Dessine-moi le diable [gxg] T...

By Sadnesschoc

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Hey tout le monde, Je m'appelle Max Legrand et pour votre info, je n'en ai peut-être pas l'air mais je suis b... More

1. Le début des problèmes
2. Pacte avec le diable
3. Conversation gênante
4. Folie et colère
5. Foutue soirée
7. Atchoum
8. Monster
9. Monsieur
10. Père Noël est une ordure
11. Pomme empoissonnée
12. Dérapage incôntrolé
13. Indécise
14. Juste une fois
15. Hors limite
16. Les masques tombent
Et la suite ?

6. Jour off

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By Sadnesschoc

Le bruit de la photocopieuse me tient éveillée, je tombe de sommeil et j'angoisse juste à l'idée de cligner des yeux par peur de ne plus savoir les rouvrir. Mes seules joies sont qu'on est enfin vendredi et que fin de journée, je vais pouvoir m'écrouler dans mon lit... et mon père repart sur les routes pour une longue période.


Je passe ma main sur ma joue encore endolorie et bleuie par le coup de poing de mon père. Tout cela a cause de Jordan. Pourquoi est-ce qu'elle a autant besoin de l'ouvrir ? Si elle ne l'avait pas provoquée, je n'aurai pas eu à intervenir et à réceptionner le coup à sa place. C'est une chance que je l'ai reçu parce que Jordan aurait fini à l'hôpital et... . Je ne dois pas penser comme cela et puis, ma mère et mes sœurs ont eu tellement peur ces derniers jours. Je m'en veux de ne pas avoir été très présente pour elles alors qu'il se trouve à la maison, j'ai tellement fait d'heures supplémentaires pour la réunion aujourd'hui. De plus, je sais que ce n'est pas forcément la faute de Jo', elle est juste jeune et elle ne s'est pas canalisée sa colère.


J'entends qu'on m'appelle derrière moi et je vois Margaux et Nina me faire signe. Quand elles voient ma tête, elles expriment l'inquiétude.

«

- Oh petit bébé ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ?, me dit Margaux avec sa petite voix de souris.

- Rien rien, un des jouets de mes sœurs à ricocher sur ma joue, leur dis-je.

- Un jouet ?, me dit Nina sceptique.

- Oui un jouet, j'affirme, fermement.

- Cela doit être la guerre chez toi avec tes petites sœurs. Tu devrais leur acheter des licornes, ça ne fait pas mal des licornes, réplique Margaux. "


Sa phrase me fait décocher un faible sourire qui relance ma douleur. J'observe Margaux qui déballe son énième barre énergétique chocolatée de la matinée, c'est la fille la plus mignonne que je n'ai jamais vue. Elle est brune avec des mèches de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, c'est un phénomène à elle seule. Aujourd'hui, elle a délaissé ses pyjamas animaliers pour s'habiller d'une tenue professionnelle. Ce serait vu professionnel si elle n'avait pas fait des couettes et elle n'avait pas une couleur de cheveux qui fasse penser aux licornes.


Nina nous presse de nous dépêcher de nous installer dans la salle de réunion pour ne pas que Mademoiselle Esperanto nous remarque. Oh merde... elle doit m'en vouloir de l'avoir remballé quand elle m'a demandé pour mon visage ce matin. Elle n'était pas déjà des plus chaleureuses avec tout le monde depuis le vernissage. Je tente de me placer dans un angle où je ne risque pas d'être remarquée directement par ma boss.


L'arrivée de la patronne refroidit la salle. C'est un véritable froid de banquise qui s'est installée, il n'y a que Nina et Margaux qui semblent indifférente à l'effet de la patronne. Ces filles ne sont parfois pas forcément bien dans leur tête. Personne n'aurait envie de subir sa mauvaise humeur. Elle ne prend même pas la peine de nous saluer et elle rendre directement dans le vif du sujet. On l'écoute nous parler des projets en cours et les prochains. Ensuite, chaque département présente ses avancées dans leur projet. Elle ne nous rate pas, elle n'est pas satisfaite. Un rien pourrait la faire exploser.


« Il a encore voulu jouer à l'homme et il a perdu. »


Cette voix joyeuse est celle de Thierry qui a voulu être discret excepté qu'il est aussi discret qu'un éléphant, l'idiot ! Tout le monde l'a entendu. Je sais qu'il parle de moi mais je me retiens d'aller lui en coller une.

«

- Tu as une remarque UTILE à nous suggérer pour améliorer vos performances. Pour ton information, il ne suffit pas d'avoir un truc entre les jambes pour être un homme mais se comporter comme tel. Il est très facile de se pavaner visiblement mais d'après ce que j'ai entendu, tu n'es même pas capable d'utiliser ton truc... Pauvre femme. Insatisfaite, cocue et accrochée à un parasite, n'est-ce pas Thierry ?, réplique Mademoiselle Esperanto, froidement.

- Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire... , il commence à se justifier, rouge de honte.

- Et qu'est-ce que tu as voulu dire ? Vas-y pour qu'on puisse tous retourner au boulot,

Souffle-t-elle en colère.

- Je pense que la nouvelle va causer des ennuis à la boîte, dit-il tout en me regardant, elle vient des bas quartiers et puis,

elle se ramène déjà avec des coups dû à une bagarre de gangs... sûrement.

- Tu es vraiment un pauvre connard, hurlent Margaux et Nina en chœur.

- Cela suffit !, crie Mademoiselle Esperanto. »


Je serre tellement fort mes poings que je sens mes ongles pénétrer ma chair, mes yeux me brûlent. Je n'ai jamais été aussi humiliée de ma vie... je ne sais même pas quoi dire pour ma défense.


« Thierry, Margaux, Nina et... Mademoiselle Legrand, vous viendrez chacun votre tour dans mon bureau, dit la cheffe froidement. Votre comportement est totalement irrespectueux envers l'ensemble des gens ici. Vous êtes ici pour travailler, je ne vous demande pas d'être ami entre vous mais d'avoir du respect envers les autres. Oui, Thierry avec tout le monde ! Vos préjugés et vos suppositions vous les gardez pour vous! A présent, je ne veux plus aucune interruption de la part de tout le monde. Il est hors de question que cette réunion devienne une cours de récré... je hais les enfants ! »


Tout le monde reprend une attitude professionnelle sauf Thierry qui me jette des regards assassins. Je garde ma tête baissée, je n'ai qu'une envie partir d'ici le plus vite possible. Pourquoi est-ce que ce type existe ? J'adore travailler ici mais avec lui... c'est juste invivable. J'ai l'impression que tout le monde m'observe et je hais cela. Cela me rappelle les jours où j'allais à l'école sans avoir rien à manger parce que mon père avait tout englouti en une seule soirée sans penser à nous... J'étais la pauvre de l'école. Je hais ce statut, je hais de savoir que j'ai honte de d'où je viens.


Nina me touche l'épaule délicatement et elle me sort de mes sombres pensées pour me signaler que la séance de torture est finie. Elle me sourit tendrement, cela fait du bien de se sentir soutenue.


« Ne t'en fais pas tout le monde s'en fout d'où tu viens ! »


La phrase de Nina me touche mais je sais qu'il y en a qui sont du même avis que Thierry.


« Bien je vais aller me faire fouetter chez la boss ! Et dire qu'elle est si sexy putain... »


Merci Margaux pour la précision. Je la vois reluquer la patronne qui se dirige vers son bureau.


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Je soupire de soulagement en voyant le travail que je viens de terminer. J'ai sûrement dépassé mon quota d'heure de la journée voire de la semaine, je me frotte les yeux tellement je suis crevée. Il ne reste plus que moi dans le bâtiment, j'imagine vu qu'il est 20h. Ce sont les bruits de talons qui me font sursauter.


«

· Est-ce que vous me fuyez, Mademoiselle Legrand ?, me dit sèchement Mademoiselle Esperanto, Je vous ai dit que je voulais vous voir.

· Je... j'ai oublié, je lui réponds timidement.

· Oublié ? Vous avez évité tout le monde aujourd'hui. Vous vous terrez dans les archives pour ne pas affronter les regards des gens.

· Ce n'est pas vrai, je voulais juste travailler tranquillement...

· Nina et Margaux vous ont cherché partout !

· Comment est-ce que vous m'avez trouvée alors ?

· Ce n'est pas le plus important, je vous ramène.

· Non merci.

· Ce n'était pas une proposition mais un ordre. Je dois vous parler, vous vous en souvenez ? »


Je ronchonne pendant que je range mes affaires. Elle a raison, je fuis la situation. Je n'ai pas répondu aux messages des filles parce que j'avais honte d'où je viens et de l'origine de mon bleu. J'ai honte d'être ce que je suis. Je me donne envie de vomir.


On ne dit plus un mot jusqu'à ce que l'on soit dans la voiture. Son regard se pose sur moi et elle souffle une bonne fois comme pour se donner du courage ou par manque de choix.

«

· Dans un premier temps, je voulais m'excuser pour ce matin. Je ne voulais pas vous blesser, je... je suis vraiment maladroite avec vous. Je voulais juste savoir si...

· Si je suis liée à un gang? Non, je la coupe froidement.

· Je n'ai jamais pensé cela... est-ce que vous avez des soucis chez vous ? Vous savez par rapport à l'autre fois ?

· Non, aucun, je réponds faiblement, c'est un jouet de mes sœurs. Un pur accident.

· Bien... je n'insiste pas. A propos du quartier où vous habitez, ce n'est pas un problème pour moi ni pour la boite. J'ignore comment Thierry a pu avoir l'information mais je l'ai sévèrement sanctionné. Son attitude ne représente pas mes valeurs...

· Vous détestez les enfants...

· Quoi ?, dit-elle surprise

· C'est ce que vous avez dit tout à l'heure.

· Je... oui... non... je n'ai rien contre les enfants. Ce n'est pas le problème si ?

· Non... j'ai juste des sœurs.

· Je le sais, vous en avez parlé l'autre soir.

· Vous m'avez écoutée ?

· Oui cela vous surprend ? Je ne juge pas d'où vous venez et je tiens à le signaler que vous l'avez indiqué sur les documents que vous avez transmis à Nina... je vous ai quand même engagé et je ne le regrette pas... vous avez fait de l'excellent travail cette semaine. »


Elle affiche un léger sourire et je ne peux que lui être reconnaissante de l'effort qu'elle a fait envers moi. Je me sens un peu mieux... .


Le reste du chemin se passe dans un silence étant donné que je somnole contre la vitre.


Elle me secoue légèrement pour me réveiller quand on arrive chez moi. Gênée de mon comportement, je la remercie timidement et je sors de la voiture rapidement. Comme la dernière fois, elle attend que je sois rentrée pour partir.


Je suis surprise du silence qui règne dans la maison... Est-ce que mon père est déjà parti ? Où sont-elles ?


"Ah tu es là, murmure Jordan en reniflant."


Oh Jordan ! Cela me fait du mal de la voir comme cela. Qu'est-ce qui lui a fait ?


"

· Hey ma belle, qu'est-ce que tu as ? , je lui demande gentiment.

· Je le hais... tu ne peux pas savoir comme je le hais, me dit-elle en pleurant plus fort.

· Ne dis pas cela s'il te plait ! Je te promets que cela va s'arranger.

· Et quand ? Quand il frappera encore l'une d'entre nous ? Et si c'était maman ou pire les petites la prochaine fois ?

· Ce n'est arrivée qu'une fois et c'est parce que...

· Je lui ai dit ces quatre vérités !, achève-t-elle.

· Il faut éviter de le confronter, tu le sais. Il nous aime à sa manière...

· Ce n'est pas vrai, il nous a abandonné... il doit même tromper maman... il me dégoute.

· Jo', c'est notre père. Je ne pardonne pas son attitude... mais il faut être forte pour la famille. Tu as le droit de le haïr mais il ne faut pas que ta haine touche les filles, ce sont à elles d'avoir leur propre opinion quand elles seront plus grandes.

· Je sais mais c'est plus fort que moi et puis, je ne comprends pas pourquoi maman ne le quitte pas...

· Ne la juge pas, elle a sûrement ses raisons et cela ne nous regarde pas...

· Si ! Cela nous touche !

· C'est pour cette raison que tu te comportes comme... cela avec elle ?

· Elle mérite mieux !

· Jo', ton comportement l'a fait souffrir et cela se répercute sur les petites. D'ailleurs où sont-elles ?

· Maman et les filles sont parties se coucher dès que papa est parti... j'imagine que c'est l'après coup de tant de pression. Je suis restée pour... t'attendre. Tu as l'air crevée ?

· Je suis désolée de ne pas avoir été trop là cette semaine. Et oui, je suis morte de fatigue... .

· Tu m'en veux ?

· Je comprends ce que tu ressens mais ce n'est pas en étant comme cela que cela changera grand chose au contraire, cela me donne envie de t'en coller une, lui dis-je en souriant.

· Je vais faire des efforts, c'est promis.

· Je sais et je te fais confiance, je lui dis en la serrant contre moi."


On reste un petit temps à se faire un câlin et puis, je monte m'écrouler dans mon lit. Quelle journée !


C'est le bruit de mon téléphone qui m'extirpe de mon sommeil. Je décroche machinalement...


"

· Coucou mon cœur, comment vas-tu ?, me dit Julia.

· Cela peut aller et toi ? Il est quelle heure ?, lui dis-je en essayant de ne pas me rendormir

· Tu as vraiment une voix agréable au réveil, tu le sais ? Il est presque 13h.

· 13h, tu es sûre ?

· Oui, j'en suis sûre ! On se voit dans une heure et demi.

· Merde, il faut que je me dépêche de m'habiller. Merci tu es un amour.

· Je sais, c'est pour cela que tu m'aimes, me dit-elle en riant.

· Je te laisse ! Je t'aime et à tout de suite."


Je file rapidement à la salle de bain pour me préparer et j'en sors habillée et les cheveux mouillées quinze minutes plus tard. Je descends et j'embrasse toute ma famille. Je vole quelque chose à manger dans la cuisine et je salue les filles avant d'ouvrir la porte pour partir. Au moment où je veux quitter la maison, je me rétracte et je retourne dans le salon.

"

· Jo'? Est-ce que tu as prévu quelque chose aujourd'hui ?, je lui demande.

· Euh non ! Pourquoi ?, me demande-t-elle suspicieuse.

· Tu veux m'accompagner ?

· Avec Julia ? Non merci, me dit-elle avec dégoût.

· Il y aura Julia mais aussi Aurélie et la bande. On va au bowling et puis, on passe la soirée chez Aurélie. Allez, dis-oui, je la supplie."


Je l'ai vu sourire... c'était LE sourire. Je ne l'avais plus vu depuis si longtemps. Jordan se met à courir pour enfiler son sweat et ses chaussures.


"Je suis prête pour te mettre ta raclée."


C'est bien Jo' là! On s'en va donc prendre le bus pour rejoindre la bande. Jo' tente de récupérer toutes les infos qu'elle a pu manquer depuis la dernière fois qu'elle les a vue. Elle adore mes amis, ils ont toujours été là pour ma famille en cas de besoin. La seule personne qu'elle n'a jamais pu encadrer, c'est Julia et encore plus quand elle a appris qu'elle m'avait trompée. Dans le top des personnes qu'elle haïssait, Julia était deuxième. Elle était placée entre mon père et sa prof d'éducation physique. J'espère donc qu'elle se tiendra bien et qu'elle ne lui fera pas de réflexion douteuse.


On arrive au bowling. Je repère directement Aurélie dans les bras de son copain Jérémy. Ils discutent avec Romain, Ysaline et Julia. Je suis trop contente de les revoir après une semaine pénible. Jordan file leur dire bonjour en s'attardant dans les bras d'Aurélie. J'embrasse Julia avec passion, elle m'avait manquée et je suis fière qu'elle a ravalé son ego pour nous rejoindre.

"

· Bon les filles, ce n'est pas que vos effusions d'amour nous gêne mais on attend encore deux personnes avant de faire les équipes, nous dit Romain l'éternel célibataire.

· Ah bon et qui ?, demande Julia.

· Une amie à moi du yoga et sa pote, répond Aurélie.

· Génial, je vais peut-être pouvoir changer mon statut Facebook, dit Romain, plein d'espoir.

· Si seulement, cela pouvait être vrai, je murmure exaspérée de son interruption."


On commande nos boissons en les attendant. Aurélie m'explique à quel point sa nouvelle amie est géniale et qu'elle s'entende trop bien. Elle m'avoue qu'elle n'a jamais vue sa pote mais il parait qu'elle est canon mais accroc à son travail. D'un coup, Aurélie se met à crier joyeusement :

 

"Nina, par ici !".


Je ne me suis jamais retournée aussi vite et quand j'ai reconnu la blonde qui s'avance vers nous, j'ai ressenti une certaine angoisse... . Qui est l'amie de Nina ? Mon cœur rate un battement quand je vois une femme latino marchant tout en étant occupée sur son téléphone. Cela se voit à des kilomètres que ma boss voudrait être tout sauf ici... tout comme moi d'ailleurs. Il est hors de question que je la supporte lors de mes jours offs. Ses yeux noisettes croissent mon regard et je l'ai vu pâlir. Un raclement de gorge à côté de moi me sort de mes pensées, Julia me questionne des yeux pour savoir si j'étais au courant. Elle se fout de moi là ? J'ai encore à travers la gorge le fait qu'elle m'a réveillée à deux heures du matin de la semaine parce qu'elle voulait que je lui trouve de la documentation sur le peuple Aztèque à lui apporter à l'ouverture du bureau le matin même. Non, je ne peux pas la supporter même si elle peut avoir par moment un soupçon de gentillesse.


Nina me fait un câlin sous le regard tueur de Julia puis, fais la bise à tout le monde comme si elle les connaissait depuis toujours tandis que ma cheffe se contente d'esquisser un sourire forcée. Cela se voit qu'elle n'a qu'une seule envie, c'est de se replonger dans son boulot. Romain est en train de baver sur elle, il ne veut tellement pas la quitter des yeux qu'il renverse une partie de son verre sur lui. Elle se contente de faire comme si elle n'avait pas vu. C'est vrai qu'elle est en couple de toute manière. Je devrais le dire à Romain avant qu'il ait le cœur brisé.


"

· C'est Jo' , la petite main innocente, qui a fait les groupes. Le groupe des perdants : Romain, Ysaline, Maya et... Max. Les gagnants sont Nina, Julia, Jo', Jeremy et votre hôte préférée, explique Aurélie

· Depuis quand tu me bats déjà ? Je ne m'appelle pas Championne pour rien. Alors pensez déjà au gage qu'on va vous attribuer, je réplique en riant pendant qu'Aurélie me tire la langue comme réponse.

· Est-ce qu'on ne peut pas changer de groupe ?, demande froidement Julia tout en regardant ma patronne.

· Personne change de groupe, c'est le jeu Julia, dit Aurélie en levant les yeux au ciel.

· Hypocrite ! Tu ne vas pas dire le contraire ton mec est dans ton groupe, ronchonne Julia.

· Ça y est, elle recommence. Elle va encore tout gâcher, marmonne Jo'.

· Vous savez, cela ne me gêne pas de changer de groupe avec elle. Après tout, on m'a fait du chantage pour que je vienne... et je n'ai jamais joué au bowling, précise Mademoiselle Esperanto.

· Oh ne t'en fais pas, je me dévoue pour t'aider Maya, s'empresse de rajouter Romain avide de pouvoir se rapprocher d'elle.

· Non merci... je me débrouillerai, murmure ma cheffe mal à l'aise face à l'engouement de mon ami.

· La prochaine fois, tu seras la main innocente mais là tu devras jouer contre Max, Julia. Il n'y a pas de discussion à avoir à part si tu veux rester bouder dans ton coin, clôture Ysaline. »

C'est rare d'entendre Ysaline s'insérer dans un sujet de discorde et cela nous surprend tellement que personne ose répliquer. J'embrasse passionnément Julia jusqu'à ce que la voix de Nina nous fasse nous séparer à contrecœur.

« Arrête de fraterniser avec l'ennemi comme cela, Max ! »


Je ris et je rejoins mon équipe. Maya est sur son téléphone et elle ne semble pas vouloir lever ses yeux vers nous. Je soupire et elle m'observe quelques secondes avant de replonger sur son téléphone. Nina a remarqué mon mécontentement face à l'attitude de son amie et elle débarque derrière Mademoiselle Esperanto et lui pique son téléphone. Nina jette un œil à l'appareil et elle semble à deux doigts de l'étrangler.


«

· Tu as promis de décrocher du boulot aujourd'hui ! Tu ne peux pas tenir une de tes promesses !, dit Nina en colère.

· C'est bon... j'ai juste répondu à un mail.

· Professionnel ! Tu as juré de faire un effort de sociabilité !

· C'est le weekend, tu devrais vraiment te détendre, murmure Romain.

· Je fais un effort... je suis là ! Je voulais travailler dans mon atelier pas me retrouver à passer du temps avec une de mes employées !, Réponds froidement ma cheffe en niant complètement mon ami.

· Je ne savais pas que Max serait là et puis tu la connais déjà, cela t'aidera à aller vers les autres.

· Je suis une femme d'affaire, je sais aller vers les autres..

· J'ai vu cela... pitié, fais un effort pour être aimable.

· Je n'ai pas envie de jouer... et puis je n'ai jamais joué au bowling.

· Tes parents ne t'ont jamais amené faire du bowling ?, dit Julia.

· Mon père avait autre chose à faire... alors on joue ou vous allez continuer à me regarder comme cela, dit la diablesse méchamment. »


Cela commence bien, si elle est autant de bonne humeur qu'au travail, cela promet. J'ai envie d'aller lui dire ces quatre vérités, Julia n'a pas à subir ses crises ni nous d'ailleurs.


Tous mes amis s'amusent et je me sens bien là même si mon pire cauchemar s'y trouve. Elle semble faire des efforts avec nous enfin mes amis et ma sœur parce que moi elle ne me calcule pas.


J'ai une foutue envie pressante et je vais donc au toilette. J'entends la voix de ma patronne, elle doit être au téléphone... sauf que cela a l'air d'une conversation privée.


« Je n'en peux plus... pourquoi est-ce que tu te comportes comme si je n'avais pas de cœur ? Pourquoi est-ce que tu continues à me le briser ? Je veux que tu me laisses... oublie-moi ! »


Je l'entends pleurer à travers ma cabine. J'ai envie de la consoler mais je sais qu'elle me rejettera. Je peux comprendre son attitude de cette semaine. Sa vie privée ne doit pas être rose.


Je sors de ma cabine et je la vois en train de réajuster son visage de femme de Satan. Elle me regarde tout autant et ses yeux expriment une certaine douleur.


«

· Vous êtes là depuis longtemps ?, demande-t-elle.

· Juste la fin... je ne voulais pas entendre votre conversation avec votre copain, dis-je rapidement.

· Si vous pouviez éviter d'ébruiter cela, ce serait génial.

· Je n'en ai nullement l'intention, cela vous regarde. »

Un silence s'installe entre nous pendant que je me lave les mains.

« Vous avez des chouettes amis ! Je suis désolée d'être... comme cela. »


Je dois la regarder comme une ahurie. Est-ce qu'elle vient de s'excuser de s'être comportée comme une salope avec nous ?


«

· Oui ils le sont, dis-je simplement.

· Votre sœur vous ressemble, elle est adorable.

· En vrai non ! C'est la première fois que je la vois aussi charmante avec quelqu'un.

· Elle doit aimer mon côté garce,, j'imagine, me répond-elle avec un petit sourire. »


Je ne peux l'empêcher d'éclater de rire. Je n'aurais jamais cru qu'elle puisse faire de l'humour. En y réfléchissant, son côté garce cache peut-être un cœur. J'ai l'impression qu'elle évite les relations pour ne pas être blessée, j'aimerais secrètement être amie avec elle. Pourtant elle met mes nerfs en compote. Je dois apprécier aussi son côté garce.


Un raclement de gorge nous fait sursauter. Je sens des mains me prendre par la taille et je devine que c'est Julia.


«

· Je peux savoir ce que vous faites toutes les deux dans les toilettes, demande Julia suspicieuse.

· On a juste soulagé nos besoins, répond ma boss froidement.

· Vos besoins ?, répète Julia.

· Mon cœur, ne commence pas s'il te plaît, lui dis-je comprenant son allusion.

· Oui nos besoins ! Est-ce que je dois vous parler comme pour les bébés pour que vous compreniez la fonction primaire des toilettes ?, dit ma cheffe ne supportant pas les accusations.

· Est-ce que le respect vous connaissez ? Réplique sèchement Julia.

· Le respect ? Peut-être que si vous ne m'accusez pas de me taper votre copine, j'en aurais !, lui dit Mademoiselle Esperanto, et puis c'est plutôt vous qui ne connaissez pas la notion de respect à ce que je sache !

· Qu'est-ce que vous insinuez ?, lui dit-elle tout en me fixant.

· Vous savez très bien... alors ne venez pas me saouler avec le respect quand vous ne le faites pas avec une personne que vous êtes censée aimer !, répond ma boss avec son sourire diabolique.

· Cela suffit toutes les deux !, je crie pour calmer le jeu.

· Tu la laisses me parler comme cela ?, me demande Julia en larme.

· Mon cœur je ne la laisse faire rien du tout. Je veux que tu arrêtes de t'imaginer des trucs inexistants, je t'aime et tu devrais le savoir. Et puis, elle m'a promis qu'elle fera un effort pour être plus gentille, je termine tout en regardant ma patronne.

· Je te présente mes excuses, Julia. Je n'aurais pas dû réagir impulsivement et vous dire vos vé... vous dire ces choses blessantes, dit ma cheffe douloureusement à mon pure soulagement.

· Ok... désolée de douter de vous, dit Julia. »


Mademoiselle Espéranto nous laisse pour rejoindre mes amis en levant les yeux au ciel face au propos de ma petite amie. Je prends Julia dans mes bras et je m'excuse pour la dispute et d'avoir parlé de son infidélité à Nina.


On rejoint les autres pour boire un dernier verre avec Julia qui doit aller travailler bientôt. Julia et ma cheffe s'ignorent royalement. Personne a l'air de se douter de ce qu'il vient de se passer et tant mieux. Romain et ma sœur accaparent ma patronne en tentant d'avoir son attention. Si cela lui permet de ne pas penser à son copain, je suis contente pour elle. Nina et Aurelie sont déjà dans l'ambiance pour ce soir vu les verres présents à côté d'elles. Je me doute que Jo' et moi on va devoir dormir chez elle vu l'alcool qu'elles ont déjà consommées.


On est tous installé à notre aise chez Aurélie. Ma sœur est à côté de ma patronne et elle discute ensemble. Jo' a retrouvé sa joie de vie et cela fait tellement plaisir de ne pas la voir faire la gueule toute la journée. Ma patronne lui sourit chaleureusement et c'est tellement quelque chose de rare que j'ai qu'une seule envie la dessiner. Elle est encore plus belle comme cela, c'est complètement dingue.


Aurélie m'interpelle pour que je l'aide à préparer des plateaux repas pour regarder un film.


«

· Il se passe quoi avec Maya ?, me dit-elle.

· Hein ?, lui dis-je.

· Nina et moi on a beaucoup discuté sur vous deux. Elle dit que tu l'admires dès que tu le peux.

· Nina n'est pas une référence sur les relations amoureuses, je réplique mal à l'aise de la conversation.

· Je viens de te voir la dévorer des yeux, tu te moques de moi là ?

· Je ne la dévore pas des yeux où tu vas chercher cela ! Elle m'énerve le trois quart du temps !

· Et l'autre quart elle ne te laisse pas indifférente !

· Alors là pas du tout, elle est jolie tout ce que tu veux mais c'est une garce !

· Jolie ? C'est une bombe, tu veux dire ! Tu ne te dis pas que son côté salope sans cœur est pour se protéger? Tu as vu comment elle se comporte avec nous ? Tu l'as vu avec ta sœur ?

· Oui... enfin elle a été désagréable au début et puis tu as vu comment elle se comporte avec moi ?

· Je pense qu'elle a fait un effort pour Nina et toi... et puis je crois qu'elle a un problème avec le statut ' employé' pas principalement avec toi.

· Cela me fait une belle jambe de m'en prendre plein la tronche parce qu'elle a du mal avec cela.

· Écoute, je l'aime bien. Elle a l'air de tenir à ce que tu ressens, c'est ce que Nina m'a dit. Elle peut être la pire salope du monde juste le fait qu'elle a remis à sa place Julia, je me prosterne à ses pieds. C'est ce que je vais faire sur le champ pendant que tu prépares les plateaux.»


L'alcool lui a fait perdre des neurones ou quoi ? J'entends un rire inconnu et qu'est-ce qu'il est magnifique ! Je vais donc voir dans le salon à qui il appartient et je trouve Aurélie en train de se prosterner et chanter des louanges devant ma cheffe hilare. Ok... ma meilleure amie est complètement dingue tout comme les autres qui pleurent de rire.


Ma patronne croise mon regard et elle me fait un clin d'œil qui me fait rougir. Mal à l'aise, je retourne me cacher dans la cuisine. J'ai bu combien de verre pour avoir un coup de chaleur pareil juste avec un foutu clin d'œil. J'ai envie de me mettre des claques.


« Un coup de main ? »


Je sursaute quand je vois ma diablesse de patronne me fixer en attendant ma réponse. Je ne fais qu'acquiescer et lui tendre un couteau.


«

· Je crois que j'en ai marre de m'excuser auprès de vous, souffle-t-elle.

· Pourquoi est-ce que vous... enfin vous pouvez être si désagréable ?

· Je ne le fais pas exprès... je ne voulais pas vous rappeler... enfin avec Julia. Je... Je ne comprends pas pourquoi elle se comporte comme cela avec vous. Être aussi possessive. Cela se voit que vous l'aimez, vous n'êtes pas son objet. Je n'ai jamais exprimé aucune intention de vous sauter dessus. Vous ne m'intéressez pas du tout et elle, elle nous construit un roman à l'eau de rose. C'est elle qui a fauté pas vous. Et si vous vouliez vous venger, vous êtes assez intelligente que coucher avec votre patronne, vous ferez perdre beaucoup plus que vous ne pourrez l'imaginer. Alors je ne la comprends pas et cela m'a énervée de ne pas comprendre pourquoi elle agissait comme une maîtresse avec son chien.

· Vous étiez en train de faire des excuses là ... et vous empirez votre cas à la place.

· C'est elle que m'inclut dans votre couple... je suis une garce et je le sais mais je ne couche pas avec mes employés. Si les gens commencent à penser à ce genre de chose, la confiance des investisseurs faibliraient et je ne peux pas me permettre cela. Alors je m'excuse d'avoir dit ce que je pensais à votre copine, j'aurais dû garder mes pensées pour moi.

· Ce ne sont pas vraiment des excuses mais j'accepte parce que vous avez fait un gros effort en vous excusant auprès d'elle et moi.

· C'est cool entre nous, alors ?, me demande-t-elle timidement.

· Oui oui c'est cool, je réponds en riant. »


La soirée se passe bien. Tout le monde rit même ma cheffe. De temps en temps, nos regards se croisent et je rougis sans aucune raison valable. C'est étrange comme elle me semble plus humaine en présence de mes amis. Ils s'en foutent carrément de son manque total de tact, ils ont l'air de trouver cela très amusant. Nina me fait un clin d'œil en voyant les rougeurs sur mes joues. Je sens qu'elle va encore se faire tout un film. Je crains le retour au boulot lundi mais j'essaie de chasser mes mauvaises pensées en serrant ma sœur contre moi. Romain s'est installé à côté de ma cheffe et il essaie de se rapprocher d'elle. Le pauvre... elle va le manger tout crû! Je devrais vraiment parler avec lui pour lui calmer ses ardeurs et lui dire de ne pas faire n'importe quoi, je ne tiens pas que ses conneries retombent sur moi. Ce serait quand même drôle si elle sortait avec lui et Romain arrêterait de se plaindre de son célibat. Attendez non ! Hors de question ! Cela voudrait dire que je la verrai encore plus souvent, je ne survivrai pas à cela !

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