé et des petits fours aussi !....

Je regarde mon avant-bras douloureux et j'ai alors l'impression de voir l'espèce de tatouage serpent se mouvoir, se mettre à bouger dans ma peau. Je vois alors ses deux yeux se mettre à scintiller d'une lueur dorée et se réfléchir dans mes rétines.
La conséquence de ceci ne se fait pas attendre : je suis pris d'une nouvelle envie de vomir et j'ai tout juste le temps de ramper rapidement jusqu'à ma corbeille à vomi avant de rejeter de nouveau tout le contenu de mon estomac que j'avais pensé bien vide.

Mais visiblement non...

Je relève ensuite la tête de cette corbeille avec l'impression d'avoir vomi plus que ce que j'avais pensé possible pour un être humainement bien constitué.
Je lance un regard vers les trois autres personnes de la pièce et avant que je n'ai pu tenter de dire ou de faire quoi que ce soit, mes paupières se ferment et je m'écroule au sol, complètement vidé.

✨Flashback✨

- Eeeeeet on emmerde la vie et ce satané système à la con ! s'exclame un jeune adulte.

- On emmerde la vie et ce satané système ! Youhou ! s'exclament d'autres personnes.

Des verres de toutes tailles remplies de vins, de vodka, de rhum, de whisky et d'alcool en tous genre cognent les uns contre les autres, s'entrechoquent tous les uns contre les autres.
Un groupe de jeunes adultes composé d'une bonne quinzaine d'individus avaient décidé de se retrouver dans une boîte branché de New York, pour s'offrir, le temps d'une soirée, l'opportunité de se retrouver et de s'échapper de ce monde si injuste à travers l'alcool, la drogue et l'ambiance de la fête.
Un jeune homme à la chevelure châtaigne et aux yeux verts-gris en fait partie. Il porte à ses lèvres un grand verre de whisky et se joint à la bonne humeur de tous. Rapidement, les verres s'enchaînent et chacun oublie un peu plus le nombre de verres déjà consommés, repoussant un peu loin à chaque nouveau verre, sa propre résistance à l'alcool.

- On emmerde tous ce système à la con ! Ouais ! s'exclame un jeune homme qui s'était rapproché de l'homme aux yeux verts-gris.

Il semble avoir tous deux le même âge et semble même se connaître. Le premier passe son bras autour des épaules du second

- Ah ! Ça, c'est la belle vie ! Pas vrai, Arden ?

Le dénommé "Arden" hoche la tête en souriant.

- Pas de complications, pas de petites copines casse-pieds que la teuf, l'alcool et nous !

Il porte le verre de vodka qu'il tient à la main et le finit d'une traite.

- Tu vas être ingérable demain avec la gueule de bois que tu vas te choper !

- Roh mais Arden ! On est là pour s'amuser pas pour parler des sujets qui fâchent ! Et pour mon état du lendemain, lui dit-il en souriant, eh bien ça attendra demain !

Son ami esquisse un léger sourire avant de porter à ses lèvres le verre qu'il tient à la main.

- Je te jure : ce monde craint. Pour de vrai : il est complètement niqué par tous ces bobos riches qui continuent de créer leurs empires les uns à la suite des autres comme on continuerait d'enchaîner des gosses. Et ils le font sur le dos de qui ? Qui est-ce qui en paie les frais ? Nous le petit peuple ! Mais tout ça va changer, Arden ! Et grâce à qui ? Grâce à nous, mec ! Grâce à nous.

- Je sais Ryan : je sais. répond Arden en hochant la tête.

- Mais en attendant de sauver le monde, reprend son ami, on va déjà s'offrir une vraie soirée ! Bouge pas : je vais nous commander d'autres verres !

Son ami opine de la tête tandis que l'autre lui répète de ne pas bouger de là alors qu'il s'en va au comptoir.
Il chancelle un peu sur ses jambes : cela doit être l'effet de l'alcool qui commence à agir sur son organisme.
Le jeune homme sait qu'il va devoir batailler avec son ami lorsqu'il sera temps pour eux de regagner leur petit appartement maussade coincé entre deux blocs d'immeubles new-yorkais.
Mais bon il ne s'en fait pas tant que ça : ça a toujours été comme ça après tout. Lui, est le mec sérieux, solitaire et mystérieux dont toutes les filles s'éprennent et Ryan son ami est le mec jovial, festif et un peu rasoir sur les bords c'est vrai mais sans être chiant, dont tout le monde souhaite avoir comme ami.
Lui et Ryan se sont rencontrés ici à New York, en cours. Tous deux n'ont pas eu la chance de faire partie d'une espèce de fraternité mais ont quand même formé une jolie petite bande de "potes" loyaux et sans ennuis. Pour Arden, les fraternités ne sont rien d'autre que des espèces de gros paquets cadeaux magnifiques vu de l'extérieur mais qui, une fois à l'intérieur, s'évertuent à entretenir de vieilles coutumes dépassées et vraiment inutiles. Non seulement ces coutumes sont dépassées mais elles sont aussi très dégradantes. Que ce soit le bizutage réservé aux nouveaux membres ou les actes douteux pouvant se dérouler pendant l'une de leurs fêtes. Et bien entendu aucun dirigeant, ou chancelier de la faculté n'est au courant de tels agissements. Ou bien ils le sont mais font mine de ne pas être au courant.
En réalité, Arden n'en a cure de toute cette histoire : les fraternités ont une bonne et mauvaise réputation à la fois et toutes les personnes y entrant devraient avoir été mises au courant. Si ça n'a pas été le cas, eh bien tant pis pour elles dans ce cas. Et puis, on ne peut pas non plus trop se plaindre : certes le pouvoir qu'ils ont sur les autres étudiants ou tout autre syndicat d'étudiants est démesuré, certes mais ils savent organiser des putains de soirée !
Et ça, personne n'aura à redire quoi que ce soit dessus.
Toujours en attendant son éternel pote à la gueule de bois facile, Arden décide de s'adosser contre le mur de la boîte dans laquelle il se trouve. Il scrute du regard tous les gens discutant entre eux, se trémoussant entre eux ou bien encore, flirtant ensemble. Ses yeux tombent alors sur une jeune femme brune portant une mini-robe rose qui semble le dévorer du regard. Cela fait sourire le jeune adulte. Il ne la quitte pas non plus des yeux, voulant continuant ce petit jeu intéressant. Non pas qu'il soit venu jusqu'ici avec l'intention de finir dans le lit d'une belle inconnue : à la base, la seule chose qu'il avait voulue, ça avait été de s'amuser et de se saouler avec sa bande de potes.

"Mais je ne dirai pas non à un petit extra..."

- Hé, Arden !

Une voix vient interrompre le cours de ses pensées. Son ami Ryan est enfin de retour avec comme promis deux shots de vodka.

- T'en as mis du temps !

- Désolé : j'ai été retenu ailleurs. lui répond son ami en s'adossant lui aussi contre le mur.

Il n'a fallu que quelques secondes à Arden pour rapidement inspecter le visage de son ami et comprendre ce qu'il était allé faire.

- Ouais t'es allé tirer quelques taffes surtout !

Il porte ensuite le verre à ses lèvres et avale le contenu d'un seul coup.
Ryan éclate de rire et fait de même.

- Ouais : la routine quoi !

Il regarde ensuite son ami et passe un bras autour de ses épaules.

- Tu devrais venir : ça te ferait du bien !

Arden sourit mais décline l'invitation.

- Je préfère me saouler pas me défoncer merci. Et puis, tu sais tout autant que moi que mélanger les deux, ne fait pas bon ménage.

- Rooh, arrête de faire ton rabat-joie, mec ! Nous savons tous ici que tu seras encore le dernier debout parmi nous tous ! Tu possèdes une putain de résistance à l'alcool et à la drogue ! Il est temps d'exploiter ce don que t'as donné Dieu ! On fera un concours tu vas adorer : à celui qui se mange le plus de rail de coke avant de tomber dans les vapes !

"Et de mourir", vient de penser Arden.

Heureusement pour lui, il ne l'a pas formulée à voix haute.
Arden sourit mais continue de décliner l'offre. Ryan n'insiste pas plus que ça et laisse son ami seul une fois de plus. Comme il l'a toujours été.
Le jeune homme a, un assez mauvais souvenir avec ce genre de "jeu" justement, pour ne pas dire traumatisme. Il préfère s'en tenir éloigné aussi longtemps que possible.
Sans le vouloir, Ryan avait réactivé de vieux souvenirs douloureux que son ami aimerait oublier à jamais.
Oublier ce qui s'était passé à ses quinze ans.
Oublier les scènes de violence auxquelles il avait assisté alors qu'il n'avait été qu'un petit enfant.
Oublier le sang qui avait imprégné ses mains à ses dix-sept ans.
Oublier la fille, la toute première fille qui avait réussi à l'aimer pour le jeune homme qu'il avait été autrefois. L'oublier elle, oublier qu'il l'avait perdu à jamais, oublier qu'il l'avait détruite, complètement détruite, elle et sa propre mère.
Oublier son passé, oublier son pays natal, oublier ses racines.
Arden ne préférerait ne plus jamais avoir à se souvenir de tout cela : plus jamais.

"Pourquoi ? Parce que ça fait mal. Ça fait tellement mal et c'est tellement prise de tête !"

La nostalgie qui fait remonter ces souvenirs douloureux en lui, le fait serrer le poing et par enchaînement, il serre également le verre de shot qu'il a dans la main et celui-ci se brise dans sa main seulement quelques secondes plus tard.
Le jeune homme inspecte sa main, quelque peu ensanglantée mais cela ne semble pas l'alerter plus que ça : au contraire, la douleur semble apaiser ses démons intérieurs.

- Ça et autre chose. marmonne-t-il en se dirigeant d'un pas décidé vers le comptoir.

Vingt minutes plus tard, après avoir bu une bonne dizaine de verres de whisky et de vodka, le jeune homme semble se sentir mieux : ses affreux souvenirs semblent être répartis aussi vite qu'ils étaient venus et à présent, il se sent bien. Un peu éméché c'est vrai, mais il tient encore debout et c'est le principal. Comme le lui avait dit son ami Ryan, Arden possède une forte résistance à l'alcool et souvent, cet espèce de "don venu du ciel" comme l'aiment le dire ses potes, est tantôt vu par le détenteur comme une bénédiction et dans d'autres cas, comme celui-ci, comme une malédiction. Pourquoi ? Parce qu'Arden aurait préféré se coltiner une véritable gueule de bois : au moins cela lui aurait permis de ne pas avoir à se souvenir de certains faits de cette soirée, dont l'espèce de moment nostalgie qu'il préférait oublier pour de bon. Bien sûr, cet espèce de "black-out" de sa mémoire ne durera pas très longtemps mais au moins il aura la paix.

- Merci. dit-il à la jeune femme qu'il avait regardé tout à l'heure et qui vient de lui offrir un autre verre.

Cette dernière se poste à côté de lui et continue de me dévorer du regard.

- Et alors ? C'est quoi ton petit nom ? demande-t-elle.

- Je te retourne la question.

- J'ai demandé en première. rétorque-t-elle sans se départir de son sourire.

Arden hausse les épaules mais ne répond pas. Il sait très bien que c'est elle qui le fera en première : elles le font toutes.
Après tout, c'est elle qui semble intéressée, pas lui.

- Je m'appelle Demi. Et toi ?

- Arden.

- Oh. Original comme prénom. Et tu fais quoi Arden dans la vie ?

- Si on commençait plutôt par parler de toi plutôt. répond le jeune homme en posant son verre à présent vide. Ce sera plus intéressant que moi je pense.

- Mais je n'en sais encore rien étant donné que tu ne m'as rien raconté. se défend-elle. Et puis je ne suis pas du genre à juger les gens non plus tu sais.

- Moi je te dis que si. répond-il en attrapant sa main et en entrelaçant rapidement leurs doigts. Je sais que tu es intéressante.

- Comment peux-tu le savoir ? demande-t-elle avec un grand sourire.

Arden hausse les épaules sans cesser de sourire lui aussi.

- Je le sais c'est tout.

Les deux jeunes gens se regardent longtemps dans les yeux avant que le jeune homme ne déclare :

- Épate-moi.

"Et après ce sera à mon tour de t'épater mais sur mon domaine..."

Leur petite conversation commence alors. Le jeune homme fait mine d'être intéressé, vraiment intéressé par ce que la jeune femme en face de lui lui raconte mais en réalité, il est plus intéressé par ce qui compte suivre cette conversation justement.
Tout à coup, une autre personne vient se joindre au petit duo et c'est une personne que le jeune homme n'aurait pas préféré voir.

"Oh putain..."

Arden retire aussitôt sa main de celle de la jeune femme alors que la nouvelle venue lance :

- Je peux me joindre à vous ?

- Excuse-moi on se connaît ? demande la première.

- Toi et moi ? Non. Mais lui, oui. lui répond la nouvelle venue en pointant Arden du doigt.

La fille à qui le jeune homme avait parlé le regarde lui, puis la nouvelle venue l'un après l'autre sans réussir à comprendre. D'ailleurs sans lui laisser le temps de comprendre quoi que ce soit, la nouvelle venue attrape le jeune homme par le bras et l'emmène un peu plus loin.

- C'était quoi ça ? Tu m'expliques ? lui demande-t-elle.

- Ça ne se voit pas ? On s'amuse !

La jeune femme en face de lui lève les yeux au ciel puis se pince l'arête du nez.

- Non Arden pas "ça" mais "ça" : qu'est-ce que tu comptais faire avec elle ? Hein ? Et puis tu pourrais décrocher quand on t'appelle aussi non ? J'ai pris mille ans à trouver où vous vous étiez planqués !

- Sérieusement ? Tu me poses réellement la question Stacy ? lui dit-il en répondant seulement à la première question.

Le jeune homme se rapproche d'elle, se penche pour se mettre à sa hauteur et lui chuchote à l'oreille :

- Tu connais la réponse.

Puis, le jeune homme la contourne et décide de s'éloigner d'elle. La discussion qu'il pourrait avoir avec cette Stacy ne fera que lui apporter des maux de tête dont il pourrait bien se passer et franchement, il n'a pas la tête à ça. Et pire encore, cela le dessaoûlerait et force est de constater qu'il n'en a pas du tout envie.

- Arden ! Où est-ce que tu crois aller comme ça ? On n'a pas fini ! s'écrie-t-elle en courant vers lui et en se plaçant devant lui.

Le petit bout de femme aux cheveux bruns ondulés parsemés de mèches plus claires qui lui tient face, affiche un visage plus que soucieux. Plus qu'en colère, elle semble s'inquiéter pour le jeune homme.

- Commence pas Stacy : on n'est plus ensemble je te rappelle.

- Non, on fait un break : c'est différent.

- C'est juste l'étape qui précède la rupture mais bon si tu veux : appelle ça comme tu veux. lui répond-il d'un ton condescendant.

- Heureusement que je sais que tu dis ça parce que tu subis l'effet de l'alcool parce que sinon...

- Sinon quoi ? Qu'est-ce que tu m'aurais fait, hein ? Rien du tout et nous le savons tous les deux ! Et puis désolée de te l'apprendre : je suis parfaitement sobre.

- Ah oui ? fait-elle en croisant les bras sur sa poitrine. On va dire que je te crois comme ça, ça t'évitera de te donner l'envie de t'enfuir. Comme toujours.

- Qu'est-ce que tu veux Stacy sérieux ? À part me filer un mal de crâne ?

- Ne rigole pas Arden, je suis très sérieuse. J'ai parlé avec le Dr. Brown et il m'a appris que tu ne t'étais pas présenté aux derniers rendez-vous que vous aviez fixés.

- Ah oui ? Il t'a dit ça ? soupire le jeune homme d'un ton las.

- Arrête d'être aussi condescendant, merde je suis sérieuse ! Pourquoi est-ce que tu n'y es pas allé ? Pourquoi est-ce que tu fuis toujours ?

Le jeune homme s'adosse contre le mur d'en face puis hausse les épaules.

- Tu sais que j'ai pris des risques en allant fouiner dans les affaires de mon père et en réussissant à dénicher un docteur pareil. Il sera à ton écoute et lui, il t'aidera à aller mieux.

- Personne.

- Qu'est-ce que tu as dit ? demande-t-elle en se rapprochant de lui.

- Personne ne pourra m'aider à aller mieux, ok ? Je n'ai pas besoin d'être soigné merde ! Je ne suis pas un objet cassé que l'on peut fixer et recoller comme on voudrait c'est clair ? Je suis humain et je vais parfaitement bien !

La jeune femme en face de lui secoue la tête.

- Tu es dans le déni total.

- Ah oui ?

- Parce que tu crois que venir s'enfiler des dizaines et des dizaines de verres d'alcool à chaque fois que quelqu'un mentionne ton passé, c'est aller bien pour toi ? Tu le penses sincèrement ? Tu crois que posséder une telle rage, une telle colère en toi ça fait de toi quelqu'un de normal ? Au point de presque tuer des gens sur ce stupide ring tu crois sérieusement que tu te portes bien là ?

Le jeune homme ne répond rien et préfère tourner la tête. Il préfère laisser sa presque-ex-petite-amie s'époumoner toute seule.

- Arden. Je... Honnêtement je ne sais plus quoi faire. T'as besoin qu'on t'aide et tu le sais en plus. Mais... Mais tu t'obstines à refuser sans cesse et ça, j'ignore pourquoi.

- La réponse est bien simple tu sais : arrête. Arrête de faire des efforts, de remuer terre et ciel pour n'avoir aucun résultat à la fin. Arrête de perdre ton temps avec un cas désespéré comme moi. Il n'y a rien de plus simple je t'assure.

- Arden. Arrête de parler de toi de cette manière. Tu n'es...

- Tu n'es... Tu n'es pas quoi ?! Vas-y! Qu'est-ce que je suis ? Qu'est-ce que je ne suis pas ? Vas-y dis-le puisque tu as l'air de mieux me connaître que moi-même ! Alors vas-y je t'en prie !

- Ce n'est pas... Oh mon Dieu ! Qu'est-ce qui est arrivé à ta main ?! s'écrie-t-elle en prenant la main ensanglantée du jeune homme dans la sienne. Tu t'es battu ?! Tu es retourné là-bas ? Tu sais pourtant bien que mon père compte y faire une descente avec des membres de son unité. Ils ne laisseront personne s'échapper et s'il te trouve là-bas...

- Non Stacy je ne suis pas retourné à l'Octogone et non je n'y ai plus mis un pied depuis que tu m'as informé de ce que compte faire ton père. soupire Arden. J'ai juste serré un verre très fort dans ma main et il a éclaté. C'est tout.

- Pourquoi ?

Le jeune homme regarde Stacy sans lui répondre.

- Arden dis-moi pourquoi.

Toujours aucune réponse : Arden préfère rester muet comme une carpe.

- Ok. Combien de verres tu as bu ?

- Oh ça va ! T'as bientôt fini ton petit interrogatoire ou tu veux devenir comme ton père ?

- Dis-moi.

- J'en sais rien. Peut-être quinze ou plus j'en sais rien. lui répond-il en haussant les épaules.

- Putain, Arden ! On avait été d'accord : dès que ça ne va pas, tu m'appelles au lieu de te ruer sur l'alcool. Je suis là moi et moi je ne m'amuse pas à te détruire tu sais.

- Mais toi tu vas me forcer à me confier pas l'alcool.

- Mais je ne te forcerai à rien si tu ne le souhaites pas Arden sérieusement. Et puis arrête de parler de l'alcool comme si c'était ton doudou : ce truc te pourrit la vie !

- Mais c'est plus simple. se défend-il.

- "Plus simple" ne signifie pas "bon pour toi", Arden.

Stacy pousse un long soupir avant de reprendre :

- Je tiens à toi. Sincèrement. Et ça me brise le cœur de te voir te détruire comme ça à cause du mal qui te ronge. Tu as tellement peur qu'à chaque fois tu préfères le fuir au lieu d'en parler et de le confronter.

- Moi ? Peur ?! C'est une blague !

- Oui peur Arden ! s'exclame-t-elle, sûre d'elle. Tu es effrayé à l'idée de parler ou de revivre certains trucs et tu préfères les éviter et clairement ne pas avoir à y penser alors tu décides d'occuper ton esprit. Je ne suis pas bête tu sais. 

- Je n'ai jamais dit le contraire : tu es même très intelligente. Et très jolie aussi. répond-il en se rapprochant d'elle et en posant sa main valide sur la joue de la jeune femme.

- N'essaie pas de changer de sujet. sourit-elle tout en le repoussant un peu. Je suis là moi : je veille sur toi.

Tout à coup, le jeune homme a l'impression de ne plus voir Stacy Reeves, sa presque-ex-petite-amie en face de lui, mais une autre fille. Une fille tout aussi belle que Stacy si ce n'est plus, au goût du jeune homme.
Le regard soucieux de la première est remplacé par le regard volontaire de la seconde. Le jeune homme ne se trouve plus en face de Stacy mais bel et bien devant une jeune fille de son passé, une jeune fille qu'il avait aimée.

"Je t'interdis de détruire ta vie parce que tu considères qu'elle est déjà détruite. Ce n'est que ton passé pas toute ta vie Arden. Ce n'est qu'un prétexte et puis tu sais, même un cœur brisé peut réapprendre à aimer"

À présent le jeune homme n'est plus en train d'écouter ce que Stacy est en train de lui dire : il est perdu dans son souvenir.

- Arden ? Arden ? Tu m'entends ?

Le jeune homme pose à nouveau ses yeux sur la jeune femme en face de lui : c'est bel et bien Stacy à nouveau.

- Est-ce que ça va ?

- La... Lâche-moi. Lâche-moi !

Arden se défait de la prise de Stacy, se faufile parmi les corps pressés les uns contre les autres et pousse les portes de la boîte de nuit et atterrit dans la nuit fraîche et légèrement pluvieuse de New York. Hors de question pour lui de revoir qui que ce soit et encore moins de fermer l'œil de la nuit : il compte bien marcher et rester éveillé.
Seul. Comme il l'a toujours été.
Au loin, une ombre tapie dans la nuit a assisté à toute la scène. La lumière d'un réverbère dévoile son visage imprégné de petites gouttes de pluie dévalant ses joues et qui prennent l'apparence de véritables larmes.
C'est lui. Le jeune homme quelques années plus tard. Arden.

Flashback's End✨

J'ouvre les yeux et me redresse brusquement sur mon lit.

- Ouah ! Arden tu m'as fait peur ! s'écrie Arina.

Je regarde partout autour de moi : les brumes de mon flashback s'estompent peu à peu et je reprends petit à petit conscience dans ma chambre.

- Sympa le réveil en mode zombie ! s'exclame quelqu'un.

Je tourne la tête vers cette personne et me rends compte que c'est le mec contre qui je m'étais énervé avant de perdre connaissance.

- Qu'est-ce que tu fais encore là toi ?

- Oh, Arden ! Tu pourrais être un peu plus sympa quand même ! me gronde Arina. Tu t'es jeté sur lui sans aucune raison je te signale ! Alors qu'il t'a aidé et deux fois en plus !

Je hausse un sourcil inquisiteur à l'intention de cette dernière et Arina me répond en soupirant :

- À ton avis qui t'a transporté jusqu'ici, hein ? Certainement pas moi et encore moins Naveen avec ses bras de mouche !

L'intéressé hoche la tête puis lui envoie un doigt d'honneur qu'Arina lui rend.

- Ouais en plus, t'en as pas l'air comme ça mais tu n'es pas non plus un poids-plume tu sais. s'est permis d'ajouter Montgomery.

Je le regarde sans animosité et sans aucune vilaine attention derrière : je n'ai pas mal pris sa remarque. Je me contente juste de le regarder.

Elle ne m'a fait ni chaud ni froid en fait...

- Je suis censé te dire merci c'est ça ? ai-je déclaré quelques instants plus tard.

L'intéressé hausse les épaules.
Il ressemble à un clown. La forme de son visage, ses grands yeux rieurs, son grand sourire.... On dirait un vrai clown.

- Bon et si tu nous disais plutôt ce qui t'est arrivé tout à l'heure ? demande Arina en changeant de sujet.

Je secoue la tête.

- Je ne sais pas trop. J'ai voulu mentionner...

Je suis sur le point de mentionner à nouveau le prénom de "Drago" lorsque je m'arrête brusquement.

Tout à l'heure je l'ai fait et j'ai eu tellement mal que j'en ai perdu connaissance...

Hors de question de réitérer l'expérience.

- Qui ? Qui est-ce que t'as voulu mentionner ? demande Arina.

- Personne. Personne de bien important : ce n'est pas quelqu'un que tu connais.

- On pourrait au moins connaître son prénom. avance-t-elle.

- Non : laisse tomber je te dis ! Ce n'est pas important, vraiment.

Arina me lance un regard, surprise par mon brusque changement d'avis. Elle regarde ensuite Naveen qui lui, se contente de hausser les épaules.

- Laisse tomber vraiment. ai-je répété.

Même si j'apparais plutôt décontracté face à eux, en réalité, je suis en train de bouillir de l'intérieur : que m'était-il arrivé tout à l'heure ? Comment cela se fait-il qu'à la moindre énonciation du prénom de l'autre abruti j'en vienne à souffrir le martyr ?
Tout à coup, les mots prononcés par son espèce de serviteur qui s'en était pris à moi me reviennent en mémoire :

"Nous ne devons pas prononcer son prénom : les murs ont des oreilles."

Mais comment sait-il ? Comment sait-il que je parle de lui ou que je le mentionne s'il n'est pas près de moi en train de me regarder ?...

À moins que...
Je jette un coup d'œil à mon avant-bras désormais tatoué.

La position du serpent...

Elle a changé. J'en suis sûr.

Je me souviens avoir senti ses pupilles briller et se refléchir dans mes yeux avant de perdre connaissance...

Et je me souviens aussi d'avoir entendu l'autre bâtard prononcer le mot "Rerpilitium" avant d'abattre sa main sur mon avant-bras.

Mais qu'est-ce que "Rerpilitium" ? Une entité ? Une personne ? Un surnom ?...

En tout cas, une chose est sûre, c'est grâce à ça, grâce à ce "Rerpilitium" et grâce à ce tatouage que Drago et ses sbires arrivent à garder un œil sur moi. Comment ? Je ne sais pas encore mais je compte bien le découvrir et trouver un moyen de m'en débarrasser et surtout, de me venger.

- Arden !

Je sors de mes pensées et regarde Arina de nouveau.

- Désolé tu disais ?

- Wow. Arden Martins qui s'excuse ? C'est une première ça ! T'es sûr que ta tête n'a pas frappé trop violemment le sol quand tu t'es écroulé ?

- Non je vais parfaitement bien. ai-je dit en repoussant ma couverture. Maintenant tu m'excuseras mais j'en ai assez de jouer à l'espèce de malade  convalescent qui se fait border par une infirmière qui est tout sauf sexy.

Les yeux d'Arina s'arrondissent comme des soucoupes lorsqu'elle comprend que cette remarque lui est clairement adressée. Elle tente de me frapper mais je suis plus rapide qu'elle et j'évite son assaut.

- C'est la dernière fois que je t'aide Arden ! s'exclame-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine vexée.

- Mais oui c'est ce qu'elle dise toutes !

- T'es sûr que tu tiendras sur tes jambes ? me demande Montgomery. Il faudrait peut-être que tu fasses attention pour ne pas retomber à nouveau dans les vapes.

"Ou te mettre à vomir de nouveau !" enchaîne Naveen qui vient d'écrire sa réponse sur son carnet.

- Je vais mieux merci. ai-je raillé. Je pense avoir rejeté plus que ce mon corps contenait : je ne pense pas pouvoir vomir de nouveau.

- Ah ça c'est sûr ! Tu t'es fait un sacré lavage de l'estomac ! s'exclame Montgomery.

"Mais qu'est-ce que t'as pris pour que tu te mettes à gerber de cette manière ?" demande Naveen.

Oh, un sacré connard a jugé bon l'idée de me droguer : rien de bien sorcier !....

- Je ne sais pas : je suis sorti pendant que tu dormais et quelqu'un a peut-être mis quelque chose dans un des verres que j'avais pris pendant la soirée... J'en sais rien. Mais t'inquiète : je compte bien me venger !

Je tourne la tête vers Montgomery et lui demande :

- Quand tu m'as trouvé dans le couloir... Il y avait des gens avec toi ou tu étais seul ?

- Non, j'étais seul : j'étais en train de nettoyer le couloir quand je t'ai vu.

J'ai envie de lui demander s'il n'avait pas croisé la route d'un mec aux cheveux noirs avec une trace de morsure sur la main et tenant une seringue dans l'autre, mais ce serait trop suspicieux. Arina n'y comprendrait que dalle mais Naveen, lui, commencerait à se poser des questions. Et je dois à tout prix éviter que ces trois-là me soupçonnent de quoi que ce soit : ils pourraient utiliser leurs pouvoirs de Démon sur moi et sauraient alors que j'ai menti.

Et c'en sera fini de moi et de leur sécurité...

- Et tu n'as rien trouvé à côté de moi ?

Montgomery fronce les sourcils.

- C'est-à-dire ?

- Je ne sais pas : un verre par exemple ou tout autre objet qui me permettrait de reconnaître le connard qui s'est amusé à me droguer. ai-je demandé en haussant nonchalamment les épaules, voulant la jouer la plus décontracté que possible.

- Ah ! fait-il. Non, non, je n'ai rien trouvé. Je t'ai juste porté jusqu'à ta chambre et c'est Naveen qui a ouvert. On s'est ensuite relayés pour veiller sur toi. D'ailleurs t'as un coloc super cool.

Je lance un regard à Naveen.

- Ouais je suis au courant.

- T'en as de la chance : le mien est un véritable enfoiré sérieux ! Il est bruyant et hyperactif en plus de ça ! Il bouge sans arrêt : il s'arrête jamais ! Je suis presque à deux doigts de me payer une paire de menottes pour le fixer à son lit et l'empêcher de bouger !

Je suis sur le point de me joindre à leur conversation quand un détail dans ce que vient de dire Montgomery m'interpelle.

Menottes...

- Il... Il est quelle heure ?

- Euh... Presque quatorze heures. Pourquoi ? Tu es attendu quelque part ?

L'entrevue avec le directeur !

Je suis dans. La. Merde !...

Ce n'est pas comme si Alexys m'avait clairement stipulé que je ne devais absolument pas être en retard.

Je vais me faire déchirer !....

Je me rue vers mon armoire, attrape un tee-shirt ainsi qu'un ensemble propres, retire mes vêtements souillés de transpiration et d'odeur fétide et enfile en quatrième vitesse mes nouveaux vêtements sans me préoccuper du fait que Naveen, Montgomery et Arina me regardent.

- Mais Arden... commence cette dernière.

- Où est-ce que tu vas ? finit Montgomery.

- Quelque part ! me suis-je exclamé en ouvrant la porte et en sortant très vite de ma chambre.

Je parcours rapidement le couloir mais au lieu de me diriger vers l'aile du bâtiment réservé à la direction, je me dirige vers la chambre d'Alexys.
Je tambourine à sa porte et ce n'est pas lui qui m'ouvre mais une fille qui, apparemment, avait compté s'en aller juste au moment où j'ai toqué.

- Arden ! Ça va ?

Loin de moi l'idée de lui demander l'identité de cette fille : Alexys n'est pas mon fils et encore moins mon père. Il n'a de compte à rendre à personne et surtout pas à moi. Et puis, il ne s'amuse pas à me demander les noms des mecs ou des filles avec qui j'aime traîner alors, je fais de même.

- Alexys...

- Alors t'es allé voir M. Law ? Il t'a retiré les fers ça y est ? Tu as de nouveau tes pouvoirs ?

C'est fou comme ce mec peut être aussi solaire et aussi excité après avoir fait la fête jusqu'à l'aube...

Il m'étonnera toujours.

- Euh... En parlant de ça... Non, je n'y suis pas encore allé.

Son visage souriant se décompose.

- Mais... Qu'est-ce que tu fais ici alors ?! Qu'est-ce que t'attends ?

- Il fallait que je passe te voir d'abord ! me suis-je défendu. Écoute, je peux pas en parler là, mais il m'est arrivé... Un truc.

- Un truc ?

Je hoche vivement la tête.

- Oui un truc. Et ce truc, m'a empêché de me réveiller à l'heure.

- Comment ça ? Explique-toi.

- Alexys, je viens de te dire que je peux pas t'en parler là maintenant. ai-je déclaré en levant les yeux au ciel. Tout ce que je peux te dire c'est qu'il m'est arrivé un sale truc et que j'ai besoin de ton aide. Mais pas maintenant et...

Alexys m'interrompt dans ma phrase en plaçant deux doigts sous mon œil droit. Il étire ma peau vers le bas et se rapproche, comme pour inspecter quelque chose.

- J'y crois pas ! souffle-t-il. Arden, putain ! Tes pupilles sont dilatées ! Quelle substance est-ce que t'as bien pu prendre ?

- C'est justement de ça dont je voulais te parler. ai-je répondu.

- Putain t'es vraiment inconscient : t'arrives à te défoncer le jour où justement tu n'aurais pas dû le faire ! Tous les autres jours tu es aux abonnés absents mais aujourd'hui tu le fais c'est pas croyable !

- Mais ce n'est pas de ma faute : j'ai pris de la drogue inconsciemment et contre mon gré en plus ! me suis-je défendu.

Je le vois froncer les sourcils mais à mon grand bonheur, il se garde de me poser des questions.

- Ok, voilà ce qu'on va faire, dit-il en retournant dans sa chambre et en revenant vers moi quelques secondes plus tard. Prends ça et avale.

Il me tend des petits comprimés ronds de couleur blanche.
Tout ce qui m'est arrivé durant ces dernières vingt-quatre heures a trait de près ou de loin avec la drogue. Alors quand je vois de pareilles comprimés, ne m'en voulez pas si j'hésite un peu et si je me méfie.

- Allez ! Qu'est-ce que t'attends ? Prends-les ! me presse-t-il.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Des anti-vomitifs. m'apprend-il. Si tu as été drogué comme tu le dis, et vu la dimension de tes pupilles, tu as dû prendre cher et ton corps ne va pas tarder à vouloir rejeter tout ça. Sauf si c'est déjà fait.

- C'est déjà fait. Mais je les prends quand même. lui ai-je dit en a valant lesdits comprimés.

- Bon ! Voilà une chose de faite ! Ensuite, une fois que t'auras avalé tu vas prendre ça. me dit-il en me tendant un chewing-gum.

Je hausse un sourcil alors qu'il poursuit :

- T'as une haleine horrible Arden. Et je te dis ça parce que je t'aime bien. Et que tu dois parler en tête à tête avec le directeur.

- Dis tout de suite que je pue de la gueule ! ai-je raillé.

- Oui, Arden : tu pues de la gueule. me répond-il. Allez arrête de faire le mec vexé et prend-le !

J'accepte à contrecœur tout en me sermonnant de ne pas avoir pensé à ce détail plus tôt. Alexys tend ensuite la main, paume ouverte vers l'intérieur de sa chambre et en un éclair, une espèce de longue cape atterrit dans sa main.

- Allez en route ! s'exclame-t-il.

- Tu m'accompagnes ?

- Oui et on va se téléporter pour s'y rendre : tu es déjà assez en retard comme ça alors ce n'est même pas la peine de penser à prendre les escaliers !

Il sort de sa chambre et d'un regard, en ferme la porte.

Waouh....

J'ai bien envie d'acquérir une telle maîtrise de la magie plus tard moi aussi.
Il nous enveloppe ensuite tous deux de sa drôle de cape puis en un geste, nous disparaissons dans l'air et réaparaissons sur le palier du directeur. Cet espèce de "petit" voyage qui aura duré aussi rapidement qu'un clignement d'œil, m'a tellement secoué qu'en réapparaissant de nouveau, j'en suis tombé sur le cul.

- C'était... C'était quoi ça ? ai-je demandé, le souffle court.

- Je te l'ai dit : nous nous sommes téléportés. C'est un peu long à t'expliquer et nous n'avons pas le temps pour ça.

Il me tend sa main que j'attrape volontiers pour me relever.

- Heureusement pour toi, notre type de téléportation secoue moins que celui dans Harry Potter : au moins toi tu n'as pas eu la gerbe après avoir transplané pour la première fois !

- C'est comme ça que ça s'appelle ? Pas très original comme nom : vous l'avez piqué à une œuvre originale.

Alexys roule des yeux.

- Non ce n'est pas comme "ça" que ça s'appelle : c'est juste la comparaison que nous faisons pour mieux vous faire comprendre l'idée.

Il regarde ensuite la lourde porte du directeur qui se situe juste en face de nous.

- Allez maintenant tu vas affronter ton destin ! T'as intérêt à lui sortir le grand jeu : des excuses, de grandes excuses.

Ouais en d'autres mots je dois m'aplatir devant lui quoi !...

Je n'avais pas ressenti l'envie de gerber depuis un bon moment mais rien qu'à l'idée de devoir faire ça, cette sale envie a l'air de revenir à grand pas.

- Et affiche un plus joli visage que celui-là ! Allez !

Je fais la moue mais me compose néanmoins une espèce de visage "acceptable" avant de me diriger vers le bureau du directeur. Mais à mon plus grand bonheur, je suis de nouveau stoppé dans mon élan par Alexys.

J'ai clairement pas envie d'y aller, bordel...

- Ton chewing-gum. me dit-il en me tendant sa main.

Mes yeux font l'aller-retour entre son visage et sa paume ouverte.

- Qu'est-ce que...?

- Dépêche-toi !

Je le retire de ma bouche et m'apprête à le mettre dans sa main lorsqu'il la retire juste avant.

- Ah ! Mais pas sur ma main : c'est dégoûtant !

- Mais c'est toi qui avais la paume tendue je te signale !

- Oui mais... Tu sais quoi ? Lance-le en l'air je vais le réduire en cendre avec mes flammes.

Je me résous à faire ce qu'il me demande et alors que le chewing-gum est en l'air, Alexys gonfle ses poumons et en un éclair, en expulse l'air retenu qui se transforme en un jet de flammes dirigé tout droit vers mon chewing-gum. Ce dernier, complètement calciné retombe en de dizaines de petites cendres sur le sol.

- Waouh ! Je veux que tu m'apprennes à faire ça !

- Bien sûr : une fois que tu auras retrouvé tes pouvoirs ! Mais ça, on ne le saura qu'une fois que tu sera entré, là-dedans ! me répond-il en désignant la porte du doigt.

Je la regarde puis regarde de nouveau Alexys.

- Tu ne veux pas m'accompagner ?

- Haha, très drôle Arden : vas-y putain !

Alexys s'empare de nouveau de son espèce de cape noire et en un geste, formé un espèce de tourbillon dans l'air, s'y engouffre dedans puis disparaît, me laissant seul.

"Et arrête d'essayer d'esquiver l'inévitable ! On se retrouve tout à l'heure !" l'ai-je entendu dire dans l'air diffracté.

Facile à dire !...

Je me retourne ensuite, prends une grande inspiration et me dirige vers la lourde porte menant au bureau du directeur. Je lève mon poing et toque dessus. Elle s'ouvre, quelques secondes plus tard, sur un grand homme noir, aussi large que grand et vraiment imposant.

- Ah, Arden Martins : je t'attendais.

Si à cause de toute cette merde je me mange une autre punition, je jure que Drago et tous ses petits compagnons me le paieront !....






















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Commentaire de l'auteure :

Hey !
Nouveau chapitre !

Je vous l'avais dit : je bouillonne d'idées et ce chapitre-ci posté, deux jours après le précédent, en est un parfait exemple xD

Vos avis ?

Personnellement, j'ai adoré l'écrire !

Arden ?

Son drôle de rêve ?

Ses flashbacks ?

On en apprend un peu plus sur son passé et sur les blessures qui le meurtrissent !

Le personnage de Stacy Reeves qui rentre enfin en scène ?
J'espère que vous ne l'avez pas oublié celle-là ^^ (sinon, je vous conseille de relire les chapitres "Un Impossible Dilemme partie 1 et 2 du tome 1 😉

Les réactions du métabolisme d'Arden ?

Le nouveau personnage ? Montgomery ? Que pensez-vous de lui ? À votre avis, Arden a-t-il raison de lui porter des soupçons ? De se méfier de lui ? Il semble bien s'entendre avec Naveen et Arina déjà !

L'espèce de "sort de surveillance gravé sur son poignet ? Les conséquences qui surviennent dès qu'il mentionne le prénom de Drago ?

À votre avis que pourrait faire Alexys pour l'aider ?

Son entrevue avec M. Law ?
D'après le chapitre 36, nous savons déjà que sa punition sera rallongée mais ce que vous ne savez pas encore, c'est le discours du directeur, alors à vos claviers : j'attends vos idées ^^

Vos attentes pour le prochain chapitre ?

Bisous, bisous tout le monde !

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